Législatives au Sénégal : La nouvelle majorité très attendue

Après sa victoire à la présidentielle de mars 2024, le parti les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) s’apprête à disposer d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale. La victoire de son parti à l’issue du scrutin anticipé du 17 novembre 2024 donne au Président Bassirou Diomaye Faye les moyens de mettre en œuvre sa politique de réforme.

Les Sénégalais viennent de donner un nouvel élan à l’envie de changement qu’ils avaient exprimée en élisant dès le premier tour l’actuel Président, Bassirou Diomaye Faye, lors du scrutin du 24 mars 2024.  Le Président et « son mentor », Ousmane Sonko, ont désormais « les mains libres » pour mener à bien leur programme, un plan de rupture annoncé à travers « Sénégal 2050 ». Le Pastef, selon les résultats provisoires, remporte 130 sièges de députés sur 165. Cette large victoire consacre l’arrivée d’une nouvelle génération, que de nombreux défis attendent déjà.

Défis majeurs

La nouvelle majorité fait face à plusieurs défis imminents, dont l’un des premiers est la programmation budgétaire. Retardée par la dissolution de l’Assemblée nationale, elle doit rapidement se faire pour avoir une visibilité sur le budget 2025. Avec la Déclaration de politique générale, que le Premier ministre Ousmane Sonko n’avait pas encore effectuée, les Sénégalais devraient mieux percevoir les chantiers promis par le duo Faye – Sonko. Dans la mise en œuvre concrète des mesures, la rationalisation et l’efficience budgétaire seront à l’ordre du jour, dit-il. La suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales et celle du Conseil économique et social, refusées par l’ancienne Assemblée Nationale, pourront désormais être actées. D’autres textes sur l’accès des entreprises à la commande publique ainsi que la révision des contrats miniers selon les intérêts du pays représentent d’autres enjeux importants.

Le nouveau régime a déclenché une lutte contre la corruption avec la mise en place d’un Pôle financier et judiciaire en septembre. Certaines personnalités sont dans le viseur et la lutte promet de s’intensifier avec la volonté des nouvelles autorités de renforcer l’arsenal juridique afin de poursuivre les anciens ministres et même l’ancien Président Macky Sall, a laissé entendre le Premier ministre Sonko. « Un exercice prioritaire », mais dont la mise en œuvre nécessite l’installation de la Haute cour de Justice, pour laquelle une majorité parlementaire est indispensable. Le coût de la vie, le chômage élevé et une population majoritairement jeune, dont de nombreux éléments continuent de partir à la recherche d’un meilleur avenir, sont aussi des défis auxquels sont confrontées les nouvelles autorités.

Fatoumata Maguiraga

Tournoi qualificatif UFOA-A U17 : Le Sénégal sacré au bout du suspens

Dans une finale haletante et au bout du suspense, le Sénégal s’est imposé face au Mali dans le tournoi qualificatif UFOA-A U17. Le score final, trois buts partout à l’issue du temps réglementaire, a mené les deux équipes aux tirs au but, où les jeunes Sénégalais ont arraché la victoire par cinq tirs contre quatre.

Le match a offert un scénario digne des plus grandes finales. Les Aiglonnets maliens ont ouvert la marque, prenant rapidement les devants avec un avantage de deux buts, avant de voir leur avance fondre sous la pression sénégalaise. Les jeunes Sénégalais, loin de se laisser abattre, ont répondu avec détermination en alignant trois buts successifs, renversant ainsi la situation en leur faveur. Mais, fidèles à leur réputation, les Maliens n’ont pas baissé les bras et sont parvenus à égaliser, forçant une issue aux tirs au but pour déterminer le vainqueur. Malgré cette défaite amère, le Mali ressort de cette compétition avec la tête haute et une collection impressionnante de distinctions individuelles.
Un palmarès individuel imposant malgré la défaite
Bien que finalistes malheureux, les Aiglonnets du Mali ont laissé une empreinte inoubliable sur cette compétition en raflant tous les trophées individuels majeurs.
Seydou Dembélé, une étoile montante, a été désigné meilleur joueur du tournoi. Son agilité, son intelligence de jeu et sa maîtrise technique ont non seulement fait de lui un pilier de l’équipe malienne, mais ont également capté l’attention de nombreux observateurs. Seydou Dembélé a brillé par sa capacité à construire le jeu et à créer des occasions, une influence déterminante pour les Aiglonnets tout au long du tournoi.
Au poste de gardien, Lamine Sinaba a démontré une solidité remarquable. Avec trois clean sheets et seulement cinq buts encaissés dans toute la compétition, il s’est illustré comme un mur infranchissable pour les adversaires. Ses réflexes et sa lecture de jeu ont été des atouts essentiels, consolidant la défense malienne et instillant un sentiment de sécurité parmi ses coéquipiers. Ce prix du meilleur gardien vient récompenser son talent et son engagement.
Enfin, Bakary Simpara a confirmé sa place en tant que meilleur buteur avec un total impressionnant de cinq réalisations. Sa détermination face aux filets adverses et son flair pour le but ont fait de lui une menace constante pour les défenses adverses, assurant une présence offensive déterminante et incisive pour les Aiglonnets. Simpara a su convertir des occasions décisives, assurant la qualification du Mali jusqu’en finale.
Grâce à leurs performances dans le tournoi, les deux équipes ont déjà assuré leur qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. 

UFOA A U17 : La compétition reportee à une date ultérieure

Le tournoi UFOA A U17, initialement prévu pour commencer ce lundi 21 octobre au Sénégal, a été reporté à une date indéterminée en raison de fraudes liées à l’âge des joueurs.

La Confédération Africaine de Football (CAF) a en effet annoncé dimanche l’exclusion de trois équipes, à savoir la Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone, après avoir découvert des irrégularités concernant l’âge des participants. En conséquence, la première journée de la compétition, prévue pour ce lundi, a été suspendue et le format du tournoi modifié : au lieu de deux groupes, une seule poule de cinq pays devait être constituée.
Cependant, le démarrage du tournoi a de nouveau été reporté. Cette fois, c’est un recours déposé par la Guinée qui est à l’origine de ce nouveau retard. La CAF examine actuellement cette réclamation, ce qui empêche la compétition de débuter tant qu’une décision définitive n’aura pas été rendue.

CAN U-17 : 3 équipes disqualifiées pour infraction aux règles d’éligibilité

La Coupe d’Afrique des Nations des moins de 17 ans (U-17) est en effervescence à l’aube du tournoi qualificatif WAFU A pour Sénégal 2024. Trois équipes nationales ont été disqualifiées pour non-conformité aux règles strictes d’éligibilité imposées par la Confédération Africaine de Football (CAF). La Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone ont été disqualifiées après la révélation des résultats des tests d’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) de leurs joueurs.

Le tournoi qualificatif de la Coupe d’Afrique des Nations U-17 de l’UFOA A, organisé cette année au Sénégal, repose sur des règles d’éligibilité particulièrement strictes. Ces règles, régies par l’article 27.4 du règlement de la compétition, visent à assurer que seuls les joueurs de moins de 17 ans participent à ce prestigieux championnat. À la suite des tests IRM obligatoires effectués sur les équipes participantes, trois sélections nationales ont été prises en défaut.

Le communiqué publié par la Commission d’organisation du Tournoi UFOA A, informe que le dépassement du nombre de joueurs jugés inéligibles dans les équipes de Guinée, de Guinée-Bissau et de Sierra Leone a entraîné leur disqualification immédiate. Selon l’article 27.4 du règlement de la CAN U17, si une équipe présente quatre ou plus de joueurs non conformes après les tests d’éligibilité, celle-ci est automatiquement exclue du tournoi. En se basant sur cette disposition, les équipes de Guinée, de Guinée-Bissau et de Sierra Leone ont été écartées de la compétition.

Ce durcissement de la règlementation par la CAF vise à garantir l’intégrité du tournoi et à empêcher toute tentative de fraude sur l’âge des joueurs. Cette politique, qui s’appuie sur des tests scientifiques précis, a souvent été un sujet de débats, mais elle reste aujourd’hui la norme pour les compétitions de jeunes catégories sur le continent africain.

Avec la disqualification de ces trois nations, la compétition va changer radicalement de format. Initialement prévu pour inclure plusieurs équipes en phase de groupes, le tournoi sera désormais organisé sous forme de poule unique. Les cinq équipes restantes – Sénégal, Gambie, Liberia, Mali et Mauritanie – s’affronteront directement pour décrocher la qualification tant convoitée pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations U17.

Un calendrier réaménagé du tournoi a été promis par les organisateurs et sera publié dans les prochaines heures, tandis que le coup d’envoi de la compétition est maintenu pour demain, le 21 octobre 2024. Les regards sont désormais tournés vers le Sénégal, hôte du tournoi et les autres équipes toujours en lice, qui auront à cœur de tirer profit de ces bouleversements pour avancer dans la compétition.

Une décision applaudie, mais controversée

Si la décision de disqualifier les équipes non conformes est largement saluée pour sa rigueur et son respect des règles, elle n’en est pas moins source de controverses. En Guinée et en Sierra Leone, des voix s’élèvent déjà pour contester les résultats des tests et dénoncer une injustice à l’égard de leurs jeunes joueurs. Toutefois, la CAF a jusqu’ici maintenu sa position, soulignant l’importance de respecter les normes d’âge dans les compétitions internationales.

Navigation aérienne : Air Sénégal et Sky Mali unissent leurs efforts pour améliorer l’offre de vols

La compagnie aérienne Air Sénégal a organisé, hier jeudi 17 octobre, un atelier collaboratif avec diverses agences de voyage pour présenter son nouveau partenariat avec la compagnie malienne Sky Mali.

Dans le cadre de son programme hiver, Air Sénégal a initié un partenariat commercial avec Sky Mali. Ce partenariat permettra d’enrichir l’offre de réseau et augmentera les fréquences de vol sur Bamako. Cette coopération, qui débutera le 27 octobre, permettra aux deux compagnies de passer de 3 vols par semaine à un vol quotidien sur Bamako.
« Ce partenariat est né de la vision des directeurs généraux des deux compagnies aériennes (Sky Mali et Air Sénégal). Ils souhaitent ainsi créer une coopération mutuelle afin de densifier le réseau domestique et le réseau régional de Sky Mali », a affirmé Mme Haidara Aïcha Doucouré, directrice générale de Sky Mali. « La concurrence sur le réseau régional s’intensifie, donc les compagnies aériennes doivent redoubler d’efforts pour maintenir leur compétitivité. Il est essentiel de multiplier les partenariats et les alliances stratégiques pour cela. C’est dans cet esprit de collaboration que nous avons engagé des discussions depuis septembre pour établir un partenariat commercial », a-t-elle poursuivi.
De son côté, Nabil Daoud, directeur commercial d’Air Sénégal, a déclaré que cet accord allait faciliter le transport des passagers et a donné plus de détails sur le programme de ce partenariat. Il a expliqué que celui-ci se traduira par un vol quotidien. En effet, Air Sénégal opérera les vols les mardis, vendredis et samedis, tandis que Sky Mali assurera les vols les samedis et dimanches. Il a également exprimé sa satisfaction concernant ce nouvel accord.  « Toutes les compagnies établissent des partenariats pour bien fonctionner et Sky Mali est un partenaire de confiance, bien établi, fiable et très professionnel, sur lequel on peut compter » a-t-il déclaré.
Rockaya Sireta, qui travaille dans une agence de voyage, s’est réjouie de cette nouvelle collaboration : « Je pourrai conseiller à mes clients de prendre plus de billets d’Air Sénégal avec Sky Mali. Air Sénégal est la compagnie la plus fréquentée par les Maliens sur le plan international, et dorénavant, ils pourront aussi effectuer des vols avec la compagnie malienne ».
Le clou de l’atelier a été marqué par une tombola qui a permis à deux heureux gagnants de bénéficier de billets offerts par Sky Mali et Air Sénégal.
Fatouma Cissé

Amadou Mahtar Mbow : Un humaniste intransigeant et un passionné de l’Afrique

Amadou Mahtar MBow, éminent homme de culture sénégalais né le 20 mars 1921, est décédé le mardi 24 septembre à Dakar, à 103 ans. Professeur de géographie, il fut plusieurs fois ministre durant le magistère de Léopold Sedar Senghor, avant d’entrer en 1970 à l’UNESCO, qu’il dirigera de 1974 à 1987. Diomansi Bomboté, journaliste et ancien fonctionnaire de l’UNESCO durant une vingtaine d’années, témoigne.

