Premier League : blessures et luttes pour les Aigles

Dans le championnat anglais, l’herbe n’est pas très verte pour les Aigles du Mali. Entre blessures, temps de jeu réduit ou encore position au classement très dangereuse, les internationaux vivent une saison galère.

Même s’il n’a connu qu’un seul rassemblement avec les Aigles, Abdoulaye Doucouré revit à Everton depuis le changement d’entraineur. Titulaire sous les ordres de Sean Dyche, le Malien a été expulsé le 3 avril après un geste d’humeur sur l’attaquant anglais Harry Kane. Il va manquer les 3 prochains matchs de son club, qui affronte Manchester United ce samedi en début d’après-midi. Son club, 16ème au classement, a le même nombre de points (27) que le premier relégable, Bournemouth. La situation est plus critique pour Moussa Djenepo. Sur le plan personnel, au contraire de Doucouré, le changement d’entraineur n’a pas bénéficié à l’ailier. Depuis la prise de fonction de l’Espagnol Ruben Selles, Djenepo ne joue plus et n’est même plus présent dans le groupe professionnel lors des rencontres de son équipe. Les « Saints » sont pourtant derniers au classement, avec 23 petits points et un calendrier démentiel à venir. Lors de leurs 5 prochains matchs, ils vont affronter Manchester City, Arsenal et Newcastle. Soit le podium de Premier League. Avec 9 rencontres à jouer avant la fin des matchs retour, Southampton est fortement menacé de descente cette saison. Il lui faudra une fin de parcours canon, et un peu de chance sûrement, pour espérer rester dans l’élite. Plus haut au classement, les Wolverhampton Wanderers occupent la 14ème place, avec 28 points. Les Wolves ont définitivement acheté le milieu de terrain Boubacar Traoré à Metz pour 11 millions d’euros. Actuellement blessé, le joueur, surnommé « Phéno », va s’engager pour 4 ans avec le club anglais. L’entraineur Julen Lopetigui apprécie son profil et il pourrait devenir très important en cas de départ du Portugais Ruben Neves. Les clubs dans lesquels évoluent les Maliens ne se battent pas que pour leur survie en Première division. Yves Bissouma, blessé depuis février, et son club de Tottenham lorgnent une place en Ligue des Champions. Les Spurs, qui sont actuellement 4èmes de Premier League, ont 2 matchs de plus que leurs principaux concurrents. Le club de Londres pourrait donc dégringoler à la 6ème place en cas de résultats positifs de ces équipes.

COMATEX : une relance et des questions

Depuis cMalie mardi 4 avril, la Compagnie Malienne des Textiles (COMATEX) est détenue à 100% par l’État malien, après la passation de services entre la nouvelle Direction générale et l’entreprise chinoise COVEC. Le gouvernement entend désormais œuvrer à sa relance. Mais la société, basée à Ségou, croule sur une dette de plus 8 milliards de francs CFA et est confrontée, entre autres, au vieillissement de ses équipements et à la concurrence des tissus importés.

La volonté avait été annoncée le 23 novembre 2022. Réunies en Conseil des ministres, les autorités de la Transition avaient adopté un plan « qui nécessite un apport financier de l’État d’environ 6 milliards de francs CFA » pour la relance des activités de la Compagnie Malienne des Textiles. Dans cette perspective, le 10 mars 2023 le gouvernement a doté la COMATEX d’un nouveau Conseil d’administration et d’un nouveau Directeur général. En outre, le ministre de l’Industrie et du commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a rencontré fin mars dans la Cité des Balanzans les travailleurs de la société. Un chronogramme de redémarrage de l’usine a été établi. Le 4 avril, l’entreprise chinoise COVEC, qui en détenait 80%, a cédé ses parts pour le franc symbolique à l’État. Le 17 avril prochain se tiendra le premier Conseil d’administration pour dynamiser le processus.

