Aigles: Tom Saintfiet nommé nouveau sélectionneur

Le technicien belge de 51 ans a été officiellement nommé sélectionneur des Aigles du Mali ce mercredi 28 août 2024. L’annonce a été faite à la télévision nationale par le premier vice-président de la fédération malienne de Football.

Tom Saintfiet succède ainsi à Éric Sékou Chelle à la tête des Aigles du Mali. La durée de son contrat n’a pas été précisé mais selon nos informations, les deux parties sont tombées d’accord sur une collaboration de deux ans renouvelables.  L’ancien entraîneur de la Gambie a la lourde tâche de remettre le Mali dans la course à la qualification pour la coupe du monde 2026, de qualifier l’équipe pour la CAN 2025 et d’y atteindre au moins les demi-finales.

Auréolé d’une carrière d’entraîneur longue de 18 ans, Tom Saintfiet a une certaine expérience et connaissance du football africain. Il a notamment dirigé les équipes nationales de la Namibie, du Zimbabwe, de l’Éthiopie, du Malawi et du Togo.

Mais c’est avec la Gambie que le technicien belge a réussi son plus grand exploit sur le continent. À la tête des Scorpions, de 2018 à 2024, il a  réussi à qualifier la Gambie pour la première fois de son histoire à la CAN 2021 et y a atteint les quarts de finale avant d’enchaîner avec une 2ème qualification consécutive des scorpions à la CAN 2023 . En 2022, et 2023, il a été nommé parmi les meilleurs entraîneurs en Afrique lors des CAF Awards.

Tom Saintfiet débutera son aventure en match officiel avec le Mali lors de la  3ème journée des éliminatoires de la CAN 2025. En attendant sa prise de commande, Badra Alou Diallo dit Conty va diriger l’équipe pour les deux premières journées face au Mozambique et à l’Eswatini respectivement les 6 et 10 septembre 2024. La liste des Aigles convoqués pour ces deux rencontres est d’ailleurs attendue ce samedi 31 août.

Mohamed Kenouvi

« Ristournes des cotonculteurs » : Bakary Togola condamné à 5 ans de prison

L’ancien président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) et de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC), Bakary Togola, a été condamné mardi 27 août 2024 à 5 ans de prison ferme et à une amende 10 millions de FCFA, dans l’affaire dite des « ristournes des cotonculteurs ».

Après une semaine de procès,  Bakary Togola a été jugé coupable d’« atteinte aux biens sociaux », lui qui a pourtant tout nié en bloc depuis le début du procès, soutenant avoir été victime d’un complot orchestré par l’ancien Premier ministre Boubou Cissé.

L’ancien patron des cotonculteurs a été finalement condamné avec 4 de ses co-accusés pour la même peine. Il s’agit notamment de Soloba Mady Keïta, Tiassé Coulibaly, Drissa Traoré et Seydou Coulibaly. Les 6 autres accusés restants ont cependant été acquittés. Il s’agit de Mady Keïta, Mamadou Fomba, Djiguiba dit Ampha Coulibaly, Djalla Moussa Dembélé, Alou Dembélé et M’pié Doumbia.

Bakary Togola et ses 4 co-accusés condamnés ont la possibilité d’introduire un pourvoi en cassation  devant la Cour suprême. Par ailleurs, explique l’un des conseils de M. Togola, Maitre Mahamadou Traoré, en cas de maintien de la peine, tous les 5 condamnés n’auront qu’un ou deux ans de peine de prison à purger étant donné qu’ils étaient déjà en détention préventive depuis quelques années.

Pour rappel, accusé, avec  10 autres  personnes, « d’atteinte aux biens publics, complicité, faux et usage de faux » pour un détournement de plus de 9 milliards FCFA entre 2013 et 2019, Bakary Togola avait été acquitté en 2021.

Mais en août 2022 la cour suprême avait cassé l’arrêt d’acquittement renvoyant à nouveau l’affaire devant la Cour d’assises spéciale pour les crimes économiques et financiers.

Mohamed Kenouvi avec Fatouma Cissé (Stagiaire)

Tinzawatène : l’armée maintient la pression sur les groupes armés terroristes

L’état-major général des armées a confirmé dans un communiqué dimanche des frappes aériennes dans le secteur de Tinzawatène dans la matinée du 25 août 2024. Depuis les affrontements fin juillet contre les rebelles du CSP-PDA, les FAMa multiplient les opérations pour prendre le contrôle de la zone.

« Ces frappes de précision ont visé des objectifs terroristes auteurs de plusieurs exactions et abus sur les populations civiles y compris la restriction de la liberté de circulation et la prise de boucliers humains », précise le communiqué de l’armée lu à la télévision nationale. Elles font suite à la « permanence des observations et surveillance aérienne ayant permis de préciser les renseignements ».

Selon un autre communiqué de l’armée en date du 25 août publié ce lundi, une série de frappes menée à Tinzawatène a permis de « détruire des cibles terroristes et de neutraliser une vingtaine d’individus armés », à la suite d’une mission de reconnaissance offensive  qui a permis de repérer et d’identifier des véhicules de type Pick up chargés de matériels de guerre, « soigneusement gardés dans la cour d’une concession ».

« La stratégie de l’armée est d’affaiblir suffisamment les groupes armés terroristes de la zone avant le déploiement des troupes au sol pour reprendre totalement le contrôle de la zone », explique un analyste sécuritaire.

Depuis la bataille qui avait opposé du 25 au 28 juillet dernier  les rebelles du CSP-PDA épaulés par des groupes armés terroristes aux FAMa à Tinzawatène, occasionnant de nombreuses pertes en vie humaines et d’important dégâts matériel, de part et d’autre, l’armée malienne intensifie les frappes dans la zone.

Le 9 août, les vecteurs aériens des FAMa ont  procédé à une frappe « chirurgicale » dans la zone détruisant un blindé camouflé. Plusieurs terroristes avaient été également neutralisés et de nombreuses caches d’armes détruites.

En plus de Tinzawatène, l’armée multiplie les offensives dans d’autres localités à l’intérieur de la région de Kidal, dans des zones très reculées pouvant servir de refuge aux groupes armés terroristes.  Le 5 août dernier, elle a détruit une base de terroristes dans le secteur de Toximène.

Ce lundi 26 août, l’armée a annoncé avoir neutralisé 6 terroristes et détruit deux véhicules chargés de matériels de guerre leur appartenant à environ 80km au nord de la localité d’Anéfis sur la route de Tessalit.

Mohamed Kenouvi

Inondations : le gouvernement déclare l’état de catastrophe nationale

À l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire tenu ce vendredi 23 août 2024, le gouvernement a décidé de déclarer l’état de catastrophe nationale sur toute l’étendue du territoire national, suite aux inondations occasionnées par les pluies.

Selon le dernier décompte officiel, du début de l’hivernage à la date du 22 août 2024, 122 cas d’inondations ont été enregistrés dans 17 régions et le district de Bamako, touchant 7077 ménages soit 47374 personnes sinistrées dont 14451 hommes, 13576 femmes et 19347 enfants. 30 décès ont été enregistrés dont 12 à Ségou , 6 à Gao, 5 à Bamako, 3 à Koutiala, 1 à Koulikoro, Kayes, San, Kita, ainsi qu’un total de 104 blessés.

Si le district de Bamako a enregistré 29 cas d’inondations avec un total de 4639 personnes sinistrées,  la région de Gao est la plus touchée avec 1570 ménages affectés pour 9936 personnes sinistrées.

Pour faire face à la situation, alors que la météo annonce d’importantes quantités de pluie dans les prochains jours, le gouvernement a adopté un plan d’organisation des secours. Parmi les mesures fortes envisagées, la poursuite de la sensibilisation sur les risques d’inondation, le curage des collecteurs, des caniveaux  et des jonctions des voies d’écoulement d’eau, ou encore le recensement des constructions obstruant les voies d’écoulement d’eau en vue de leur libération.

Mohamed Kenouvi

Coopération des médias sino-africains : un 6ème forum axé sur la promotion de la modernisation

Le 6ème forum sur la coopération des médias sino-africains et du dialogue de haut niveau des Think tanks de Chine et d’Afrique s’est achevé ce jeudi 22 août à Pékin. « S’associer pour promouvoir la modernisation » était le thème choisi pour ce forum auquel ont pris part durant 3 jours plusieurs délégations africaines dont celle du Mali.

Différents thèmes ont été ont été abordés lors du forum parmi lesquels le partage de contenus, la formation, l’éducation, la technologie, l’innovation, le développement durable, les défis et opportunités.

Christiane Monsour Matondo-Yanrou, représentante du président de la Commission de l’Union africaine, s’est réjoui de la « collaboration existante déjà entre l’Afrique et la Chine dans le domaine de la communication et des médias par l’intermédiaire de plusieurs entités audiovisuelles ».

Pour sa part, Shulei Li, chef du département de publicité du Comité central du parti communiste chinois, a exprimé sa satisfaction de voir se tenir ce sommet qui donnera plus d’occasions aux pays africains d’amorcer leur développement.

Le  Mali a été bien représenté par une délégation du ministère de la Communication et de l’Economie numérique lors de ce forum à Pékin qui a accueilli plusieurs acteurs des médias, autorités politiques et administratives africains. Cette 6ème édition  a été rythmée par des conférences, des ateliers et des tables rondes .

Lors de son intervention, le représentant du ministre de la Communication du Mali, Mohamed Ag Albachar, a évoqué les liens fraternels qui unissent le Mali et la Chine depuis longtemps et a souligné la progression de notre pays notamment dans le domaine des médias et dans la construction des stations de diffusion.

En marge du forum, la délégation malienne a eu une rencontre avec le ministre chinois de l’Administration, de la Télévision et de la Radio. Les échanges  ont tourné autour  des « sujets d’intérêt commun ». Elle a également  participé aux différents panels tels que la promotion de l’autonomisation du numérique, l’avancement vers un nouveau niveau d’échanges entre les civilisations chinoises et africaines, entre autres.

Ce forum de Pékin qui a réuni plusieurs professionnels venus cette année de 45 pays africains et des organes de presse établis à travers toute la Chine a permis de découvrir les avancées technologiques dans le domaine des médias et de renforcer les échanges entre la Chine et l’Afrique.

Fatouma Cissé (Stagiaire)

 

Rénovation des stades : des avancées salutaires

La dynamique de rénovation des stades entamée depuis quelques mois par les plus hautes autorités du Mali se poursuit. Le point de l’évolution des travaux a été fait en Conseil des ministres du 21 août 2024. Au-delà de contribuer au développement du football national, ces rénovations peuvent- elles propulser le Mali dans la course à l’organisation de compétitions internationales ?

L’état d’exécution des travaux de rénovation des stades est  en bonne voie selon le ministre des Sports. Ceux des stades Abdoulaye Makoro Sissoko de Kayes et Baréma Bocoum de Mopti sont d’ailleurs achevés et n’attendent que leur inauguration prochaine.

Quant à ce qui concerne les stades Amary N’Daou de Ségou et Mamadou Diarrah de Koulikoro, les travaux sont exécutés respectivement à hauteur de 85 et 81%.

Pour la construction du stade de Tombouctou, « la préparation du site est en cours en vue du démarrage imminent des travaux, précise le communiqué du Conseil des ministres ».

Booster le développement du football

Trois autres stades rénovés, en l’occurrence les stades Mamadou Konaté de Bamako, Salif Keita dit Domingo de Kati et Babemba Traoré de Sikasso ont été inaugurés respectivement le 16 avril 2024, le 16 mai et le 22 juin dernier.

Deux d’entre eux, le stade Mamadou Konaté et le stade Babemba Traoré de Sikasso ont par ailleurs été homologués par la Confédération africaine de football ( CAF ) le 1er août dernier, portant à trois, le nombre de stades aux normes internationales dont dispose le Mali.

En plus de rehausser l’éclat des infrastructures sportives du pays, ces rénovations de stades auront un impact sur le développement du football malien et l’épanouissement des athlètes sur le terrain.

« Ces rénovations vont apporter un plus au développement de notre football local d’abord et ensuite aboutir  à un rayonnement de nos clubs dans un premier temps et ensuite de l’équipe nationale au plan international. Cela servira à booster le football dans les régions », se réjouit Amadou Alfousseini Touré, Consultant sportif.

Hôte de futures compétitions internationales ?

Ces avancées pourraient aussi permettre au pays de se lancer sur la scène internationale en accueillant certaines compétitions. Elles peuvent en effet servir de tremplin aux autorités politico-sportives pour solliciter l’organisation de compétitions internationales. Mais pour M. Touré, à elles seules, les rénovations de stade ne suffisent pas.

« Pour permettre à notre pays d’abriter des compétitions internationales avec toutes ces dividendes,  Il faut que ces rénovations soient accompagnées d’autres réalisations telles qu’au niveau des infrastructures routières, hôtelières pour l’hébergement, et au niveau du plateau sanitaire, entre autres », indique-t-il

« Ce n’est pas seulement les fédérations qui sollicitent et abritent les compétitions mais il  y a surtout le rôle des Etats. Il y a toute une diplomatie sportive derrière les attributions de compétitions internationales », poursuit par ailleurs le consultant sportif.

