Transport aérien : Les Journées de l’Aviation de la Confédération des États du Sahel s’ouvrent à Bamako  

Bamako accueille depuis ce jeudi 16 janvier 2025 la deuxième édition des Journées de l’Aviation de la Confédération des États du Sahel (AES). La cérémonie d’ouverture a été présidée par Madame le Ministre des Transports et des Infrastructures du Mali, en compagnie de ses homologues des Transports du Niger et du Burkina Faso. Cette rencontre, qui prendra fin demain vendredi 17 janvier, réunit experts et décideurs pour discuter des défis et opportunités du transport aérien dans l’espace confédéral.

Placée sous le thème « Le développement du transport aérien : un facteur de consolidation de la Confédération des États du Sahel », cette édition fait suite à celle organisée à Bobo-Dioulasso en 2024. Les participants s’attellent à dresser un bilan de la mise en œuvre des recommandations formulées lors de cette première édition, tout en explorant des pistes pour le développement de l’aviation civile dans la région.
Parmi les sujets phares figure le processus de création d’une compagnie aérienne commune à l’AES, un projet ambitieux qui vise à renforcer la connectivité entre les pays membres et à stimuler les échanges économiques et humains. Selon des sources officielles, les discussions promettent d’être constructives, avec une forte volonté politique exprimée par les États membres.
Une délégation togolaise participe également à cet événement, témoignant de l’intérêt croissant des pays voisins pour les initiatives de l’AES dans le secteur aérien. Les conclusions de ces Journées seront connues demain et devraient inclure des recommandations concrètes pour améliorer les performances des services aériens au sein de la Confédération.
Un rappel de la création de Mali Airlines
Dans ce contexte de dynamisme pour le transport aérien, il est important de rappeler que le gouvernement malien a récemment approuvé la création de Mali Airlines, une nouvelle compagnie aérienne nationale. Ce projet, dont la mise en œuvre nécessitera un investissement estimé à 60 milliards de FCFA, vise à doter le Mali d’une aviation commerciale moderne et compétitive.
Mali Airlines s’inscrit dans la volonté des autorités maliennes de renforcer les infrastructures aériennes et d’améliorer les connexions nationales et régionales. Ce projet pourrait également s’insérer dans les initiatives confédérales en cours, notamment celles discutées lors des Journées de l’Aviation de l’AES.

Persistance de la crise sécuritaire : 7 000 violences de genre signalées en trois mois

Le rapport GBVIMS (Système de Gestion de l’Information sur la Violence Basée sur le Genre) du troisième trimestre 2024, publié par l’UNFPA, dresse un état des lieux préoccupant sur les violences basées sur le genre et les défis humanitaires au Mali. Ce document, couvrant la période de juillet à septembre 2024, révèle que 7 000 incidents de violences de genre ont été signalés en seulement trois mois, une situation aggravée par les déplacements forcés et les catastrophes naturelles.

L’analyse se concentre sur les impacts directs de ces événements sur les populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants.
En septembre 2024, 378 363 déplacés internes (PDI) étaient recensés au Mali, un bond de 54 % par rapport à décembre 2023. Cette hausse est directement liée aux violences, aux opérations militaires et aux inondations ayant touché 259 795 personnes dans 19 régions. Parmi ces déplacés, 58 % sont des femmes et des enfants.
Les régions de Ségou, Tombouctou et Gao figurent parmi les plus touchées par les inondations, avec respectivement 73 080, 37 173 et 33 138 sinistrés. Ces perturbations naturelles aggravent les difficultés d’accès à l’aide humanitaire et compromettent la sécurité alimentaire.
Les violences de genre : un problème persistant
Entre juillet et septembre 2024, 7 000 cas de violences de genre ont été documentés, représentant une augmentation significative par rapport à l’année précédente. Les violences sexuelles constituent 38 % des incidents, incluant des viols (27 %) et des agressions sexuelles (11 %). Les mariages forcés continuent de sévir, particulièrement dans les régions de Gao et Tombouctou, où les conditions précaires poussent certaines familles à considérer cette pratique comme une stratégie de survie.
Les acteurs armés restent des responsables majeurs, impliqués dans 44 % des violences sexuelles signalées. En parallèle, les violences domestiques perpétrées par des partenaires intimes ou des proches représentent 48 % des cas. Ces dynamiques reflètent des obstacles structurels à la dénonciation des abus, notamment la stigmatisation et l’absence de recours juridique accessible.
Un accès insuffisant aux services essentiels
Près de la moitié des survivantes (48 %) n’ont pas bénéficié des soins médicaux nécessaires, et 91 % de celles ayant besoin d’un soutien économique n’y ont pas eu accès. L’insuffisance des infrastructures, aggravée par les inondations et les blocus sécuritaires, limite considérablement l’efficacité des interventions humanitaires.
Les régions rurales et enclavées, comme Kidal, Gao et Mopti, manquent cruellement de services spécialisés. Les équipes mobiles, déployées pour pallier ces lacunes, peinent à atteindre certaines zones en raison des restrictions sécuritaires. En outre, de nombreuses survivantes ignorent l’existence même des mécanismes d’aide.
Recommandations pour une réponse ciblée
Le rapport recommande plusieurs actions prioritaires telles que le renforcement des capacités des forces de l’ordre et du système judiciaire pour une gestion plus efficace des cas de violences de genre ; développer des centres d’accueil sécurisés pour les femmes et les filles ; l’intensification de la sensibilisation communautaire pour combattre les normes sociales nuisibles et réduire les barrières à l’accès aux services ; la mise en place des programmes d’autonomisation économique, tels que des formations professionnelles et des microcrédits, afin de réduire la dépendance économique des survivantes.
La situation illustre l’urgence d’une mobilisation intense pour répondre aux besoins des populations vulnérables. Les chiffres présentés dans ce rapport témoignent de l’ampleur des défis à relever, en termes de protection, d’assistance et de lutte contre les violences de genre.

Retrait du Mali : la CEDEAO propose un dialogue avant l’échéance du 29 janvier 2025

À l’approche du retrait officiel du Mali de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), prévu pour le 29 janvier 2025, l’organisation régionale a adressé, le 13 janvier, une invitation aux autorités maliennes pour des discussions techniques. Cette initiative vise à encadrer une séparation ordonnée et à limiter les impacts économiques et politiques.

La décision malienne de quitter la CEDEAO, annoncée en janvier 2024, est le fruit de relations tendues entre Bamako et l’organisation, exacerbées par des sanctions imposées après les coups d’État au Mali et au Burkina Faso. En septembre 2024, le Mali a rejoint le Burkina Faso et le Niger pour former l’Alliance des États du Sahel (AES), marquant un tournant dans la dynamique régionale.
Le Président de la Commission de la CEDEAO, Dr. Omar Alieu Touray, a souligné l’importance d’un dialogue pour discuter des modalités pratiques du retrait, notamment sur les aspects économiques et sécuritaires. Cette démarche vise également à prévenir l’émergence d’un précédent qui pourrait affaiblir l’organisation régionale.
L’AES, appuyée par le Mali, a rejeté tout report de cette décision, invoquant une volonté de souveraineté face à une CEDEAO perçue comme influencée par des intérêts extérieurs.
Le départ du Mali pourrait perturber les échanges commerciaux et la coopération sécuritaire dans une région déjà fragilisée par l’insécurité. Malgré ces défis, la proposition de dialogue de la CEDEAO représente une chance d’atténuer les impacts de cette rupture.

Conflit entre Barrick Gold et les autorités : Saisie de trois tonnes d’or et suspension des opérations  

Barrick Gold Corporation a annoncé, le 14 janvier 2025, la suspension temporaire de ses activités au complexe minier de Loulo-Gounkoto, situé dans l’ouest du Mali. Cette décision fait suite à la saisie par le gouvernement malien d’environ trois tonnes d’or, évaluées à près de 245 millions de dollars, appartenant à l’entreprise canadienne.

Le conflit entre Barrick Gold et les autorités maliennes remonte à 2023, lorsque le gouvernement a introduit de nouvelles réglementations minières visant à augmenter sa part des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles. Ces mesures ont conduit à des désaccords sur les obligations fiscales et les paiements de dividendes. Les autorités maliennes ont réclamé environ 500 millions de dollars en impôts et dividendes impayés à Barrick, qui détient 80 % du complexe de Loulo-Gounkoto, les 20 % restants appartenant à l’État malien.
Les relations se sont détériorées au fil du temps, avec des actions notables telles que l’émission d’un mandat d’arrêt contre le PDG de Barrick, Mark Bristow et la détention de plusieurs cadres de l’entreprise. Le 11 janvier 2025, le gouvernement malien a exécuté une ordonnance de saisie conservatoire sur les stocks d’or présents sur le site de Loulo-Gounkoto. .
La suspension des opérations de Barrick Gold au Mali pourrait avoir des répercussions significatives sur l’économie locale et sur les performances financières de l’entreprise. Selon des analystes de Jefferies, une telle interruption pourrait réduire l’EBITDA ( revenus liés à l’exploitation minière) de Barrick de 11 % en 2025. De plus, certains redoutent que cette situation n’affecte la confiance des investisseurs étrangers dans le secteur minier, un pilier essentiel de l’économie du pays.
Perspectives et négociations
Barrick Gold a exprimé sa volonté de poursuivre un dialogue constructif avec le gouvernement malien afin de parvenir à une résolution amiable du différend. L’entreprise souligne l’importance de garantir la viabilité à long terme du complexe minier de Loulo-Gounkoto et sa contribution vitale à l’économie malienne et aux communautés locales.
Ce conflit s’inscrit dans un contexte plus large de nationalisme des ressources en Afrique de l’Ouest, où plusieurs gouvernements cherchent à renégocier les termes des contrats miniers pour obtenir une part plus importante des revenus générés par l’exploitation de leurs ressources naturelles. Cette tendance pourrait redéfinir les relations entre les États et les entreprises minières internationales dans la région.

Défaites des clubs maliens en compétitions africaines : une 5ᵉ journée difficile

Le dimanche 12 janvier 2025, les clubs maliens engagés dans les compétitions africaines ont connu des revers significatifs lors de la 5ᵉ journée de la phase de groupes. Ces résultats compliquent leurs ambitions sur la scène continentale.

Au stade Modibo Keïta de Bamako, le Djoliba AC affrontait l’Espérance Sportive de Tunis dans le cadre du groupe D de la Ligue des champions de la CAF. Les « Sang et Or » tunisiens, forts de leur expérience continentale, ont dominé la rencontre et se sont imposés sur le score de 1-0.
Cette défaite maintient le Djoliba AC à la dernière place du groupe, avec seulement 2 points en 5 matchs. La qualification pour les quarts de finale semble désormais hors de portée, sauf en cas d’un miracle lors de la dernière journée, combiné à des résultats favorables des autres équipes du groupe.
Dans la Coupe de la Confédération, le Stade Malien a connu un revers similaire. En déplacement en Afrique du Sud, ils ont affronté Stellenbosch FC, un club basé dans la ville de Stellenbosch. Le match s’est soldé par une défaite 2-0 pour les « Blancs de Bamako ».
Avant cette rencontre, le Stade Malien occupait la 3ᵉ place du groupe B avec 4 points, derrière le RS Berkane (12 points) et Stellenbosch FC (6 points). Cette défaite les maintient à 4 points, avec une seule journée restante. Pour espérer se qualifier pour les quarts de finale, le Stade Malien devra impérativement gagner son dernier match et espérer que Stellenbosch FC ne remporte pas le leur. La différence de buts et les critères de départage établis par la CAF pourraient également jouer un rôle décisif.
Analyse des performances et perspectives
Les défaites simultanées du Djoliba AC et du Stade Malien demontre les défis auxquels sont confrontés les clubs maliens sur la scène continentale. La compétitivité accrue des compétitions africaines exige une préparation rigoureuse, une stratégie adaptée et une gestion optimale des ressources humaines et matérielles.
Pour le Djoliba AC, bien que les chances de qualification soient quasiment nulles, il sera essentiel de finir la campagne sur une note positive pour préserver l’honneur du club. Quant au Stade Malien, une victoire lors de leur dernier match est impérative. L’équipe devra également compter sur une contre-performance de Stellenbosch FC pour garder espoir.