Ce qui impressionnait dès qu’on rencontrait Ahmadou Mahtar Mbow, ou qu’on l’entendait parler pour la première fois, c’était sa voix puissante et rocailleuse, marquée par la fermeté et qui traduisait une personnalité hors du commun. Les souvenirs qu’il laissera à ses proches et à la postérité seront ceux d’un homme au courage exceptionnel, même si certains, en désaccord avec ses convictions, le jugeront téméraire.

Ses convictions profondes, qu’il portait en lui avec une force inébranlable, incluaient la justice pour tous, l’autodétermination et l’émancipation de l’Afrique, ainsi que la liberté et la solidarité entre les hommes et les nations. Ces idéaux ont été façonnés tout au long d’un parcours riche, marqué notamment par son engagement, alors étudiant à la Sorbonne, au sein de la Fédération des étudiants de l’Afrique noire en France (FEANF), qu’il a présidée, et par sa participation à la création du Parti du Rassemblement Africain (PRA – Sénégal).

Je garde un souvenir précis d’Amadou Mahtar Mbow, de la période où j’ai eu l’honneur de travailler à ses côtés à l’UNESCO, d’abord dans le secteur de la communication, puis à l’Office de l’information publique, de 1979 à 2002. Son caractère trempé et sa force exceptionnelle étaient évidents. À la tête de l’UNESCO entre 1974 et 1987, il a servi avec loyauté et détermination les grandes causes de l’humanité : les droits de l’Homme, l’éducation pour tous, la promotion des femmes, la culture au service du développement, et les sciences exactes, physiques et humaines.

Mais ce qui marquait le plus chez lui, c’était son attachement presque obsessionnel à l’émancipation de l’Afrique, qu’il a défendue avec une passion inébranlable. En voulant protéger les intérêts de l’Afrique face à un monde international souvent déséquilibré et injustement favorable aux nations industrialisées, il s’est heurté à de nombreuses incompréhensions, particulièrement de la part de puissances étrangères, en particulier occidentales.

Au moment où Amadou Mahtar Mbow arrivait à la tête de l’UNESCO, les fonctionnaires africains représentaient à peine 6% du personnel, une anomalie quand on sait que l’Afrique, sur les 190 membres de l’Organisation, en comptait plus d’une cinquantaine. Il a porté cette proportion à 18%. Mbow était aussi un bourreau de travail. Souvent, dès 7h du matin, il était à son bureau, qu’il ne quittait, sans discontinuer, qu’à 20h. À plus de 60 ans, il n’hésitait pas à affronter les rigueurs du jeûne au mois de Ramadan. L’esprit lucide, il décortiquait, avec une surprenante perspicacité, des dossiers aussi variés qu’ardus. Et il se montrait intraitable avec les fonctionnaires tire-au-flanc dans leurs tâches.

Lors des discussions autour des programmes de l’UNESCO, il restait inflexible face à toute tentative de compromettre les projets en faveur des pays en développement, notamment ceux d’Afrique. Combatif, il était allergique aux compromis qui pouvaient nuire à ses principes. Sa radicalité dans la défense de ses idées se manifestait même face à ses proches, qui pouvaient parfois essayer de le faire fléchir. Courtois, élégant et profondément pieux, il pouvait néanmoins exploser de colère pour déjouer des manœuvres visant à le faire céder.

Cependant, il n’était pas un intransigeant borné. Il savait composer lorsque cela servait un objectif plus grand, notamment en étant l’artisan du consensus à l’UNESCO lors de moments de crise. Le consensus, ce mécanisme visant à concilier des points de vue initialement inconciliables sans provoquer de frustration par un vote, a permis à l’Organisation de surmonter des débats tendus, comme ceux sur les « Droits de l’Homme et des peuples » ou sur le Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (NOMIC) dans les années 80.

Les péripéties regrettables nées de malentendus et d’incompréhensions lors d’un 3ème mandat brigué à la tête de l’UNESCO n’ont en rien terni la stature de cet homme emblématique et infatigable, consacré jusqu’à son dernier souffle à la défense de l’honneur et de la dignité de l’Afrique.

Diomansi Bomboté, journaliste

CEDEAO : quelles chances pour un retour des pays de l’AES ?

Les appels du pied et les initiatives pour ramener le Burkina Faso, le Mali et le Niger dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se multiplient depuis un moment. Alors que les trois pays, qui ont annoncé leur départ du bloc sous-régional fin janvier, sont pleinement tournés vers la création de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel, un retour dans la CEDEAO est-il envisageable ?

La CEDEAO est visiblement décidée à tout mettre en œuvre pour ne pas laisser s’en aller le Burkina Faso, le Mali et le Niger de la communauté sous-régionale. D’ailleurs, dès l’annonce du retrait des trois pays, le 29 janvier 2024, l’institution ouest africaine a affiché son intention de privilégier le dialogue avec les pays concernés pour parvenir à un compromis.

À l’issue de la deuxième Session extraordinaire du Parlement de la CEDEAO de l’année 2024, tenue du 20 au 25 mai dernier à Kano, au Nigéria, il a été décidé  de la création d’une Commission ad hoc de facilitation, de médiation et de réconciliation pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Objectif, « trouver des compromis entre les États membres désireux de quitter la CEDEAO et les instances dirigeantes de la Communauté ».

« Je ne pense pas que cette commission pourra faire des miracles parce que tant que les questions sécuritaires ne seront pas réglés, les militaires au pouvoir dans ces 3 pays n’organiseront pas les  élections. Si la CEDEAO est capable de laisser tomber toutes ses exigences, il y a peut-être une chance que ces pays reviennent », estime un analyste.

Plus tôt, le 16 mai, lors de la visite du Président Bassirou Diomaye Faye au Nigéria, le Président nigérian Bola Ahmed Tinubu, par ailleurs Président en exercice de la CEDEAO, avait invité son homologue sénégalais à « collaborer et à rencontrer les autres frères (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) pour les persuader de revenir au bercail ». Ce dernier vient d’ailleurs d’effectuer le 30 mai une visite de travail au Mali et au Burkina Faso. A Bamako, le chef de l’Etat Sénégalais a assuré qu’il n’était pas là en tant que médiateur de la CEDEAO avant d’ajouter : « Je ne désespère pas de voir la CEDEAO repartir sur de nouvelles bases qui nous évite la situation que nous traversons aujourd’hui. Tant que nous sommes dans cet élan, je considère qu’il nous faut travailler au sein de la CEDEAO avec les différentes parties prenantes pour voir comment réconcilier les positions ». Il a également fait que ce n’était pas à l’ordre du jour pour le Sénégal de rejoindre l’AES.

Le 30 avril, réuni à Abidjan, le Conseil des sages de la CEDEAO, présidé par l’ancien Président nigérian et ancien médiateur de la CEDEAO au Mali Goodluck Jonathan, avait également exprimé des inquiétudes et invité les trois pays membres de l’AES à « reconsidérer leur position dans l’intérêt de l’unité de la Communauté ».

Un retour difficile 

Malgré la volonté affichée des dirigeants de la CEDEAO de faire revenir le Burkina Faso, le Mali et le Niger dans le bloc régional, la tâche s’annonce compliquée, d’autant plus que les trois pays semblent bien engagés dans une dynamique de non retour.

« Notre itinéraire est un chemin de non retour. Les chaînes que nous sommes en train de briser, c’est pour toujours. C’est fini, plus de CEDEAO », avait d’ailleurs martelé le Président de la transition du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, le 31 janvier dans un entretien accordé au journaliste Alain Foka.

Pour Boubacar Bocoum, analyste politique et en économie de guerre au Centre d’études stratégiques Sènè, la décision de l’AES est une décision « mûrement réfléchie et responsable » et il est  hors de question de retourner dans le giron de la CEDEAO.

« Ce serait totalement illogique, parce que ce qui est reproché à la CEDEAO n’a pas changé, rien n’a évolué. Je ne vois donc pas comment les pays de l’AES décideraient aujourd’hui d’arrêter leur projet de confédération pour retourner au sein de la CEDEAO », clame-t-il.

Pour lui, par ailleurs, c’est à la CEDEAO de se reconvertir vers l’Alliance des États du Sahel et non le contraire. « Les États de la CEDEAO qui souhaiteraient une union monétaire et une cohésion des États en Afrique de l’Ouest doivent muter vers une nouvelle dynamique fédérative qui prenne en compte les intérêts des communautés », soutient M. Bocoum.

Campagne cotonnière 2024 – 2025 : tenir les promesses

Les acteurs des filières coton du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal, du Togo et du Tchad sont réunis à Bamako depuis le 22 avril 2024. C’est à l’occasion de la 16ème réunion bilan du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA). Une rencontre qui se tient à un « moment de défis pour les acteurs », notamment l’invasion de jassides, qui avait fait chuter la production de 50% par endroits. Producteurs, chercheurs et industriels sont donc chargés de trouver ensemble les solutions idoines pour booster les rendements et surtout pérenniser une culture vitale pour plusieurs pays.

Marquée par une forte infestation de jassides dans la plupart des pays producteurs de coton en Afrique, la campagne cotonnière 2022 – 2023 a été caractérisée par une baisse significative de la production. Des « ravageurs de fin de cycle qui sont malheureusement intervenus plus tôt », avec l’émergence d’une nouvelle espèce, plus invasive. Une situation inattendue qui a entraîné des dégâts à tous les stades de développement du cotonnier. Avec des niveaux élevés au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal et au Togo, l’invasion de jassides a entraîné une baisse de production estimée entre 30 et 50%. Avec des prévisions de production au Mali en 2022 de 780 000 tonnes, au Burkina Faso de 647 800 tonnes et en Côte d’Ivoire de 492 820, les récoltes ont été respectivement de 390 000, 411 970 et 236 190 tonnes.

Par rapport à 2021, la production totale dans la Zone Ouest et Centre de l’Afrique a baissé de 30%, passant de 3 139 068 tonnes à 2 102 801 tonnes. Quant aux rendements, ils ont été en deçà de 800 kg/ha et particulièrement inférieurs aux prévisions dans la plupart des pays les plus touchés, comme la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso. Une situation qui a occasionné l’endettement des producteurs et la mise en place par les États de subventions afin de leur permettre de se maintenir dans l’activité pour la campagne 2023 – 2024.

Maintenir la production

Après les résultats catastrophiques de la campagne cotonnière 2022 – 2023, les acteurs de l’espace ont envisagé des mesures destinées à soutenir les producteurs de la filière. Ainsi, les scientifiques ont identifié les causes et préconisé les mesures pour lutter contre ce phénomène nouveau, qui a compromis les résultats de la campagne et au-delà. Avec de nombreuses plantes hôtes autres que le cotonnier, l’insecte ravageur constitue une véritable menace pour la sécurité alimentaire, avertissent les chercheurs.

Lors de la réunion extraordinaire du PR-PICA à Lomé, au Togo, les acteurs ont recommandé notamment trois nouveaux produits, le traitement des semences avec des doses de produits plus relevées que d’ordinaire, l’obtention de dérogations pour l’utilisation de produits non encore homologués et la modification des programmes de traitement pour intégrer les nouveaux produits. Des mesures fortes qui ont permis aux producteurs de garder espoir.

Estimée à 690 000 tonnes de coton graines pour 2023 – 2024, la production malienne a permis aux acteurs de retrouver l’optimisme après la précédente campagne perturbée par l’invasion des jassides. Ainsi, le Mali retrouve sa place de premier producteur africain. Devant le Bénin, 553 587 tonnes, le Burkina Faso, 407 500 tonnes, la Côte d’Ivoire, 394 631 tonnes et le Cameroun, 350 000 tonnes, selon les données du PR-PICA.

Selon les responsables de la Compagnie malienne de développement textile (CMDT), cette performance malienne est attribuable au maintien de la subvention et à l’augmentation du prix d’achat du coton graine. La reprise est aussi due aux « stratégies » déployées par la société pour respecter le dispositif de veille mis en place pour prévenir les attaques des jassides grâce aux produits proposés par l’Institut d’économie rurale (IER), en collaboration avec les chercheurs du PR-PICA.