A défaut de pouvoir abriter de grandes compétitions internationales à l’instar de la CAN, il pense que le Mali a tout ce qu’il faut aujourd’hui pour abriter des compétitions au niveau de l’UFOA-A « parce que Bamako a quand même un plateau hôtelier assez fourni ».

Même son de cloche chez le journaliste sportif  Abdoul Dembélé. «  À 4 ou 5 stades homologués par la CAF, le Mali peut prétendre organiser une grande compétition internationale en dehors de la CAN. Parmi les 3 stades homologués, celui du 26 mars de Bamako et celui de Sikasso sont du type A et les autres peuvent abriter les compétitions de jeunes ou de femmes », affirme t-il.

Mohamed Kenouvi

 

 

« Paix et Santé pour le Mali » : après la fin de la 2ème phase, place à la consolidation des acquis

Un atelier d’échanges et de partage d’expérience entre les 4 districts sanitaires d’intervention de l’initiative Paix par la Santé  dans les régions de Mopti et Ségou s’est ouvert ce mercredi 21 août 2024 à Bamako. Durant deux jours, les participants du niveau national, régional, district et aire de santé vont passer en revue les résultats et réalisations de la 2ème phase du projet dont la mise en œuvre vient de s’achever.

Plus d’une centaine de personnes dont des représentants des communautés et des professionnels de la santé des 4 districts cibles du projet dans le centre du Mali prennent part à cet atelier d’échanges et de partage d’expérience dont l’ouverture a été présidée par un représentant du ministère de la Santé, aux côtés du Représentant résident du Centre Carter au Mali et du Préfet du cercle de Macina.

Les objectifs visés sont, entre autres, de faire le bilan de la mise œuvre du projet et des leçons apprises, permettre à chaque district de partager ses expériences avec le projet en mettant l’accent sur les activités réalisées, les résultats obtenus, les défis rencontrés et les recommandations pour une meilleure appropriation de l’initiative par les communautés locales, et d’amener les participants à réfléchir sur certaines thématiques à l’instar de la prévention et atténuation des conflits, des sensibilités aux Genre-VBG et inclusion des jeunes et des femmes dans le cas du Centre du Mali ou encore la promotion du leadership et du dialogue notamment chez les jeunes et femmes  des 4 districts.

« Le projet est né pour pouvoir contribuer à renforcer la surveillance en matière de ver de guinée. Et aujourd’hui le défi reste  l’éradication de cette maladie, dans un contexte d’insécurité. Le projet vise également à renforcer la cohésion sociale pour parvenir à cette éradication mais aussi pour que les différents services techniques puisse circuler librement dans ces zones », explique Moussa Sadi, Représentant résident du Centre Carter au Mali.

Activités diverses

Pendant un an, de juillet 2023 à aout 2024, plusieurs activités ont été réalisées lors de  la 2ème phase du projet « Paix et santé pour le Mali » qui intervient dans les districts sanitaires de Tenenkou et Youwarou dans la région de Mopti ainsi que les districts sanitaires de Tominian et de Macina, dans la région de Ségou.

Des mobilisations communautaires ont eu lieu dans les aires de santé du district de Tominian et de Macina en décembre 2023, suivies de 4 ateliers de formation en santé mentale et soutien psycho-social entre février et avril 2024 à Sévaré et à Tenenkou et d’une évaluation des ateliers début août 2024 à Tenenkou.

Entre mai et juin 2024, des ateliers sur les sensibilités aux Genre-VBG ont été organisés à Macina et à Tomininan et d’autres ateliers de formation en dialogue et leadership au profit des jeunes et des femmes se sont tenus dans les 4 districts sanitaires à Youwarou, Tenenkou, Tomininan et Macina. Une étude sur l’analyse basée sur le genre dans les 4 districts a également été réalisée entre août et septembre 2023 et des « paquets de santé » sont également en cours de réalisation.

Mis en œuvre par le  ministère de la Santé et du Développement social en partenariat avec le Centre Carter depuis  2019, le projet « Paix et Santé pour le Mali » est une stratégie conjointe pour promouvoir la construction d’une paix durable et un meilleur accès aux soins pour des populations affectées par la violence dans les régions de Mopti et Ségou.

Le projet privilégie une approche d’identification et de programmation décentralisés des besoins et des activités de santé à travers le renforcement de capacités des communautés ( Chefs traditionnels, représentants des jeunes, des femmes, de la société civile), des agents de l’Etat sur la  prévention et la gestion des conflits, la mobilisation communautaire et la sensibilisation et le développement d’une approche santé mentale et soutien psycho-social.

Mohamed Kenouvi

Éducation : vers la fermeture des écoles catholiques ?

Depuis la décision des évêques du Mali le 30 juillet dernier de suspendre les activités pédagogiques de toutes les écoles catholiques à partir du 1 er octobre 2024 suite à l’arrêt annoncée de la subvention de l’Etat, les tractations se poursuivent pour trouver une issue à cette impasse. Si des pistes de solutions sont explorées au niveau gouvernemental, l’avenir des écoles catholiques du Mali reste incertain alors que la rentrée scolaire pour la nouvelle année approche à grands pas.

Un Conseil de cabinet restreint présidé par le Premier ministre s’est tenu ce lundi 19 août pour évaluer les solutions à cette situation qui seront soumises au Président de la transition, puis par la suite « annoncées et assumées par le gouvernement ».

« Nous sommes obligés de trouver une solution parce que sinon, c’est directement le Président de la transition qui va être touché par un problème technique au départ mais qui devient politique à la fin », a déclaré Choguel Kokalla Maïga, lors de son allocution d’ouverture de ce Conseil de cabinet restreint au cours duquel il est longuement revenu sur la situation actuelle des écoles catholiques.

L’Etat verse 80 % des salaires des enseignants des écoles catholiques selon une convention qui le lie à l’Eglise depuis 1972. Mais depuis quelques années, les impayés cumulés de ces subventions ont entrainé une crise au sein de l’enseignement privé catholique.

« La réalité, c’est qu’il y a des problèmes économiques et financiers, la croissance exponentielle de l’argent que l’Etat doit payer. Pendant que le pays est en guerre, les ressources s’amenuisent de plus en plus, les bailleurs de fond deviennent de plus en plus rares, il est évident qu’au niveau des finances, il y a des soucis de rationalisation. Nous sommes contraint de donner la priorité à la question de la sécurité qui prime sur tout », a expliqué le Chef du gouvernement tout en assurant que le Président de la transition prendra une décision politique dans les prochains jours dans l’intérêt supérieur du Mali et fera « en sorte que l’avenir des enfants maliens ne soit pas compromis ».

Au-delà des difficultés économiques qui justifient la décision de l’Etat de suspendre les subventions accordées aux écoles catholiques, le Premier ministre a aussi souligné un problème relatif à la laïcité de l’État. « Nous avons une nouvelle constitution qui énonce l’égalité de traitement de toutes les religions et donc l’application stricte de la laïcité. Est-ce que l’Etat peut subventionner une école d’une certaine foi, sans susciter d’autres problèmes ? », a-t-il indiqué.

Tractations en cours

En plus des échanges au niveau gouvernemental, le Conseil national de transition s’active également de son coté sur le sujet. Suite à une demande d’audience le 13 août 2024 du Directeur national de l’enseignement privé catholique avec la Commission de l’Education, de la Culture, des Technologies de l’information et de la Communication, de l’Artisanat et du Tourisme du Conseil national de transition (CNT), ce dernier a été reçu par la Commission ce lundi 19 août.

Le Syndicat national des travailleurs de l’enseignement catholique (SYNTEC) ainsi que le président de la Conférence épiscopale du Mali ont été également entendus par cette Commission dans la même journée.

Ce mardi 20 août, c’était le tour du ministre de l’Economie et des Finances alors que le passage devant la Commission du ministre de l’Education nationale qui était également prévu à la même date, a été repoussé au 29 août prochain, selon nos informations.

L’annonce de mesures définitives arrêtées au plus haut sommet de l’Etat ne se fera donc probablement pas avant cette date. En attendant, l’inquiétude grandit non seulement chez les plus de 1 613 enseignants des écoles catholiques menacés de licenciement mais aussi chez des parents d’élèves dont les enfants sont inscrits dans ces établissements.

Mohamed Kenouvi

Inondations : le cri de cœur des sinistrés à Bamako

À Bamako et environs, les inondations causent des dégâts tant matériels qu’en pertes de vies humaines. La forte pluie du samedi 17 août 2024 a fait de nombreux sinistrés au quartier Missabougou notamment en commune VI du district de Bamako.

Des maisons effondrées, des familles en détresse, des chambres toujours remplies d’eau, voilà ce que vivent les populations de Missabougou depuis la forte pluie qui s’est abattue sur la capitale ce week-end. Dans ce quartier où nous nous sommes rendus ce lundi 19 août, les dégâts restent visibles.

« Chaque année, nous subissons la même chose sans amélioration. Nos chambres sont inondées, nos documents administratifs détruits, nous avons tout perdu et nous ignorons comment les récupérer », martèle un habitant sous l’anonymat. Il n’est pas le seul.

« Chaque année nous vivons la même situation, l’eau rentre dans nos maisons. Nos murs tombent. La pluie de vendredi a fait beaucoup de dégâts. Nous sommes en train de mettre un fossé pour faire évacuer l’eau en cas de pluie. Cette fois-ci, il nous a fallu dormir dans une école privée, car l’eau était partout », témoigne également Djenéba Tangara, une autre victime.

Un autre habitant de Missabougou, Sadio Diakité affirme que la pluie a fait tomber huit maisons et une cuisine externe, et a occasionné d’énormes dégâts dans le quartier.

Nayan Koné, mère de famille, raconte pour sa part qu’elle était assise dans sa maison quand elle a été surprise par le bruit de l’effondrement de son mur avec la vague d’eau qui s’est abattue sur sa concession avec force. Sans issue, elle a été secourue avec ses enfants par les familles voisines, en les faisant sortir par la toiture de leur maison. « Nos murs sont tombés et nous avons besoin d’assistance. À chaque pluie c’est comme ça. Nous dormons sur le toit d’une famille. A part cela, nous n’avons reçu aucune aide », se lamente-t-elle.

Certaines de ces familles sont accueillies soit par des familles voisines, soit dans des écoles. Des cagnottes ont été ouvertes par plusieurs ONG afin de collecter le maximum d’habits, de fonds nécessaire pour soulager les victimes. Une équipe de recensement de la Direction nationale du développement social était sur place lundi pour recenser les sinistrés. Dans le district de Bamako, on dénombre 24 cas d’inondations avec des cas d’effondrement, pour un bilan cumulé de 4150 ménages touchés, soit un total de 32 068 personnes sinistrées

Symposium national sur le football malien : vers la mise en œuvre des recommandations

Cinq mois après la tenue du symposium national sur le football malien, le ministre de la Jeunesse et des Sports, en charge de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Abdoul Kassim Fomba a mis en place le 8 août 2024 un comité de mise en œuvre des recommandations.

Composé de 7 membres, dont deux membres de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT), deux membres de la Direction nationale des Sports et de l’Education physique , un chargé de mission et une personne ressource, le comité est présidé par l’ancien sélectionneur des Aigles locaux, Djibril Dramé.

Selon la décision du ministère portant mise en place du comité, il est chargé d’élaborer une feuille de route de mise en œuvre des recommandations, d’organiser mensuellement une réunion d’évaluation de l’état de leur mise en œuvre, de produire des rapports trimestriel et annuel et d’apporter l’appui-conseil pour la mise en œuvre efficiente de ces recommandations.

Il est précisé que la mission du comité prendra fin avec la mise en œuvre de l’ensemble des recommandations issues du symposium national sur le football malien ou à la demande du ministre chargé des Sports.

Au total 70 recommandations sont issus du symposium national sur le football malien, tenu du 5 au 7 mars 2024 au stade du 26 mars de Bamako après l’élimination amère des Aigles en quart de finale de la CAN 2023.

Elles concernent, entre autres, le développement du football, la direction technique nationale (DTN) et la formation, les staffs techniques des sélections nationales, l’encadrement médical et médecine du sport, les Académies, les centres de football et jeunes joueurs, les structures, infrastructures, compétitions nationales et internationales, l’engagement du ministère chargé des Sports et de la FEMAFOOT, la gestion et l’environnement des sélections nationales, et le volet financement/ médias / sponsoring.

Mohamed Kenouvi

 

CDC Afrique : La variole du singe déclarée urgence sanitaire

Le virus de la variole du singe est déclaré urgence de santé publique par Africa CDC, pour la sécurité du continent, depuis ce 13 août 2024. Les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) estiment que l’épidémie actuelle de Mpox est une urgence de santé publique continentale (PHECS). Une première pour l’agence, depuis sa création en 2017.

« Aujourd’hui, nous déclarons cette PHECS pour mobiliser nos institutions, notre volonté collective et nos ressources pour agir rapidement et de manière décisive. Cela nous permet de forger de nouveaux partenariats, de renforcer nos systèmes de santé, d’éduquer nos communautés et de mettre en œuvre des interventions vitales là où elles sont le plus nécessaires. Il n’est pas nécessaire d’imposer des restrictions de voyage pour le moment », a déclaré le Directeur général de CDC Afrique.