Insécurité au Sahel : L’enlèvement d’Eva Gretzmacher relance les inquiétudes sur le sort des ressortissants occidentaux

Les faits sont survenus, le samedi 11 janvier 2025, aux environs de 19 heures. Eva Gretzmacher, une ressortissante autrichienne de 73 ans résidant à Agadez, au Niger, a été enlevée par des hommes armés. Selon des informations locales, les ravisseurs ont contraint son gardien, Salissou, à ouvrir la porte sous la menace d’une arme, avant de pénétrer dans la maison et de l’emmener de force dans un véhicule de type V6.

Eva Gretzmacher vivait à Agadez depuis 28 ans et était une figure emblématique de la communauté pour son engagement social. Fondatrice de l’association « Amanay », elle avait créé en 2010 un centre de compétences axé sur l’éducation, l’autonomisation des femmes, l’écologie, la culture et l’art. Elle soutenait également des ONG locales dans des projets de maraîchage et dispensait des formations en couture pour les jeunes filles et en musique pour les garçons.
Cet enlèvement rappelle la résurgence des kidnappings d’Occidentaux dans la région du Sahel, une pratique qui avait diminué ces dernières années. Entre 2003 et 2012, près d’une centaine d’Occidentaux avaient été enlevés dans le Sahel, générant environ 90 millions de dollars de rançons pour des groupes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Cependant, depuis 2012, les enlèvements d’Occidentaux avaient fortement diminué, en grande partie en raison de la raréfaction des cibles et de la réglementation accrue de la présence occidentale dans la région.
La situation sécuritaire au Sahel reste précaire, avec une augmentation notable des enlèvements ces dernières années, touchant principalement les populations locales. Au Mali, par exemple, le nombre d’individus enlevés a été multiplié par huit entre 2017 et 2021, passant de 22 à 184, la majorité des victimes étant des citoyens locaux.
Les autorités locales n’ont pas encore réagi officiellement à cet incident. Il est à noter qu’en 2021, Eva Gretzmacher avait déjà fait l’objet de menaces d’enlèvement, ce qui laisse supposer qu’elle était une cible de longue date. Sa disparition suscite une vive émotion au sein de la communauté d’Agadez, où elle était très respectée pour son dévouement et ses nombreuses actions en faveur du développement local.
Cet événement souligne la persistance de l’insécurité dans la région et la vulnérabilité des acteurs humanitaires et des résidents étrangers, malgré les efforts déployés pour stabiliser la zone.

États généraux de la culture : Un initiative destinée à forger le « Mali Kura »

Le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, a lancé,  le  jeudi 9 janvier 2025,  les États généraux des secteurs de la culture, du tourisme et de l’artisanat. Cet événement, qui se déroule jusqu’au samedi 11 janvier à Bamako, s’inscrit dans le cadre de la décision du Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, de consacrer l’année 2025 à la culture.

Ce projet ambitieux vise à bâtir un « Mali Kura » un Mali nouveau, en transmettant les valeurs fondamentales maliennes aux générations futures tout en restructurant les secteurs culturels pour en faire des moteurs de développement économique et social.
Dans son rôle de Chef du Gouvernement, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a rappelé, lors de la cérémonie d’ouverture, que ces assises ont pour ambition de diagnostiquer les forces et les faiblesses des secteurs concernés, tout en élaborant une nouvelle politique culturelle nationale. « Le Mali ne peut vivre en vase clos. Son histoire est façonnée par des interactions entre les populations locales et les influences extérieures, notamment le commerce transsaharien et la religion », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de revitaliser la culture comme outil de souveraineté et de rayonnement international. Il a exprimé ses attentes envers les participants, les exhortant à proposer des solutions concrètes et adaptées pour transformer ces secteurs en leviers stratégiques de développement.
Le ministre de la Culture, de l’Artisanat, du Tourisme et de l’Industrie Hôtelière, Mamou Daffé, a quant à lui mis en avant l’approche inclusive et participative adoptée pour ces États généraux, symbolisée par le concept « FUGA BA », qui signifie « grande vision » en bambara. « Ce moment appartient aux hommes de la culture », a-t-il affirmé, promettant de tirer pleinement parti de cette initiative pour impulser des changements significatifs dans les secteurs concernés. Le ministre a également souligné que ces travaux, organisés en 12 commissions, permettront de repenser les secteurs de la culture, de l’artisanat et du tourisme afin de les rendre viables, porteurs et générateurs d’emplois, tout en renforçant leur capacité à contribuer à la souveraineté culturelle et économique du Mali.
Ces assises visent également à répondre aux défis majeurs qui freinent l’essor des secteurs culturels au Mali, notamment le manque de financement, l’insuffisance d’infrastructures adaptées, la faible valorisation du patrimoine national et l’impact de l’insécurité dans certaines régions. Le Premier ministre a souligné que ces obstacles doivent être surmontés pour permettre à la culture de jouer pleinement son rôle dans l’édification d’un Mali nouveau.
Les recommandations issues de ces trois jours de travaux devront tracer une feuille de route claire pour la mise en œuvre d’une politique culturelle efficace. Parmi les priorités figurent la restauration des sites historiques, la promotion du patrimoine immatériel, la mise en place de circuits touristiques attractifs et le développement des industries culturelles et créatives. Ces efforts permettront non seulement de dynamiser l’économie locale, mais aussi de renforcer l’identité nationale et le rayonnement culturel du Mali sur la scène internationale.
Ces États généraux marquent une étape importante pour le Mali, où la culture, le tourisme et l’artisanat deviennent des piliers stratégiques. Avec l’engagement de tous les acteurs concernés, l’année 2025 pourrait devenir un tournant décisif pour la renaissance culturelle du pays

Bénin: Plus d’une vingtaine de soldats tués lors d’une attaque 

Une attaque meurtrière a frappé, le 8 janvier 2025, le nord du Bénin, dans la zone dite du « Point Triple », à la frontière entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. Cette offensive, attribuée à des individus armés non identifiés, a coûté la vie à au moins 28 soldats béninois.

Les forces armées béninoises ont réagi en lançant une opération de ratissage, au cours de laquelle environ 40 assaillants ont été neutralisés.
Cette attaque s’inscrit dans une série d’incidents similaires dans le nord du Bénin, une région confrontée à une recrudescence des violences attribuées à des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Les autorités béninoises ont renforcé leur dispositif sécuritaire, notamment à travers l’opération « Mirador », visant à sécuriser les frontières et les infrastructures stratégiques.
Le parti politique « Les Démocrates » a exprimé sa solidarité avec les familles des victimes et a appelé à une mobilisation nationale pour lutter contre le terrorisme, soulignant que cette lutte ne saurait être l’affaire d’un seul camp politique ou d’un État isolé.
Cette situation souligne les défis sécuritaires intenses auxquels le Bénin est confronté, malgré les efforts déployés pour contenir la menace terroriste dans la région.

La fintech doit embrasser l’inclusion universelle

Ces dernières années, le monde a réalisé des progrès remarquables en matière d’inclusion financière. Au cours de la décennie qui a débuté en 2011, la proportion d’adultes ayant accès à des services financiers a augmenté de 50 %, pour atteindre plus de trois quarts. Mais nous avons encore un long chemin à parcourir pour créer un système financier véritablement inclusif. Au-delà de l’élargissement de l’accès aux produits et services financiers, nous devons veiller à ce que ces produits et services conviennent à tous, y compris aux 1,2 milliard de personnes handicapées dans le monde.

 

La première génération de technologies financières a perturbé les services bancaires traditionnels en facilitant l’accès des personnes sous-bancarisées (pensez à l’argent mobile et aux micro-prêts). La prochaine vague d’innovation doit aller plus loin, et adopter l' »inclusion universelle » comme principe de conception de base. L’inclusion universelle traduit l’idée que chacun mérite d’avoir accès à des outils financiers qui répondent réellement à ses besoins et améliorent son bien-être.

 

Nous avons déjà des exemples de ce à quoi cela pourrait ressembler. Prenons l’exemple de la technologie « tap-to-phone », qui permet aux commerçants d’accepter des paiements à l’aide de leur smartphone, sans avoir besoin d’un terminal de paiement. Cette fonctionnalité présente des avantages évidents pour tous les acheteurs et vendeurs, qu’il s’agisse de commodité ou de sécurité. Mais elle permet également aux personnes aveugles ou malvoyantes, qui pourraient avoir du mal à compter l’argent liquide, de participer plus pleinement à l’économie numérique. Les personnes dont la mobilité est affectée, par des maladies comme l’arthrite, la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson et l’infirmité motrice cérébrale, peuvent également avoir recours à la technologie « tap-to-phone ».

 

Il en va de même pour les paiements à commande vocale : ils sont pratiques pour tous, mais essentiels pour les personnes souffrant de déficiences visuelles, d’une mobilité limitée ou de problèmes d’alphabétisation. Il s’agit là d’une conception universellement inclusive optimale – si pratique que tout le monde, handicapé ou non, l’utilise. En fait, l’adoption généralisée de ces technologies les rend encore plus faciles à utiliser pour les personnes handicapées. Étant donné que 62 % des handicaps sont invisibles, il peut être très difficile de demander des aménagements. Mais personne ne sourcillera devant un outil « accessible » s’il l’utilise déjà.

 

Malgré quelques succès, l’approche dominante du développement des produits financiers ne met pas suffisamment l’accent sur l’inclusivité. Il s’agit non seulement d’un échec moral, mais aussi d’une opportunité économique manquée. Les personnes handicapées, ainsi que leurs amis et leur famille, représentent un revenu disponible colossal de 13 000 milliards de dollars. Avec l’allongement de l’espérance de vie, le nombre de personnes handicapées – et leur pouvoir d’achat – est appelé à augmenter.

 

Au-delà des bénéfices directs liés à l’exploitation de ce vaste marché mal desservi, les sociétés de services financiers qui s’engagent dans la voie de l’inclusion universelle deviendraient plus attrayantes pour d’autres clients, en particulier les jeunes générations. Une étude de 2018 a montré que 91 % des millennials (nés entre 1980 et 1994) remplaceraient un produit qu’ils achètent habituellement par une alternative provenant d’une entreprise « à mission ». La génération Z (née entre le milieu des années 1990 et le début des années 2010) est également très encline à s’intéresser aux marques qui mettent l’accent sur les valeurs sociales.

 

Pour tirer le meilleur parti de l’inclusion universelle, les institutions financières devraient adopter un nouveau cadre d’innovation reposant sur trois piliers. Le premier est une approche de conception universellement inclusive, dans laquelle les considérations d’accessibilité façonnent les solutions dès le départ. Il s’agirait d’un changement important par rapport à l’approche actuelle fondée sur la conformité, dans laquelle les ajustements sont souvent effectués après coup pour répondre aux normes minimales d’accessibilité. Son succès dépendrait en grande partie de la participation des personnes handicapées à toutes les phases du processus de conception.

 

Le deuxième pilier d’un nouveau cadre pour les fintechs est constitué par les données. Il est important de mesurer nos progrès en matière d’inclusion financière globale, mais il est tout aussi important de collecter des données détaillées qui différencient les groupes ou les segments. Ces données devraient aller au-delà de l’accès, pour couvrir la qualité des services et les changements dans le bien-être financier qui résultent des produits de l’industrie.

 

Enfin, il est essentiel d’établir des normes claires en matière de responsabilité et d’information. Les cadres réglementaires doivent prévoir des mesures qui incitent les institutions de services financiers à divulguer leurs progrès en matière d’inclusion universelle, en faisant de ces résultats un élément fondamental de leurs rapports, au même titre que les indicateurs financiers traditionnels.