Malgré donc son démarrage dans des conditions d’inquiétude, la campagne, dont les résultats ont été annoncés par la réunion du Comité de pilotage du PR-PICA en décembre 2023, permettra au Mali de reconquérir sa place de leader des producteurs du coton africain.

Même si cette production enregistre un recul de 11% par rapport aux prévisions, elle représente tout de même un rebond de 76% comparé à la précédente campagne.

Perspectives conditionnées

En pleine période de « mise en place », en attendant la fixation des prix du coton et des intrants qui doivent en principe être connus durant ce mois d’avril, les producteurs restent préoccupés par certaines difficultés. « La première inquiétude que nous avons c’est le retard dans le paiement des prix du coton, qui ne dépasse pas 52% dans l’ensemble », témoigne Issa Konaté, producteur de coton dans la région de Sikasso.

Si des dépenses peuvent être engagées sous certaines conditions, il est difficile pour un producteur qui vit de la culture du coton d’entamer une nouvelle saison sans être totalement payé pour la production précédente. L’autre sujet de préoccupation est relatif au prix des intrants, qui peuvent soit réjouir les producteurs soit les « décourager », ajoute M. Konaté. En effet, lorsqu’ils dépassent un certain niveau, cela peut être un facteur déterminant pour la décision.

Encore désorganisée il y a 3 ans environ, la Confédération des producteurs de coton qui est mise en place cette année est un préalable important qui, espère-t-il, continuera d’assurer l’équilibre et la sérénité au sein de ces acteurs primordiaux de la filière. Concernant les attaques des jassides, après les premières et les mesures adoptées elles ont été endiguées et il faut maintenir cette situation en garantissant la disponibilité des produits, suggère M. Konaté.

Évoquée par les responsables de la CMDT lors de l’ouverture de la réunion du PR-PICA le 23 avril 2024 à Bamako, la question des rendements est un défi constant, qui interpelle lui aussi. Pour le producteur, les différentes qualités de semences disponibles ont montré leurs limites et il est essentiel que d’autres variétés, qui seront plus adaptées aux conditions et aux réalités des sols, soient adoptées. Par ce que les « rendements ne sont pas vraiment à hauteur de souhait », déplore M. Konaté. Puisque c’est au rendement qu’est effectué le paiement, il est important que « nous ayons des semences plus performantes en la matière ».

Espérant une hausse du prix au producteur cette année, M. Konaté attend également une baisse du coût des intrants et surtout le paiement des sommes dues au titre de la campagne précédente pour entamer avec plus d’engouement la prochaine, qui doit confirmer les « bons résultats » de 2023 – 2024.

Évoluer face aux défis

Créé au Burkina Faso en 1998, le Projet régional de prévention et de gestion de la résistance de Helicoverpa armigera aux pyréthrinoïdes en Afrique de l’Ouest (PR-PRAO) est devenu en 2005 le Programme régional de protection intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA) en décidant d’intégrer toutes les disciplines de la production, notamment l’amélioration variétale, il est désormais le Programme régional de production intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA).

Même s’ils affichent des « résultats intéressants dans la gestion de la résistance des ravageurs », ses responsables entament cette session avec d’importants défis. Ils sont relatifs à la faiblesse des rendements, qui sont encore inférieurs à une tonne à l’hectare. « Inacceptable », à l’heure actuelle, compte tenu des nombreux progrès dans le domaine. La variabilité de la pluviométrie et la question centrale de la transformation du coton africain sont aussi des problématiques qui sont à l’ordre du jour du développement du secteur du coton.

Des questions centrales sur lesquelles les chercheurs des huit pays producteurs du PR-PICA, ainsi que leurs partenaires, réunis à Bamako sont donc attendus pour faire des recommandations pertinentes, capables de booster le secteur et surtout d’assurer sa viabilité, compte tenu de son importance dans l’économie des pays producteurs.

Sénégal : l’élection présidentielle se tiendra finalement le 24 mars

Le président sénégalais Macky Sall a fixé la tenue de l’élection présidentielle au 24 mars, a déclaré mercredi le gouvernement dans un communiqué. Ce scrutin était initialement prévu le 24 février, et son report avait provoqué une vague de manifestations parfois violentes à travers le pays.

L’annonce de cette nouvelle date a été effectuée dans la foulée de la dissolution du gouvernement par le chef de l’Etat, qui a remplacé le premier ministre Amadou Ba par le ministre de l’Intérieur, Sidiki Kaba, afin qu’Amadou Ba, le candidat de la coalition au pouvoir pour l’élection présidentielle, puisse se focaliser sur sa campagne, a précisé le bureau de la présidence.

La journée avait déjà été marquée par le veto opposé par le Conseil constitutionnel à la proposition de la commission du dialogue national d’organiser l’élection présidentielle le 2 juin. Le Conseil a jugé que le scrutin ne pouvait avoir lieu deux mois après la fin du mandat de Macky Sall, le 2 avril. Un degré de confusion persiste cependant sur la date précise, la présidence annonçant que le 1er tour aurait lieu le 24 mars. Un deuxième tour, probable en l’état actuel des candidatures, mais pour lequel aucune date n’a été communiquée, se tiendrait avant ou après le 2. Cependant, une décision du Conseil constitutionnel publiée mercredi dit que, dans la mesure où le premier tour aurait lieu avant la fin du mandat, le président Sall resterait à son poste jusqu’à l’installation de son successeur.

Par ailleurs, mercredi soir, le Parlement a approuvé un projet de loi d’amnistie voulu par Macky Sall dans le but d’apaiser les tensions politiques causées notamment par l’annonce du report des élections.

Le projet amnistie tous les délits ou crimes, jugés ou non, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 et « se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques ».

Le Sénégal a connu entre 2021 et 2023 différents épisodes d’émeutes, affrontements, saccages et pillages déclenchés notamment par le bras de fer entre l’opposant Ousmane Sonko et le pouvoir.

Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle en 2019 et candidat déclaré en 2024, est détenu depuis juillet 2023 et a été disqualifié de la présidentielle dont il était l’un des favoris.

L’amnistie pourrait cependant ouvrir la voie à sa sortie de prison ainsi que celle de son numéro deux, Bassirou Diomaye Faye, désigné pour le suppléer par leur parti et qui pourrait mener campagne comme le réclament à cor et à cri ses partisans au nom de l’égalité entre candidats.

Sénégal : Après le report de la présidentielle, la tension est à son comble

Une plongée dans l’inconnu. Les députés de la coalition présidentielle et du groupe appartenant au Parti démocratique sénégalais (PDS), dont la candidature du leader, Karim Wade, a été déclaré irrecevable, ont adopté le 5 février une proposition de loi reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.

Le projet de loi décalant le scrutin a été voté à la quasi-unanimité, après l’exclusion de députés d’opposition de l’Hémicycle par la gendarmerie. Le mandat du chef d’État Macky Sall a également été prorogé jusqu’à l’investiture de son successeur. Le Président de la République, réaffirmant sa décision de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle, avait annoncé le 3 janvier avoir abrogé le décret convoquant le corps électoral le 25 février prochain, en attendant les résultats de la commission d’enquête parlementaire visant à clarifier les conditions dans lesquelles certaines candidatures avaient été déclarées irrecevables. Le Parti démocratique sénégalais (PDS) avait demandé et obtenu la mise en place de cette commission après l’invalidation de la candidature de Karim Wade pour cause de double nationalité. Le PDS avait également émis des accusations de corruption présumée à l’encontre de certains membres du Conseil constitutionnel, chargé de l’examen des candidatures. L’opposition dénonce un « coup d’Etat institutionnel » et cette crise précipite le Sénégal dans l’incertitude car c’est la première fois que la présidentielle est reportée dans le pays. Juste après l’annonce du report, des manifestations ont été organisées, dispersées par des tirs de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. Une partie de l’opposition appelle à la désobéissance civile. Certains proches du Président Sall ont choisi de démissionner. D’après certains journaux, la décision du report cache un conflit entre le Premier ministre Amadou Ba, dauphin désigné du Président Sall, et des très proches de celui-ci qui ont peu confiance en ses chances de victoire. Après le vote des députés, El Hadji Mamadou Diao, candidat à l’élection présidentielle, a déposé une requête auprès du Conseil constitutionnel « aux fins de poursuite du processus électoral », a annoncé la coalition qui le soutient. La CEDEAO, très scrutée sur ce dossier, a dans un communiqué, le 6 février, « encouragé » la classe politique sénégalaise à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour « rétablir » le calendrier électoral conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal. L’organisation régionale assure qu’elle restera attentive aux évènements et prendra « toutes les mesures nécessaires pour accompagner le gouvernement et le peuple sénégalais à maintenir la tradition démocratique du Sénégal ».

Grogne contre le prix d’Internet : une lutte africaine

Tout comme au Mali, les citoyens de plusieurs pays africains militent contre le prix d’Internet dans leurs pays. De la Côte d’Ivoire au Bénin, en passant le Burkina et le Cameroun, la lutte s’intensifie.

Partout le même mot d’ordre : protester pour que baissent les prix des forfaits internet. Au Bénin, des internautes se mobilisent depuis plus d’un mois pour cela. Dans ce pays, le prix d’un giga de forfait Internet est passé de 500 francs CFA en 2018 à 1 000 voire 1 200 francs actuellement, selon les opérateurs. Des mouvements de protestation s’organisent face à « l’inaction » des autorités du pays pour ramener le prix à 500 francs CFA. Ce qu’ont réussi en avril dernier les Ivoiriens. Au début du mois, les fournisseurs Internet de Côte d’Ivoire avaient diminué les volumes des packs : pour le même prix, les consommateurs avaient moins de données Internet. Face à l’ampleur de la contestation sociale et avec l’intervention du gouvernement, les entreprises sont finalement revenueaux prix d’avant. Mais la colère ne retombe toujours pas dans le pays, où des voix s’élèvent encore pour une diminution du prix des tarifs Internet. De la Côte d’Ivoire est parti un mouvement de contestation qui a désormais atteint le Cameroun. Au pays des Lions Indomptables, depuis le 24 avril dernier, les clients des opérateurs de télécoms Orange et MTN organisent des actions de boycott des services de ces entreprises. Outre se mettre en mode avion de 12 à 14h par jour, ils se désabonnent et signalent sur le réseaux sociaux les pages des sociétés de téléphonie.

Le 18 avril 2023, c’est la même stratégie qu’ont adopté les Burkinabè pour « dénoncer le coût d’Internet ». Au pays des Hommes intègres, les citoyens ne conçoivent pas par exemple que le gigaoctet soit vendu 2 000 francs CFA. Un prix « inconcevable » pour les Burkinabè, qui réclament une baisse des tarifs avec un gigaoctet à 300 francs.

Dans les pays africains, où les nombreux jeunes sont de plus en plus connectés à Internet, rendre son accès abordable et accessible est devenu un enjeu majeur pour les gouvernants. Autant pour stimuler l’innovation, le développement des compétences numériques et la croissance économique des États que pour éviter une contestation sociale qui ne cesse de prendre de l’ampleur un peu partout sur le continent.