Au moins 13 pays africains, dont certains épargnés auparavant comme le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda ont déclaré des épidémies de variole. En 2024, certains pays ont confirmé 2 863 cas et 517 décès, principalement en RDC. Les cas suspects pour l’ensemble du continent ont dépassé les 17 000, une augmentation significative par rapport aux 7 146 cas de 2022 et aux 14 957 cas de 2023.  Si pour l’heure ce sont les pays d’Afrique centrale qui sont les plus touchés par l’épidémie, l’Afrique de l’ouest est entrée dans la danse le 15 août avec les premiers cas positifs enregistrés en Côte d’Ivoire. Au Mali, aucun cas n’est enregistré à ce jour. Le ministère de la Santé et du Développement social a, dans un communiqué, assuré être en alerte et que des dispositions sont prises pour renforcer la surveillance dans tous les établissements de santé. 90 sites du réseau de télé dermatologie de l’hôpital de dermatologie sont également en alerte.

Au-delà de l’Afrique, les premiers cas ont été découverts en Europe et en Asie.  Le 15 août, la Suède a annoncé avoir découvert le premier cas d’une souche plus virulente du virus sur son sol et ce matin. Le Pakistan aussi a fait état d’un premier cas de mpox sur son territoire.

Urgence d’agir

Le 7 août 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a autorisé l’activation du protocole d’autorisation d’utilisation d’urgence des vaccins pour permettre aux fabricants de soumettre leurs manifestations d’intérêt. Selon le responsable du Groupe consultatif d’urgence du CDC Afrique, la faiblesse de la surveillance et les preuves limitées font que les réalités peuvent s’avérer plus importantes que ce qui est révélé actuellement. D’où l’urgence d’agir avec des moyens plus conséquents. « Nous craignons que nous assistions à davantage de décès en Afrique compte tenu de l’association avec le VIH », souligne-t-il. Pour gérer l’épidémie, Africa CDC a signé un accord de partenariat avec l’Autorité de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (HERA) de la Commission européenne et Bavarian Nordic pour fournir plus de 215 000 doses du vaccin MVA-BN®, le seul vaccin Mpox approuvé par la FDA et l’EMA. L’agence veillera à une distribution équitable en priorisant les pays les plus touchés.

La variole du singe est une maladie virale causée par un virus qui se divise en 2 sous-clades (Groupement de plusieurs embranchements de plantes ou d’animaux ayant une organisation et une origine communes). Les symptômes comprennent une éruption cutanée et de la fièvre. La maladie se transmet d’homme à homme, par des matières contaminées ou par un animal infecté.

Fatoumata Maguiraga

Ousmane Samassékou : Le premier malien membre du jury des Oscars

Le mardi 25 juin 2024, l’Académie des Oscars a dévoilé sa liste des 487 nouveaux membres qui doivent rejoindre le jury de la prestigieuse cérémonie de récompenses cinématographiquesParmi eux, le cinéaste Ousmane Samassékou représente le Mali. Une nomination symbolique qui conforte le jeune cinéaste.

Ousmane Samassékou a été véritablement révélé par son œuvre « Le dernier refuge », qui continue d’être vue dans des festivals nationaux et internationaux. D’une durée de 85 minutes, « Le dernier refuge » était nominé à la dernière cérémonie des Oscars dans la catégorie du meilleur long métrage documentaire.

Une véritable consécration pour Ousmane Samassékou, qui figure désormais sur la liste des membres du jury de la section Documentaires des Oscars. Il est le premier Malien à occuper cette place et voit cette nomination comme une opportunité pour mieux inspirer la future génération. « C’est une forme d’accomplissement personnel mais surtout une ouverture afin d’inspirer davantage les jeunes cinéastes », nous confie-t-il.

Trois missions principales

Sa mission au sein de la section Documentaires se décline en trois phases : Ousmane Samassékou sera éligible à regarder et à voter pour les films aspirant à répondre aux critères des Oscars et à amplifier la voix des films africains. « Cette nomination permettra d’aller en convergence pour donner plus de visibilité aux films africains », nous explique M. Samassékou. La troisième phase consistera à mener des plaidoyers pour une meilleure promotion des productions cinématographiques africaines.  

Au Mali, les cinéastes ne peuvent pas véritablement se réjouir d’être dans de bonnes conditions de travail. Entre les problèmes d’accompagnement et la faible visibilité locale, beaucoup peinent à poursuivre le voyage. Le jeune cinéaste porte un regard double sur la question.

« Premièrement, j’ai énormément d’admiration par rapport à l’historique, avec le travail que les aînés ont accompli ». Secundo, Ousmane Samassékou regrette la structuration souvent chaotique à laquelle on assiste. « Au Mali, les cinéastes font face à un manque d’aide, parce que nous assistons à un manque d’accompagnement, comme de mettre à disposition des jeunes des opportunités de bourses d’études pour une meilleure formation dans le domaine du cinéma ».

Le cinéaste souligne aussi le manque d’accompagnement financier pour la distribution des films dans le but d’assurer aux réalisateurs une promotion à succès. «  Nous devons considérer le cinéma comme une partie prenante de l’économie. Nous devons être capable de raconter nos histoires, de produire nos films avec des aides nationales », plaide Ousmane Samassékou, qui envisage d’autres projets en dehors du monde cinématographique.

Assétou Many Coulibaly

Inondations : Aller au-delà des plans d’urgence

33 inondations dans 9 régions et le District de Bamako ont été enregistrées en ce début de mois d’août. Plus de 2 000 ménages ont été touchés et plus de 22 000 personnes sinistrées, avec 8 décès à la date du 5 août 2024. Une situation préoccupante, qui inquiète les populations concernées et appelle à des solutions pérennes.

Les ressortissants du cercle de Bla ont procédé à une première remise de dons le 13 août 2024. Constitué de 10 tonnes de céréales, d’huile, des colis d’habits, d’un montant de 3 000 000 de francs CFA et de médicaments de lutte contre le paludisme et les maladies pédiatriques, ce lot est une action de solidarité des ressortissants de la ville, située dans la région de Ségou. Destinée à mobiliser l’ensemble des 17 communes du cercle de Bla et les chefs de village, la remise a servi de cadre pour assister les sinistrés mais aussi pour « sonner l’alerte, parce que l’eau continue à monter », s’inquiète M. Markatié Daou, Président du Comité de crise des ressortissants de Bla.

« Il faut expliquer aux habitants les réflexes à adopter pour réagir face à la situation, notamment quand il pleut la nuit ». La ville a enregistré 1 décès suite à la pluie diluvienne de ce 13 août, un homme d’une cinquantaine d’années parti pêcher et emporté par les flots. Depuis la première grande inondation le 22 juillet 2024, la ville voit grossir le nombre de ses sinistrés, estimé entre 7 000 et 8 000 personnes et plus de 1 600 ménages touchés. Des sinistrés en outre privés de cultiver leurs champs, envahis par l’eau. Une partie du don mobilisé par l’association Terre solidaire a été distribué à une centaine de personnes et le reste réservé à d’autres sinistrés, car malheureusement l’hivernage n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.

« Solution définitive »?

Pour les localités touchées par ces inondations, au-delà du constat et de l’aide d’urgence, il faut surtout envisager des solutions à long terme. Plus qu’un appel à la solidarité, le responsable du Comité de crise des ressortissants de Bla plaide donc pour « une solution définitive » pour la ville, confrontée à cette situation depuis des années. Pour prévenir la répétition de ce phénomène, elle a besoin d’un collecteur qui doit s’étendre sur une trentaine de kilomètres, selon les estimations des experts. Le Comité s’est déjà engagé afin de trouver des partenaires, y compris l’État, pour réaliser l’étude nécessaire à la réalisation de cet investissement, vital pour la survie des populations.

Fatoumata Maguiraga

Partenariats public-privé : Mieux appréhender le processus

Les partenariats public-privé (PPP) apparaissent comme un mode de financement adéquat pour les projets structurants pour le développement de notre économie. Cependant, la complexité du processus et les impacts réels doivent être mieux appréhendés par les acteurs.

La transformation structurelle de notre économie nécessite d’importants investissements dont la réalisation requiert l’intervention du secteur privé. Une conviction des autorités, qui ont décidé de renforcer le rôle de ce dernier dans le développement économique. Ainsi, pour faire de l’approche PPP une alternative pour la commande publique, le Mali s’est doté d’un cadre institutionnel.

Ce sont la Loi n°2016-061 du 30 décembre 2016 et le Décret n°2017-0057/P-RM du 9 février 2017, ainsi que le Décret n°2017-0050/PM-RM du 9 février 2017 portant création de l’Unité Partenariats public-privé (UPPP), qui régissent le domaine au Mali.

Organisme expert national, l’UPPP est notamment chargée d’apporter une assistance aux autorités contractantes dans l’identification des projets susceptibles d’être développés en PPP.

C’est un processus complexe nécessitant une grande expertise et l’UPPP veut contribuer à le rendre plus accessible aux acteurs censés pouvoir l’impacter. C’est dans ce cadre qu’elle a initié une formation à l’intention des acteurs de la société civile et des communicateurs (journalistes et communicateurs traditionnels) du 12 au 14 août 2024. Leurs capacités ont été renforcées sur l’identification, l’évaluation préalable des projets, leur contractualisation et leur suivi-évaluation.

Une opportunité et des risques

Assurer un équilibre entre les besoins réels de la population et les impacts futurs des projets à financer, telle pourrait être l’équation à résoudre pour l’adoption d’une approche PPP. Si dans la pratique de nombreux projets, notamment dans le cadre de l’énergie, ont bénéficié de l’expertise de l’UPPP pour leur contractualisation, l’acceptation de l’approche PPP reste un défi important pour les autorités contractantes.

En effet, le montage des projets PPP est un processus rigoureux, dont chaque étape est cruciale pour garantir son efficience. De l’identification du projet à la mise en œuvre jusqu’au suivi-évaluation, en passant par le montage financier, les projets PPP comportent « des pièges » à éviter. S’ils représentent une opportunité pour la réalisation des infrastructures pour les autorités contractantes, la réalisation des PPP a tendance à faire apparaître un faible impact pour la finalité du projet, l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires. L’approche PPP doit donc être suscitée grâce à une planification rigoureuse des besoins des populations afin d’éviter le décalage entre leurs besoins et les résultats sur le terrain.

Fatoumata Maguiraga

Aigles : La FEMAFOOT en quête d’un nouveau sélectionneur

Qui sera le prochain sélectionneur des Aigles ? 2 mois après le limogeage d’Éric Sékou Chelle, et à moins d’un mois du début des éliminatoires de la CAN 2025, la Fédération malienne de football s’active.

Trouver un nouveau sélectionneur qualifié pour l’équipe nationale était devenu plus que prioritaire. C’est donc sans surprise que la Femafoot a lancé le 7 août dernier son appel à candidatures pour le recrutement d’un nouveau sélectionneur national.

Parmi les missions qui seront confiées au futur technicien des Aigles, qualifier le Mali à la phase finale de la CAN 2025, atteindre au minimum les demi-finales et qualifier le Mali à la prochaine Coupe du Monde et y atteindre au moins les 1/8èmes de finale.

Le prochain sélectionneur national sera également tenu, entre autres, d’appuyer la Direction technique nationale dans la mise en place d’une politique de formation des jeunes joueurs devant intégrer le futur Centre technique du Mali pour assurer la relève, d’apporter son expertise et son savoir-faire dans la mise en œuvre de la Politique technique de la Femafoot et de créer des canaux de collaboration avec les entraîneurs des autres catégories.

Expatriés en pôle position

Si dans son appel à candidaturela Fédération malienne de football a ouvert les candidatures « à tous les techniciens de nationalité malienne ou étrangère », presque tous les entraîneurs maliens pouvant se positionner pour le poste sont écartés. En effet, la plupart des entraîneurs locaux ne possèdent pas la Licence A Pro CAF ou A Pro UEFA que la fédération exige parmi les critères à respecter.

Contacté par nos soins, un entraîneur malien de renommée nationale, qui a requis l’anonymat, explique que ce critère écarte tous les entraîneurs nationaux. « Il faut un entraîneur qui maîtrise le football africain et qui n’est pas du Mali », glisse par ailleurs un analyste sportif.

Pour l’heure, aucun nom ne filtre concernant les candidatures déjà déposées. Mais, depuis le limogeage d’Éric Chelle, le Congolais Florent Ibengué était pressenti sur le banc des Aigles. Libre de tout contrat depuis qu’il a quitté la tête des Bleues et désireux de se relancer sur le continent africain, Hervé Renard pourrait également se mettre dans la course. Seul frein, le Mali, dans les conditions actuelles, ne pourrait pas prendre en charge son salaire, relativement élevé.

Mohamed Kenouvi

Leaders politiques arrêtés : Où en est le dossier ?

Placés sous mandat de dépôt le 24 juin 2024 après leur arrestation le 20 juin, les 10 dirigeants politiques et l’ancien ministre de la Justice Mohamed Aly Bathily, écroué à son tour le 9 juillet 2024, tous issus de la Coalition des partis signataires de la Déclaration du 31 mars 2024, croupissent depuis en prison. Près de deux mois après, comment évolue l’affaire ?