« Les autorités font preuve de beaucoup de volonté et on espère qu’elles réussiront à relancer la COMATEX. C’est un désir du Président de la Transition, nous a dit le ministre lors de sa visite. Il faudra cependant que l’État fournisse beaucoup d’efforts, car la compagnie est confrontée actuellement à diverses difficultés », tient à préciser le Secrétaire général du Comité syndical UNTM de la COMATEX, Abdoulaye Diakité.

Au nombre de ces difficultés, des dettes à outrance. Selon les estimations du syndicat des travailleurs, l’entreprise croule sous une dette de plus de 8 milliards de FCFA. « 200 millions comme arriérés de salaires aux employés, plus de 2 milliards aux fournisseurs de carburant et 600 millions à EDM. En plus, elle doit aussi de l’argent à la BDM et à la SOTELMA », énumère le syndicaliste. Autant de dettes à payer, tout comme une validation du plan à obtenir du Tribunal de Commerce pour aboutir à la relance. Depuis deux ans, la juridiction tarde à statuer sur le redressement judiciaire de la compagnie.

Banamba : des milliers d’enfants privés d’école

Plus d’une quarantaine d’écoles sont fermées dans le cercle de Banamba à cause de l’insécurité. Il s’agit notamment de huit écoles de la commune de Sébété, dix-sept dans la commune de Toubacoro, douze dans la commune de Toukoroba, quatre dans la commune de Kiban et deux dans la commune de Toubacoura. Cette information a été donnée par les Comités de gestion scolaire (CGS) du cercle de Banamba, qui se disent préoccupés et interpellent les autorités pour une solution rapide.

Cette situation, qui prévaut depuis 2018, préoccupe les parents d’élèves, qui craignent pour l’avenir de leurs enfants, des milliers, privés d’école. Ils demandent aux autorités d’intervenir pour renforcer la sécurité dans la zone et freiner les djihadistes dans leur élan. En effet, depuis cette date, les hommes armés auteurs  de ces incursions ont demandé la fermeture des écoles qui dispensent le programme classique. Seules les écoles d’enseignement coranique sont autorisées à fonctionner.

Malgré la tenue fin 2019 d’un Cadre de concertation présidé par le Préfet du cercle, pour informer les acteurs de l’Éducation de la fermeture de plus d’une vingtaine d’école, la situation persiste dans les localités du cercle Banamba, dans la région de Koulikoro. Cette dégradation, qui entrave le droit à l’éducation de milliers d’enfants, touche aussi une centaine d’enseignants, qui se retrouvent au chômage à cause de ces fermetures.

Ras Bath : l’étau se resserre autour du chroniqueur

Incarcéré le 13 mars 2023 suite à des accusations publiques concernant le décès de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras bath n’est visiblement pas au bout de ses démêlées avec la justice. Fin mars, le célèbre chroniqueur a été de nouveau inculpé pour 3 autres chefs d’accusation.

« Association de malfaiteurs contre autrui de 2023 jusqu’à 10 ans en arrière », « offense au chef de l’État de 2023 jusqu’à 10 ans en arrière » et « diffusion de paroles contre les mœurs du pays ». Avant de se présenter le 29 mars 2023 devant le Procureur du tribunal de la Commune IV, Ras Bath ne s’imaginait pas être inculpé pour trois chefs d’accusations plus graves que la « simulation d’infraction » pour laquelle il avait été placé sous mandat de dépôt trois semaines plus tôt. D’autant plus que son Conseil, Me Kassoum Tapo, avait déjà introduit une demande de mise en liberté provisoire en attente du procès, prévu pour le 13 juin prochain.

Du délit au crime

Le Porte-parole du Collectif pour le développement de la République (CDR) qui encourait d’un mois à cinq ans de prison, en risque désormais au minimum 20, selon une source judiciaire. Mais pas que. Ras Bath est également maintenant visé par deux mandats de dépôts différents. Une nette aggravation de sa situation, selon un avocat qui a requis l’anonymat.