Can U23 : le Mali très mal embarqué

L’équipe U23 du Sénégal a pris une option hier mercredi 22 mars pour la qualification à la prochaine coupe d’Afrique des nations de la catégorie. Les Lionceaux ont battu le Mali 3-1. Le sélectionneur des Aiglons Alou Badra Diallo qui mesure l’ampleur du défi assure tout de même que l’équipe va tout faire pour se qualifier lors du match retour programmé pour ce mardi 28 mars à Bamako.  « Là, on a une semaine pour se préparer. Avant on n’avait pas le temps de se préparer, on a fait qu’une séance et certains joueurs ne se connaissaient pas. Nous allons travailler sur ça et préparer le match retour face à une grosse équipe sénégalaise. Les rencontres entre le Mali et le Sénégal sont toujours compliquées. Ça reste un derby d’Afrique de l’ouest avec de bons joueurs et de bonnes équipes ». A noter, que les équipes U-23 qui sont également des sélections olympiques auront aussi l’occasion de composter leur ticket pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

 

 

Ousmane Sonko : après une journée de tension, son procès renvoyé une nouvelle fois

Après deux renvois, le procès pour diffamation faux et injures publique, qui oppose Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko devait se tenir aujourd’hui. Cependant, le tribunal correctionnel de Dakar a prononcé, aux environs de 15h, le renvoi du procès au 30 mars prochain, au terme d’une courte audience. C’est dans une ambiance explosive qu’Ousmane Sonko s’est présenté devant les juges, ce jeudi au matin. Le déjà candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle a quitté son domicile de Keur Gorgui avant 9 heures, escorté par ses partisans. Son convoi a été bloqué un moment au niveau du rond-point Stèle Mermoz. Il y a eu un désaccord sur l’itinéraire à prendre. La tension est montée avec des jets de pierres de manifestants et des tirs de gaz lacrymogène des forces de l’ordre. Ousmane Sonko a été extrait de force de son véhicule par les forces de l’ordre et placé dans un véhicule de la police pour le tribunal.
La veille, il avait été empêché de quitter son quartier, les forces de l’ordre ayant quadrillé l’accès à son domicile alors qu’une manifestation de soutien organisée le jour même avait été interdite par le préfet de Dakar. Pour le moment, l’audience est à sa 4e fois suspension, depuis l’appel de l’affaire à la barre. Des pneus sont brûlés sur certaines artères de la capitale. Trois bus de la société publique de transport Dakar Dem Dikk ont été incendiés et un manifestant s’est également blessé à la cheville. Pour mémoire, Ousmane Sonko avait déclaré au cours d’une conférence de presse que l’ex-ministre de la Jeunesse et de l’emploi Mame Mbaye Niang a été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (l’IGE) pour détournement de fonds dans l’affaire dites des 29 milliards de Francs CFA du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC). Un rapport dont M. Niang, devenu entre-temps ministre du tourisme, conteste l’existence et à donc décidé de le poursuivre.

Kidira Oil Terminal : un projet important pour les acteurs maliens et sénégalais

Avec un chiffre d’affaires annuel de 253 milliards de FCFA, les échanges entre le Mali et le Sénégal sont d’une importance stratégique pour les deux pays. 66% de la consommation de produits pétroliers maliens et 80% des exportations du Mali passent par Dakar. Des chiffres qui témoignent de l’importance de ces liens et justifient la rencontre initiée par les acteurs sénégalais du pétrole et leurs homologues du Mali. Ils sont venus présenter le projet Kidira Oil Terminal (KOT), qui s’inscrit dans le cadre de la diversification des sites de stockage pétroliers et se veut un projet impliquant des avantages mutuels pour les deux pays.

Kidira Terminal Oil (K O T), est « un projet important dans le cadre des relations naturelles et fraternelles que le Sénégal doit entretenir avec le Mali », s’est exprimé M. Ameyrou Gningue, Président du conseil d’administration de La société de pétrole du Sénégal (PETROSEN).

Suite aux découvertes importantes de pétrole et de gaz, dont la première tonne de gaz devrait sortir en octobre 2023 et le premier baril avant la fin de 2023. Il est donc important que dans ce cadre, les infrastructures qui accompagnent cette période soient mises en place.

La société de pétrole du Sénégal (PETROSEN) qui est l’instrument de la politique pétrolière du Sénégal a ainsi effectué sa mutation.  Elle compte à présent deux entités dont l’une s’occupe du training et services et l’autre de l’exploration et de la production.

« Nous avons trouvé un projet global de diversification des sites de stockage de pétrole. Au-delà des sites de Dakar, de Ziguinchor, Bargny,…, il est apparu nécessaire de réaliser un site à Kidira, à la frontière avec le Mali », précise le PCA.

Réalisé avec des partenaires spécialisés en logistique, ce projet ne peut être réalisé sans la participation du Mali, pour discuter ensemble du projet, insiste le responsable de PETROSEN. Les deux pays doivent donc cheminer ensemble pour sa réalisation.

Il y a des stocks, appelés stocks de sécurité, indispensables pour corriger les dysfonctionnements dans l’approvisionnement. Le site peut impacter ce stock de sécurité au Sénégal et au Mali, ne serait-ce que de ce point de vue, le projet devient stratégique pour les deux pays.

Le KOT, intermédiaire entre Bamako et Dakar, doit être un projet commun entre les opérateurs maliens et sénégalais et les autorités des deux pays, afin d’être bénéfique pour les deux. C’est en tout cas, l’esprit du projet qui se veut gagnant-gagnant pour les deux parties.

Avec le projet, il y a déjà une économie de plusieurs kilomètres sur la distance Bamako/ Dakar.

Un tour de table sera fait avec les personnes intéressées et certaines le sont déjà, assure le Directeur Général de PETROLOG, la société qui porte le projet avec ses partenaires. Des rencontres B to B seront organisées et les opérateurs maliens seront invités à Dakar. Des rencontres sont envisagées à la fin du mois de Ramadan.

Sénégal : Sonko décide de porter plainte suite à son arrestation violente

Le leader du Pastef a été extrait de force de sa voiture et embarqué dans un fourgon blindé de la Police qui l’a ramené à sa résidence de la cité Keur Gorgui. L’incident s’est produit, alors que son cortège revenait du tribunal après le renvoi de son procès en diffamation contre le ministre Mame Mbaye Niang, ce 16 février 2023.

 

« Je suis malgré moi sous résidence surveillée », a déclaré l’opposant Ousmane Sonko dans une déclaration faite jeudi 16 février sur sa page Facebook dans laquelle il déplore les incidents de ce jeudi 16 février sur la corniche, à Dakar.

Ousmane Sonko dénonce par-là la violation de sa liberté de mouvement. « On me bloque chez moi de manière tout à fait illégale parce qu’aucun juge n’a décerné une ordonnance pour que je sois sous résidence surveillée », déplore-t-il.

« Au moment où je vous parle, ajoute-t-il, je devais être à l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal pour célébrer avec eux (les Américains) leur fête d’indépendance. On me refuse tout déplacement hors de mon domicile barricadé par des chars de combat et des centaines de policiers »

« Les forces de défense et de sécurité ont exercé une violence inédite, inouïe et gratuite contre ma personne et ma voiture. Le monde entier a vu des forces de l’ordre casser la vitre de ma voiture, forcer les serrures pour m’extraire de force et me conduire chez moi à bord d’un de leur fourgon blindé. Une attitude que rien ne justifie. Avec tout le dispositif qu’ils avaient, ils pouvaient escorter notre cortège sans grabuges ».

L’opposant au président Macki Sall, a ensuite indiqué que dès ce 17 février, ses avocats déposeront des plaintes contre « tous les acteurs qui sont mêlés à ces exactions qu’on a subies hier à commencer par le ministre de l’intérieur, les généraux et chefs de la police qui sont les donneurs d’ordre, les commandants et commissaires », a-t-il poursuivi.

Ousmane Sonko accuse le président Macky Sall de vouloir conduire le pays vers une situation désastreuse. Appelant le peuple sénégalais et la communauté internationale à faire barrage à la tentative de confiscation du pouvoir, à travers un troisième mandat.

Outré par l’exfiltration brutale de Ousmane Sonko de son véhicule, le secrétaire général de Pastef prévient : « Nous n’accepterons plus que le président Ousmane Sonko soit traité comme il l’a été aujourd’hui. La Bip n’avait pas à s’immiscer dans un dispositif sécuritaire dont elle ne faisait pas partie », s’est emporté Bassirou Diomaye Faye.

Au même moment, la date de la prochaine élection présidentielle a été annoncée dans  un communiqué . L’échéance est fixée au dimanche 25 février 2024, par décret n°2023-339 en date de ce 16 février 2023.

Une information transmise par le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome.

Sénégal : Macky Sall accueilli à Thiès par « une marée humaine »

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur l’accueil populaire du président Macky Sall dans la ville de Thiès, à 70 kilomètres de Dakar, où il a entamé mercredi soir une tournée économique qualifiée par certains adversaires de « politique » à presqu’un an de la présidentielle de 2024.En tournée économique dans la région de Thiès, à 70 kilomètres de Dakar, le président Macky Sall a été accueilli par « une marée humaine », selon le quotidien national Le Soleil. Ce fut « un accueil haut en couleurs », appuie Le Quotidien qui remarque en même temps « la bataille du leadership local » dans le cercle de Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), la coalition au pouvoir.

« Le président exulte après l’accueil populaire » à Thiès, rapporte L’Observateur, notant que « même les oiseaux sur les caïlcedrats étaient à l’accueil, c’est du jamais vu ». Accueilli à son entrée de Thiès par l’ancien maire de la ville, Idrissa Seck, Macky Sall a déclaré dans Bés Bi que son compagnonnage avec ce dernier « marche très bien » alors que l’approche de la présidentielle de 2024 exacerbe les tensions entre l’opposition et le pouvoir.

« En 2019, j’avais dit (aux candidats à la présidentielle) Ousmane Sonko, Madické Niang et Issa Sall qu’on doit éviter de mettre le feu dans ce pays », a rappelé Idrissa Seck, classé deuxième à la dernière élection présidentielle avec plus de 20% des suffrages.

Aujourd’hui, le risque d’invalidation de la candidature de M. Sonko, troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des voix, à cause de ses soucis avec la justice, fait craindre le réveil du spectre des événements de mars 2021. L’arrestation de l’actuel maire de Ziguinchor (sud) avait soulevé à l’époque une vague de manifestations violentes presque partout à travers le pays, occasionnant un bilan macabre de quatorze personnes et la destruction de plusieurs biens appartenant particulièrement à la France.

Face à cette situation, Walf Quotidien indique que « la mayonnaise ne prend pas » à BBY sur la question de la troisième candidature de Macky Sall en 2024. « Les meetings d’investiture de Macky Sall comme candidat à la présidentielle de 2024 n’emballent pas tous les leaders de BBY. Cette volonté du chef de l’Etat non encore officialisée se heurte déjà à la résistance de certains leaders et partis alliés » au sein de la mouvance présidentielle, note le journal.

Au même moment, Le Soleil souligne que l’emploi des jeunes, l’élevage, le tourisme et les infrastructures sont au menu des sujets qui seront abordés à Thiès par le chef de l’Etat, qui va présider ce jeudi un Conseil des ministres décentralisé.

Pour Sud Quotidien, la « réhabilitation et la relance du chemin de fer à Thiès » sont « l’autre grand défi de Macky » Sall, sachant que la région de Thiès est surnommée « la capitale du rail » pour avoir représenté pendant longtemps le symbole des activités ferroviaires, aujourd’hui presque à l’arrêt, entre le Sénégal, sa partie orientale et jusqu’au-delà de la frontière avec le Mali.

« Le train sifflera-t-il à nouveau à la gare de Thiès ? Le lancement des travaux de la ligne de chemin de fer Dakar-Tambacounda et la suite des travaux détermineront la reprise du trafic ferroviaire entre Dakar et Tambacounda, via la cité du rail. Un grand défi pour le chef de l’Etat qui s’est engagé maintes fois à la relance du train », explique le journal.

Sénégal : Macky Sall entame une tournée économique à Thiès

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent sur une diversité de sujets dominés par la tournée économique du chef de l’Etat, Macky Sall, dans la région de Thiès, à 70 kilomètres de Dakar.Le Quotidien indique que le président Macky Sall se rend « sur les chantiers de Thiès » pour une tournée économique au cours de laquelle il présidera le Conseil des ministres décentralisé dans cette ville située à 70 kilomètres de Dakar. Selon le journal, le programme du chef de l’Etat se présente « entre inaugurations et lancements de travaux ».

Selon Sud Quotidien, Macky Sall se met « au testeur d’Idrissa Seck », ancien Premier ministre et candidat classé deuxième à la dernière élection présidentielle avec plus de 20% des suffrages. Avant de rejoindre la mouvance présidentielle en 2020 pour présider le Conseil économique, social et environnemental (Cese), M. Seck  a dirigé pendant de longues années la mairie de la ville de Thiès, son fief politique.