Tous ces leaders politiques de la Coalition de partis et mouvements politiques engagés dans une lutte pour un retour à l’ordre constitutionnel ont été déjà entendus par le juge d’instruction du Tribunal de grande instance de la Commune V du District de Bamako, excepté dans un premier temps, l’ancien Garde des sceaux du Mali, Maître Mohamed Aly Bathily. Ce dernier a été aussi finalement entendu mercredi 14 août. Selon une source politique proche du dossier son audition s’est « bien passée », d’après ses avocats, qui y ont également assisté. Inculpés pour « attentat » et « complot » contre le gouvernement, « opposition à l’exercice de l’autorité légitime », « atteinte à l’ordre public », les 11 leaders politiques attendent désormais d’être fixés sur leur sort.

Le recours en annulation du décret du 10 avril 2024 qui justifierait leur arrestation, introduit par des avocats de la Coalition du 31 mars, a été rejeté par la Cour suprême qui l’a jugé mal fondé le 8 août dernier. « Cela n’aura pas d’impact direct sur le sort de nos camarades. Sauf que la question relative à la légalité du décret n’est pas résolue. La question fondamentale maintenant va porter sur l’analyse que les juges vont faire, s’ils concluent que le décret a été violé ou pas par nos camarades », indique Dr. Mahamadou Konaté, membre de la Coalition. Il souligne que leur regroupement politique ne reconnaît pas les charges retenues contre les leaders arrêtés.

Médiations en cours

Si la procédure judiciaire suit son cours, la Coalition des partis et mouvements signataires de la Déclaration du 31 mars explore d’autres pistes pour aboutir à la libération des camarades politiques détenus.

« Il y a une médiation en cours au niveau du ministère de tutelle, qui est celui de l’Administration territoriale et de la décentralisation, mais aussi au niveau de l’AIGE, auprès des plus hautes autorités. Nous avons également pris langue avec le Haut Conseil Islamique », affirme Dr. Konaté.

Le 15 juillet dernier, la Coalition avait décidé de surprendre sa participation au Cadre d’échanges de l’AIGE avec les partis politiques, demandant à la structure en charge des élections, ainsi qu’au reste de la classe politique, de s’impliquer pour la libération des 11 leaders politiques arrêtés.

Mohamed Kenouvi

Flots de déchets

ll pleut et comme chaque année les rues de Bamako et d’autres grandes villes du pays sont inondées. Dans certains quartiers, ce sont des fleuves qui remplacent les rues pendant plusieurs heures, attendant que l’eau s’écoule dans des caniveaux bouchés. Chaque année, on fait mine de vouloir les libérer des ordures qui les obstruent. On fait remonter la terre et les déchets au bord. Et on attend que la pluie les y fasse redescendre progressivement, pensant qu’on a fait œuvre utile. Cette année, malgré le lancement le 8 juillet de ce travail inutile dans le District de Bamako, on n’en a pas vu l’effectivité dans beaucoup de quartiers.

De fait, ces actions dérisoires ne sont qu’un pansement minuscule sur la plaie béante de la gestion des déchets au Mali, à l’image d’actions ponctuelles menées sans cohérence, une absence de vision et d’efficacité. Comme cette loi de janvier 2012 qui interdit la production, l’importation et la commercialisation des sachets plastiques non dégradables. Bientôt 10 ans que cette loi est passée et qu’absolument rien dans nos habitudes n’a changé.

Rien n’a changé non plus dans la gestion qui est faite de ces déchets : ils ne sont pas détruits et quasiment pas recyclés. Nous vivons comme si nous ne produisions pas quotidiennement 3 210 m3 de déchets solides rien que pour la ville de Bamako selon une étude menée par l’INSTAT en 2021. Et ce chiffre ne prend pas en compte le volume dispersé de manière sauvage aux alentours de la ville, polluant de manière irréversible les terres et l’eau.

Pour couronner le tout, alors que notre capitale compte plus de 5 millions d’habitants, nous ne sommes toujours pas équipés d’une usine d’incinération des déchets, attendant peut-être que les centaines de milliers de tonnes produites chaque année disparaissent par miracle.

Alors on pourra parler longtemps de changement climatique mais c’est surtout notre politique environnementale et d’assainissement qu’il faut changer.

Aurélie Dupin

Crise énergétique : Un léger mieux

Depuis quelques semaines, l’ensemble du pays connaît une certaine amélioration de la fourniture en énergie électrique. Un peu plus d’une année après le début de la grave crise énergétique qui secoue le Mali, les temps de délestage ont sensiblement diminué, pour le plus grand bonheur des ménages et de différentes activités économiques qui tournaient au ralenti.

C’est une amélioration que les populations savourent. La tendance s’est plutôt inversée depuis quelques semaines dans la capitale, Bamako, et presque partout ailleurs à l’intérieur du pays. De plus de 15h de délestage, voire 24 à 48h par moments et par endroits il y a encore quelques mois, l’électricité est actuellement disponible sur presque la même marge, réduisant sensiblement les heures sans.

« Au mois de mai nous n’avions le courant qu’à peine 5 à 6h par jour et même là l’électricité était fournie à des heures tardives, entre 3h et 8h du matin et il y avait délestage le reste de la journée. Mais actuellement, chaque jour nous disposons du courant soit le matin jusqu’au soir soit toute la nuit jusqu’au matin », témoigne un chef de famille à Kalaban Koura.

Même constat du côté de la rive gauche de Bamako. « Cela va beaucoup mieux actuellement. Nous arrivons à avoir le courant pendant presque 13h par jour », glisse un habitant du quartier de Sotuba.

Selon certaines publications sur les réseaux sociaux, l’intérieur du pays n’est pas en marge de l’amélioration en cours de la fourniture en électricité. Koulikoro, Sikasso, Gao ou encore Tombouctou savourent tout autant depuis un moment la disponibilité en énergie électrique pendant plusieurs heures par jour.

À en croire une source locale contactée sur place, la région de Ségou en profite également. « L’avant-dernière semaine (Du 29 juillet, Ndlr), c’était plus qu’une amélioration ici à Ségou. Nous n’avions pratiquement plus de coupures. C’est pendant la semaine qui vient de se terminer que les coupures ont repris, mais nous avons le courant parfois jusqu’à 16h par jour », confie notre source.

Climat favorable

Quelles sont les principales raisons qui expliquent l’amélioration constatée dans la fourniture de l’énergie électrique au niveau de l’EDM-SA ? La société n’a jusque-là engagé aucune communication mettant en avant des éléments de réponse à cette interrogation.

Le département de la Communication, que nous avons contacté, n’a pas pu nous fournir d’information dans ce sens. Mais selon un technicien membre d’un syndicat d’EDM, cette amélioration de la fourniture du courant électrique depuis quelques semaines est essentiellement due à la période de l’hivernage que le pays vit actuellement. « La fraîcheur favorise beaucoup les économies de courant. Actuellement, les gens n’utilisent pas les climatiseurs comme en temps de chaleur et certains même se passent des ventilateurs. S’il y a beaucoup de stocks d’énergie, cela veut dire que nous pouvons alimenter plus de clients », indique notre interlocuteur.

« Les mégawatts que nous consommons pendant la chaleur ont actuellement diminué. En exemple, si nous disposions de 200méga pendant la période de chaleur, cela pouvait satisfaire 50% de la population. Mais cette même capacité pendant la période de l’hivernage peut satisfaire jusqu’à 70% de la population », poursuit le syndicaliste. À l’en croire, une autre raison, en l’occurrence, l’augmentation plausible de la quantité de carburant utilisée au niveau de la centrale thermique de Balingué, pourrait également être à la base de l’amélioration.

S’il n’est pas en mesure de confirmer cette hypothèse, par défaut d’informations précises sur les entrées quotidiennes de carburant avant et pendant l’hivernage, notre interlocuteur affirme en revanche que les délestages ne sont pas liés à un problème de puissance disponible au niveau des installations de l’EDM.

« Nous avons la puissance nécessaire pour la prise en charge totale de la population malienne installée en thermique. Si nous avons le maximum de carburant, même pendant la chaleur nous pouvons satisfaire tous les Maliens », souligne-t-il, craignant un retour aux délestages intempestifs une fois que la période de fraîcheur aura pris fin, si tant est que la capacité de stockage dont dispose EDM n’a pas été augmentée ».

Bouffée d’air économique

« C’est un miracle ! », s’exclame Gaoussou Coulibaly, le visage souriant empreint d’un mélange d’étonnement et de satisfaction. Accoudé à sa machine à coudre, ce tailleur, âgé d’une quarantaine d’années, vient de terminer la confection d’un pantalon. L’horloge accrochée au mur au fond de cet atelier du quartier Niaréla, en Commune II du District de Bamako, indique 19h22. « Vous savez, le courant est là depuis 10h et jusqu’à présent. C’est comme si je rêvais. EDM s’améliore vraiment ces derniers temps. Depuis au moins deux semaines, nous sommes un peu soulagés concernant les délestages », assure-t-il. « Je prie Dieu pour que cela continue ainsi et qu’il y ait encore plus d’amélioration à l’avenir et même la fin même des coupures », enchaîne M. Coulibaly.

À l’en croire, l’augmentation du temps de disponibilité en courant électrique impacte positivement la bonne marche de l’atelier. « Cela nous permet de finir à temps les commandes et surtout de ne plus trop dépenser dans l’achat de carburant pour le fonctionnement du groupe électrogène. Ces derniers temps, il m’arrive même de ne pas avoir à mettre le groupe en marche pendant toute la journée de travail », confie notre interlocuteur.

Comme ce tailleur, beaucoup d’autres corps de métier dans le secteur informel se portent légèrement mieux sur la période actuelle, comparé à quelques mois plutôt, où ils étaient confrontés à d’énormes difficultés.

Alou Kamissoko est coiffeur à Kalaban Coura. « Avant, on pouvait passer toute la journée sans courant et donc sans travailler, mais depuis un moment ça va un peu mieux. Le bénéfice quotidien commence par revenir petit à petit à la normale », témoigne-t-il.

Évoluant dans le secteur de l’agro-alimentaire, l’entreprise Jus Buguni était face à certaines difficultés liées à la lenteur du marché couplée à une augmentation des coûts de production, qui contrastaient avec la baisse de la production et la demande croissante de diminution des prix au niveau de la clientèle.

Mais, à en croire le promoteur, la situation a évolué positivement les dernières semaines. « Avec la légère amélioration en cours, nous avons commencé à utiliser certains de nos équipements qui étaient pratiquement à l’arrêt à cause de la crise énergétique. Et cela nous permet de nous projeter, de diminuer les coûts de production et d’augmenter aussi nos marges », explique Moussa Doumbia. « La disponibilité croissante de l’énergie nous permet de maintenir la qualité des produits, à travers leur conservation, et de pouvoir reprendre la production à grande échelle de jus à base de matières premières périssables comme le zabaan ou la mangue, que nous avons dû diminuer ou carrément arrêter par moments en raison de la crise énergétique », poursuit le jeune entrepreneur.

Les entreprises médiatiques, qui comptent parmi celles qui subissent de plein fouet les effets de la crise énergétique depuis le début, en raison de leur forte dépendance à l’énergie électrique, peuvent aussi de leur côté souffler un peu depuis un moment.

« Il y a quand même un petit soulagement. Depuis bientôt un mois, l’argent que nous mettions dans l’achat de carburant il y a quelques mois pour tourner à plein temps a pratiquement baissé de la moitié. Il y a une sensible augmentation du temps de disponibilité de l’électricité, ce qui nous rend de moins en moins dépendants du groupe électrogène », admet un responsable d’une entreprise de presse qui a requis l’anonymat.

Mohamed Kenouvi

Retrait de la CEDEAO : L’AES face à la pression internationale

Alors que la fin de l’échéance pour le retrait effectif du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO approche à grands pas, la médiation de la dernière chance tentée par la communauté sous-régionale se prépare. En attendant son issue, l’Union africaine et les Nations unies, dans une moindre mesure, maintiennent une certaine pression sur les dirigeants de la Confédération de l’AES. 

La médiation annoncée par la CEDEAO à l’issue de son sommet du 7 juillet 2024 pour dialoguer avec les pays de l’AES, qui avaient annoncé fin janvier leur retrait de l’institution sous-régionale, n’est pas encore entrée dans sa phase active.

Désigné facilitateur, aux côtés du Président Faure Gnassingbé, par ses pairs de la CEDEAO, le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a indiqué le 13 juillet dernier qu’il allait se rendre, sans préciser de date, chez son homologue togolais pour « définir ensemble les voies et moyens pour trouver au moins une plage de discussion » avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Bassirou Diomaye Faye, qui s’exprimait lors d’une interview avec la presse nationale à l’occasion de ses 100 jours au pouvoir, ne se « fait pas d’illusions » et ira chez ses homologues de la Confédération AES « avec beaucoup d’humilité ».

« J’ai eu la chance ou la malchance de ne pas être là quand les sanctions étaient prises par la CEDEAO contre les États de l’AES.  Ces États ne me regardent pas comme quelqu’un qui était parmi ceux qui les ont sanctionnés, donc ils ont une facilité à me parler plus qu’ils ne peuvent en avoir pour les autres. C’est un atout qu’il faut mettre au service de la communauté pour faire en sorte que la réconciliation renforce l’objectif d’intégration », a souligné par ailleurs le Président sénégalais.