 

Les avantages de l’inclusion universelle vont au-delà du profit. L’économie devient plus résiliente et plus dynamique lorsque tous les individus peuvent y participer pleinement. Les efforts déployés pour répondre aux besoins d’un groupe mal desservi peuvent déboucher sur des innovations qui profitent à tous – un phénomène connu sous le nom d' »effet de trottoir », en référence aux rampes d’accès aux trottoirs conçues pour les utilisateurs de fauteuils roulants, mais qui ont amélioré la vie de nombreuses autres personnes, qu’il s’agisse de parents avec des poussettes ou de travailleurs de la livraison.

 

Plutôt que de considérer l’accessibilité comme un obstacle à surmonter, nous devons reconnaître son potentiel en tant que catalyseur de l’innovation et de la croissance. L’inclusion universelle dans les services financiers n’est pas seulement une question de bien faire, c’est aussi une question de bien faire des affaires.

 

Carl Manlan est vice-président de l’impact inclusif et de la durabilité chez Visa CEMEA. Adanna Chukwuma, Aspen First Mover Fellow, est directeur principal de la mesure de l’impact mondial chez Visa.

 

Project Syndicate, 2025.
www.project-syndicate.org

Inondations et pollution : La crainte d’une crise environnementale majeure en 2025

Le Mali fait face à deux crises environnementales majeures : des inondations historiques qui continuent de dévaster des régions entières malgré la fin de l’hivernage et une pollution atmosphérique croissante, à Bamako notamment. Ces phénomènes, aggravés par les pratiques humaines et le manque d’application des politiques environnementales, posent des défis colossaux pour l’avenir.

Depuis juillet 2024, des inondations d’une ampleur exceptionnelle ravagent le pays, causant des dégâts considérables. Près de 259 795 personnes ont été touchées, avec un bilan d’une centaine de décès et 148 blessés. Les régions de Ségou, Gao et Tombouctou sont parmi les plus durement affectées. À Gao, plus de 1 990 maisons se sont effondrées sous l’effet de précipitations intenses. Malgré la fin de l’hivernage en octobre 2024, les niveaux d’eau restent critiques, détruisant des infrastructures et exposant les populations à des déplacements et risques sanitaires tels que le choléra et le paludisme.

Parallèlement, la capitale, Bamako, est confrontée à une pollution atmosphérique alarmante. Selon l’Indice de Qualité de l’Air (IQA), les concentrations de particules fines dépassent largement les normes recommandées par l’OMS, classant l’air de la ville comme « nocif ». Le Pr Yacouba Toloba, pneumologue, a alerté sur l’augmentation des maladies respiratoires et cardiovasculaires. En 2024, 83 décès liés aux maladies respiratoires, dont une part significative attribuable à la mauvaise qualité de l’air, ont été dénombrés. La même étude a également indiqué que plus de 260 000 personnes fréquentent les hôpitaux chaque année pour bénéficier de soins contre les pathologies respiratoires.

La Pr Fatoumata Maïga, spécialiste des questions environnementales, attribue cette pollution à plusieurs facteurs : les véhicules de seconde main, souvent mal entretenus, les activités industrielles et artisanales, ainsi que les pratiques agricoles et minières. Des pratiques qui libèrent des fumées toxiques et des particules de poussière dans l’atmosphère. Même l’élevage intensif contribue à ce problème par le dégagement de gaz issus des mélanges de bouses et d’urines.

Pour réduire cette crise, elle recommande de restreindre l’importation de véhicules trop âgés, de diminuer l’utilisation de moteurs diesel et de réguler strictement les activités industrielles. Cependant, elle souligne que l’application des politiques publiques reste un défi majeur, malgré l’existence de textes. Une situation qu’elle attribue à des pratiques sociales néfastes, comme le favoritisme et l’impunité.

Ainsi, l’année 2025 s’annonce déterminante pour le pays, où des actions concrètes et une sensibilisation accrue sont nécessaires pour faire face à des crises environnementales aux conséquences imprévisibles.

Croissance économique : Les chantiers pour une transition énergétique durable

La croissance économique du Mali devrait s’accélérer à 5,3% en 2025, tirée notamment par le secteur minier. Cependant, l’année 2025 s’annonce également avec de nombreux défis, notamment celui de l’accès à l’énergie. Si le démarrage de la production de lithium présente de nouvelles opportunités en matière d’énergies renouvelables, le modèle d’exploitation doit évoluer pour permettre de soutenir d’autres secteurs de l’économie. La relance de l’économie reste en outre confrontée aux conséquences des chocs climatiques et à l’insécurité.

Le lancement des activités de la mine de lithium de Goulamina, le 15 décembre 2024, devrait contribuer à booster la transition énergétique grâce à la fourniture d’équipements utilisés dans l’énergie solaire, espèrent les autorités.

Cependant, pour offrir de nouvelles perspectives dans le secteur des énergies renouvelables, cette opportunité doit, au-delà de l’extraction, permettre au Mali de bénéficier à d’autres niveaux de cette chaîne de valeur. « À défaut d’avoir des usines de transformation sur place, on peut négocier des conditions d’accès plus faciles au produit », explique Abdrahamane Tamboura, économiste. Avec 51% de parts accordées aux entreprises maliennes, les contrats de sous-traitance devraient générer environ 250 milliards de francs CFA. De plus, la mine de Goulamina contribuera au développement local avec un investissement compris entre 20 et 25 milliards.

Le domaine des technologies à base de lithium est en expansion, mais les compétences locales pour répondre à ces besoins sont insuffisantes. Il est donc essentiel de développer ces talents.

Changer de schéma

À terme, il s’agit de changer le modèle d’exploitation de nos matières premières, actuellement basé sur l’exportation de produits bruts. Le chantier de la transformation économique doit être envisagé sur le long terme, sous peine de ne pas obtenir les résultats escomptés.

Le contexte devrait permettre une réflexion approfondie, estime M. Tamboura. Le développement que l’on envisage nécessite de sortir de l’urgence et de trouver un juste milieu entre la satisfaction des besoins pressants et l’exploitation judicieuse des potentialités.

En octobre 2024, le Gouvernement a interdit l’exportation de certains produits, dont l’arachide, la noix de karité et le sésame. Cette mesure vise à booster l’industrie locale, mais elle est redoutée par les producteurs, qui craignent une baisse de revenus, l’industrie locale ne transformant qu’une partie infime de la production. Pour renforcer cette capacité, il est crucial de fournir le secteur agricole en énergie, estime M. Tamboura.

Cela peut se faire à travers le développement du sous-secteur de la bioénergie, par exemple. Le secteur agricole, qui est un bon pourvoyeur de matières premières pour le sous-secteur des bioénergies, a également besoin d’énergie pour son propre développement. Un développement basé sur la valorisation des produits agricoles. Ce modèle, qui combine production et transformation, peut conduire à intensifier la production et à la valoriser.

Aigles du Mali : De nouveaux challenges en 2025

En 2025, les Aigles du Mali se préparent à relever deux défis majeurs : les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 et la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc. Ces compétitions représentent une étape décisive pour le football malien, en quête de renouveau.

Dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, le Mali se trouve dans le Groupe I, aux côtés du Ghana, de Madagascar, de la République centrafricaine, des Comores et du Tchad. Après quatre journées, les Aigles occupent la quatrième place avec cinq points. Ils sont devancés par les Comores et le Ghana (9 points chacun) et Madagascar (7 points). Le Mali a remporté une victoire contre le Tchad (3-1), concédé un match nul contre la République centrafricaine (1-1), subi une défaite face au Ghana (1-2) et partagé les points avec Madagascar (0-0). Pour espérer une qualification historique au Mondial, les Aigles doivent améliorer leurs performances lors des prochaines journées, à partir de mars, avec des matches importants. Cette compétition, qui se déroulera pour la première fois dans trois pays (États-Unis, Canada et Mexique), est un objectif majeur pour les Maliens, surtout après leur élimination par la Tunisie lors des barrages de 2022.

En parallèle, le Mali a validé sa qualification pour la CAN 2025 en terminant premier de son groupe. Sous la direction de l’entraîneur belge Tom Saintfiet, les Aigles ont affiché des performances solides, totalisant 14 points avec 4 victoires et 10 buts marqués, tout en n’encaissant qu’un seul but. Prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc, la CAN a été décalée pour des raisons climatiques. Le tirage au sort des groupes, le 27 janvier 2025, déterminera les adversaires des Aigles. Cette compétition est une occasion pour le Mali de briller, après avoir atteint les quarts de finale en 2024, éliminés par le pays-hôte, la Côte d’Ivoire (1-0). Fort de cette expérience, il vise les demi-finales, voire le titre.

L’année 2025 représente une véritable opportunité pour le Mali de confirmer sa progression sur la scène continentale et mondiale. Entre la CAN et les éliminatoires du Mondial, les défis sont immenses, mais les Aigles semblent prêts pour les relever. Le soutien des supporters et la rigueur dans la préparation seront essentiels pour atteindre ces ambitions.

 

2025 Année de la Culture : Des opportunités pour les acteurs

L’année 2025 a été déclarée « Année de la Culture » par le Président de la Transition. Creuset de valeurs et de talents, la culture est reconnue par ses acteurs comme un levier de développement. Cependant, pour faire de cet atout un allié capable de résoudre les maux de notre société, il est nécessaire d’élaborer une stratégie, de mobiliser des moyens et, surtout, de montrer une volonté politique.

L’Année de la Culture représente une opportunité pour tous les artistes qui doivent se sentir concernés, soutient Cheick Tidiane Seck, artiste musicien. La culture, en tant que facteur de vivre ensemble, constitue un pont qui doit nous relier sans pour autant nous fermer aux autres. Les artistes sont donc mis à l’honneur et doivent « transformer l’essai » grâce à des projets innovants, destinés à accroître la visibilité de notre culture et à engager un dialogue avec le reste du monde. D’après lui, il est impératif « d’imprégner les jeunes », car toute connaissance débute par la connaissance de soi. En s’appuyant sur la « profondeur des valeurs », M. Seck estime que « nous devons colorer le modernisme avec nos parfums » pour affirmer notre spécificité. Par exemple, en matière de musique, il est essentiel d’être à la fois créatif et éthique, afin de tirer un bon parti de la modernité. On peut harmoniser son identité avec son époque sans perdre son authenticité.

Libérer l’expression

Pour se développer à travers la culture, il est indispensable d’adopter une véritable stratégie et un programme d’action, estime Souleymane Cissé, cinéaste. Cette stratégie doit être conçue en collaboration avec les acteurs, car « c’est à nous de valoriser notre culture, de l’exprimer ».

Si nous consommons des cultures d’ailleurs, c’est parce que ces pays ont travaillé pour se faire connaître à l’échelle mondiale. Aucun pays ne peut se développer sans sa culture, ajoute M. Cissé.

Il est donc crucial « d’obligatoirement écouter les acteurs de la culture ». Pour le cinéaste, chaque acteur de la culture est d’abord un patriote, une personne qui aime profondément son pays. C’est donc à eux d’établir les fondements de la culture,

En ce qui concerne l’industrie cinématographique, elle ne peut prospérer sans une implication effective des autorités, des ressources adéquates et des soutiens. Cependant, « le cinéma cherche toujours du soutien » souligne M. Cissé.

Avant tout, il est primordial de libérer l’expression culturelle, insiste M. Cissé. Sans cela, aucun développement ou épanouissement n’est possible. Il plaide aussi pour que le CNCM (Centre National de la Cinématographie et du Mali) soit doté des moyens de sa politique. Avant d’inviter les autorités à encourager la création et à soutenir les créateurs.

2025 : Entre espoirs et défis

L’année 2024 a été particulièrement éprouvante pour le pays, confronté à des défis majeurs sur plusieurs fronts. Malgré des efforts, la situation sécuritaire demeure préoccupante, avec des attaques récurrentes de groupes armés perturbant la quiétude des populations.