« A moins de douze mois du scrutin présidentiel de 2024, Macky Sall diligente un Conseil des ministres décentralisé à Thiès, bastion traditionnel de son ancien challenger à la magistrature suprême, en l’occurrence Idrissa Seck. Un prétendant arrivé deuxième à la présidentielle de 2019, éternel aspirant au palais présidentiel depuis 2007, mais aujourd’hui en perte de vitesse dans son fief du fait des coups de boutoir de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition). Macky Sall va-t-il, via son Conseil des ministres décentralisé et ses mille et un engagements, faire tomber les derniers remparts chancelants du bastion d’Idy (surnom d’Idrissa Seck), devenu entretemps allié de circonstance, à moins d’une année des joutes de 2024 ? », s’est interrogé le journal.

Au même moment, Walf Quotdien estime que « la liquidation de Sonko (est) en marche » en raison de la « floraison de plaintes contre le leader de Pastef », troisième à la présidentielle de 2019 avec plus de 15% des voix. « Le procès pour diffamation opposant le ministre Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko, qui était parti pour être une simple formalité pour le pouvoir, risque de tirer en longueur. La procédure, au regard de la première audience reportée jusqu’au 16 février prochain, sera aussi complexe que prévue », souligne le journal.

S’appuyant sur un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Bés Bi, sous le titre « la précarité terrorise les Etats », explique les « causes du ralliement à l’extrémisme violent en Afrique subsaharienne ». Selon le journal, « un quart des recrues volontaires invoque le manque d’opportunité d’emploi » alors que « la religion et les violences commises par les forces de sécurité (sont) parmi les raisons » de leur engagement dans le terrorisme. En outre, souligne le quotidien, l’exploitation de l’or de Kédougou, une région située à l’est du Sénégal, est une « source de financement du terrorisme ».

Un mois après l’accident routier tragique de Sikilo, près de Kaffrine (est), au centre du Sénégal, L’Observateur note que « le nouveau bilan (est passé à) 45 morts » sans compter « le trauma des rescapés ». « Mon quotidien est pire que la mort », gémit Aida Dia là où Thierno Diallo dit avoir « du mal à circuler en ville par peur de croiser des véhicules ». Ces victimes gardent encore des séquelles de la collision entre les deux bus à Kaffrine, un accident qui a poussé le gouvernement à adopter de nouvelles mesures refusées par plusieurs transporteurs pour renforcer la sécurité routière.

Le Soleil commémore la disparition de Cheikh Anta Diop, « savant et homme politique visionnaire », décédé le 7 février 1986. Il « aurait eu 100 ans cette année ». Mais « professeur Cheikh Anta Diop, c’est d’abord et avant tout l’homme de science, le monument du savoir. Vient ensuite le politique engagé, courageux et clairvoyant, avec une certaine idée de la démocratie et du développement », décrit le quotidien national.

En football, le directeur technique national (DTN), Mayacine Mar, explique « pourquoi » la fédération sénégalaise a décidé de « valoriser l’expertise locale » à la tête des équipes nationales, avec les exemples payants des sélectionneurs Aliou Cissé et Pape Thiaw, qui ont remporté en 2022 et 2023 les premiers trophées du Sénégal en Coupe d’Afrique des nations (Can) et en Championnat d’Afrique des nations (Chan).

« C’est une vision car ce sont des Sénégalais qui ont joué au haut niveau. On doit pouvoir leur faire confiance et nous l’avons compris. C’est vrai qu’au début avec Aliou Cissé, on disait qu’il n’avait pas d’expérience. Aujourd’hui, l’histoire lui donne raison avec le sacre historique à la Can » des Lions, a souligné Mayacine Mar. 

Le marché sénégalais attire des investisseurs floridiens

Des investisseurs américains de l’Etat de Floride (sud-ouest) sont présents au Sénégal depuis lundi 6 février pour chercher à nouer des « partenariats gagnant-gagnant ».Souvent présenté comme un îlot de stabilité dans un océan d’instabilité, le Sénégal continue d’attirer plusieurs investisseurs étrangers qui souhaitent y fructifier leurs affaires. C’est ainsi qu’un consortium de dix entreprises américaines basées dans l’État de Floride, dans le sud-ouest des Etats-Unis, séjourne à Dakar afin d’explorer les voies et moyens d’investir dans le pays et de collaborer avec les entreprises locales.

« L’objectif de cette mission est de promouvoir des échanges commerciaux bilatéraux entre la Floride – en tant qu’Etat – et le Sénégal. En Floride, nous sommes plus tournés vers nos partenaires de l’Amérique latine. Nous avons voulu élargir l’horizon en venant ici. Et nous recherchons un partenariat gagnant-gagnant. Il ne s’agit pas seulement de vendre des produits à nos partenaires sénégalais, mais de leur proposer des solutions qui permettront de promouvoir le développement économique », a expliqué Joseph Bell, représentant d’Enterprise Florida, l’agence de développement économique de l’Etat de Floride.

« Nous avons rencontré des représentants du gouvernement sénégalais ainsi que des maires de différentes municipalités. Nous voulons écouter leurs propositions que nous transmettrons à des investisseurs potentiels en Floride. Ces derniers pourraient éventuellement investir au Sénégal en installant des unités de production », a assuré M. Bell lors d’une rencontre organisée mercredi par l’Ambassade américaine dans la capitale sénégalaise et à laquelle ont pris part des entrepreneurs sénégalais en recherche d’opportunités.

Mamadou Kébé est l’un d’eux. Expert en sécurité des systèmes d’information électroniques, le jeune sénégalais représente à cette rencontre Colombe Cyber Defense Operations Center (CCDOC), une société spécialisée dans la cybersécurité et dans la fourniture de services pour la sécurité des systèmes d’information et physiques.

CCDOC a notamment livré fin 2022 des bracelets électroniques à l’Etat du Sénégal qui souhaite réduire les mandats de dépôt et désengorger les prisons, rappelle M. Kébé qui précise que ces technologies ne sont pas développées dans son pays.  « Les solutions que nous fournissons sont développées par des entreprises telles qu’International Business Machines Corporation (IBM) ou Hewlett-Packard HP, (spécialisées dans la production de services informatiques). Ce sont des entreprises américaines pour la plupart », a-t-il signalé.

Dans cette optique, Mamadou Kébé indique qu’il continue la prospection avec les Floridiens dans le but de nouer des partenariats propices de part et d’autre. « Cette rencontre nous permet de nous enquérir des dernières solutions technologiques disponibles. En connaissant les besoins du marché sénégalais et de la sous-région, nous serons en mesure d’aller vers les clients qui recherchent ces solutions », a-t-il noté.

Afrique subsaharienne : les universités bénéficient d’un important soutien de l’UE

L’Union européenne va débloquer une enveloppe de 800 millions d’euros pour financer le programme Erasmus+ dédié à la collaboration entre les universités africaines et européennes.De 2021 à 2027, les universités de l’Afrique subsaharienne vont bénéficier d’un accompagnement financier de plus de 520 milliards de FCFA de l’Union européenne dans le cadre de l’initiative Erasmus+ pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport.

Ouvert à tous les domaines de l’éducation et de la formation sans exception, Erasmus+ offre aux étudiants, enseignants, chercheurs et personnels administratifs des possibilités d’étudier ou d’effectuer un stage en Europe et dans le monde.

« Cette initiative permet à nos apprenants de s’ouvrir davantage au monde et de se faire former ailleurs. Elle leur donne également l’opportunité de renforcer leurs compétences, de voyager et de nouer des collaborations de recherche », s’est réjoui le vice-recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), professeur Mame Samba Mbaye.

S’exprimant mardi à l’occasion d’une journée d’information sur les programmes Erasmus+, professeur Mbaye a souligné l’importance d’un tel projet et indiqué qu’« il n’y a pas mieux que la mobilité, les voyages et les échanges de crédit pour permettre aux étudiants d’avoir de meilleures compétences pour pouvoir exercer dans leur fonction future ».

Selon le point focal Erasmus Sénégal, le professeur Moustapha Sall, une part importante de ces fonds, soit 160 millions d’euros, sera allouée au renforcement des capacités des établissements.

« A l’UCAD, nous avons souvent des problèmes d’insertion dus aux formations classiques. Si certaines facultés ou établissements désirent renforcer leur capacité dans le cadre de programmes de compétence professionnelles, c’est l’occasion, avec un partenaire européen, de s’inscrire et avoir un projet financé pour professionnaliser nos formations. Cela est une demande aussi bien des étudiants que de l’Etat du Sénégal », a-t-il déclaré.  

Tout établissement public ayant un partenaire européen peut candidater. Les privés respectant également les normes du pays sont éligibles. « Cette opportunité peut offrir une passerelle que les établissements privés n’ont pas souvent ici : la connexion avec les écoles publiques. Avec ce programme, vous avez un bel exemple qui peut aller dans ce sens », a-t-il indiqué.

Au Sénégal, Erasmus+ ne concerne actuellement que l’Université de Dakar. Il devrait cependant s’élargir aux autres universités publiques du pays dans les années à venir.

Au Sénégal, une enquête pour faire les comptes des fonds Covid-19

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur l’ouverture des informations judiciaires sur les présumées malversations dans l’utilisation des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021 dans le pays.Après que la Cour des comptes a demandé au ministère de la Justice d’ouvrir des informations judiciaires contre les personnes suspectées de malversations dans la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19 en 2020 et 2021, Le Quotidien indique que « le compte à rebours » est lancé.

Le parquet a « confié » l’enquête aux policiers de la Division des investigations criminelles (Dic) pour faire la lumière sur les supposés scandales financiers révélés dans ce rapport et qui ont indigné une bonne partie de l’opinion sénégalaise qui a participé à la mobilisation des fonds Covid-19, estimés à plus de 700 milliards de francs CFA. La Cour des comptes, une institution de contrôle des ressources de l’Etat, a dès lors demandé l’ouverture de douze informations judiciaires contre les présumés auteurs.

Parmi ces derniers, se trouvent des directeurs de l’administration générale et de l’équipement (Dage) de certains ministères qui ont reçu une part des fonds Covid-19. Alors que « la société civile veut des investigations rigoureuses et indépendantes », Walf Quotidien précise que « les coupables » risquent « deux à 10 ans de prison ».

« Nous allons continuer à faire notre travail de veille sur ce dossier et pour les autres qui sont dans l’impunité », a prévenu dans Sud Quotidien Birahim Seck du Forum Civil après que « le parquet (soit) entré en scène ». « Cette décision du procureur est un pas important, l’Assemblée doit suivre pour ce qui concerne les ministres », a souligné de son côté Moundiaye Cissé du collectif « Sunu’y milliards dou ress », traduisant en wolof une admonition de la société civile à l’égard des présumés voleurs de milliards de francs CFA destinés à la lutte contre la pandémie.

Bés Bi note que la clameur populaire a triomphé après que « le dossier du rapport de la Cour des comptes a été transmis à la police judiciaire ». Le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, précise que « le rapport n’a pas été fait pour être rangé dans les tiroirs » même si le collectif « Sunu’y milliards dou ress » voit à travers l’ouverture d’informations judiciaires, « de la poudre aux yeux ».

Cependant, précise le journal, le procureur de la République a « instruit la Dic de +débuter les enquêtes sans délais+ » alors que le rapport de la Cour des comptes a ressorti « de fortes suspicions de captation de ressources par des fonctionnaires ».

L’Observateur plonge « au cœur des enquêtes » des « milliards du Covid » et note que « les premières convocations (seront) envoyées cette semaine ». La Dic a mis « en place une unité spéciale », selon le quotidien, soulignant qu’« une interdiction de sortie du territoire des personnes impliquées » pourrait bientôt leur être notifiée. Les « complices » ne sont pas aussi épargnés par « la traque » qui pourrait causer de « gros risques sur le patrimoine des mis en cause ».

Le Soleil se fait l’écho de l’inauguration lundi 6 février du complexe Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba (centre), « un modèle pédagogique (qui) voit le jour » dans la cité religieuse et fief de la communauté soufie des mourides. Cette « université d’un genre nouveau » a coûté 37 milliards de francs CFA.

D’après le quotidien national, elle a une capacité d’accueil de 10.000 étudiants répartis dans des Unités de formation et de recherche (UFR) dans les sciences islamiques, agronomiques, technologiques, alimentaires et en santé. Présent à l’inauguration du complexe, le président Macky Sall a donné une « contribution exceptionnelle d’un milliard de francs CFA saluée par le khalife général des mourides », Serigne Mountakha Mbacké.