« Inacceptable pour l’UA »

Lors de son allocution d’ouverture du 65ème Sommet de la CEDEAO, le 7 juillet à Abuja, le Président de la Commission de l’institution ouest africaine, Omar Alieu Touray, avait mis en garde les pays de la Confédération de l’AES sur les éventuelles conséquences négatives qui pourraient découler de leur retrait du bloc sous-régional. Une sorte d’intimidation envers eux, selon certains analystes. Le Chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, avait d’ailleurs dénoncé cette démarche comme une tentative de retournement des populations contre les dirigeants de l’AES.

« Le retrait des 3 pays de la CEDEAO est inacceptable pour l’Union africaine et nous croyons en une seule CEDEAO », avait déclaré de son côté le représentant de l’Union africaine à ce sommet, Bankole Adeoye, Commissaire en charge des Affaires politiques, paix et sécurité. Ces propos ont provoqué le courroux des États de l’AES, que les ministres des Affaires étrangères ont souligné dans une déclaration commune en date du 11 juillet 2024.

« Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel désapprouvent et condamnent avec la dernière rigueur cette attitude, contraire au devoir de réserve et à l’obligation d’impartialité qui incombe à tout fonctionnaire d’une organisation intergouvernementale », ont-ils répliqué.

L’ONU pour l’unité régionale

Le 12 juillet, le Chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Représentant spécial du Secrétaire général, Leonardo Santos Simão, a également appelé à la préservation de l’unité régionale en Afrique de l’ouest, tout en s’inquiétant de la réduction de la participation des pays de l’AES aux mécanismes régionaux de coopération en matière de sécurité.

« La position de L’Union Africaine, comme celle des Nations Unies, se comprend. Ce sont des réactions tout à fait normales dans le sens où c’est l’architecture même des organismes internationaux qui est ainsi faite », estime l’analyste en stratégie internationale et ancien ambassadeur du Mali en Turquie Birahim Soumaré.

« En dehors d’un compromis avec la CEDEAO, j’ai bien peur qu’il y ait une sorte d’isolement qui s’installe au niveau des pays de l’AES par rapport aux organisations internationales, tant au niveau de l’Union Africaine que du Système des Nations Unies », craint l’ancien diplomate.

Le ton est tout autre chez le Premier ministre burkinabé. Dans une intervention, le 10 juillet lors d’une rencontre avec les Directeurs régionaux des Nations Unies, Dr. Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a déclaré que son pays (membre de l’AES) n’hésiterait pas à quitter l’Union africaine et l’ONU si elles se comportaient comme la CEDEAO.

Transport aérien : pénurie de kérosène à l’aéroport de Sénou

À l’aéroport de Sénou, à Bamako, une pénurie de kérosène perturbe depuis quelques jours le déroulement normal des vols, entraînant des annulations et des reprogrammations. L’annonce provient d’un communiqué de l’Agence nationale de l’aviation civile du Mali (ANAC), ce 8 juillet 2024.

Dans une correspondance adressée à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) invite l’ASECNA à prendre les dispositions pour informer les usagers de la non disponibilité du Jet A1 à l’aéroport international Président Modibo Keïta de Sénou pour la période allant du 9 juillet 2024 au 15 juillet 2024.

Cette situation, préjudiciable aux compagnies de transport aérien, a entraîné une baisse de fréquence des vols au niveau de l’aéroport de la capitale malienne. Dans un communiqué rendu public ce 9 juillet, la compagnie Sky Mali, qui dessert quelques villes maliennes, a annoncé l’annulation de ses vols prévus pour le 10 juillet en direction de Kayes et de Tombouctou. Une situation regrettable pour la compagnie, pour laquelle il ne s’agit pas d’une première. Bamako étant sa base, elle  espère que d’ici le délai de 6 jours annoncé il y aura une solution. Mais cette situation entraînera forcément un coup sur l’exploitation, explique la compagnie.

Compagnies impactées

Ce n’est pas la première fois que l’aéroport de Sénou est confronté à une situation de manque de kérosène. Cette difficulté à fournir du carburant est consécutive à un problème d’approvisionnement, selon un acteur du domaine, qui souligne tout de même qu’ils ne sont pas en rupture. La contrainte serait due aux retards dans la livraison de Jet A. À cela s’ajoutent les travaux d’entretien sur les cuves de stockage de carburant.

Pour les compagnies aériennes, il s’agit de se réadapter en fonction des circonstances. Alors que la compagnie Ethiopian Airlines a été contrainte de modifier son horaire de départ pour son vol de ce 10 juillet, la compagnie Sky Mali a annulé ses vols à destination de Kayes et de Tombouctou et Turkish Airlines a annulé tous ses vols de la semaine.

Cette pénurie de kérosène à l’aéroport de Bamako au Mali oblige, selon le responsable de la communication de l’ASECNA – Mali, les avions à aller se ravitailler au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal. Ce n’est pas la première fois que l’aéroport de Sénou est confronté à ce genre de dysfonctionnements. En 2011, une situation similaire avait contraint les vols commerciaux desservant le Mali à se ravitailler au Burkina Faso et au Sénégal, deux pays voisins.

AES – CEDEAO : l’inévitable divorce

L’adoption le 6 juillet 2024 à Niamey du traité instituant la Confédération « Alliance des États du Sahel », regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, lors du 1er sommet des Chefs d’États de l’Alliance, marque une étape décisive dans la séparation des trois pays d’avec la CEDEAO. Même si le bloc sous-régional ouest-africain s’active toujours pour leur retour au sein de la Communauté, le divorce entre les deux entités semble de plus en plus inévitable et pourrait bouleverser les dynamiques d’intégration politique et institutionnelle en Afrique de l’ouest.

C’était attendu depuis quelques mois. Le 1er sommet des Chefs d’États des pays membres de l’Alliance des États du Sahel, tenu à Niamey le 6 juillet, a consacré la naissance de la Confédération « AES » entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, après la volonté commune des trois pays, en septembre 2023, de mettre en place une architecture de défense collective.

« Les Chefs d’États ont décidé de franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les pays membres. À cet effet, ils ont adopté le traité instituant une Confédération entre le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger, dénommée Confédération « Alliance des États du Sahel », en abrégé Confédération AES », indique le communiqué final du sommet.

Outre la concrétisation de la Confédération, les trois chefs d’États, le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goïta et le Général Abdourahamane Tiani, ont souligné la nécessité d’une coordination de l’action diplomatique ainsi que l’importance de parler d’une seule voix et celle de mutualiser leurs moyens en vue de mettre en place des projets structurants et intégrateurs dans des secteurs stratégiques, tels qu’entre autres l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’énergie et les mines, la communication et les télécommunications, ainsi que l’éducation et la formation professionnelle. Ils ont par ailleurs décidé de la création d’une Banque d’investissement de l’AES et de la mise en place d’un fonds de stabilisation.

Rupture presque consommée

Alors qu’en parallèle au sommet des Chefs d’États des pays membres de l’AES le 65ème sommet ordinaire des Chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO, tenu le 7 juillet 2024 à Abuja, aurait pu définitivement prendre acte du retrait annoncé des pays de l’AES, les dirigeants de l’institution ouest-africaine ont décidé de poursuivre la dynamique de discussion avec les trois pays concernés en vue d’éviter leur départ du bloc sous-régional.

En reconnaissant le « manque de progrès dans les interactions avec les autorités des trois pays », la Conférence des Chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO a décidé d’entamer une « approche plus vigoureuse » et a désigné le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, en collaboration avec son homologue togolais Faure Gnassingbé, comme facilitateur de la CEDEAO dans les discussions de la Communauté avec l’AES.

Pour Bassirou Diomaye Faye, qui avait déjà rencontré les Présidents de transition Goïta et Traoré lors de sa visite au Mali et au Burkina Faso le 30 mai dernier, le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO serait « le pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme que les pères fondateurs nous ont légué et que nous avons la responsabilité historique de sauvegarder et de transmettre aux générations futures ».

Mais si le Président sénégalais affiche son optimisme par rapport à un rapprochement des positions d’ici la fin du délai du « préavis » de retrait, la plupart des analystes jugent infimes les chances d’un retour des pays de l’AES au sein de la CEDEAO. D’ailleurs, pour les militaires aux commandes de la Confédération AES, comme souligné pendant les prises de paroles et consigné dans le communiqué final, le retrait de la CEDEAO est « irrévocable et sans délai ».

« Par rapport à la CEDEAO, nos Chefs d’États ont été très clairs à Niamey en indiquant que le retrait des trois pays de la CEDEAO est irrévocable et qu’à partir de cet instant nous devons cesser de regarder dans le rétroviseur », a clamé lundi à la télévision nationale le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

Selon Boubacar Bocoum, analyste politique au Centre d’études stratégiques Sénè, la voie prise par les dirigeants des pays de l’AES est un chemin de non-retour, parce que, soutient-il, la CEDEAO a été arrogante envers ces trois pays et a montré son incapacité à aller vers un une intégration économique.

« Nous ne sommes pas isolés, ni sortis de l’esprit de fédéralisme et de solidarité entre les peuples prônés par les pères fondateurs de la CEDEAO. L’AES, au contraire, est l’embryon d’une nouvelle CEDEAO, propulseuse des États Unis d’Afrique », affirme-t-il.

Quelle cohabitation ?

Si les dirigeants de l’AES et de la CEDEAO sont loin d’un compromis pouvant permettre un maintien du Burkina Faso, du Mali et du Niger dans la communauté sous-régionale ouest africaine, ils sont conscients, d’un côté comme de l’autre, de la nécessité d’une cohabitation pacifique entre deux blocs partageant le même espace géographique.

« Nous restons ouverts à un travail avec nos voisins et d’autres organisations, avec lesquelles nous partageons cet espace et avec lesquelles nous sommes condamnés à vivre. Nous allons devoir maintenir les discussions avec les autres pour avancer », a déclaré le ministre Abdoulaye Diop. « Dans tous les cas, dans un processus d’intégration, il y a des gains et des pertes pour tout le monde. Mais nous devons travailler à en minimiser l’impact pour nos populations et c’est à cela que s’attèlent nos autorités », a assuré le Chef de la diplomatie malienne.

La Conférence des Chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO, parallèlement à la mission de facilitation assignée au Président Diomaye Faye, qui sera épaulé par le Président Faure Gnassingbé, se prépare aussi au changement de nature des relations de l’institution avec les pays membres de la Confédération AES après l’effectivité de leur retrait, en janvier 2025. Ainsi, les dirigeants ouest-africains ont demandé à la Commission d’élaborer un plan d’urgence prospectif à leur intention pour « faire face à toutes les éventualités dans les relations avec les pays de l’AES », en tenant compte des exigences de l’article 91 du Traité révisé de la CEDEAO de 1993.

Parmi les conséquences du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, le Président de la Commission de la CEDEAO, Omar  Alieu Touray, avait  évoqué, lors de l’ouverture du sommet d’Abuja du 7 juillet, l’éventualité pour les ressortissants des trois pays de devoir mener des démarches en vue de l’obtention d’un visa avant de voyager dans la sous-région et la fin pour eux du bénéfice des facilités de la CEDEAO pour résider ou créer librement des entreprises dans les différents pays où ils seraient alors soumis à diverses lois nationales.

Pour l’analyste Ousmane Bamba, modérateur du « Forum du Kenoudougou », de telles mesures, si elles venaient à être prises par les pays de la CEDEAO, vont entraîner de facto le principe de réciprocité du côté des pays de la Confédération AES.

« On peut divorcer en sauvant les meubles. Nous avons intérêt à nous entendre », glisse-t-il, prenant l’exemple sur l’importance de l’espace aérien de l’AES pour les vols de la sous-région vers l’Europe, dont l’imposition d’un contournement entraînerait un véritable renchérissement des billets d’avion.

Le sociologue Bréhima Ely Dicko souligne pour sa part la nécessité d’aller vers des accords en termes de relecture du protocole de libre circulation des personnes et des biens de la CEDEAO, 84% des Maliens vivant à l’étranger étant installés dans les pays de la CEDEAO. « Si nous sortons de la CEDEAO, il faut aller vers des accords avec les pays membres pour que nos populations qui résident dans ces pays ne soient pas victimes des mesures que la CEDEAO pourrait être amenée à prendre », alerte-t-il.

Sécurité : l’inquiétante recrudescence des attaques au Centre

Plusieurs attaques attribuées aux groupes armés terroristes ont été perpétrées ces dernières semaines dans la région de Bandiagara. Ces attaques récurrentes, à intervalles réguliers, qui ont fait plusieurs victimes civiles et occasionné des déplacements de personnes, suscitent des inquiétudes dans la zone.

Une vingtaine de morts et d’importants dégâts matériels, selon plusieurs sources locales. C’est le bilan de la dernière attaque en date, le 1er juillet 2024, dans le village de Guédjibombo, dans la commune de Doucombo, région de Bandiagara. Selon les mêmes sources, deux autres personnes ont été également tuées dans la même zone dans une attaque simultanée sur le village de Sokolo Kanda.