La transition politique, quant à elle, se poursuit sans annonce précise quant à l’organisation de l’élection présidentielle tant attendue. Lors de son discours à la Nation, le 31 décembre 2024, le Président de la Transition n’a pas évoqué de date pour ce scrutin important et attendu, laissant planer l’incertitude sur le retour à un ordre constitutionnel normal.

Les inondations de l’année écoulée ont été particulièrement meurtrières et dévastatrices, causant de nombreuses pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Ces catastrophes ont dévoilé la vulnérabilité des infrastructures et l’urgence de mesures préventives pour éviter la répétition de tels drames.

Par ailleurs, force est de reconnaître qu’aujourd’hui les conditions de vie des Maliens ont connu une certaine détérioration, exacerbée par une crise énergétique persistante. Malgré le lancement de projets de centrales solaires, la demande en électricité dépasse largement l’offre, entraînant des coupures fréquentes. En dépit des annonces fortes, le bout du tunnel est encore lointain. Cette situation, combinée à la hausse du coût de la vie, a conduit à des mouvements sociaux et à des annonces de grèves dans divers secteurs.

Ainsi, l’année 2025 s’annonce décisive pour le pays. Les défis à relever incluent l’amélioration de la sécurité, la stabilisation économique, la mise en place d’infrastructures résilientes face aux aléas climatiques et la satisfaction des aspirations démocratiques de la population. La communauté nationale attend avec impatience des actions concrètes pour surmonter ces obstacles et construire un avenir plus serein.

2025 : Année électorale ?

Alors qu’elle était initialement prévue pour février 2024, l’élection présidentielle destinée à mettre fin à la Transition a été reportée sine die en septembre 2023. Plus d’une année après ce « léger report », pour des « raisons techniques », aucune nouvelle date n’a été communiquée par le gouvernement de transition. Cependant, certains signaux laissent à penser que ce scrutin, marquant le retour à l’ordre constitutionnel au Mali, pourrait se tenir au cours de l’année 2025.

Depuis quelques semaines, des évolutions semblent se dessiner concernant l’organisation de cette élection présidentielle dans les mois à venir. Dans une lettre de cadrage remise au Premier ministre Abdoulaye Maïga le 27 novembre 2024, le Président de la Transition a exhorté la nouvelle équipe gouvernementale à créer les conditions nécessaires « pour des élections transparentes et apaisées », lesquelles devront mettre fin à la Transition.

Lors de la cérémonie solennelle de rentrée des cours et tribunaux 2024 – 2025, qu’il a présidée le 26 décembre dernier, le Général d’armée Assimi Goïta a réitéré son appel au gouvernement pour qu’il mobilise les moyens matériels, financiers et humains nécessaires à la bonne organisation des futurs scrutins, seul gage d’un retour apaisé et sécurisé à l’ordre constitutionnel.

Dans cette dynamique, le Premier ministre a relancé le Cadre de concertation entre le gouvernement, les partis politiques et la société civile lors de deux rencontres tenues les 5 et 6 décembre 2024, suite à sa visite à l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) le 2 décembre.

Axées sur la présentation du point d’étape de la révision annuelle des listes électorales de 2024, ces rencontres ont vu plusieurs questions relatives à l’organisation des élections être également abordées lors des échanges.

« Nous allons faire l’effort d’aller vite, mais nous veillerons à ne pas confondre vitesse et précipitation. Nous ne pouvons pas nous permettre d’aller vers une crise post électorale. C’est pourquoi le Chef de l’État insiste sur la création des conditions nécessaires », a déclaré le Chef du gouvernement.

Budget électoral : Un gage ?

Le 19 décembre 2024, le Conseil national de transition (CNT) a adopté la Loi des finances 2025, confirmant les fonds destinés à l’organisation des élections, aux organismes spécialisés et aux départements ministériels, pour un montant de 80,750 milliards de francs CFA, dont 6,093 milliards pour l’AIGE et 17,297 milliards pour les nouveaux organes établis par la Constitution du 22 juillet 2023.

Après un retrait de la Loi des finances en 2024, la réapparition des dépenses électorales dans le budget de 2025 est perçue par plusieurs observateurs comme un signe positif pour la tenue de l’élection présidentielle cette année. Cependant, certains acteurs politiques, bien qu’ils saluent la prévision des dépenses électorales, demeurent prudents.

« Le fait de voir les dépenses relatives à l’organisation des élections mentionnées dans la Loi de finances est une bonne chose, mais ce n’est pas une garantie suffisante », affirme Alhassane Abba, Secrétaire général de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM). « Tant que nous ne serons pas convoqués pour échanger en tant que classe politique sur la tenue des élections, nous demeurerons inquiets et sceptiques », poursuit-il.

Hamidou Doumbia, Secrétaire politique du parti Yelema, partage cet avis. Pour lui, au-delà de l’adoption du budget, il faut un chronogramme clair, avec des dates fixées pour les élections et un engagement ferme des autorités de la Transition.

« En 2021, les dépenses électorales étaient déjà inscrites dans le budget. Pourtant, les élections n’ont pas eu lieu. Il y a eu ensuite deux prolongations de la Transition. Cela ne peut donc pas être une garantie », affirme M. Doumbia.

Signaux positifs

En plus de l’adoption par le CNT de la Loi des finances 2025 prévoyant un budget pour les élections, l’AIGE s’active également. L’organe chargé de l’organisation des élections a commencé en décembre une série de formations pour les membres de ses coordinations dans toutes les régions du pays.

L’objectif est de renforcer leurs capacités, notamment en ce qui concerne la centralisation des résultats des scrutins et la collaboration entre l’AIGE, les partis politiques, la société civile et le ministère de l’Administration territoriale.

Déjà en juillet dernier, quelques jours après la levée de la suspension des activités des partis politiques, l’AIGE avait convié la classe politique et les acteurs de la société civile pour faire le point sur ses avancées dans la préparation des futures échéances électorales.

Pour Soumaïla Lah, enseignant-chercheur et analyste politique, l’activité actuelle de l’AIGE sur le terrain et ses contacts réguliers avec les partis politiques pour aborder les questions électorales et trouver un consensus à ce sujet sont des indicateurs de la tenue des élections en 2025.

Deux autres facteurs soutiennent son analyse : la Loi de finances 2025 qui prévoit une enveloppe pour les élections et la création d’un ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du soutien au processus électoral.

« Je pense que le processus pour l’organisation des élections est enclenché. La grande inconnue reste la participation ou non du Président de la Transition à ces élections », indique M. Lah.

Par ailleurs, la libération le 5 décembre 2024 des 11 leaders politiques issus de la Coalition des partis signataires de la Déclaration du 31 mars 2024, arrêtés en juin dernier, est perçue comme une volonté des autorités de la Transition d’apaiser le climat politique, favorisant ainsi les échanges avec la classe politique pour l’organisation d’élections pacifiques.

Cependant, pour Youssouf Sissoko, journaliste et analyste politique, même si ces signaux montrent que les autorités sont en bonne voie pour organiser les élections en 2025, « rien ne garantit véritablement la tenue de ces élections pour l’heure ». Selon le politologue Bréhima Mamadou Koné, au-delà de la volonté politique apparente des autorités d’aller aux élections, seul un chronogramme électoral clair pourrait dissiper les doutes entourant la tenue du scrutin présidentiel en 2025.

Silence intriguant

Alors que beaucoup s’attendaient à une annonce sur la tenue des élections en 2025 dans son discours de Nouvel an, le Président de la Transition n’a pas abordé la question lors de son adresse à la Nation du 31 décembre 2024.

Ce silence sur la question électorale remet-il en cause tous les autres signaux tendant vers l’organisation de l’élection présidentielle en 2025 ?

« Le fait que rien n’ait été dit à ce sujet laisse perplexe. Il est évident que l’écrasante majorité des Maliens attend la fin de la transition et des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel de notre pays », a réagi l’ancien Premier ministre Moussa Mara.

Pour un autre acteur politique qui a requis l’anonymat, cela indique simplement que les militaires au pouvoir ne sont pas prêts à organiser les élections dans les mois à venir.

« Ce silence du Président sur le sujet des élections lors de son discours du Nouvel an est inquiétant. Cela signifie que malgré les signaux envoyés depuis un certain temps pour la tenue des élections, les autorités de la Transition n’ont pas encore réellement tranché sur le timing », conclut notre interlocuteur.

Mohamed Kenouvi

Huit civils calcinés près de Niono : Une tragédie qui suscite l’indignation

Le pays est une fois de plus endeuillé par un drame tragique survenu entre le 2 et le 3 janvier 2025. Huit personnes, dont des femmes et des enfants, ont été retrouvées mortes dans un véhicule calciné près de Doma, alors qu’elles tentaient de rallier le camp de réfugiés de M’berra, en Mauritanie. Parmi les victimes figurait un travailleur humanitaire malien de renom, Enaderfé Ag Hamama, qui se rendait en visite familiale. La confusion règne quant à l’identité des auteurs de cet acte odieux.

Les victimes, à bord d’un véhicule Toyota Hilux, avaient quitté Niono pour rejoindre la Mauritanie. L’alerte avait été donnée le 3 janvier 2025 par leurs proches, inquiets de ne pas avoir de nouvelles. Peu après, les corps sans vie ont été retrouvés à quelques mètres d’un véhicule réduit en cendres, marquant une attaque d’une violence inouïe.
Jusqu’à présent, les autorités maliennes ne se sont pas exprimées sur l’incident. L’absence de revendication officielle laisse place à plusieurs hypothèses, exacerbant les tensions déjà vives dans cette zone en proie à l’insécurité.
Parmi les huit victimes figurait Enaderfé Ag Hamama, coordinateur terrain pour l’ONG Triangle Génération Humanitaire (TGH) en République Centrafricaine. Humanitaire respecté, il était en congé au Mali avec sa femme et son fils de deux ans. Les trois ont péri dans l’attaque.
Enaderfé était décrit comme un professionnel humble et engagé, ayant récemment obtenu un Master en Coopération Internationale. Sa disparition, ainsi que celle de sa famille, a suscité une vive émotion au sein de la communauté humanitaire et au-delà.
Le cercle de Niono, située dans la région de Ségou, est régulièrement le théâtre de violences armées. Ces dernières années, l’instabilité a été exacerbée par la présence de groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, mais aussi par des tensions intercommunautaires.
Les déplacements dans cette zone sont devenus extrêmement risqués, en particulier pour les civils cherchant à fuir vers des zones plus sûres, comme le camp de M’berra en Mauritanie, qui abrite déjà plus de 80 000 réfugiés maliens selon le HCR.

Dimanche 5 janvier 2025 restera une journée à oublier pour les clubs maliens engagés dans les compétitions interclubs de la Confédération Africaine de Football (CAF). Le Djoliba AC et le Stade Malien de Bamako, respectivement engagés en Ligue des Champions et en Coupe de la Confédération, ont tous deux été battus sur le même score de 1-0, des résultats qui compliquent sérieusement leurs ambitions continentales.