Foot : le Sénégal célèbre le succès de ses équipes nationales

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA traitent principalement de la bonne santé du football sénégalais marquée par le sacre des équipes nationales sur le continent africain entre 2022 et 2023, le dernier en date étant le Championnat d’Afrique des nations (Chan) remporté samedi 4 février en Algérie.Le Soleil célèbre le « triplé historique des équipes nationales de football » du Sénégal qui ont remporté, en 2022 et 2023, la Coupe d’Afrique des nations (Can), la Can de beach soccer et le Championnat d’Afrique des nations (Chan). Sous le titre « le Sénégal de la gagne », le quotidien national magnifie le « résultat d’une politique étatique qui mise sur l’humain et les infrastructures ».

Reçus dimanche soir par le président Macky Sall peu après leur retour triomphal d’Alger, les Lions locaux, vainqueurs la veille du premier Chan de leur histoire face à l’Algérie, ont reçu chacun une récompense de dix millions de francs CFA et un terrain de 500 m². Le Chan, une compétition de la Confédération africaine de football (Caf) réservée aux joueurs évoluant dans les championnats de leur pays, a été organisé pour sa septième édition en Algérie, finaliste malheureuse face au Sénégal. Les protégés du sélectionneur Pape Thiaw sont venus à bout des Fennecs à l’issue des tirs au but (4-5) après un match fermé de 120 minutes.

Bés Bi glorifie les « Chanpions » du 4 février 2023 qui ont copié sur leurs aînés de l’équipe nationale A. La bande à Sadio Mané avait d’abord permis au Sénégal, un certain « 6 février 2022 », soit un an jour pour jour, de remporter sa première Can. Ce pays ouest-africain réalise donc « un triplé » historique dans les compétitions de la Caf, témoignant de la bonne santé de son football.

Le « foot sénégalais CHANte son âge d’or » grâce aux Lions pensionnaires du championnat local qui imitent les Lions A en remportant le Chan samedi devant l’Algérie et chez-elle, exulte Stades. Malgré les assauts des Fennecs en fin de prolongations, « nous n’avons jamais douté », a confié le sélectionneur sénégalais Pape Thiaw qui fait remarquer que « notre football a dépassé là où les gens le classent ».

En politique, Le Quotidien indique que le Premier ministre Amadou Ba « abat les cartes » pour la présidentielle de 2024. « Macky Sall est notre seul plan en 2024 et en 2029 », martèle le chef du gouvernement sénégalais lors d’un meeting de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) organisé dans la banlieue dakaroise en fin de week-end.

L’Observateur note que « Amadou Bâ hausse le ton et fixe le cap pour 2029 avec Macky Sall » qui n’a cependant pas encore annoncé s’il va se représenter pour une troisième candidature controversée en 2024. Mais « si on vous attaque, répliquez », a lancé dans Bés Bi le Premier ministre aux militants de BBY. L’objectif, selon le journal, est de répondre à « la sortie de (l’opposant Ousmane) Sonko » qui a présidé, il y a deux semaines, un grand meeting de son parti, Pastef, à Keur Massar, dans la banlieue dakaroise.

Selon Walf Quotidien, la rencontre politique de BBY tenue dimanche à Pikine, autre localité de cette banlieue, a coûté « 90 millions pour répliquer à Sonko ». « Le meeting de la mouvance présidentielle Benno, présidé par le Premier ministre Amadou Ba, a connu une forte mobilisation. Un pari réussi grâce aux importants moyens financiers mobilisés, près de 90 millions de francs CFA pour investir Macky Sall comme leur candidat en 2024 et charger Ousmane Sonko », explique le journal.

Toutefois, souligne Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord), « la méthode de Macky Sall est inefficace ».

Chan 2023 : le Sénégal sur le toit de l’Afrique

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Le Sénégal a réalisé samedi soir l’exploit de remporter le Championnat d’Afrique des nations (Chan) de football au bout d’une finale époustouflante face à l’Algérie, battue aux tirs au but (4-5).Le Sénégal entre une nouvelle fois dans l’histoire du football africain. A deux jours du premier anniversaire du trophée de la Coupe d’Afrique des nations (Can) remporté en 2022 au Cameroun par leurs aînés, les Lions locaux sénégalais se sont imposés samedi 4 février en finale de la septième édition du Championnat d’Afrique des nations (Chan) face aux Fennecs d’Algérie, pays organisateur de cette compétition réservée aux joueurs évoluant dans les championnats de leur pays.

Le sort du match a été décidé à l’issue des tirs au but (4-5) après un match âprement disputé au stade Nelson Mandela d’Alger, plein à craquer. Les deux équipes n’ont pas marqué le moindre but après les 120 minutes disputées dans cette rencontre riches en duels.

Les protégés du sélectionneur Pape Thiaw ont livré un match solide sans parvenir à concrétiser leurs occasions. Inefficaces devant, les partenaires du milieu Lamine Camara, élu homme du match, ont géré physiquement, tactiquement et mentalement la partie même s’ils ont été inquiétés en fin de prolongations par les assauts algériens. Mais avec la présence de l’imposant Pape Mamadou Sy, nommé meilleur gardien de but du Chan, les Sénégalais sont parvenus à garder leurs cages inviolées jusqu’à l’étape fatidique des tirs au but.

Face au premier tireur algérien, Akram Djahnit, le gardien de Génération Foot, le club qui a formé Sadio Mané, Ismaila Sarr et bien d’autres Lions de l’équipe A, prend le dessus avant d’être sanctionné parce qu’il n’avait pas un de ses pieds sur sa ligne de but. Le joueur algérien se reprend et marque, relançant la partie après le premier but du Sénégal.

Les joueurs suivants l’imitent jusqu’au quatrième tireur sénégalais, le capitaine Cheikhou Oumar Ndiaye, qui envoie le ballon sur la barre transversale. Mais les Sénégalais gardent leur sang-froid. Ils reprennent même confiance après qu’Aimen Mahious, meilleur buteur du Chan avec cinq réalisations dont deux sur penalty, rate carrément sa tentative mollement tirée.

Le Sénégal assure son sixième tir avec le défenseur de Teungueth FC, Ousmane Diouf, avant de voir la frappe d’Ahmed Kendouci échouer sur la barre transversale, permettant aux Lions locaux de remporter leur premier trophée dans cette compétition à laquelle ils prennent part pour la troisième fois.

« Après la Can, le Sénégal remporte la coupe du Chan ! Chaleureuses félicitations aux vaillants Lions locaux et à leur encadrement pour cette victoire historique qui couronne un parcours héroïque. Chers lions, vous êtes entrés dans l’histoire ! La Nation entière est fière de vous », a réagi le président Macky Sall sur sa page Twitter.

En plus du Chan et de la Can, le Sénégal a remporté en 2022 la Coupe d’Afrique des nations de football de plage, le tournoi de l’Union des fédérations ouest-africaines (Ufoa-A) des joueurs de moins de 20 ans et le tournoi de l’Ufoa-A chez les dames (UFOA-A) en janvier dernier, témoignant de la bonne santé du football sénégalais.

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Financement des PME : le BMN et Coris Bank mutualisent leurs efforts

Le Bureau de Mise à Niveau des entreprises (BMN) du Sénégal et Coris Bank International ont signé, ce vendredi, une convention de partenariat en vue d’accompagner les PME-PMI à mieux structurer leurs projets.Au Sénégal, l’accès au financement est l’un des facteurs empêchant les Petites et Moyennes Entreprises de lever des fonds nécessaires pour leur développement. Pour les banques et autres institutions financières, il est souvent long et coûteux de traiter les demandes des PME qui, pour la plupart, n’ont ni états financiers, ni historique bancaire.

Pour pallier cela, le Bureau de Mise à Niveau des entreprises (BMN) et Coris Bank International (CBI Sénégal) ont paraphé aujourd’hui une convention de partenariat. Objectif, aider les PME à rendre leurs projets bancables.

Cette alliance vise deux objectifs principaux. Le premier consiste à permettre à des entreprises clientes de CBI Sénégal et éligibles au programme de mise à niveau du BMN de bénéficier d’appuis non financiers pour l’amélioration de leur organisation/gestion et le renforcement de leur compétitivité.

Le second s’attellera, selon les conditions de la banque, à faciliter aux entreprises ayant bénéficié dudit programme l’accès à des produits et services bancaires pour la création et/ou le développement de leurs activités économiques.  

« Ce partenariat s’inscrit parmi les axes de développement de Coris Bank International qui a pour vocation principale le financement des PME/PMI et dont l’objectif est de participer activement au développement socio-économique du pays et favoriser un accès au financement efficient et inclusif des acteurs économiques », a indiqué le Directeur Général de Coris Bank International, Ibrahima Mar Fall.

La Directrice du BMN, Fatou Dyana Bâ, a de son côté rappelé que la mise à niveau doit permettre aux entreprises de réaliser les gains de compétitivité et les choix stratégiques nécessaires pour affronter, dans les meilleures conditions, la concurrence étrangère sur le marché local et tirer profit des opportunités d’exportation qu’offrent les marchés internationaux. Et pour y arriver, a-t-elle relevé, elles ont besoin d’accéder aux financements.

Elle a ainsi souligné « l’importance » de la convention que le BMN a signée avec Coris Bank International qui devrait agir dans ce sens.

Afrique : 69 projets d’infrastructures à mener à terme d’ici 2030

Pour un investissement de 160 milliards de dollars, les cinq régions du continent bénéficieront de projets s’inscrivant dans le cadre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA).Ouvert hier jeudi, le Sommet africain sur le financement des infrastructures a pris fin ce vendredi au Sénégal. Autour de l’hôte de la rencontre, le président Macky Sall, des chefs d’État du continent, mais aussi les partenaires techniques et financiers ont réfléchi sur les mécanismes pour une exécution efficace de l’ensemble des projets.

Parmi ceux-ci, il y a « le projet de point de présence de Fibre optique sous-marine transfrontalière, ainsi que le projet de centre régional intelligent et de centre de données, qui fournira une connectivité TIC à 285 millions de personnes, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie, au Soudan du Sud, en Tanzanie et en Ouganda », indique un communiqué de la Banque africaine de développement (Bad) reçu à APA.

L’institution financière cite également « le projet énergétique de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG) impliquant la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal. Il porte notamment sur la gestion rationnelle des ressources communes des fleuves Gambie, Kayanga-Géba et Koliba-Corubal, dont les bassins ont un potentiel de production d’électricité ».

Enfin, la Bad évoque « le projet hydroélectrique de Baynes qui profitera à l’Angola, au Botswana, à la République démocratique du Congo, à l’Eswatini, au Lesotho, au Malawi, au Mozambique, à la Namibie, à l’Afrique du Sud, à la Tanzanie, à la Zambie et au Zimbabwe ».

Globalement, 160 milliards de dollars seront nécessaires pour mettre en œuvre 69 projets d’infrastructures d’ici 2030 à travers le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA), une initiative conjointe de la Commission de l’Union Africaine (UA), de l’Agence de planification et de coordination du développement du Nouveau partenariat pour l’Afrique et de la Bad.

Le Plan d’actions prioritaires 2 du PIDA, visant à accroître la compétitivité et l’intégration économique de l’Afrique, avait été adopté par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA en 2021.

Sénégal : Macky Sall « éteint » la polémique sur le Ter

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur la réaction du président Macky Sall à la polémique suscitée par une enquête du quotidien français Le Figaro sur la propriété et la rentabilité du Train express régional (Ter).Après la polémique sur la rentabilité et la propriété du Train express régional (Ter), Bés Bi indique que le président « Macky (Sall) dit stop » parce que ces « polémiques sans lendemain freinent l’Afrique ». « Vous trouverez toujours des gens qui n’ont rien à faire que de peindre en noir les efforts », a-t-il dénoncé.

Dans une enquête publiée la semaine dernière, le journal français Le Figaro a affirmé que le Ter est détenu à 100% par la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), donnant du grain à moudre à plusieurs pourfendeurs de cette infrastructure qui a coûté plus de 700 milliards de francs CFA au contribuable sénégalais. « C’est un débat de bas étage », a répliqué le chef de l’Etat dans Le Quotidien qui titre « Macky fait Ter la polémique ».