« La même personne était déjà placée sous un premier mandat de dépôt. Le Procureur a cru bon de chercher contre lu, d’autres charges. Cette fois ce sont des charges criminelles. Les crimes ne peuvent pas être déférés en citation directe devant le tribunal correctionnel, il faut une instruction préparatoire », confie cette source. Selon elle, le Procureur est tout simplement dans une logique « d’aggraver la situation » du célèbre chroniqueur, en lui reprochant des infractions criminelles et en saisissant le juge d’instruction par rapport  à ces « crimes ».

« La simulation d’infraction est un délit et, dans ce cas, la détention provisoire ne dépasse pas un an, tandis que pour les crimes on peut aller jusqu’à 3 ans », précise l’avocat, craignant que l’animateur de l’émission « Grand Dossiers » ne se trouve à présent dans une situation très complexe.

Musèlement ?

Au CDR, dont Ras Bath porte la voix, les partisans, « très surpris » de la tournure des évènements, pensent que leur « guide » est victime d’un acharnement parce qu’il dérange politiquement. « Nous pensons qu’on veut le réduire au silence et que l’objectif poursuivi est de le maintenir le plus longtemps possible en détention, parce que le juge d’instruction a tout son temps. Ras Bath est un détenu politique, il dérange », accuse Aliou Touré, Secrétaire administratif du Collectif. Il craint que les nouveaux chefs d’accusations qui pèsent sur le chroniqueur ne réduisent à néant l’aboutissement de la demande de mise en liberté provisoire formulée par son avocat.

« Même s’il obtient la liberté provisoire pour le premier mandat de dépôt, par rapport au premier chef d’accusation, nous craignons que cela ne soit pas le cas pour les trois nouveaux chefs d’accusation », avoue-t-il.

Mais le CDR ne compte pas rester sans agir. Il va animer une conférence de presse pour « montrer à l’opinion nationale et internationale notre désaccord », informe le Secrétaire administratif. S’il confirme que d’autres actions vont suivre dans la foulée, Aliou Touré assure que le Collectif ne posera aucun acte qui aille à l’encontre du respect des institutions de la République, « parce que nous avons confiance en notre justice ».

En 2021, après quelques mois de détention, la Cour suprême avait ordonné l’abandon des charges contre le Porte-parole du CDR, ainsi que plusieurs autres personnalités qui étaient poursuivies pour tentative de déstabilisation des institutions. Les affaires diffèrent et leurs issues pourraient également différer.

En attendant la suite que va lui réserver le juge d’instruction et la tenue d’un premier procès, le 13 juin 2023, Ras Bath continue d’être écroué. Le chroniqueur, qui au début  était détenu dans des conditions très peu enviables, a été transféré depuis peu au « 4ème cabinet » de la Maison centrale d’arrêt de Bamako, où il bénéficie de meilleures conditions et est autorisé à recevoir de la visite.

Mines : au nord, la ruée vers l’or

Au Mali, une quinzaine de sites miniers exploitent l’or, en plus des multiples zones d’orpaillage. L’activité est fortement concentrée sur les régions du Sud. Mais depuis 2020 les chercheurs de métal jaune se ruent aussi vers la partie septentrionale du pays, où plusieurs gisements ont été découverts ces dernières années.

Almaghmor. Le nom de ce village situé à 140 km de Tombouctou revient en boucle sur les réseaux sociaux depuis fin mars. Selon plusieurs sources, des autochtones y ont découvert une mine d’or à ciel ouvert. Sur le site en plein désert que l’on peut apercevoir sur des images relayées sur Internet, des personnes s’affairent à exploiter le métal jaune. « Ils sont plusieurs chercheurs d’or à se rendre dans le village avec du matériel depuis une semaine, malgré les conditions climatiques difficiles et l’insécurité qui règne dans la zone », explique un ressortissant de la localité, qui confirme l’information de la découverte du site.

Tout comme à Almaghmor, de l’or a récemment été découvert dans plusieurs localités du septentrion malien. Notamment à Igouzar, à 50 km de Kidal. Dans la région, à 40 km au sud de Tessalit, des sites aurifères ont également été découverts en 2020.