Le Djoliba AC, en déplacement en Angola, affrontait Sagrada Esperança dans un match important pour sa survie dans la phase de groupes de la Ligue des Champions. Après avoir concédé deux matchs nuls lors des précédentes journées, les espoirs étaient grands de décrocher une victoire qui relancerait sa campagne. Malheureusement, un manque de réalisme offensif et une erreur défensive fatale ont permis aux Angolais de s’imposer par la plus petite des marges. Ce revers maintient le Djoliba à la dernière place de son groupe avec seulement deux points après quatre journées, sans le moindre but marqué. L’équipe malienne devra désormais réaliser un sans-faute lors des deux dernières rencontres face à des adversaires redoutables comme l’Espérance de Tunis et Pyramids FC pour espérer une qualification.
De son côté, le Stade Malien de Bamako affrontait la Renaissance Sportive de Berkane au Maroc dans le cadre de la Coupe de la Confédération. Conscients de l’importance de ce match, les joueurs bamakois ont tenté de résister à une équipe marocaine techniquement supérieure. Cependant, une action rapide en fin de première mi-temps a scellé leur sort, la défense malienne ne parvenant pas à repousser une frappe décisive. Avec cette défaite, le Stade Malien reste à quatre points dans son groupe et voit sa marge de manœuvre se réduire considérablement. Les prochaines rencontres seront capitales, notamment le match retour face à Stellenbosch FC à domicile, où une victoire sera impérative.
Ces résultats décevants démontrent les limites actuelles du football malien au niveau continental. Le Djoliba AC, bien que réputé pour sa discipline défensive, souffre d’un manque criant de créativité offensive. Quatre matchs sans inscrire le moindre but traduisent une incapacité à finaliser les actions, un problème tactique et technique qui semble s’aggraver. Quant au Stade Malien, sa campagne en dents de scie révèle un manque de constance et une difficulté à s’imposer en déplacement, un handicap majeur dans une compétition où chaque point compte.
Au-delà des résultats, ces contre-performances soulignent également des défis structurels. Les clubs maliens souffrent d’un déficit en termes de préparation physique et d’investissement stratégique. Face à des adversaires bénéficiant de meilleures infrastructures et d’un soutien financier accru, le fossé se creuse. Pourtant, ces revers ne doivent pas être vus comme une fatalité. Avec deux journées restantes, le Djoliba et le Stade Malien ont encore une chance, même infime, de renverser la situation. Cela nécessitera un effort collectif et une concentration sans faille.
Les prochains matchs, prévus les 12 et 18 janvier, seront déterminants pour l’avenir des deux clubs dans ces compétitions.

Insécurité au Sahel : Amadou Kouffa confirme la mort du guide Thierno Amadou Hady Tall

Un fichier audio circulant sur les réseaux sociaux attribué à Amadou Kouffa, chef de la Katiba Macina affiliée au Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) principale filiale sahélienne d’Al-Qaïda, jette une lumière crue sur le sort de Thierno Amadou Hady Tall, guide spirituel de la confrérie tidjane à Nioro du Sahel. Ce vocal, d’une durée de quatre minutes et six secondes, confirme la mort du Khalife, suscitant une onde de choc à travers le pays et au-delà.

Dans cet enregistrement, Amadou Kouffa détaille les circonstances de l’enlèvement et du décès de Thierno Amadou Hady Tall. Ce dernier aurait été capturé fin décembre 2024 à environ 70 kilomètres de Nioro du Sahel par des membres de la Katiba Macina. Il revenait dit-on d’une cérémonie religieuse. Blessé lors de son rapt, il aurait succombé à ses blessures avant d’atteindre sa destination. Kouffa justifie cet enlèvement par des accusations graves de collaboration avec ceux qu’il désigne comme ses ennemis a savoir l’armée malienne et ses partenaires ainsi que toute entité jugée hostile à l’idéologie djihadiste.
Amadou Kouffa va plus loin en affirmant que le Khalife aurait activement soutenu ces entités en leur fournissant des informations et en orchestrant des représailles contre des individus soupçonnés de liens avec les djihadistes. Selon ses dires, des preuves de cette collaboration – photos, vidéos et témoignages – existent et seraient prêtes à être dévoilées.
Cette déclaration soulève des questions cruciales sur la sécurité et la stabilité de la région de Nioro du Sahel. Historiquement un bastion religieux et spirituel, cette zone est désormais au cœur de l’expansion djihadiste, redéfinissant les rapports de force locaux. L’absence de communication officielle des autorités maliennes depuis l’enlèvement accentue le flou et nourrit les spéculations.
Pour la communauté omarienne et les disciples de Thierno Amadou Hady Tall, cette annonce est un coup dur. Le guide, considéré comme une figure de paix et d’unité, symbolisait un rempart face à la montée du terrorisme dans le Sahel. Sa disparition annoncée laisse un vide difficile à combler, d’autant plus que les tensions entre communautés risquent de s’exacerber.
Dans son enregistrement, Amadou Kouffa mentionne l’intention de soumettre le Khalife à un « tribunal islamique », un processus qui soulève de nombreuses interrogations. Bien que Kouffa affirme que Thierno Tall aurait eu l’occasion de se défendre, la mort annoncée du guide rend cette déclaration caduque. La légitimité et l’équité de ces tribunaux, contrôlés par des groupes armés, restent également très contestées, renforçant l’idée d’une instrumentalisation de la justice à des fins idéologiques.
Une région en pleine crise sécuritaire
Cet événement met en lumière l’ampleur de la crise sécuritaire dans le pays où le centre et le nord du pays sont devenus des foyers de violence et d’instabilité. La Katiba Macina, sous la direction d’Amadou Kouffa, a renforcé son emprise sur plusieurs régions, rendant difficile l’intervention des forces armées maliennes et de leurs partenaires.
Dans ce contexte, l’enlèvement et la mort de Thierno Amadou Hady Tall illustrent l’extension des conflits djihadistes au-delà des cibles militaires et politiques, touchant désormais des figures religieuses influentes. Une dynamique qui pourrait fragiliser davantage les communautés locales, déjà éprouvées par des années de violence et de division.
Face à la gravité de ces accusations et au vide laissé par la disparition du Khalife, des voix s’élèvent pour demander des éclaircissements.
Entre consternation et résignation, cette annonce dévoile les défis complexes liés à la montée du terrorisme et à la fragilisation des institutions religieuses et étatiques au Sahel. Alors que les regards se tournent vers les autorités, la région de Nioro du Sahel demeure dans l’attente d’une réponse adaptée pour faire face à cette tragédie et restaurer la stabilité.

Un navire transportant 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium bloqué au large d’Abidjan : une menace potentielle

Depuis le 4 janvier 2025, un navire battant pavillon de la Barbade, transportant environ 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium, est immobilisé au large du port d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Ce pays des Caraïbes, bien que distant, figure parmi les nations offrant des pavillons de complaisance, souvent critiqués pour leur souplesse réglementaire. Cet incident fait écho à d’autres catastrophes environnementales et industrielles ayant touché la Côte d’Ivoire par le passé.

La cargaison de ce navire représente près de sept fois les 2 750 tonnes ayant causé l’explosion tragique du port de Beyrouth le 4 août 2020, une catastrophe qui a fait plus de 200 morts, des milliers de blessés et causé d’importants dégâts matériels. Les autorités ivoiriennes, conscientes des leçons tirées de tels événements, ont décidé de bloquer le navire, invoquant des suspicions de dégradation de la cargaison, augmentant ainsi les risques d’incident majeur.
Le nitrate d’ammonium, utilisé principalement comme engrais agricole, est une substance dangereuse qui peut devenir hautement explosive sous certaines conditions, notamment en cas de stockage inapproprié ou de dégradations prolongées. L’immobilisation de ce navire rappelle également une autre tragédie environnementale marquante en Côte d’Ivoire : l’affaire du Probo Koala. En 2006, ce navire transportant des déchets toxiques a déversé sa cargaison dans des décharges non adaptées autour d’Abidjan, causant des pertes humaines, des milliers de victimes de troubles de santé, et une crise environnementale majeure.
Le spectre de cette tragédie pousse aujourd’hui les autorités ivoiriennes à une vigilance face à tout risque potentiel. Une réunion est prévue le 6 janvier 2025 entre les autorités ivoiriennes, le propriétaire de la marchandise et le transporteur, afin d’évaluer les mesures nécessaires pour sécuriser la cargaison, protéger la population et l’environnement. Ce type d’incident soulève également des préoccupations sur l’utilisation des pavillons étrangers, comme celui de la Barbade, souvent associés à une régulation réduite des normes de sécurité maritime.
Cet événement souligne l’importance d’une gestion stricte des matières dangereuses, que ce soit dans leur transport ou leur stockage. Les autorités ivoiriennes, avec le soutien d’experts en sécurité maritime, prennent toutes les précautions nécessaires pour éviter une catastrophe qui pourrait marquer durablement la région. En renforçant leur vigilance, elles cherchent ainsi à prévenir des tragédies similaires à celles de Beyrouth et à éviter de répéter les erreurs du passé comme avec le Probo Koala.

Arrestation de Mohamed Ould Erkehele : un coup dur porté à Daesh par les FAMa

Les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont procédé, le vendredi 3 janvier, à la capture de Mohamed Ould Erkehele, connu sous les pseudonymes Abou Rakia et Abou Chach. Ce chef influent de l’État Islamique au Sahel (EI-S) a été appréhendé dans la localité d’Amasrakad, à 120 km de Bourem, dans la région de Gao. .

Mohamed Ould Erkehele est considéré comme un vétéran du terrorisme dans la région sahélienne. Actif depuis 2012, il a opéré au sein de multiples organisations terroristes, notamment le MUJAO, la CMA/HCUA, avant de réintégrer les rangs de l’EI-S en 2022. Reconnu pour son rôle stratégique, il assurait des fonctions de coordination et de facilitation pour Daesh, notamment dans l’infiltration de djihadistes étrangers dans la région.
Son influence allait bien au-delà des frontières du Mali. Il était un lien essentiel entre Daesh au Sahel et les branches du Maghreb. Parmi ses complices figuraient des leaders tristement célèbres comme Abou Walid Al-Sahraoui, Abdel Hakim Al-Sahraoui, et Abou Alghabas, tous responsables d’actes d’une brutalité extrême contre les civils.
Le parcours criminel d’Ould Erkehele est jalonné d’atrocités. Il est notamment impliqué dans le massacre d’Inwelan, perpétré le 2 février 2018. Cette attaque a été marquée par l’assassinat de marabouts, l’incendie du village, et la profanation du Saint Coran, un acte d’une gravité inouïe qui a choqué toute la région. Il a également orchestré des massacres à Intakabart, Indélimane, Agarnadamos et Djebock, semant la terreur et la désolation sur son passage.
En outre, il a utilisé sa position pour asservir certaines communautés locales, se présentant tantôt comme un chef, tantôt comme un protecteur, afin de manipuler et contrôler les populations. Selon Moussa Ag Acharatoumane, membre du CNT, cette stratégie insidieuse a permis à ce chef terroriste de prospérer et d’échapper à plusieurs opérations militaires, notamment celles menées par l’alliance GATIA-MSA depuis 2018.
L’opération qui a conduit à son arrestation a été menée par les unités des FAMa. En plus de capturer ce chef terroriste, les forces armées ont neutralisé plusieurs de ses combattants et saisi un important arsenal, comprenant notamment des équipements pour la fabrication d’engins explosifs improvisés (EEI).
Cette capture fait suite à une série de succès similaires, notamment l’élimination d’autres figures de l’EIGS, comme Abou Houzeifa et Abdoulwahab Ould Choghib, ainsi que la capture d’Ahmed Ag Ditta.
L’arrestation d’Ould Erkehele pourrait représenter une véritable mine d’informations pour les services de renseignement. Les premières enquêtes révèlent ses liens étroits avec plusieurs figures de proue de Daesh, confirmant son rôle central dans la coordination des opérations terroristes au Sahel. Ces données permettront de mieux cerner les réseaux, complices et soutiens logistiques de l’EIS, renforçant ainsi les capacités de traque des forces armées.
L’État-Major Général des Armées a salué le professionnalisme et la bravoure des soldats engagés dans cette opération. Ces hommes et femmes, souvent au péril de leur vie, se battent pour protéger l’intégrité territoriale et la dignité de la nation malienne. Cette victoire est aussi une lueur d’espoir pour les familles des victimes des atrocités commises par Daesh.
Si la capture d’Ould Erkehele affaiblit Daesh, elle ne met pas fin à ses activités dans la région. Le groupe conserve une capacité de nuisance significative grâce à un réseau structuré et des cellules disséminées à travers le Sahel. Ces dernières années, Daesh a démontré sa résilience en multipliant les attaques malgré la perte de plusieurs leaders. D’où la nécessité de rester vigilant sur ses moindres faits et gestes.
La neutralisation d’un acteur clé ne doit pas faire oublier que d’autres figures influentes restent actives et que le groupe peut rapidement se réorganiser. Daesh s’appuie sur une stratégie de dispersion qui lui permet de maintenir son emprise sur certaines zones et de continuer à infliger des souffrances aux populations civiles. La vigilance est donc essentielle pour prévenir de nouvelles attaques.
Une dynamique de succès à préserver
Les FAMa, en coopération avec les services de renseignement et les partenaires régionaux, ont prouvé leur efficacité dans la traque des terroristes. Cependant, cette dynamique de succès doit être consolidée. Les autorités maliennes doivent redoubler d’efforts pour renforcer la sécurité des zones libérées, protéger les populations vulnérables et empêcher le recrutement de nouveaux membres par Daesh.
Les forces armées doivent également rester sur leurs gardes face à des ennemis qui adaptent constamment leurs stratégies. Le maintien de la pression militaire, combiné à des initiatives de développement et à une coopération internationale renforcée, sera essentiel pour venir à bout de cette menace.