« Le Ter est une propriété exclusive du Sénégal », a-t-il insisté devant son homologue rwandais Paul Kagamé à l’ouverture jeudi du deuxième sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique.

A ce sujet, Le Soleil note que « le continent veut maintenir la cadence » en réalisant des « infrastructures de classe mondiale » étant donné que « le déficit infrastructurel coûte 2% de croissance au continent africain ». C’est pourquoi le président Kagamé s’est réjoui de la tenue de « ce sommet qui est une opportunité pour des financements mixtes ». Dans le même angle, Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine (UA), a souligné que  « le continent est en chantier malgré les défis ».

Sur le procès en diffamation du leader de Pastef prévu hier avant d’être reporté, Walf Quotidien estime qu’Ousmane « Sonko dribble son monde ». En effet, le maire de Ziguinchor était « attendu au tribunal » de Dakar pour répondre des accusations de détournement de deniers publics qu’il a formulées contre le ministre Mame Mbaye Niang dans le cadre de l’exécution d’un programme agricole du ministère de la Jeunesse. Mais il a préféré se « rendre au salon de l’élevage » organisé dans la capitale sénégalaise, selon le journal qui constate que « le parquet surcharge le dossier ».

Sud Quotidien rapporte que l’audience entre les deux hommes est « renvoyée au 16 février » avant de s’interroger sur la diffamation, entre autres « délits » qui constituent des « épées de Damoclès au-dessus du citoyen ». En cas de condamnation dans cette affaire, Ousmane Sonko pourrait être inéligible à l’élection présidentielle de 2024 au moment où le gouvernement étudie les possibilités d’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall, deux opposants qui ont perdu leurs droits civiques après une condamnation pour malversations.

Évoquant ce sujet, L’Observateur indique que « l’étude des +K+ est terminée », faisant allusion à l’ancien puissant ministre du régime libéral exilé au Qatar et l’ex-maire de Dakar devenu l’un des principaux leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), première formation de l’opposition parlementaire. « Le ministre de la Justice a indiqué la voie » pour permettre à Karim Wade et Khalifa Sall de retrouver leurs droits civiques, relève le journal, soulignant que « la balle est dans le camp du président » Macky Sall.

En football, Stades tente de donner la recette aux Lions locaux pour « dompter les Fennecs » d’Algérie samedi en finale du Championnat d’Afrique des nations (Chan), cette compétition réservée aux joueurs évoluant dans leur pays et organisée cette année en Algérie. Doté d’une « attaque en feu » et d’une « défense infranchissable », le Sénégal doit maintenant « fermer les couloirs et être clinique devant », a conseillé le journal sportif. Selon plusieurs experts interrogés, l’équipe nationale pourrait remporter son premier Chan si elle « réussit à avoir un bon équilibre défensif, jouer en bloc et exploiter les contres ».

À Diamniadio, Macky Sall dénonce le coût élevé des infrastructures en Afrique

Les infrastructures du continent noir restent encore sous-financées en volume et mal financées en termes de taux d’intérêt et de délais de remboursement, a déploré le président en exercice de l’Union Africaine (UA).Quand il faut discuter du désenclavement de l’Afrique, quoi de plus normal que d’emprunter « l’autoroute de l’Avenir » et de se réunir au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio ? Cette nouvelle ville, située à la périphérie de la capitale sénégalaise, symbolise la volonté de désengorger Dakar.

C’est ici que s’est ouvert, ce jeudi, la deuxième édition du Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique en présence des présidents du Sénégal, Macky Sall, et du Rwanda, Paul Kagamé, accompagnés des Premiers ministres de l’Algérie, Aimene Benabderrahmane, et de l’Égypte, Mustafa Kemal Madbouli.

La problématique du déficit infrastructurel du continent et ses causes ont été au cœur des débats. « Il est vrai que l’impact de la pandémie a freiné nos efforts sur les infrastructures avec le ralentissement de l’activité économique et la réorientation des dépenses publiques vers des urgences sanitaires et sociales. Mais, même sans ces difficultés conjoncturelles, l’Afrique a toujours payé cher ses projets à cause de taux d’intérêt élevés », a fustigé le président sénégalais. 

Macky Sall a aussi souligné les « délais souvent courts à quelques exceptions près » au terme desquels les pays africains sont tenus de rembourser leurs dettes pour notamment financer la construction d’infrastructures.

Reconnaissant envers les partenaires bilatéraux et multilatéraux, le successeur d’Abdoulaye Wade reste toutefois convaincu que « la problématique du financement restera entière tant que perdurent les règles et pratiques de la gouvernance économique et financière mondiale qui entravent l’accès de nos pays à des ressources conséquentes, et à des conditions soutenables ».

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) a ainsi critiqué les « notations abusives des agences d’évaluation et la perception du risque d’investissement en Afrique, toujours plus élevée que le risque réel ».

De la nécessité d’une meilleure préparation des projets

En outre, Macky Sall a indiqué avoir œuvré durant tout son mandat à la tête de l’UA pour améliorer l’image du continent noir pour une meilleure perception. Dans ce sens, il a exhorté les dirigeants africains à poursuivre le plaidoyer sur la réforme de l’architecture financière mondiale.

Au-delà de l’accès au financement, l’hôte de la rencontre a invité les responsables étatiques à relever les défis de la planification et de l’ingénierie technique et financière des projets pour les rendre bancables. A l’en croire, 61 % des 69 projets du 2ème Plan d’actions prioritaires du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA-PAP2) n’ont pas encore fait l’objet d’études de faisabilité pour être susceptibles d’attirer des investisseurs privés.

« Il y a lieu de créer une synergie entre les banques multilatérales de développement, les partenaires techniques et financiers et le Fonds de préparation des projets du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) pour améliorer les études de faisabilité des projets prioritaires », a-t-il suggéré.

Le président sénégalais espère ainsi que la présentation des 20 projets sélectionnés dans le cadre des sessions d’échange et le partage d’expériences en matière de préparation, d’exécution et d’exploitation de projets pourront servir de cas d’école pour aider à lever les obstacles dans ces différentes étapes. 

Le secteur privé africain appelé à s’engager

Selon le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, 80 % des infrastructures en Afrique sont financées par les ressources publiques. Mais dans un contexte marqué par des tensions budgétaires et des urgences sanitaires et sociales, les ressources à dédier aux infrastructures se raréfient.

C’est pourquoi, a-t-il relevé, il y a nécessité de redynamiser les efforts de mobilisation des ressources domestiques en faisant notamment appel au secteur privé local. « Mais cela ne suffit pas. Il faut aller au-delà. Il nous faut imaginer, inventer de bons instruments et des modèles de scénarios de financement pour combler nos besoins estimés entre 130 et 170 milliards de dollars par an », a-t-il soutenu.

Pour ce faire, le responsable africain a appelé à mettre à contribution les fonds de pensions et les fonds souverains dans le financement à long terme des projets d’infrastructures bancables. L’ancien Premier ministre du Tchad a également plaidé pour le renforcement de la lutte contre les flux financiers illicites « qui coûtent au continent plus de 70 milliards de dollars par an ».

Moussa Faki Mahamat n’a pas manqué d’exhorter à l’amélioration de la gestion des finances publiques par la réforme des politiques fiscales, la mise en place d’institutions financières véritablement africaines et le renforcement des outils et mécanismes de financements innovants.

Pour lui, la mise en œuvre du PIDA 2 dépendra de la capacité à mobiliser les financements extérieurs notamment les Investissements Directs Étrangers (IDE) dont la part au PIB du continent ne représente que 2,2 %.

L’enjeu majeur, a-t-il dit, demeure l’émergence d’une vision fondée sur les sacrifices et les efforts propres du continent porté par une volonté forte de compter sur soi-même, de notre propre mobilisation de ressources de financements dans une logique à long terme.

« Les promesses de chiffres mirobolants ressassées de conférence en conférence, et de forum en forum, nous en sommes suffisamment abreuvés », a-t-il clamé, invitant les uns et les autres à agir pour l’avènement de l’Afrique que nous voulons.

Afrique : rendre les systèmes alimentaires plus résilients

Dans cette interview accordée à APA, en marge du Sommet Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire et la résilience, Hailemariam Dessalegn, président du conseil d’administration de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), appelle à plus de coordination, de politiques et d’investissements dans le domaine agricole et plaide pour la transformation des systèmes alimentaires pour se prémunir contre les chocs exogènes.La faim est une réalité en Afrique. Elle gagne même du terrain. Comment expliquez-vous cela ?

Il est en effet terrible de voir une famille, où qu’elle soit, lutter contre la faim. En tant que dirigeant africain, j’ai travaillé avec d’autres pour convenir, par le biais du PDDAA/Déclaration de Malabo, d’œuvrer ensemble en tant que pays africains pour transformer l’agriculture. Nous avons vu qu’il y avait un énorme potentiel et de l’ambition pour le changement. Nous avons constaté de bons résultats – certains pays ont fait beaucoup mieux que d’autres. J’ai vu de mes propres yeux les agriculteurs sur le terrain – ce qui se passe lorsque l’on s’attaque à l’essentiel. Mais les incohérences demeurent.

Au niveau national et continental, l’agriculture a besoin de plus de coordination, de politiques et d’investissements. Il est désormais prouvé que le changement climatique a eu un impact direct sur les agriculteurs, systématiquement, année après année.

A l’AGRA, nous avons constaté des progrès grâce à des partenariats publics et privés coordonnés dans des zones infranationales où les agriculteurs avaient accès à des semences améliorées, à des engrais, à de bonnes pratiques agro-écologiques, à des services de vulgarisation et de mécanisation, au stockage et aux marchés.

Cependant, ces dernières années, l’Afrique a été touchée de manière disproportionnée par de multiples crises naturelles et d’origine humaine. De la pandémie de Covid-19 au changement climatique, en passant par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui a entraîné une hausse des prix des aliments et des engrais, tous ces facteurs ont contribué à mettre à rude épreuve les systèmes alimentaires africains, déjà soumis à des tensions.

Nous risquons d’inverser et, dans certains cas, d’éroder les progrès réalisés au fil des ans, ce qui aura pour effet d’exacerber l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Nous devons de toute urgence transformer les systèmes alimentaires afin de les rendre plus résilients pour résister à de tels chocs à l’avenir.

À quoi servent les nombreux sommets, ateliers et rencontres si l’Afrique n’arrive toujours pas à nourrir sa population ?

L’Afrique est totalement imbriquée dans les événements mondiaux et les routes commerciales. Nous avons besoin que la communauté et les forums mondiaux s’engagent et travaillent ensemble pour transformer de toute urgence les systèmes alimentaires africains. Les multiples crises récentes montrent cette interconnexion. Mais nous sommes plus efficaces si nous travaillons ensemble et si nous tirons parti des solutions qui fonctionnent et les transposons à plus grande échelle. La lutte contre l’insécurité alimentaire sur le continent nécessite des actions coordonnées entre de multiples parties prenantes.

Le sommet de Dakar 2 intervient à un moment crucial où le continent est confronté à de nombreux défis, notamment une croissance démographique rapide, des inégalités économiques persistantes, des menaces liées au changement climatique, à la sécheresse, au chômage des jeunes et à la malnutrition. Alors que les pays africains donnent la priorité à la sécurité alimentaire, aux moyens de subsistance et à la croissance économique, nous devons également faire face aux menaces du changement climatique et saisir les opportunités de l’économie verte.

Que peut-on attendre de ce sommet Dakar 2 sur la souveraineté et la résilience ?

Nous sommes venus pour mobiliser un engagement politique de haut niveau autour de la production, des marchés et du commerce. Nous savons que nous devons augmenter et aligner les ressources gouvernementales, les partenaires du développement et le financement du secteur privé pour atteindre la sécurité alimentaire.