Quelques jours plus tôt, le 25 juin, dans cette même commune de Doucombo, le village de Tégourou a subi une attaque d’hommes armés non identifiés, faisant deux morts et des dégâts matériels importants.

Le 18 juin, le même village avait été déjà la cible d’une attaque au cours de laquelle le chef du village a été tué et une autre personne portée disparue, selon des sources locales. À en croire les mêmes sources, la totalité des maisons a été incendiée et du bétail emporté. Conséquence, le village se vide de ses habitants, la majorité, notamment les femmes et les enfants, fuyant vers d’autres localités de la région, certains vers le village voisin de Djombolo et d’autres vers la ville de Bandiagara.

Le 25 mai 2024, une attaque de grande envergure avait été déjà perpétrée par des hommes armés dans la localité de Inssagou, dans la commune de Diallasagou. Selon une source policière citée par une agence de presse étrangère, elle avait fait 19 morts et 21 blessés, tous des civils « accusés d’être complices de l’armée malienne ».

Par ailleurs, arrêtés le 16 avril dernier à bord de 3 bus par des « jihadistes », qui ont contraint les véhicules et leurs passagers à prendre la direction d’une forêt entre les localités de Bandiagara et de Bankass, plus d’une centaine de civils ne sont toujours pas réapparus et seraient aux mains de ces groupes armés.

Alertes

Ces attaques terroristes dans la région de Bandiagara sont récurrentes. Chaque année, à la même période de l’hivernage, elles se multiplient dans les différents villages de la région faisant planer des menaces sur la campagne agricole dans ces localités.

« Ces attaques pendant la période hivernale constituent un moyen pour les terroristes de maintenir les populations dans la famine en les empêchant de cultiver », explique Adama Diongo, Président du Collectif des associations de jeunes du pays dogon. Pour ce dernier, l’État doit mobiliser davantage tous les efforts pour sécuriser les populations dans cette région en proie à l’insécurité permanente depuis plusieurs années.

Dans une déclaration en date du 27 juin 2024, suite à l’attaque de Tégourou du 25 juin 2024, l’Association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon Ginna Dogon est également montée au créneau pour inviter les autorités du pays à « redoubler d’ardeur pour mieux assurer la sécurité des personnes et des biens, particulièrement dans le Centre, conformément aux engagements par elles pris à l’occasion de plusieurs audiences et au devoir régalien de l’État d’assurer équitablement et promptement la sécurité des personnes et des biens ».

La situation d’insécurité récurrente dans la région de Bandiagara avait d’ailleurs conduit en août 2023 à la manifestation d’un ras-le-bol généralisé des forces vives de la région, qui avaient décrété une Journée Ville morte et organisé une manifestation pacifique qui avait par la suite dégénéré, causant des blessés dans les rangs des forces de l’ordre et un mort parmi les manifestants.

Conseil national de la jeunesse : vers un nouveau départ ?

Après des années de crise au sein du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ), le top départ de la mise en place des nouveaux organes sera donné le 6 juillet 2024 avec l’élection des bureaux communaux sur toute l’étendue du territoire national. Si ce processus de renouvellement des organes de la faîtière de la jeunesse malienne suscite beaucoup d’espoirs pour la reprise normale de ses activités, certains acteurs dénoncent des irrégularités considérées comme les germes de nouveaux lendemains agités.

Le processus de renouvellement des organes du CNJ était menacé de blocage quand, dans un communiqué en date du 15 mai 2024, les Présidents des Conseils régionaux de Kayes, Tombouctou , Gao, Ségou, Sikasso, Koulikoro, Taoudenit, Mopti et Ménaka avaient rejeté la décision de son démarrage prise par le ministre de la Jeunesse et des sports et dénoncé une « volonté manifeste d’instrumentalisation de la jeunesse malienne pour un agenda inavoué ».

Mais le différend n’a pas duré. À l’issue d’une réunion entre les différents Présidents des Conseils régionaux et le ministre Abdoul Kassim Fomba, le 30 mai, les différentes parties prenantes sont parvenues à un accord pour une organisation plus inclusive du processus de renouvellement.

Cet accord, qui a mis fin aux tensions entre la Commission nationale chargée de la mise en place des organes du CNJ, les Présidents des Conseils régionaux et ceux des Conseils communaux, contenait trois mesures concrètes : l’implication de tous les acteurs dans le processus (Les Présidents régionaux, communaux et locaux), la diffusion des nouveaux textes, à travers la tenue d’ateliers de restitution organisés dans les régions et les communes de Bamako, et la mise en place de Commissions régionales et communales, composées d’un représentant de l’État, de membres du bureau sortant, d’experts et de représentantes des organisations féminines, pour superviser le processus de renouvellement.

Vieux démons

Si, dès lors, le processus de mise en place des organes du CNJ suit son cours normal, il n’est pas exempt « d’irrégularités » que certains jeunes candidats au niveau communal dénoncent. À Kayes, un collectif de candidats à la présidence du Conseil communal de la ville est monté au créneau le 23 juin dernier pour s’opposer à des tentatives d’ingérence, selon lui, de représentants du ministère de la Jeunesse et des sports dans le processus électoral.

À en croire ce collectif, le ministère en charge de la Jeunesse tente de manipuler le processus électoral en imposant un candidat au niveau communal, dans le but d’affaiblir les autres en vue des élections régionales à venir.

« Nous étions 9 candidats au niveau communal, mais lors du dépouillement toutes les candidatures ont été rejetées à l’exception d’une seule. Nous savons que c’est une manœuvre visant à nous affaiblir avant les élections régionales », a clamé l’un des membres du collectif dans une prise de parole en vidéo sur les réseaux sociaux.

Selon lui, les représentants locaux du ministère de la Jeunesse et des sports auraient tenté de favoriser le candidat en question en demandant aux autres responsables des associations de la jeunesse de former un consensus autour de sa candidature.

Par ailleurs, pour le collectif, qui demande la reprise des travaux de la Commission communale « conformément aux dispositions statutaires et au règlement intérieur du CNJ », le « candidat favorisé », étant déjà membre du collège local de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), est frappé par les textes de cette structure, qui interdit à tout membre de postuler à des postes électif, politique ou syndical.

À l’instar de ce collectif de Kayes, un autre, réunissant des candidats aux postes du Conseil communal de la jeunesse de Kita a également vivement critiqué le processus électoral dans cette commune, dénonçant de nombreuses anomalies. Dans  une déclaration vidéo, le 29 juin 2024, le porte-parole de ce collectif s’est indigné de la violation par la Commission communale des 3 principes du CNJ, l’unité dans la diversité, la participation inclusive et l’équité dans l’effort, arguant que beaucoup de dossiers de candidatures au poste de Président avaient été rejetés « juste parce que les postulants ne faisaient pas partie du bureau sortant ».

Dans la commune urbaine de Ségou, en revanche, le processus semble plus inclusif, malgré des difficultés auxquelles a fait face au départ la Commission communale lors de sa mise en place. « Pour désigner les cinq représentants du Bureau communal sortant devant siéger au sein de la Commission communale, étant donné qu’il existait deux bureaux parallèles, nous avons dû trouver un consensus en choisissant deux représentants par bureau existant et le 5ème représentant du côté du RECOTRADE », explique Ibrahim Monzon Diarra, Vice-président de la Commission de la commune urbaine de Ségou.

« Mais dans d’autres communes rurales de la région de Ségou, cette situation  cause d’énormes problèmes, parce que le processus qui a abouti au consensus que nous avons pu avoir dans la commune urbaine n’a pas continué dans ces communes rurales. Cela fait que jusqu’à présent, dans certaines communes rurales, les dépouillements des dossiers de candidatures ne sont toujours pas effectifs », reconnaît-il.

Chronogramme en marche

Conformément à l’Accord du 30 mai, la Commission nationale chargée de la mise en place du CNJ a été mise sur pied et a établi son chronogramme. Suivant celui-ci, le dépôt des dossiers de candidature aux différents niveau des communes a débuté le 30 mai et a pris fin le 22 juin 2024. Le processus s’est poursuivi avec le dépouillement et la validation des dossiers de candidature sur toute l’étendue du territoire national.

« Le processus se passe très bien. Les jeunes ont postulé dans toutes les communes du Mali. Les Commissions ont étudié les dossiers et affiché les listes des candidats. Sur les fiches de dépouillement, il y a les dossiers validés et les dossiers rejetés, avec les motifs. Les dossiers rejetés ont eu 72h pour faire une réclamation. Ces réclamations ont été étudiées, certaines ont eu des suites favorables et d’autres non », indique Sidi Dicko, Président de la Commission nationale de mise en place des organes du CNJ.

« Les Assemblées générales électives des Bureaux communaux auront lieu ce samedi 6 juillet 2024 sur toute l’étendue du territoire national. Le vote se fera poste par poste », poursuit-il. Après les élections des Bureaux communaux, le processus de renouvellement des organes du CNJ se poursuivra avec, entre le 7 et le 10  juillet, le dépôt des dossiers de candidatures au niveau régional.

Le 13 juillet 2024 se tiendront les Assemblées générales électives au niveau des régions, du District de Bamako et de la diaspora. Les dépôts de dossiers de  candidature au niveau national auront lieu du 16 au 23 juillet et l’Assemblée générale élective du Bureau exécutif national du CNJ se tiendra le samedi 27 juillet 2024.

La suite du chronogramme prévoit la validation des listes des membres du Bureau exécutif national et des Bureaux régionaux, communaux et de la diaspora par une  décision du ministre en charge de la Jeunesse le 29 juillet 2024, suivie de l’organisation d’une cérémonie solennelle de la rentrée des élus le 1er août.

De cette date jusqu’au 10 août, la Commission nationale procédera à l’élaboration du rapport général de mise en place des organes, achevant ainsi le processus.

Insécurité alimentaire : le Japon apporte son appui

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a procédé au lancement de 2 projets en faveur de la sécurité alimentaire au Mali, ce 2 juillet 2024. Ce nouveau partenariat entre le Programme alimentaire mondial et le Japon vise à soutenir les efforts du gouvernement malien à travers le commissariat à la sécurité alimentaire. L’appui d’un montant de plus de 2,5 milliards FCFA est constitué de dons non remboursables de la coopération économique entre le Mali et le Japon.
Les projets financés permettront de venir en aide à plus de 100 000 personnes dont environ 31 000 déplacées et apporter une assistance alimentaire et nutritionnelle à environ 74 000 personnes dans 7 régions ainsi qu’aux comités d’accueil. Le soutien contribue également à la mise sur le marché du riz à un prix concessionnel, permettant au commissariat à la sécurité alimentaire de faire face à ses engagements pour endiguer l’insécurité alimentaire. Les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou, Tombouctou, Gao et Ménaka seront couvertes par les dits projets.
Solutions à long terme
L’aide permettra aussi au PAM d’appuyer notamment par des bons d’achat, les personnes vulnérables, particulièrement durant la période actuelle qui constitue jusqu’au mois d’août la période de soudure qui contribue à accroître la vulnérabilité des personnes vivant majoritairement de l’agriculture. L’activité, source de revenus de la majorité de la population est touchée par les chocs climatiques et la crise. En outre, les déplacements de population occasionnés par les crises accentuent les besoins et la fragilité de ces personnes. Pour lutter contre cette insécurité alimentaire et permettre aux personnes les plus vulnérables de surmonter ces difficultés, le PAM préconise des solutions durables. Une agriculture résiliente, des techniques innovantes et un accès au marché pour garantir des revenus substantiels aux producteurs. Pour le Famine Early Warning Systems Network (FEWS NET), 1,5 à 2 millions de personnes auront besoin d’une assistance alimentaire d’urgence de juin à août 2024. Malgré une baisse prévue du nombre de personnes dans le besoin, le nombre restera élevé dans les zones du Nord, notamment dans les ménages très pauvres. Des ménages affectés par la hausse des prix des denrées alimentaires et la baisse globale de leurs revenus.

Iyad Ag Ghaly : dans le viseur de la justice internationale

Le 21 juin 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a rendu public un mandat d’arrêt international à l’encontre d’Iyad Ag Ghaly. La levée des scellés de ce mandat d’arrêt, émis depuis le 17 juillet 2017 mais gardé secret, va-t-elle accélérer la capture et le jugement du chef du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM) ?

Selon le mandat d’arrêt, Iyad Ag Ghaly est suspecté d’être responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis à Tombouctou entre janvier 2012 et janvier 2013 (Meurtre des soldats hors de combat à Aguelhoc, viols, esclavage sexuel et toute autre forme de violences sexuelles, emprisonnements ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture et persécution des femmes et jeunes filles pour des motifs sexistes, entre autres).

Ce mandat d’arrêt, initialement émis en juillet 2017, était jusqu’alors resté secret, en raison des « risques potentiels pour les témoins et les victimes , mais avait été transmis aux autorités maliennes et françaises à l’époque où la France déployait la force Barkhane dans le pays.

Les raisons derrière sa publication maintenant restent confidentielles, selon le Procureur de la CPI Karim Khan, qui avait demandé la levée de scellée dès juillet 2022.

Possible procès ?

« La Chambre a ordonné au Greffier de la Cour de préparer une demande de coopération pour l’arrestation et la remise du suspect et de l’adresser aux autorités compétentes de tout État pertinent et/ou toute autre autorité pertinente », précise le communiqué de la CPI.