Le Général Assimi Goïta invité à l’investiture du nouveau Président ghanéen : Un signe de rapprochement entre la CEDEAO et l’AES ?

Le 2 janvier 2025, le Président de la transition, le Général Assimi Goïta, a reçu une délégation ghanéenne conduite par Alfred Mahama, émissaire du Président élu du Ghana, John Dramani Mahama. Cette visite avait pour objectif principal de remettre en main propre une invitation officielle à l’investiture de M. Mahama, prévue le 7 janvier 2025 à Accra.

Cette démarche intervient dans un contexte diplomatique particulièrement sensible. En effet, le Mali, aux côtés du Burkina Faso et du Niger, a annoncé en janvier 2024 son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour former l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette décision, motivée par des divergences politiques et sécuritaires, devait prendre effet fin janvier 2025.
La rencontre entre l’émissaire ghanéen et le Président Goïta a également été l’occasion d’aborder des questions de coopération stratégique. Alfred Mahama a exprimé la volonté du Ghana de renforcer et d’approfondir les relations bilatérales avec le Mali, tout en envisageant une extension de cette coopération à l’ensemble des pays membres de l’AES. Il a souligné l’engagement du Ghana à se joindre aux efforts de l’AES pour trouver des solutions appropriées aux défis sécuritaires dans la région.
Cette initiative du Président élu John Dramani Mahama pourrait être interprétée comme un geste d’ouverture visant à apaiser les tensions entre la CEDEAO et l’AES. En invitant personnellement le Président Goïta à son investiture et en exprimant son désir de collaborer étroitement avec les pays de l’AES, M. Mahama semble indiquer une volonté de dialogue et de rapprochement.
Il est également notable que cette invitation survient à quelques semaines de l’échéance fixée pour le retrait définitif des pays de l’AES de la CEDEAO. La démarche du Ghana pourrait ainsi être perçue comme une tentative de médiation, visant à retarder ou à reconsidérer ce départ, dans l’intérêt de la stabilité et de la sécurité régionales.
Toutefois, les positions des pays de l’AES restent fermes. Ils ont récemment rejeté une proposition de la CEDEAO visant à prolonger de six mois le délai de leur retrait, qualifiant cette initiative d’unilatérale et contraire à leur souveraineté.
L’invitation du Président Goïta à l’investiture de John Dramani Mahama représente un développement diplomatique significatif. Elle pourrait marquer le début d’un rapprochement entre la CEDEAO et l’AES, ou du moins ouvrir la voie à un dialogue constructif entre les deux entités. Les prochaines semaines seront déterminantes pour observer si cette initiative aboutira à une détente des relations et à une coopération renforcée au sein de la région ouest-africaine.

Réorganisation stratégique : Arthur Banga analyse le retrait progressif des troupes françaises en Afrique

Arthur Banga, historien et spécialiste des questions de défense, a récemment pris la parole pour analyser le retrait des troupes françaises de plusieurs pays africains, notamment la Côte d’Ivoire, le Tchad et le Sénégal. Lors de son intervention du 2 janvier 2025, il a détaillé les raisons et les implications de ces décisions, en les plaçant dans un contexte stratégique plus large.

Selon Arthur Banga, le retrait des troupes françaises de la Côte d’Ivoire, annoncé récemment, s’inscrit dans une démarche de réorganisation planifiée et concertée. Le 43ᵉ Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMA), basé à Abidjan-Port Bouët, sera transféré sous commandement ivoirien à partir de janvier 2025 et rebaptisé Camp Ouattara Thomas d’Aquin, premier Chef d’état-major des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI). Le contingent français, qui comptait environ 400 soldats, sera réduit à une centaine d’hommes dédiés principalement à la formation militaire.

Cette transition symbolise une volonté commune des deux pays de maintenir une coopération militaire étroite, en mettant l’accent sur la formation et le renforcement des capacités locales. Arthur Banga a également souligné le rôle stratégique de l’École de guerre ouverte il y a quelques années en Côte d’Ivoire, fruit d’un partenariat franco-ivoirien, ainsi que la place croissante du pays comme un hub de sécurité régionale, avec des initiatives telles que les opérations Flintlock organisées en collaboration avec les États-Unis.

 

Un désaccord profond au Tchad

Le cas du Tchad, selon Arthur Banga, illustre une dynamique différente. Le retrait des forces françaises de N’Djamena, exigé par le gouvernement tchadien avant le 31 janvier 2025, met fin à une présence militaire historique marquée par des interventions régulières pour soutenir le gouvernement face à des menaces internes, comme les rébellions armées. Ce départ, selon l’historien, traduit un désaccord entre les deux parties : la France refusant de continuer à jouer le rôle de « garant de la stabilité » du régime comme ce fut le cas il y a quelques années.

 

Une décision politique au Sénégal

Au Sénégal, la présence militaire française, bien que largement symbolique, a été remise en question par le duo politique Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, qui en ont fait un axe central de leur campagne électorale. Élu président, Bassirou Diomaye Faye a concrétisé cette promesse en demandant la fin de cette présence, répondant aux aspirations populaires en faveur de la souveraineté nationale.

Arthur Banga a expliqué que, contrairement au Tchad, où la logique d’intervention militaire était prépondérante, le retrait au Sénégal s’inscrit dans une dynamique politique et symbolique. Ce départ reflète une volonté d’affirmer une rupture avec les pratiques héritées de la période coloniale.

 

Les bases françaises restantes en Afrique

Après les retraits ou réductions des troupes françaises en Côte d’Ivoire, au Tchad et au Sénégal, seules deux bases militaires permanentes resteront en Afrique : Djibouti et le Gabon. À Djibouti, environ 1 500 soldats sont stationnés dans ce qui constitue la plus grande base française sur le continent. Stratégiquement située à l’entrée de la mer Rouge, elle permet à la France de surveiller des zones sensibles comme la Corne de l’Afrique et le Moyen-Orient, tout en offrant une capacité de déploiement rapide en cas de besoin. Au Gabon, environ 350 soldats sont déployés dans une base qui joue un rôle central dans la formation des forces armées de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Cette base sert également de soutien logistique pour des opérations de maintien de la paix dans la région. Ces deux bases illustrent la réorganisation stratégique de la présence militaire française, désormais axée sur des partenariats régionaux et une coopération renforcée avec les forces locales.

 

Une réorganisation stratégique

Pour Arthur Banga, ces retraits ne doivent pas être interprétés comme un désengagement total de la France en Afrique, mais plutôt comme une réorganisation stratégique. La France cherche à établir de nouveaux partenariats basés sur le respect de la souveraineté des nations africaines et la formation des forces locales. Cette approche vise à répondre aux critiques soutenues concernant sa présence militaire sur le continent, tout en maintenant des liens solides avec des partenaires clés.

AGEFAU : Le Rapport du BVG dénonce une gestion financière entachée d’irrégularités

Dans son rapport publié en décembre 2024, le Bureau du Vérificateur Général (BVG) révèle des irrégularités significatives dans la gestion de l’Agence de Gestion du Fonds d’Accès Universel (AGEFAU) entre 2020 et 2023. Cette agence, créée en 2016 pour réduire la fracture numérique au Mali, a géré d’importants montants financiers au cours de cette période, mais plusieurs anomalies ont été constatées.

 

Le rapport indique que l’AGEFAU a perçu un total de 49,83 milliards de FCFA entre 2020 et 2023, selon les états financiers. Cependant, les dépenses exécutées durant cette période s’élèvent à seulement 25,29 milliards de FCFA, ce qui soulève des questions sur l’utilisation du reste des fonds.

 

Parmi les irrégularités financières majeures, un prêt de 20 milliards de FCFA a été irrégulièrement octroyé au Trésor Public pour répondre à la pandémie de COVID-19. Ce prêt, utilisé pour payer des salaires et non remboursé à ce jour, dépasse les attributions légales de l’AGEFAU.

 

Le rapport mentionne également des dépenses injustifiées, notamment 12,77 millions de FCFA pour des abonnements téléphoniques, bien que les salariés bénéficient déjà d’indemnités pour téléphone incluses dans leurs salaires. Par ailleurs, une perte de 409,31 millions de FCFA a été constatée en raison d’un taux contractuel non respecté par une banque partenaire. Ce montant a été récupéré après intervention du BVG.

 

Les dépenses de missions officielles ont également fait l’objet de critiques. Deux missions ont donné lieu à des paiements qualifiés d’indus au profit du Président du Conseil d’Administration, pour un total de 34,77 millions de FCFA, largement au-dessus des plafonds autorisés.

 

Enfin, le BVG note un retard dans le reversement de 92,57 millions de FCFA de redevances Radio-TV à l’Office de Radio et Télévision du Mali (ORTM). Ce montant a été régularisé après vérification, mais cette situation reflète un défaut de gestion persistant.

 

Ces irrégularités compromettent la mission fondamentale de l’AGEFAU, qui est de promouvoir l’accès universel aux TIC. Le BVG recommande des réformes urgentes, incluant le renforcement des mécanismes de contrôle et le respect strict des cadres réglementaires en vigueur.

 

 

Les Canaries débordées : une vague migratoire record de plus de 40 000 arrivées en 2024

En 2024, les îles Canaries ont enregistré un afflux migratoire sans précédent, dépassant les 46 000 arrivées. Ce chiffre marque une hausse significative par rapport aux années précédentes et révèle l’urgence d’une réponse humanitaire et politique adaptée.

La situation souligne les défis liés aux dynamiques migratoires contemporaines, où instabilité, pauvreté et impacts climatiques se croisent.
Avec 46 843 migrants arrivés en 2024, selon El País et ABC, l’archipel espagnol fait face à une pression sans précédent. Les infrastructures locales, déjà fragilisées, peinent à absorber cet afflux massif, notamment avec les 5 812 mineurs non accompagnés recensés. Les autorités canariennes dénoncent une situation critique qui nécessite des mesures urgentes à l’échelle nationale et européenne. Ces chiffres, les plus élevés jamais enregistrés dans l’histoire récente des Canaries, témoignent d’une crise qui ne cesse de s’aggraver.
La majorité des migrants proviennent d’Afrique subsaharienne, représentant environ 75 % des arrivées. Les principales nationalités incluent des ressortissants du Sénégal, de la Guinée, du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Nigeria. Leurs motivations combinent des facteurs variés : crise économique, instabilité politique et insécurité alimentaire, exacerbées par les effets des changements climatiques comme la désertification. Ces causes structurelles poussent des milliers de familles et de jeunes à emprunter l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde : l’Atlantique vers les Canaries.
Les traversées s’effectuent sur des embarcations de fortune, souvent surchargées et dépourvues de moyens de sécurité. En 2024, plus de 1 000 décès ont été officiellement recensés sur cette route, bien que les ONG estiment un bilan bien plus lourd en raison des disparitions non documentées. Ces voyages, organisés par des réseaux criminels, exploitent la vulnérabilité des migrants en leur proposant des traversées coûteuses, les exposant à des risques mortels.
Face à cette situation critique, les autorités des Canaries appellent à un soutien accru de la part de Madrid et de l’Union européenne. L’archipel, débordé, manque de moyens pour gérer efficacement cet afflux, tandis que la population locale exprime de plus en plus de tensions face à la saturation des services. Le gouvernement espagnol exhorte l’UE à réviser ses politiques migratoires afin de mieux répartir les responsabilités entre les États membres. En parallèle, des ONG comme Médecins Sans Frontières et la Croix-Rouge interviennent en première ligne pour fournir une aide humanitaire indispensable.
La crise migratoire qui frappe les Canaries s’inscrit dans une tendance plus large. En cinq ans, plus de 150 000 migrants ont rejoint l’archipel, faisant de cette route un symbole des déséquilibres globaux. Si des solutions immédiates sont nécessaires pour répondre aux urgences humanitaires, il est également impératif de s’attaquer aux causes profondes des migrations. Cela implique de renforcer la coopération avec les pays d’origine et de transit, tout en investissant dans leur développement économique et social.
En 2024, les Canaries sont devenues un miroir des défis globaux liés à la migration. À l’heure où l’Europe débat de ses politiques migratoires, l’archipel rappelle l’importance d’une approche équilibrée, conjuguant humanité et efficacité. Cette situation interpelle sur la nécessité d’engager une réflexion profonde afin d’apporter une réponse collective à cette crise.