Le plus important est le fait qu’un si grand nombre de présidents et de ministres se soient réunis à Dakar pour chercher ensemble des solutions aux problèmes de sécurité alimentaire de l’Afrique – sous l’impulsion du président du Sénégal, qui en assure également la présidence. Cela montre la détermination des dirigeants africains à traiter la sécurité alimentaire avec le sérieux qu’elle exige. Ils ont montré la nécessité et l’importance de donner la priorité à la sécurité alimentaire pour rebondir après la crise actuelle des prix des denrées alimentaires, et de le faire de manière à relever également les défis climatiques. Les pays se sont montrés particulièrement préoccupés par la question des engrais – et se sont engagés à travailler ensemble avant le Sommet africain sur les engrais et la santé des sols qui se tiendra en juin à Dakar, sous la direction de l’Union africaine.

Parmi les principaux résultats du sommet, citons l’élaboration de pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture par 40 États membres africains, dont 10 avec l’assistance technique de l’AGRA. Les autres institutions qui ont soutenu les pays dans ce processus sont la FAO et le FIDA, qui démontrent la nécessité d’investir dans une série de chaînes de valeur, notamment le riz, le blé, le soja et la volaille.

L’analyse financière et économique entreprise sur les accords pour ces investissements montre que la chaîne de valeur du riz, par exemple, nécessite entre 13 et 684 millions de dollars US, la volaille 30 à 108 millions de dollars US et le blé 15 à 100 millions de dollars US. Il s’agit d’opportunités considérables pour engager le secteur privé et les pays présents l’ont fait, tout en indiquant ce qu’ils feraient différemment pour améliorer les politiques et l’environnement de travail.

N’est-il pas temps de passer à des actions concrètes susceptibles de changer la donne ?

Les dirigeants font des progrès en renouvelant leurs engagements financiers et stratégiques pour investir dans les stratégies du système alimentaire – et nous devons nous appuyer sur ces engagements. Le continent réalise qu’il doit trouver des moyens de produire des engrais et d’augmenter durablement la production nationale d’aliments de base comme le blé pour se protéger des perturbations.

Nous avons besoin d’investissements – ce sommet a donné des projets phares et des incitations claires pour que cela se produise.

L’AGRA dit aider les pays africains à concevoir des stratégies et des plans nationaux d’investissement dans l’agriculture. Quelles sont les principales mesures que l’AGRA promeut et les résultats probants obtenus après leur exécution ?

L’AGRA aide les pays à concevoir des stratégies et des plans d’investissement à partir de leurs systèmes alimentaires, sur la base de leurs propres engagements et de leur vision de ce qu’ils veulent faire. L’AGRA n’a pas d’ordre du jour, si ce n’est de renforcer la capacité d’exécution – dans un domaine par ailleurs très technique. Une partie de ces stratégies améliorera l’accès des agriculteurs à des variétés de semences plus productives, avec de bons rendements, résistantes aux maladies, à haut rendement, à maturation précoce mais aussi tolérantes à la sécheresse. L’AGRA apporte son soutien à des pratiques agricoles durables qui permettent de trouver le juste équilibre entre l’alimentation des populations et la gestion de l’environnement, ainsi qu’une approche globale des systèmes alimentaires comme avenir de l’agriculture en Afrique.

La nouvelle stratégie 2030 de l’AGRA vise à aider les gouvernements à lutter contre la faim et la pauvreté en renforçant les systèmes alimentaires africains, qui ont été dévastés par une décennie de crises multiples. Ces événements ont créé un besoin urgent de transformation accélérée de l’agriculture et de renforcement rapide des systèmes alimentaires.

La nouvelle stratégie de l’AGRA vise à s’appuyer sur les réalisations précédentes pour améliorer les systèmes alimentaires de l’Afrique. L’AGRA a eu un impact direct sur la vie de plus de 11 millions d’agriculteurs et un impact indirect sur 26 millions d’entre eux grâce à son travail sur les politiques, les capacités des États et les partenariats. L’organisation a facilité 42 réformes politiques, soutenu 11 programmes phares nationaux et mobilisé 1,4 milliard de dollars d’investissements.

En outre, l’AGRA a formé plus de 35 000 conseillers dans les villages, ce qui se traduit par des niveaux d’adoption élevés pour les agriculteurs soutenus par le modèle durable de conseillers basés dans les villages (VBA, sigle anglais). 75 % des 11 millions d’agriculteurs ont adopté l’utilisation d’engrais, 48 % ont adopté des semences améliorées et 60 % ont adopté des pratiques post-récolte. Ces efforts ont contribué à améliorer les performances des systèmes alimentaires africains, mais d’autres transformations sont nécessaires pour parvenir à une croissance durable.

Plusieurs technologies dans le domaine agricole sont conçues, mais leur coût exorbitant est décrié par les petits producteurs. Comment faire pour y remédier ?

Les technologies soutenues par l’AGRA sont à haut rendement et généralement peu coûteuses, notamment les bonnes pratiques agricoles et les pratiques agricoles intelligentes sur le plan climatique. Nous avons vu des agriculteurs adopter des intrants et des pratiques améliorés, et constater des impacts significatifs. L’information et les connaissances sont vitales – aussi l’AGRA et de nombreux partenaires ont-ils montré comment il est possible d’atteindre les agriculteurs au niveau des villages. Les subventions ou les aides gouvernementales peuvent aider les petits agriculteurs à se procurer des technologies agricoles coûteuses. Les programmes de microfinance peuvent aider les petits agriculteurs à obtenir des prêts pour acheter des technologies coûteuses. Le développement et la promotion de technologies appropriées et peu coûteuses pour les petits agriculteurs peuvent également contribuer à améliorer l’accès aux outils et équipements nécessaires.

Cela représente également une opportunité pour les partenariats public-privé, où le secteur privé investit dans les nouvelles technologies et les partage avec les petits exploitants agricoles par le biais de réseaux d’agro-commerçants et de centres de services aux agriculteurs. Le développement et la promotion de technologies agricoles à code source ouvert peuvent également contribuer à réduire les coûts pour les petits agriculteurs. Les agriculteurs doivent avoir accès à des technologies abordables pour produire des cultures résilientes et de qualité, et avoir une chance équitable de bénéficier des fruits de leur travail.

Dans l’essentiel des pays africains, les moyens utilisés dans l’agriculture restent majoritairement archaïques. La transformation des systèmes agricoles, n’est-ce pas là où le bât blesse ?

Je suis très optimiste quant au fait que le changement dans l’agriculture est à la fois possible et nécessaire. J’ai pu le constater en Éthiopie – mon propre pays – et lors de mes voyages sur le continent. Pour relever les défis auxquels sont confrontés les systèmes alimentaires africains, tous les acteurs doivent travailler ensemble, en mettant en commun les efforts locaux et mondiaux, afin de renforcer la résilience des systèmes alimentaires face à des défis tels que le changement climatique et d’autres chocs, et de catalyser l’amélioration de la productivité.

Nous voulons transformer les systèmes alimentaires et avons besoin du soutien, du partenariat et des contributions du reste du monde.

Sénégal : un procès à « haut risque » pour Ousmane Sonko

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur le sommet sur le financement des infrastructures en Afrique et le procès qui « risque » d’invalider la candidature de l’opposant Ousmane Sonko à l’élection présidentielle de 2024.Le Soleil évoque l’ouverture à Dakar, jeudi 2 février, du deuxième sommet sur le financement des infrastructures et note que « l’Afrique se cherche une nouvelle voie ». Le président Paul Kagamé prend part à cet événement aux côtés de son homologue sénégalais, Macky Sall. « Depuis le premier sommet, plus de 400 milliards de dollars ont été investis dans les infrastructures en Afrique », rappelle le quotidien national.

L’AS souligne pour sa part que le sommet de Dakar vise à « appâter le privé » face au « déficit infrastructurel en Afrique ». « Pendant les deux jours, il s’agira de mobiliser le secteur privé autour de vingt projets d’infrastructures de classe mondiale, définis comme prioritaires pour dynamiser le développement socio-économique et les échanges continentaux », note le journal qui précise que l’objectif de cette rencontre est « de mettre tous les acteurs autour d’une table pour discuter sur le développement de l’Afrique dans le domaine des infrastructures ».

Appelé « à la barre » ce jeudi pour répondre des faits d’accusation de diffamation formulés contre le ministre Mame Mbaye Niang, l’opposant Ousmane Sonko se rend à un « procès à hauts risques », d’après Walf Quotidien. Le journal constate une « vive tension à la cité Keur Gorgui », aux abords du « domicile » dakarois du maire de Ziguinchor (sud) « encerclé par des chars anti émeutes ».

Au même moment, « ses partisans (sont) sur le pied de guerre pour +défendre le projet+ » de porter leur leader à la tête du pays. En effet, remarque le journal, des « menaces planent » sur « l’avenir » politique de M. Sonko. En cas de condamnation dans ce dossier, il pourrait être inéligible pour la présidentielle 2024.

EnQuête assimile ce « bouillonnement politique » à « l’heure de la surenchère » à un an du scrutin présidentiel de toutes les incertitudes au Sénégal. « Nous sommes prêts à faire face à tous ceux qui veulent installer le chaos », a prévenu Mahawa Diouf de la cellule de communication de Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir), la coalition présidentielle qui « annonce un grand rassemblement dimanche à Pikine », dans la banlieue dakaroise.

A l’inverse, Habib Sy, un des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), fustige l’attitude du président « Macky Sall (qui) veut la paix de la force brandie au nom d’un clan de maîtres ».

Face à cette situation, les députés de l’opposition « ont introduit une proposition de résolution de mise en accusation de 10 ministres devant la Haute cour de justice » pour leur implication dans les malversations citées par le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19 et estimés à plus de 700 milliards de francs CFA, note le journal.

Sous le titre « procès contre procès », Bés Bi note que « les leaders de Yewwi Askan Wi accusent Macky Sall de +haute trahison+ sur la gestion des fonds Covid ». C’est pourquoi les députés de leur coalition ont déposé « une résolution de mise en accusation contre 10 ministres » pendant qu’Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang se présentent « à la barre aujourd’hui pour diffamation ».

Afrique : l’interconnectivité au cœur du Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures

L’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD, sigle anglais) veut mobiliser les bailleurs autour des infrastructures avec un accent fort sur l’intégration régionale des territoires.« Nous ne sommes pas là que pour le simple plaisir de parler. Nous voulons faire de cette rencontre un sommet pour les actions concrètes ». Le ton est donné. La Directrice Générale de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD, sigle anglais), Nardos Bekele-Thomas, veut allier les paroles aux actes au sortir de la seconde édition du Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique.

L’événement qui se tient les 2 et 3 février 2023 au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) à Dakar a pour thème : « Maintenir l’élan vers des infrastructures de classe mondiale en Afrique ».  

S’exprimant mercredi 1 février lors d’un briefing média, Mme Bekele-Thomas a relevé le « paradoxe » du déficit infrastructurel du continent alors que « les besoins sont là et les moyens de les financer disponibles ».

Partant de ce constat, la DG de l’AUDA-NEPAD a fait savoir que l’objectif principal de la réunion de Dakar est « de mobiliser les financements nécessaires pour exécuter le deuxième plan d’action prioritaire du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA-PAP2) ».

Aligné sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine, le PIDA-PAP2, entériné par les chefs d’Etats en février 2021, a identifié 69 projets prioritaires pour un investissement total de 160 milliards de dollars. Vingt projets prioritaires dans l’énergie, les transports, l’eau ou les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont été sélectionnés et seront présentés les 2 et 3 février aux différents acteurs du développement. Ils sont censés accélérer l’industrialisation de l’Afrique et son intégration régionale grâce à une logique de création de corridors.

Après le premier Sommet de Dakar sur le Financement tenu en 2014, cette deuxième édition illustrera le changement de strategie en cours dans le financement et le développement des infrastructures en Afrique. Avec le renforcement du concept de corridor intra-africain intégré, l’AUDA-NEPAD encourage une approche multisectorielle du développement des infrastructures avec un accent fort sur l’intégration régionale des territoires tout en durcissant ses exigences en matière de faisabilité et de bancabilité.

« Bien que les nombreux partenaires de l’évènement soient déjà pleinement mobilisés, il est essentiel d’engager de manière substantielle le secteur privé, qui est structurellement moins mobilisé sur les projets de développement d’infrastructures en Afrique que dans d’autres régions du monde », a indiqué Mme Nardos Bekele-Thomas.