Ne disposant pas de police propre, la CPI doit en effet compter sur la coopération des pays pour parvenir à l’arrestation d’Iyad Ag Ghaly. Mais ce dernier, dont les traces de déplacement sont peu visibles, reste très difficilement  atteignable par les forces de sécurité.

Depuis le 28 février 2024, le chef du JNIM est d’ailleurs également sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la justice malienne pour des « faits d’association de malfaiteurs, d’actes de terrorisme, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre, de financement du terrorisme, de blanchiment de capitaux, d’assassinats, d’incendies volontaires, de blessures volontaires, de violences et voies de fait et de dommages à la propriété d’autrui ». Sa dernière apparition vidéo remonte à décembre 2023. Le chef terroriste le plus recherché du Sahel y annonçait une nouvelle étape du djihad ans dans la région contre les forces armées maliennes et leurs partenaires russes de Wagner.

La levée du secret sur le mandat d’arrêt de la CPI pourrait toutefois permettre la tenue d’audiences de mises en accusation, même en l’absence de l’accusé, dans le but  d’auditionner des témoins et d’enregistrer des preuves.

« Aujourd’hui, personne ne se hasarderait à dire que ce mandat d’arrêt pourrait aboutir, mais il pourrait pousser les États qui abriteraient Iyad Ag Ghaly  à penser par deux fois avant de le garder sur leur sol », souligne l’universitaire et analyste politique Pierre Claver Bakoroba Traoré.

« Ce sera extrêmement compliqué de capturer Iyad Ag Ghaly vivant et de le traduire en justice. Pour cela, il faudrait une coopération très poussée entre les États où il est susceptible de se cacher pour lui mettre la main dessus, mais c’est très peu probable », estime un autre analyste.

Passe de trois ?

Si la Cour pénale internationale arrivait à mettre la main sur Iyad Ag Ghaly, ce dernier  serait le troisième terroriste malien à être jugé par cette juridiction internationale. Elle avait jugé et condamné à 9 ans de prison le 27 septembre 2016 Ahmad Al Faqi, ancien membre d’Ançar dine et Aqmi.

Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, ancien chef de la police islamique jihadiste, a également été condamné le 26 juin 2024 pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la ville de Tombouctou en 2012 et 2013.

La peine infligée au terroriste malien, qui encourt une une possible lourde condamnation sera déterminée à une date ultérieure.

FEMAFOOT – Aigles : jusqu’où ira la crise ?

Entre la fédération malienne de football et les joueurs de l’équipe nationale, les  Aigles du Mali, le courant ne passe plus. Les résultats défavorables sur le terrain lors des 3ème et 4ème journées des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, couplés aux mauvaises conditions de préparation des Aigles, ont tendu les relations entre les joueurs et les responsables de l’instance dirigeante du football national.

« Encore une nouvelle situation chaotique pour notre sélection malienne. Nos joueurs ont dû subir un véritable périple pour arriver à Johannesburg seulement quelques heures avant un match capital. Nous avons de fortes ambitions pour la Coupe du Monde, mais ces conditions ne nous mettent pas, nous les joueurs, ainsi que le staff, dans les meilleures dispositions pour jouer des matchs aussi cruciaux pour notre nation », a déploré le capitaine de la sélection nationale Hamari Traoré dans une déclaration sur ses réseaux sociaux, au nom de l’équipe nationale, le 11 juin, quelques minutes avant le début de la rencontre face à Madagascar.

Cette sortie a été très peu appréciée par le Comité exécutif de la fédération malienne de football. Dans un communiqué publié le 13 juin, dans la foulée du limogeage du sélectionneur national Éric Sékou Chelle, il a indiqué « constater avec regret des sorties malheureuses sur les réseaux sociaux de certains joueurs » et les a appelés à un « devoir de réserve ».

Voyage de la discorde

Selon nos informations, l’organisation du voyage des Aigles en Afrique du sud est l’élément déclencheur de l’atmosphère aujourd’hui tendue entre joueurs et dirigeants. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Ce voyage en Afrique du sud a été le manque de professionnalisme de trop et l’élément déclencheur de la situation actuelle entre les dirigeants et les joueurs », confie une source proche de l’équipe nationale.

Alors qu’ils devaient rallier Johannesburg depuis le 8 juin pour ce match délocalisé face aux Malgaches, les Aigles n’ont pu finalement fouler le sol sud-africain que la veille du match, après deux reports de leur vol. Après le 2ème report, le ton est vite monté entre un haut cadre de la fédération et un joueur, soutenu par l’ensemble de ses coéquipiers qui exigeaient des explications sur la situation. L’incident, encaissé dans un premier temps pour se consacrer au match, constituera toutefois l’une des raisons qui expliquent la nouvelle déclaration des Aigles du 21 juin, non signée mais partagée simultanément par quasiment l’ensemble des joueurs de l’équipe nationale sur les réseaux sociaux.

« Nous reconnaissons les efforts de l’État pour améliorer nos infrastructures, mais les résultats stagnent aussi à cause de la mauvaise gestion de nos dirigeants. Nous appelons les cadres de la fédération à prendre urgemment leurs responsabilités », écrivent les Aigles, qui se réservent par ailleurs le « droit de ne pas honorer la sélection et de ne pas participer aux prochains matchs de qualification ».

« Par amour pour le Mali, nous prenons cette décision délicate mais nécessaire pour les prochaines générations », poursuivent les joueurs. Dans la foulée, le 24 juin, le capitaine Hamari Traoré, invité par le Comité exécutif de la FEMAFOOT à se présenter sous 48h devant lui pour des explications, ne s’y rendra pas, selon nos informations,  après concertation avec ses coéquipiers.

Positions tranchées

Si le Comité exécutif de la  fédération malienne de football, en dehors de l’invitation à s’expliquer adressée au capitaine des Aigles, n’a pour l’heure pas officiellement réagi au contenu de la déclaration des joueurs, cette sortie provoque diverses réactions dans le monde du football national.

« Pour ma part, j’apporte mon soutien total aux joueurs de la sélection malienne et je demande à notre peuple de les soutenir. Ensemble, on va permettre de faire du Mali une nation importante dans le football africain », a réagi sur son compte Instagram  l’ancien international malien Mohamed Lamine Sissoko. « C’est une décision pas facile à prendre mais qui est obligatoire. C’est l’histoire du football malien qui s’écrit, c’est aussi l’avenir de tout un peuple et c’est ensemble que l’on fait bouger les choses », a-t-il ajouté.

Comme lui, d’autres anciens internationaux maliens, à l’instar de Cédric Kanté et de Brahim Thiam, ont manifesté leur soutien à l’endroit des Aigles. En plus de ces soutiens personnels, la démarche du capitaine Hamari Traoré et de ses coéquipiers de la sélection nationale est également soutenue par certaines associations sportives.

Dans un communiqué en date du 23 juin, l’Union des footballeurs du Mali (UFM) réitère son « appui indéfectible » à l’initiative des joueurs, tout en plaidant pour « une famille du football unie et tournée vers les mêmes objectifs ».

Le Collectif de défense des intérêts du football malien (CDIFM) est également monté au créneau pour saluer « le courage et la détermination des joueurs à défendre les intérêts du football malien face aux défis actuels ». « Nous appelons les autorités sportives nationales à écouter attentivement les préoccupations légitimes des joueurs et à engager un dialogue constructif pour résoudre ces questions de manière équitable et transparente », souligne le collectif dans un communiqué en date du 24 juin.

Contrairement à ses anciens coéquipiers de la sélection nationale, l’ancien capitaine des Aigles et actuel sélectionneur national des Aiglons (Sélection U20), Soumaïla Coulibaly, fustige l’attitude de la bande à Hamari Traoré. « L’équipe nationale, c’est notre force. Tous ceux qui veulent parler, il faut les dégager. Ces joueurs n’ont encore rien fait pour le Mali. Les autorités doivent prendre des décisions. Nous avons la chance de créer l’histoire avec d’autres joueurs, mais pas avec ce groupe qui ne nous a rien apporté depuis qu’il participe à la CAN », s’est-il indigné sur les ondes d’une radio de la place, allant jusqu’à évoquer une radiation pure et simple de « tous les infiltrés de ce groupe, y compris des membres du staff ».

Quel avenir pour la sélection ?

Alors que le Mali est en quête d’un nouveau sélectionneur en vue du début des éliminatoires de la CAN 2025, en septembre prochain, et la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, en mars 2025, l’incertitude plane sur l’ossature de l’équipe nationale pour ces rendez-vous futurs. Le Comité exécutif de la fédération malienne de football devrait se réunir dans les prochains jours pour « prendre des décisions », selon une source interne.

« Si la fédération n’analyse pas bien la situation, avec beaucoup de discernement, elle peut empirer, parce que si sanction il y a à l’encontre d’Hamari Traoré, les autres joueurs seront solidaires avec leur capitaine », estime un journaliste sportif.

Avec la menace des joueurs de ne pas participer aux prochains matchs de qualification, l’épée de Damoclès plane d’ores et déjà sur l’équipe nationale. « Le nouvel entraineur aura la lourde tâche de rassembler les joueurs. Mais est-ce qu’il prendra le risque de se passer de tout ce lot de joueurs en partant sur une nouvelle équipe composée majoritairement de U23 et de joueurs locaux ? » s’interroge un analyste.

Pour M. Niono, même s’il pense que la situation n’arrivera pas au point où les joueurs mettront leur menace à exécution, l’avenir de l’équipe nationale dépendra de la gestion de cette crise au niveau de la fédération. « Si les dirigeants de la fédération se radicalisent et que les joueurs font pareil de leur côté, la sélection nationale sera détruite », alerte-t-il.

« On peut se retrouver dans une situation de traversée du désert comme après 2005, avec la génération des Kanouté, où il a fallu attendre jusqu’en 2012 pour aller chercher une médaille de bronze à la CAN après notre absence en 2006 et les éliminations aux premiers tours en 2008 et 2010 », prévient l’analyste.

AFG Lease : le produit d’AFG Bank pour répondre aux besoins en équipements

AFG Bank a procédé ce 20 juin 2024 au lancement de sa nouvelle offre de crédit-bail, appelé AFG Lease. Un produit qui s’appuie sur 6 années d’expérience de leasing et s’inscrit dans une nouvelle dynamique enclenchée par la banque.

La nouvelle dynamique enclenchée par la BICIM, devenue le 9 mai  2024 AFG Bank « se caractérise par une approche basée sur le client ». Un nouvel élan qui lui permet de « repenser l’offre de crédit-bail », plus « agile, personnalisée et plus compétitive ». Conçue pour soutenir les entreprises dans un environnement en constante évolution, la nouvelle offre propose des conditions financières plus avantageuses, une simplification des démarches, un élargissement de l’éventail des produits et un accompagnement sur mesure.

Avec les années d’expérience, AFG Lease promet d’offrir des solutions pour chaque type d’entreprise. Des PME aux grandes entreprises en passant par les professionnels, parmi lesquels notamment les professionnels de la santé. Avec AFG Lease, la banque entend renforcer sa place de leader dans le financement d’actifs pour les acteurs des secteurs miniers et réaffirme sa mission de soutenir le développement économique de ses clients, convaincue que la nouvelle offre leur apportera les ressources nécessaires pour atteindre leurs objectifs.

Partenaires stratégiques

Mode de financement basé sur l’accompagnement à travers un crédit-bail, cette offre permet d’acquérir des équipements à travers la location contre le paiement de loyers et assorti d’une possibilité d’achat après le paiement total.

La nouvelle offre s’est élargie à travers une déclinaison de 6 produits portant sur le matériel roulant, les matériels de BTP, les équipements d’exploitation industrielle, les équipements high-techs médicaux, les équipements professionnels d’impression et les équipements d’énergie solaire. Une offre particulièrement prisée en cette période de crise énergétique. AFG Lease ambitionne d’être un service simple, rapide et flexible. C’est une offre adaptée aux besoins et à la trésorerie du client  et lui donne la facilité d’un paiement échelonné.

Il bénéficie en outre d’une gamme complète avec AFG Assurances, parce que les matériels financés doivent être assurés ainsi qu’une offre de géolocalisation pour garantir le suivi du matériel qui est d’ailleurs matérialisé à travers un contrat avec les partenaires d’AFG Bank.

Pour mener à bien un tel projet, AFG Bank s’appuie sur des partenaires stratégiques reconnus dans le domaine pour la fourniture des équipements qui répondent à des normes standards. Le leasing est « un produit non contraignant qui permet d’atteindre l’objectif fixé », témoigne un client ayant déjà fait appel à ce type de contrat. Une offre qui lui a en outre permis d’élargir ses activités.

 

Éric Sékou Chelle et les Aigles : l’aventure aura duré deux ans

Le monde du football est très exigeant. Une accumulation de mauvais résultats coûte très souvent cher. Nommé en mai 2022 en remplacement de Mohamed Magassouba, le sélectionneur des Aigles Eric Sékou Chelle a été limogé de son poste le 13 juin.