Crise au Sahel central : une situation humanitaire alarmante

Selon un récent rapport onusien, au Sahel central, les populations du Burkina Faso, du Mali et du Niger continuent de subir les conséquences tragiques d’une insécurité persistante, exacerbée par la violence et les conflits.

À la fin de 2024, la région reste en proie à des déplacements massifs et à des besoins humanitaires criants, nécessitant une mobilisation accrue de la communauté internationale.

Entre octobre et décembre 2024, 619 incidents de sécurité ont été enregistrés dans la région, marquant une hausse par rapport aux 569 incidents recensés entre août et septembre. Paradoxalement, le nombre de décès a diminué, passant de 1 946 à 1 526 sur la même période. Cette évolution témoigne de la complexité du contexte sécuritaire, où l’intensité des affrontements varie selon les zones et les acteurs impliqués.
En septembre 2024, le Mali comptait déjà plus de 378 000 personnes déplacées internes (PDI), un chiffre qui reflète l’ampleur du défi auquel fait face le pays. Au Niger, 162 000 PDI étaient recensées à la même période, tandis que le Burkina Faso enregistrait un total effarant de 2,1 millions de PDI. Ensemble, les trois pays comptent actuellement 2,6 millions de personnes déplacées internes, soit une légère diminution de 3 % par rapport aux mois précédents.
Le Sahel central accueille également un nombre croissant de réfugiés. À la fin de 2024, leur population avait augmenté de 3 %, atteignant un total de 329 500 personnes. Ces réfugiés, fuyant des zones de violence intense, trouvent asile dans des conditions souvent précaires, aggravées par le manque de ressources et d’infrastructures.
L’insécurité alimentaire et l’accès limité aux services de base
Les populations vulnérables du Sahel central font face à une insécurité alimentaire aiguë et à des niveaux élevés de malnutrition. Les estimations révèlent que plus de 8 millions de personnes dans la région sont en situation de crise alimentaire (phase 3 ou plus selon le Cadre Harmonisé). Les enfants sont particulièrement touchés, avec des milliers de cas de malnutrition sévère signalés.
L’accès limité aux services de base aggrave encore la situation. De nombreuses écoles et centres de santé restent non fonctionnels en raison de l’insécurité et du manque de financement. Ces lacunes mettent en péril l’avenir de millions de jeunes et compliquent les efforts pour contenir la crise humanitaire.
Un financement insuffisant
Malgré les contributions des donateurs internationaux, qui ont permis de mobiliser 997 millions de dollars à ce jour, cela ne représente que 43 % des 2,3 milliards de dollars nécessaires pour soutenir les 9 millions de personnes ciblées par les efforts humanitaires. Cet écart de financement menace de compromettre les interventions importantes et de laisser des millions de personnes sans assistance adéquate.
La crise au Sahel central nécessite une réponse collective et immédiate. Les gouvernements, les organisations internationales et les acteurs locaux sont appelés à redoubler d’efforts pour répondre aux besoins urgents des populations affectées. Cela inclut une intensification des initiatives de paix, une augmentation des financements humanitaires et une coopération renforcée pour garantir l’accès à des services essentiels.

La crise climatique est aussi une crise inflationniste

Ces dernières années, l’inflation mondiale a poussé les prix des denrées alimentaires, de l’énergie et des produits de base à des niveaux sans précédent. En conséquence, l’augmentation du coût de la vie a dominé les débats politiques dans le monde entier, mais surtout dans les pays du G20. Avant l’élection présidentielle de cette année aux États-Unis, par exemple, 41 % des Américains ont cité l’inflation comme leur principal problème économique.

 

La forte inflation risque d’éclipser une autre crise urgente : le réchauffement climatique. Pourtant, la hausse des prix et le changement climatique sont étroitement liés. Les conditions météorologiques extrêmes endommagent les cultures, gâchent les récoltes et font grimper les prix des denrées alimentaires, et leur impact s’accentue à mesure que les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations deviennent plus fréquentes et plus intenses. Ces événements perturbent également les chaînes d’approvisionnement et la production d’énergie, faisant grimper le prix d’autres biens essentiels.

 

Les pressions inflationnistes induites par le climat sont particulièrement aiguës en Afrique et en Amérique latine, où l’alimentation représente une part importante des dépenses des ménages. Par exemple, une grande sécheresse exacerbée par El Niño a fait grimper le prix des denrées de base au Malawi, au Mozambique, en Zambie et au Zimbabwe au début de cette année, ce qui a provoqué une crise de la faim. En revanche, les ménages des pays plus riches ont tendance à consacrer une part moins importante de leurs revenus à l’alimentation et sont donc mieux protégés.

 

Les discussions sur le changement climatique négligent souvent les conséquences économiques de ce phénomène sur les populations vulnérables et la façon dont il aggrave les inégalités, en se concentrant plutôt sur la croissance verte et les réductions d’émissions. Mais l’inflation perturbant de plus en plus la stabilité économique, ce bilan ne peut plus être ignoré. Les changements climatiques ont fait grimper les prix des oranges au Brésil, du cacao en Afrique de l’Ouest et du café au Viêt Nam. Une étude récente de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat et de la Banque centrale européenne estime que la hausse des températures pourrait entraîner une augmentation de l’inflation alimentaire de 3,2 points de pourcentage par an, l’inflation globale augmentant de 1,18 point de pourcentage par an d’ici à 2035.

 

Plutôt que d’être traité uniquement comme une question environnementale, le changement climatique doit être au cœur de la politique économique. Les autorités fiscales et monétaires devraient intégrer les risques climatiques immédiats et à long terme dans leurs prévisions et politiques d’inflation, comme elles le font déjà pour les « risques de transition » liés au passage à une économie à faible émission de carbone. Certaines institutions ont commencé à s’adapter. La Banque de réserve sud-africaine a reconnu l‘importance de comprendre les risques climatiques. Depuis 2018, la Banque centrale du Costa Rica a intégré l‘impact du réchauffement climatique dans ses modèles économiques.

 

Les banques centrales et les ministères des finances devraient également travailler avec les organisations climatiques pour créer des solutions pratiques qui aident à amortir les économies des chocs interdépendants des conditions météorologiques extrêmes, de l’inflation galopante et de l’insécurité alimentaire. Par exemple, l’African Climate Foundation (où travaille l’un d’entre nous) a développé des plateformes d’investissement dans l’adaptation et la résilience (ARIP), qui utilisent des analyses avancées combinant des données climatiques et météorologiques, des modèles biophysiques et des modèles à l’échelle de l’économie pour faciliter l’investissement et la hiérarchisation des politiques – une approche plus complète pour renforcer la résilience.

 

Le FAC a utilisé un ARIP au Malawi l’année dernière, après que le pays ait été dévasté par le cyclone cyclone tropical le plus long Freddy, le jamais enregistré. L’utilisation de cet outil financier a permis aux décideurs politiques de d’identifier des solutions durables pour atténuer les dommages économiques causés par le cyclone tout en protégeant les industries clés et en renforçant la stabilité financière.

 

D’autres groupes de réflexion sur le climat poursuivent des objectifs similaires. L’Iniciativa Climática de México pousse les décideurs politiques à prendre en compte les risques climatiques dans la planification économique, tandis que l’Institut pour le climat et la société au Brésil a appelé à des plans de protection sociale et à des politiques sensibles au climat pour protéger les communautés à faibles revenus des conséquences économiques des conditions météorologiques extrêmes.

 

La collaboration régionale est tout aussi importante, car elle permettrait aux pays d’Afrique et d’Amérique latine d’élaborer et de partager des politiques économiques spécifiquement adaptées à leurs vulnérabilités climatiques et de soutenir les communautés les plus exposées. Des initiatives telles que la plateforme régionale des ministères de l’économie et des finances sur le changement climatique de la Banque interaméricaine de développement peuvent servir de modèle pour de tels efforts.

 

Au niveau mondial, il est essentiel de renforcer la coordination entre les institutions climatiques et économiques. Des outils tels que le mécanisme d’ajustement aux frontières pour le carbone de l’Union européenne soulignent la nécessité d’une conception minutieuse des politiques afin d’atténuer les effets négatifs – dans ce cas, des coûts plus élevés pour les consommateurs des pays en développement. Le Brésil, qui accueillera l’année prochaine le sommet des BRICS et la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30), et l’Afrique du Sud, qui préside actuellement le G20, ont une occasion unique de redéfinir l’agenda économique mondial, en défendant des politiques qui s’attaquent à la double crise de l’inflation et du réchauffement climatique.

 

L’absence d’action collective et décisive pourrait aggraver les inégalités, éroder la stabilité économique et mettre en péril les objectifs climatiques. Mais si les décideurs politiques développent des solutions innovantes qui comblent le fossé entre les stratégies climatiques et économiques, ils peuvent réduire les risques immédiats de conditions météorologiques extrêmes et favoriser la stabilité et la résilience à long terme. Alors que l’inflation et la planète se réchauffent, le besoin de politiques intégrées et équitables n’a jamais été aussi urgent.

 

Mónica Araya, Distinguished Fellow chez ClimateWorks, est directrice du conseil d’administration du Natural Resource Governance Institute. Saliem Fakir est fondateur et directeur exécutif de l’African Climate Foundation.

 

Project Syndicate, 2024.
www.project-syndicate.org

Intégration: Le Ghana, 5ᵉ pays africain à abolir les visas pour les citoyens du continent

Le Ghana a officiellement instauré, à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, une politique d’exemption de visa pour tous les détenteurs de passeports africains.

Cette initiative, annoncée par le président Nana Akufo-Addo en janvier 2024 lors des Dialogues sur la prospérité en Afrique, vise à renforcer l’intégration continentale et à faciliter la libre circulation des personnes sur le continent.
En adoptant cette mesure, le Ghana devient le cinquième pays africain à offrir une entrée sans visa aux citoyens africains, rejoignant ainsi le Rwanda, les Seychelles, la Gambie et le Bénin.
Jusqu’à présent, les voyageurs africains souhaitant se rendre au Ghana devaient s’acquitter de frais de visa s’élevant à 60 dollars pour une entrée unique valable 30 jours, ou 120 dollars pour des entrées multiples sur une période de six mois. La suppression de ces frais vise à éliminer les obstacles financiers et administratifs, encourageant ainsi les échanges commerciaux, touristiques et culturels intra-africains.
Cette décision s’aligne sur les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont le secrétariat est basé à Accra, et reflète l’engagement du Ghana en faveur de l’unité africaine et de la promotion d’un marché unique sur le continent.
Les autorités ghanéennes espèrent que cette politique stimulera le tourisme et les investissements, tout en renforçant les liens entre les nations africaines. Des initiatives similaires ont déjà montré des résultats positifs dans les pays ayant adopté des politiques d’exemption de visa, contribuant à une augmentation des flux touristiques et économiques.
En facilitant l’accès à son territoire pour tous les Africains, le Ghana réaffirme son rôle de leader dans la promotion de l’intégration africaine et ouvre la voie à une coopération renforcée entre les pays du continent.