Autre région, autre découverte. À 90 km de Gao, dans les localités de Marsi, N’Tillit nord et sud et Tinaïkorene, du métal jaune a été aussi trouvé en 2020. « L’État est au courant de ces sites d’orpaillage, mais, avec l’insécurité qui règne dans la zone, il n’arrive pas à les contrôler pour le moment. Ce qui fait que nous ne disposons pas de données spécifiques sur ces lieux d’exploitation minière. Par exemple, sur la quantité d’or qu’on y exploite », explique un agent de la Cellule de planification et de statistique du secteur Mines et énergie (CPS/SME), un service du ministère des Mines qui publie chaque année des données statistiques sur ces deux secteurs économiques. En absence de contrôle de l’État, les sites, selon de nombreuses sources, sont assujettis aux groupes armés, dont la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et la Plateforme.

« Les groupes armés font partie des principaux acteurs de cette mini-industrie. Sur la route entre Gao et In-Tillit, les check-points anarchiques sont légion. Il n’est pas rare de voir des groupes d’hommes, qui souvent ne sont même pas armés, demander aux voyageurs de payer entre 2 000 et 2 500 francs CFA », explique le journaliste Mohamed Touré, auteur de l’article « In-tillit dans la région de Gao : l’irrésistible attraction de l’or », publié en 2021.

Secteur minier : l’État veut reprendre la main

C’est le 23 mars 2023 que les cabinets Iventus et Mazars ont présenté le « Rapport d’audit du secteur minier au Mali » au Président de la Transition.  Destiné à « fournir un diagnostic global des activités d’exploitation minière au Mali et un plan d’action » pour accompagner les ministères de l’Économie et des Mines dans les futures négociations avec les compagnies, il n’est pas encore connu du grand public. Mais il suscite déjà autant d’interrogations que de défis à relever pour le secteur.

Aussitôt présenté en Conseil des ministres, le 29 mars 2023, le rapport a fait l’objet d’une instruction du Président de la Transition demandant l’élaboration d’un plan d’actions pour mettre en œuvre les recommandations de la mission d’audit autour de quelques axes. Ces actions comprennent notamment la création de deux Commissions, l’une pour la négociation et/ou la renégociation des conventions minières et l’autre pour le recouvrement des montants éludés suivant un plan élaboré ou encore le rapatriement au Mali des produits issus de l’exportation de l’or.

Premier du genre, ce rapport d’audit est l’aboutissement d’un processus long de plusieurs mois. Le 28 novembre 2022, après avoir constaté des « manquements », le gouvernement a suspendu jusqu’à nouvel ordre l’attribution des titres miniers, alors que l’audit était déjà en cours. Au moment de la suspension décidée par les autorités, selon des données de la Direction nationale de la Géologie et des mines (DNGM), le 5 décembre 2022, 1 070 titres étaient actifs sur 2 833 attribués, 1 623 permis avaient expiré et 138 avaient été annulés.

Que peut changer le rapport ? 

Si les conclusions du rapport montrent de nombreuses anomalies dans le secteur de l’exploitation minière, irrégularités se rapportant notamment au non-respect des règles en vigueur, il faut toujours situer la responsabilité des manquements constatés. Certaines insuffisances pointées seraient notamment relatives au fait que les contrats aient été signés à des moments où le prix de l’or était très bas et que, ce prix ayant connu une augmentation, ces derniers devraient être révisés et adaptés aux nouveaux coûts, assure Dr Abdrahamane Tamboura, économiste. Le cours de l’or était de 58 000 euros le kilo de lingot en mars dernier. En janvier 2019, année de la dernière réforme du Code minier malien, il était de 37 380 euros. Le rapport donne donc aux dirigeants « le droit d’échanger avec les sociétés minières et de voir éventuellement les différentes modifications possibles ». L’État a ainsi des éléments justifiant la nécessité non seulement de réviser ces contrats, mais aussi de dédommager ou à la limite de mettre fin aux contrats. Une solution qui sera a priori difficile à mettre en œuvre, car nécessitant des recours au plan international. Une démarche peu probable, les autorités s’étant inscrites dans une logique qui se veut pour l’heure consensuelle.