La décision a été prise par le Comité exécutif de la Fédération malienne de football réuni en session extraordinaire. Les responsables de la FEMAFOOT n’ont pas dévoilé les raisons du limogeage de Chelle dans leur communiqué. Mais ce dernier paie très certainement les résultats des deux derniers matchs des Aigles, ainsi que sa communication, jugée approximative. Pourtant, le bilan chiffré d’Éric Sékou Chelle a la tête des Aigles est assez flatteur. En 23 matchs, il en a remporté 14, pour 6 matchs nuls et 3 défaites, 42 buts inscrits et 12 encaissés. Mais cela n’a pas suffi. Depuis la cruelle élimination face à la Côte d’Ivoire lors de la CAN, où sa responsabilité a été engagée par plusieurs acteurs, la pression s’était intensifiée autour du sélectionneur. Beaucoup lui ont reproché ses changements face aux Eléphants et plus récemment, à domicile, contre les Black Stars du Ghana (Défaite 1-2). Le match nul face à des Malgaches réduits à 10 depuis la 15ème minute, qui fait stagner les Aigles à la 4ème place de leur groupe de qualification pour le Mondial 2026 restera donc comme la dernière rencontre dirigée par Chelle. Il est à noter que les conditions de voyage chaotiques n’ont pas favorisé une bonne prestation de l’équipe, arrivée en Afrique du Sud seulement quelques heures avant le match. Éric Sékou Chelle fait aussi certainement les frais de sa mauvaise communication en tant que sélectionneur. Il avait déclaré qu’Yves Bissouma, l’une des stars de l’équipe, était légèrement en dessous d’autres joueurs dans son système en losange. Il a par la suite regretté ses propos sur une radio. Lors de ce passage médiatique, il a confié avoir été surpris comme tout le monde de voir Adama Noss Traoré prendre le ballon pour tirer le penalty face à la Côte d’Ivoire. Un penalty raté que beaucoup de Maliens ont du mal à digérer. Certains ont estimé qu’il jetait son joueur en pâture. La FEMAFOOT est désormais en quête d’un nouveau sélectionneur pour les échéances à venir. Le nom de Florent Ibenge, ancien coach de la RDC, a été évoqué, mais des sources proches de la fédération ont démenti tout contact avec le Congolais.

EDM-SA : aux trousses des mauvais payeurs

Énergie du Mali (EDM-SA), qui assure la fourniture de l’électricité dans le pays, croupit sous le poids des dettes depuis des années. Plusieurs services de l’Administration publique doivent beaucoup d’argent à cette société, dont la direction semble désormais résolue à se faire payer. Alors que la crise énergétique perdure depuis bientôt une année, le recouvrement de ces débits, de plus de 90 milliards de francs CFA, pourrait contribuer en partie à l’amélioration de la distribution du courant électrique et à la diminution des délestages.

Halte aux mauvais payeurs ! Le geste en a surpris plus d’un et continue de faire couler beaucoup d’encre. Le  11 juin 2024, EDM a coupé l’alimentation en électricité dans certaines agences de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP), en raison d’importants arriérés de factures.

« Les services de recouvrement d’EDM sont passés à la SOMAGEP. Quelques agences commerciales ont été coupées. Cependant, la Direction générale et les unités de production n’ont pas été touchées. Des actions sont en cours pour faire face aux factures impayées », a confirmé dans la foulée à Studio Tamani Abdoul Karim Koné, Chargé de communication de la SOMAGEP. Selon nos informations, les impayés cumulés de la SOMAGEP, à eux seuls, s’élèveraient à plus de 33 milliards de francs CFA.

Cette société sœur d’EDM-SA est-elle la première sur la liste d’une campagne de recouvrement en vue ? Contacté par nos soins, le département de la Communication d’EDM-SA n’a pas donné suite à nos sollicitations. Mais tout porte à croire que la Direction générale de la société ne s’arrêtera pas en si bon chemin, d’autant plus que la liste des mauvais payeurs de la société est longue.

Plus de 90 milliards dus

Départements ministériels et même Présidence de la République, établissements publics à caractère administratif, structures relevant du Budget national et des budgets régionaux ou autonomes. Presque toute l’Administration publique malienne cumule des mois, voire des années, de factures impayées à EDM-SA, pour de l’électricité déjà consommée ou des travaux réalisés pour son compte.

Selon une enquête menée par nos confrères de l’hebdomadaire Le Soft en mars dernier, les factures impayées d’électricité des services publics du Mali se chiffraient  à la somme de 90 213 726 071 francs CFA à la date du 7 février 2024. La Présidence de la République, la Primature et les départements ministériels cumuleraient plus de 21 milliards de factures impayées, plus d’un milliard au niveau de la Présidence et plus de 200 millions à la Primature.

Dans le lot des services administratifs regroupant les directions nationales, les services déconcentrés de l’État, les directions d’académies d’enseignement, les camps militaires, entre autres, la seule Direction de l’académie d’enseignement de la Rive gauche du District de Bamako présente à elle seule une ardoise de 3 471 360 470 francs CFA. La Direction générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique suit, avec 1 757 697 969 francs de factures impayées.

Alors qu’elle croupit sous le poids de la dette auprès des banques, selon certains  analystes, EDM-SA pourrait améliorer sa trésorerie et mettre fin, ou du moins diminuer significativement, les coupures d’électricités auxquelles elle est contrainte depuis des mois, si la totalité des montants qui lui sont dus sont recouvrés. D’où la nécessité d’inclure une campagne de recouvrement des impayés parmi les actions amorcées pour la résolution de la crise énergétique.

Problème récurrent

De gros montants de factures impayées à EDM-SA par l’administration malienne, la situation n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, le problème persiste sans être véritablement résolu. Non seulement les structures concernées ne règlent pas les anciennes factures, mais elles continuent de les accumuler au fil des mois et des années.

En 2017, Dramane Coulibaly, alors Directeur Général d’EDM-SA, avait amorcé une vaste campagne de recouvrement des créances, estimées alors à plus de 40 milliards de francs CFA. Sous sa direction, l’entreprise publique de distribution de l’électricité avait élaboré des orientations stratégiques parmi lesquelles, entre autres, le renforcement du contrôle et de la lutte contre la fraude et les déviances, le dimensionnement des investissements par la planification stratégique, la réduction des tensions de trésorerie et des risques fiscaux et l’amélioration substantielle du niveau des recouvrements. « EDM SA est une société commerciale qui distribue de l’électricité aux clients et, en retour, ceux-ci doivent s’acquitter de leurs factures pour la bonne marche de la société. Le but n’est pas d’humilier quelqu’un, mais de faire en sorte de maintenir EDM-SA debout. À Énergie du Mali, tous les clients sont égaux. C’est pour cette raison que chacun doit s’acquitter de ses factures afin de mieux contribuer au fonctionnement, à la distribution et à la performance financière de la société », avait tancé l’ancien Directeur général.

Plusieurs institutions de la République, à l’instar de l’Assemblée nationale et de départements ministériels, ainsi que de grandes entreprises de la place avaient fait les frais de cette campagne de recouvrement en étant momentanément privés d’électricité par EDM-SA. À l’époque, seuls la Présidence de la République, la Primature, le ministère des Affaires étrangères ou encore les services de l’Armée malienne étaient en règle avec Énergie du Mali.

Mais cette politique de recouvrement des créances fera long feu. Dramane Coulibaly sera relevé de son poste de Directeur général d’EDM-SA en mars 2018, après juste deux années aux commandes. Selon certaines indiscrétions, sa gestion, bien qu’ayant permis à la société de recouvrer d’importantes sommes, aurait provoqué l’ire de certains caciques du régime de l’époque.

Pour certains, la période actuelle de transition, où la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des biens publics est érigée publiquement en combat prioritaire des autorités, est un moment propice pour recouvrer les sommes que l’Administration publique doit à EDM-SA.

Actions diverses

Outre les montants faramineux des factures impayées qui handicapent significativement la bonne marche d’EDM-SA, la situation de crise énergétique à laquelle elle n’arrive pas à faire face efficacement depuis des mois est due à plusieurs autres facteurs dont, entre autres, l’augmentation de la demande en énergie et les difficultés d’approvisionnement en hydrocarbures.

Avec l’engagement des plus hautes autorités de la Transition, certaines pistes de solutions ont été amorcées sur le court et le moyen terme. Le 7 mars 2024, un protocole d’accord de gestion de la dette bancaire d’EDM-SA a été signé entre le ministère de l’Économie et des finances et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF-Mali), consistant à atteler la période de remboursement de ladite dette (plus de 300 milliards de francs CFA), sur une période de 10 ans, à un taux voisin du taux du guichet marginal de la BCEAO, avec un différé de paiement d’une période d’un an.

« Cette  restructuration de la dette bancaire nous permettra d’avoir plus de trésorerie disponible », avait salué le Directeur général d’EDM-SA, Amadou Djibril Diallo, qui avait par ailleurs annoncé une  poursuite de l’amélioration de la gouvernance, la diminution des charges et la digitalisation des services pour les flux d’encaissement essentiels dans la gestion de la crise.

Dans le cadre des efforts consentis vers la souveraineté énergétique dans les prochaines années, le Président de la Transition a également récemment lancé la construction d’au moins trois centrales solaires dans le pays (200 MW sur 314 hectares à Sanankoroba, 100 MW sur 228 hectares à Safo et 100 MW sur 120 hectares à Tikadougou-Dialakoro).

Par ailleurs, pour renforcer le parc de production de la société Énergie du Mali, le Chef de l’État a remis au département de l’Énergie le 6 juin 2024 un premier lot de 15 groupes électrogènes, qui sera complété par un second lot de 10 groupes pour un total d’une capacité totale de 27,25 MW.

Boni : blocus ou pas blocus ?

Depuis plusieurs mois, la ville de Boni, dans la région de Douentza, est soumise à un blocus imposé par les terroristes de la Katiba Serma, affiliée au JNIM. Malgré les alertes, la désertion de plusieurs habitants de la ville vers les localités avoisinantes et même la présence de l’armée malienne dans la zone, la situation perdure depuis près d’un an.

Le 3 juin dernier, lors de la traditionnelle conférence de presse mensuelle de la DIRPA, le Colonel-major Souleymane Dembélé a indiqué que les FAMa ne constataient pas de blocus à Boni et que dans cette ville l’armée avait sa réalité et les populations la leur. Loin d’être avancés pour nier la réalité sur le terrain, ces propos du Chef de la DIRPA font ressortir la complexité de la situation dans cette ville depuis de longs mois.

En effet, certes les combattants de la Katiba Serma maintiennent Boni sous blocus en bloquant l’axe Sévaré-Gao, empêchant les camions d’entrer ou de sortir de la ville, mais ils ne s’en prennent pas directement à l’armée malienne. Selon des informations recoupées auprès de sources locales, le blocus sur Boni a été initié en représailles contre les habitants de la ville et comme un moyen de pression indirect de la part du JNIM pour obtenir des concessions de la part de l’armée.

Départ exigé de « Wagner »

À en croire nos sources locales, la Katiba Serma a imposé et maintient le blocus en raison de la présence de partenaires russes dans la ville aux côtés de l’armée malienne. « Avec l’arrivée des Russes, la population se réjouissait, parce qu’il y avait de plus en plus de liberté de mouvements. Pour la Katiba Serma, cette joie des populations en raison de la présence des Russes est mal passée. C’est donc pour cela qu’ils ont décidé de faire souffrir la ville en imposant ce blocus », explique une de nos sources.

Après des discussions avec des émissaires de la ville, les combattants de la Katiba Serma ont exigé le départ des partenaires russes de la zone comme principale condition pour la levée du blocus. Mais pas que. Ils exigeraient également, selon nos informations, que les populations de Boni se mobilisent pour obtenir la libération de leurs hommes à chaque fois qu’ils sont capturés par l’armée et qu’elles cessent  toute collaboration avec les FAMa. Des conditions que les habitants de Boni ne peuvent satisfaire.

« Jusque-là, toutes les voies de négociation n’ont rien donné. Les habitants ne cherchent donc qu’à sortir de la ville, là aussi avec des risques de tomber sur des EEI ou d’être arrêtés et pris en otage », glisse une autre source.

Radicaux étrangers

Outre la présence des partenaires russes à Boni, qui dérange les terroristes de la  Katiba Serma, le groupe serait influencé, selon nos sources, par les positions de certains de ses membres étrangers, très radicaux.

Le 30 août 2022, certains combattants avaient accepté de lever  un premier blocus qui était alors en vigueur sur la ville depuis quelques mois. Cette levée du blocus avait été effective après qu’un accord verbal ait été trouvé entre eux et des émissaires de Boni. La Katiba Serma demandait notamment en retour aux habitants de ne plus communiquer d’informations aux FAMa, mais aussi de permettre à ses combattants d’accéder au marché de la ville pour s’approvisionner sans être dénoncés et de ne pas s’interposer entre eux et l’armée malienne.

L’accord durera un peu moins d’un an, avant que le blocus ne reprenne à partir de juillet 2023. « Les premiers acteurs qui avaient accepté la levée du blocus étaient des combattants jeunes, issus pour la plupart de la localité. Mais, après, ils ne se seraient pas compris avec les autres membres du groupe, majoritairement étrangers, qui ont décidé d’imposer à nouveau le blocus », révèle notre source.