Tensions diplomatiques : Le Mali et l’Algérie au bord de la rupture ?

Une nouvelle fois, le Mali et l’Algérie traversent une crise diplomatique sans précédent, amplifiée par des accusations de soutien au terrorisme portées par Bamako à l’encontre d’Alger.

Dans un communiqué diffusé ce mercredi 1er janvier 2025, le ministère malien des Affaires étrangères a dénoncé les déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, les qualifiant d’ »ingérence flagrante ». Cette réaction intervient après une année marquée par des tensions croissantes, notamment la convocation mutuelle des ambassadeurs en décembre 2023, suivie de leur rappel par leurs gouvernements respectifs.

Les récents propos d’Ahmed Attaf, selon lesquels « le conflit au Mali nécessite une solution politique et non militaire », ont été perçus comme une critique directe de la stratégie malienne. Bamako accuse Alger de favoriser les groupes armés terroristes en leur offrant un soutien logistique et en cherchant à s’ingérer dans les affaires internes du Mali.

Dans un précédent communiqué, en janvier 2024, le Mali avait déjà pointé du doigt la « proximité et la complicité » de l’Algérie avec les groupes armés. Cette accusation revient aujourd’hui avec plus d’intensité, alors que les autorités maliennes soulignent leur détermination à lutter contre le terrorisme dans un cadre souverain et en coopération avec la Confédération AES.

Une présidence algérienne au Conseil de sécurité de l’ONU

Dans ce contexte tendu, l’Algérie a succédé aujourd’hui, 2 janvier 2025, aux États-Unis à la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU. Alger a déclaré vouloir faire de l’Afrique et du monde arabe ses priorités, notamment dans les domaines de la paix et de la sécurité. Ce positionnement pourrait peser sur la crise actuelle, l’Algérie cherchant à jouer un rôle de médiateur influent dans la région.

Une divergence de visions stratégiques

Cette crise diplomatique reflète des désaccords profonds sur la gestion de la sécurité dans la région sahélienne. Alors que l’Algérie plaide pour des solutions politiques, le Mali, appuyé par la Confédération AES, privilégie une stratégie militaire coordonnée pour restaurer la stabilité.

Bamako accuse Alger d’être un « pompier-pyromane » qui, tout en prônant le dialogue, soutiendrait en sous-main les groupes armés. Les autorités maliennes affirment n’avoir « aucune leçon à recevoir » en matière de lutte contre le terrorisme et appellent l’Algérie à résoudre ses propres crises internes, notamment la question de la Kabylie.

Un risque de rupture totale

À mesure que les accusations s’intensifient, une rupture complète des relations diplomatiques entre les deux pays semble de plus en plus envisageable. Cette crise pourrait également affecter les efforts régionaux contre le terrorisme, alors que le Sahel reste une zone de grande instabilité.

Le Mali, toutefois, réaffirme son ouverture au dialogue à condition que l’Algérie respecte pleinement sa souveraineté. Bamako insiste sur la poursuite de son combat contre le terrorisme en partenariat avec ses alliés régionaux et internationaux.

Alors que l’Algérie prend la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU, ses priorités en Afrique et au sein du monde arabe pourraient influer sur les dynamiques régionales. Pour le Mali, cette période marque un tournant dans ses relations diplomatiques, entre tensions avec Alger et rapprochement avec ses partenaires de la Confédération AES.

La gestion de cette crise pourrait redéfinir les équilibres stratégiques dans la région sahélienne, alors que les deux nations s’affirment dans des visions de sécurité divergentes.

 

 

Révision de la loi électorale : Une réforme stratégique pour des élections transparentes et inclusives

Le mardi 31 décembre 2024, le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a signé une ordonnance modifiant la loi électorale n°2022-019 du 24 juin 2022. Cette réforme s’inscrit dans un contexte politique et institutionnel marqué par des affirmations à peine voilées sur la possibilité d’organiser des élections crédibles, transparentes et inclusives dans les prochains mois, même si, à ce jour, aucun chronogramme n’a encore été dévoilé.

Adoptée en Conseil des ministres, l’ordonnance n°2024-022 PT-RM vise à renforcer les dispositifs de gestion des listes électorales tout en s’adaptant aux besoins de modernisation du processus électoral. Les modifications concernent principalement les articles 52, 57 et 70 de la loi électorale, qui définissent les modalités de révision des listes électorales, le rôle des autorités administratives et les rectifications nécessaires pour garantir l’intégrité des scrutins.
Le processus de révision des listes électorales a été clarifié et élargi. Désormais, une révision annuelle est obligatoire entre le 1er octobre et le 31 décembre. Cette période permettra d’actualiser les listes électorales en tenant compte des nouvelles inscriptions, des transferts de domicile et des radiations nécessaires, notamment pour les électeurs décédés ou condamnés à une incapacité électorale. Cette mesure garantit que les élections se dérouleront sur la base de listes actualisées et fiables.
Une innovation majeure concerne la création de nouvelles listes électorales, qui peuvent être établies après un recensement administratif. Cette flexibilité vise à répondre à des situations exceptionnelles, telles que des réorganisations territoriales ou des circonstances nécessitant une révision profonde des bases électorales. Le ministre de l’Administration territoriale a également la latitude de prolonger la durée de la révision annuelle si les circonstances l’exigent, une disposition essentielle pour éviter des omissions pouvant affecter la crédibilité des scrutins. Cette situation intervient alors que, de bonne source, la révision actuelle de la liste électorale, initiée depuis le 1er octobre 2024, a été prolongée jusqu’au mois de février 2025.
À noter que les procédures d’inscription ont également été révisées pour inclure une prise en compte plus inclusive des citoyens. Les commissions administratives auront désormais la responsabilité d’inscrire automatiquement les citoyens remplissant les critères électoraux, notamment ceux disposant d’un Numéro d’Identification Nationale (NINA). Pour les individus non enregistrés dans la base biométrique de l’état civil, des solutions ont été prévues, telles que l’inscription sur présentation de documents officiels comme un acte de naissance ou une fiche descriptive individuelle. Les nouveaux inscrits recevront un NINA provisoire, lequel sera régularisé après traitement des données par les services compétents.
L’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) joue désormais un rôle central dans le suivi des opérations de révision et la mise à jour des fichiers électoraux. Ce renforcement institutionnel traduit une volonté de dépolitiser le processus électoral en confiant à une entité indépendante des missions critiques telles que la supervision des inscriptions et la correction des erreurs détectées dans les listes. L’ordonnance introduit également un mécanisme pour ajuster les listes électorales en cas de réorganisation administrative ou territoriale, une mesure importante pour s’adapter aux réalités du terrain.
Le processus de rectification des erreurs dans les listes électorales a été minutieusement encadré. Les commissions administratives, sur décision des représentants de l’État, seront chargées de corriger les erreurs résultant du traitement informatique ou des décisions judiciaires. Une fois finalisées, les listes électorales seront produites en trois exemplaires : un pour les communes ou ambassades, un pour l’AIGE et un dernier pour les bases de données biométriques. Cette approche vise à garantir la transparence et la traçabilité du processus électoral.
L’ordonnance s’inscrit dans une dynamique de renforcement institutionnel et de professionnalisation de la gestion des élections au Mali. En attribuant des responsabilités claires aux autorités administratives et à l’AIGE, cette démarche vise à restaurer la confiance des citoyens dans le processus électoral. Ce texte reflète également une attention particulière aux exigences de modernisation et d’inclusion, en intégrant des outils biométriques et des mécanismes de gestion adaptés aux réalités maliennes.
Cette réforme intervient dans un contexte marqué par de fortes attentes populaires et une pression internationale pour des élections crédibles en 2025. D’aucuns espèrent qu’elle puisse représenter un pas décisif vers la consolidation de la démocratie malienne, en renforçant la participation citoyenne et en préservant l’intégrité du processus électoral.

Discours à la Nation : Le Général Assimi Goïta définit les grandes priorités pour 2025

Dans son adresse à la nation du 31 décembre 2024, le Général Assimi Goïta, Président de la transition au Mali, a présenté un bilan des réalisations de l’année écoulée, tout en esquissant sa vision pour 2025. Axé sur les valeurs de souveraineté, de résilience et de renouveau, son discours a exploré les multiples fronts où l’action publique s’est intensifiée : la sécurité, l’économie, la culture, l’énergie et la gouvernance.

Au cœur de son intervention, le Président a salué la résilience et l’engagement du peuple malien face aux défis complexes de 2024. Entre les graves inondations et les pressions multiformes sur l’État, il a indiqué que le Mali a démontré sa capacité à surmonter les obstacles grâce à des réformes institutionnelles profondes et à une solidarité nationale exemplaire.
Dans ce cadre, il a mis l’accent sur des avancées significatives réalisées sur le plan sécuritaire. Pour lui, les Forces Armées Maliennes ont mené des opérations stratégiques, notamment dans la région de Kidal, où des chefs terroristes ont été neutralisés à Tinzaouatène. Pour 2025, il a souligné que l’objectif sera d’intensifier ces efforts par un meilleur redéploiement des forces, le retour des services publics dans les zones reconquises et l’adaptation aux nouvelles menaces sécuritaires.
L’économie comme pilier de la souveraineté
Le Président Goïta a mis en lumière les progrès réalisés pour renforcer la souveraineté économique et relancer la croissance. En devenant actionnaire majoritaire dans la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) et Moov Malitel, il a estimé que l’État a repris le contrôle de secteurs clés comme les télécommunications et la finance.
Dans le domaine minier, il a rappelé l’ouverture de la mine de lithium de Goulamina, une des plus grandes au monde, marque un tournant décisif. Les recettes attendues, estimées à plus de 1 000 milliards de francs CFA par an, renforceront la capacité financière de l’État. Par ailleurs, il a relevé que la révision des conventions minières, conformément au Code minier de 2023, permettra de maximiser les retombées économiques pour le développement national.
Une réponse énergétique audacieuse
Face à une crise énergétique persistante, il a annoncé que des projets structurants ont été initiés. A ses yeux, les centrales solaires de Sanankoroba, Safo et Tiakadougou Dialakoro symbolisent la transition énergétique en cours, visant à diversifier les sources d’énergie et à renforcer l’indépendance électrique du pays.
Une gouvernance vertueuse pour un État fort
Par ailleurs, il a déclaré que la lutte contre la corruption et les infractions économiques restera une priorité. Le Président a salué les actions des institutions de contrôle comme le Bureau du Vérificateur Général et l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, dont les rapports, à l’en croire,  ont permis d’engager des poursuites judiciaires.
2025 : Une année sous le signe de la culture
Avec la déclaration de 2025 comme « Année de la culture », le Général Goïta entend raviver les valeurs traditionnelles maliennes et promouvoir l’expression artistique. Ce programme, initié en avril 2024 avec l’éducation aux valeurs, vise à inculquer le patriotisme et à renforcer l’identité culturelle nationale, en célébrant les talents locaux et en valorisant le patrimoine commun.
Diplomatie et intégration régionale
Sur le plan international, il a ajouté que la création de la Confédération des États du Sahel, en partenariat avec le Burkina Faso et le Niger, marque une avancée majeure. Ce cadre, selon lui, vise à harmoniser les politiques économiques et sécuritaires pour faire face aux défis communs. Le Mali y joue un rôle moteur, en ce sens qu’il occupe la présidence tournante de la Confédération des Etats du Sahel en essayant de renforcer sa stature régionale et internationale.
Le Président Goïta a conclu son discours par un appel vibrant à l’union sacrée. Il a exhorté le peuple malien à persévérer dans ses efforts pour construire un « Mali Koura » — un Mali nouveau où la souveraineté, la prospérité et la justice sociale guideront le développement national.