Mais, en révisant les différents contrats, l’État s’offrirait la possibilité de mieux contrôler l’exploitation minière, qui doit connaître des améliorations, comme suggéré par les recommandations du rapport. C’est en tout cas l’objectif recherché dans une situation économique et financière difficile. L’État veut en effet reprendre la main sur un secteur-clé de l’économie. Troisième producteur d’or en Afrique derrière l’Afrique du Sud et le Ghana, le Mali souhaite faire de la formule trop entendue « l’or qui brille pour les Maliens » une réalité.

Négociations difficiles

Selon le Code minier en vigueur, l’État a droit à une participation de 10 à 20 % dans toutes les mines, essentiellement exploitées par des multinationales canadiennes et australiennes. Plusieurs d’entre elles, qui sont dans une certaine expectative, attendent des échanges avec le gouvernement. Les autorités ont promisune démarche participative incluant les sociétés minières dans la mise en œuvre du plan d’actions discuté en Conseil des ministres. Selon un analyste qui a requis l’anonymat, la méfiance des exploitants miniers s’est accrue depuis que le gouvernement a créé en novembre dernier une société minière nationale à capitaux 100% maliens. Les sociétés étrangères ont un avantage : leur capacité à lever des fonds. Et l’investissement continu, qui peut se chiffrer à plusieurs milliards de francs CFA, en demande beaucoup, ce qui rend difficile le développement des sociétés nationales. Pour preuve, plusieurs permis ont été accordés à des nationaux dans le but de favoriser leur participation, mais il s’est avéré que beaucoup n’ont pas réussi à les rentabiliser.  En sus, même si le sous-sol malien est très riche et que les contrats signés sont de longue durée, le Mali doit œuvrer sous la « menace » de certains voisins. Notamment la Côte d’Ivoire, dont le secteur minier se développe et qui propose des avantages fiscaux plus alléchants en termes d’investissement. Le port d’Abidjan est également un atout, pour la venue des machines indispensables à l’exploitation mais aussi pour faire sortir les productions. Les sociétés minières mettent également en avant tout ce que l’or apporte à l’économie malienne. B2 Gold, par exemple, l’un des principaux exploitants dans le pays, a assuré lors de son bilan annuel avoir versé à l’État malien 228 milliards de  francs CFA. Depuis 2016, c’est plus de 813 milliards de francs CFA qui ont été versés selon la société, qui affirmait employer à la fin de l’année 2022 2 697 Maliens.

Cette volonté des autorités d’avoir un plus grand contrôle sur le secteur minier ne peut aussi être dissociée du gain politique. L’incompréhension autour des potentialités minières du pays et des réalités des conditions de vie des Maliens alimentent souvent les débats. Et les sociétés minières ne sont pas les seules à indexer, loin de là. Selon notre observateur, le rapatriement des devises dont il est question est prévue dans le Code. Et s’il n’est pas effectué, cela dénote d’une insuffisance au niveau des mines mais aussi du côté du contrôle de l’État. Du laxisme, voire de la corruption, à plusieurs niveaux qui ne permet pas la totale transparence sur la question.

Réformes urgentes

Avec une production estimée à 72,22 tonnes en 2022, l’or reste au cœur des exportations et de l’économie malienne. Mais, pour constituer un véritable tremplin pour l’économie, le secteur doit encore s’adapter et nécessite des réformes. L’une des plus urgentes pourrait être de profiter des failles constatées pour envisager de réviser tous les contrats pour les adapter aux nouvelles donnes de l’exploitation minière. Il s’agit de faire en sorte que les réformes prennent en compte une meilleure implication de l’État. L’or fait partie des ressources naturelles, qui relèvent du domaine collectif, il faut donc que les communautés soient impliquées dans certaines prises de décision les concernant. Les réalités économiques font que le Mali doit presser le pas. L’or et le coton représentent ses deux principales ressources d’exportation. La CMDT a annoncé en février dernier que la production cotonnière record de la campagne 2021-2022, de 760 000 tonnes, ne serait pas renouvelée. Elle devrait baisser de plus de 30%. L’or, qui est le principal pourvoyeur de devises du pays, apparaît donc comme la « solution ». L’État a-t-il le pouvoir de renégocier ces contrats sans risque de réticences ? Pas sûr, et les autorités en ont conscience, selon M. Tamboura. Elles savent qu’elles ne peuvent pas remettre en cause ces contrats d’un seul coup. Mais maintenant que l’audit est fait et qu’il existe des éléments d’insuffisance, « s’il y a vraiment des manquements dans la conclusion des contrats, nous avons la possibilité de les réviser ».

Ces contrats constituent un gage pour les sociétés et les investissements y afférant, selon un responsable de société. Avant toute relecture, l’État devrait rencontrer directement les sociétés, sans intermédiaires, pour des échanges constructifs.

Même si les «  failles identifiées constituent des raisons valables pour mettre fin à ces contrats sans conséquences », il faut attendre la deuxième étape, après celle de la présentation du rapport. C’est-à-dire partager ses conclusions avec tous les acteurs en attendant de pouvoir répondre à la question essentielle : savoir si, malgré toutes ces failles, le Mali a le droit de mettre fin à ces contrats et comment le faire?

Accord pour la paix : bientôt le point de rupture ?

Des avions de chasse de l’armée malienne ont survolé ce mercredi Ber, Amassine, Anafis et Kidal dans le nord du pays. Dans une vidéo amateur qui circule depuis le début de l’après-midi, on entend des tirs qui visaient visiblement l’avion. La coordination des mouvements de l’Azawad, a rapidement publié un communiqué. Dans le document, la CMA dit prendre cette « malheureuse aventure comme une violation patente du cessez-le-feu du 23 mai 2014 et une provocation grave opérée sous les yeux de la communauté internationale garant des arrangements sécuritaires et de l’accord pour la paix ».  Ce nouvel épisode intervient alors que le processus de mise en œuvre de l’accord est bloqué. Les groupes signataires de l’accord réunis au sein du CSP ont suspendu leur participation en décembre 2022. L’incident survient également la veille de la déclaration de la prétendue « indépendance » de l’Azawad. Les autorités de la transition n’ont pas encore réagi.

Sahel : RSF alerte sur les conditions des journalistes

Dans un rapport rendu public ce lundi 3 avril, Reporters sans frontière interpelle et dénonce les nombreuses suspensions des médias français au Sahel ainsi que les conditions de travail des journalistes.

‘’Couvrir librement les multiples crises du Sahel est de plus en plus difficile pour les journalistes, davantage encore depuis que des militaires ont pris le pouvoir dans plusieurs pays’’ a indiqué Reporters sans frontières dans un rapport publié ce lundi. Au Mali, au Burkina et au Tchad, les militaires ont cherché à contrôler les médias au travers de mesures d’interdiction ou de restriction, voire d’attaques ou d’arrestations arbitraires » ajoute le rapport.

Au Mali, le 17 mars 2022 les autorités ont suspendu toute diffusion de RFI et France 24 après une diffusion par ces médias de reportages selon lesquels l’armée malienne serait impliquée dans des exactions contre des civils.

Le 3 décembre 2022, le Burkina Faso a suspendu à son tour toute diffusion de la radio RFI sur l’étendue du territoire burkinabé. Le 27 mars 2023, la chaîne de télévision française France 24 voit à son tour être suspendue. Cinq jours après cette suspension, Sophie Douce du Monde et Agnès Faivre de Libération ont été expulsées samedi 1er avril. Autant de freins à la liberté de la presse au Sahel qui justifient cette sortie de reporters sans frontières.

Dans son rapport, RSF mentionne aussi la détérioration de la situation financière des médias sous l’effet de la crise et de l’arrêt des subventions des Etats.

Berthé – Diarra : le virtuose et l’athlétique

Les basketteurs Souleymane Berthé et Aliou Diarra ont porté le Stade Malien à bout de bras lors de la Basket Africa League. Ils visent désormais plus haut.

L’histoire du basket est meublée de grands duos déterminants pour leurs équipes. Magic Johson – Kareem Abdul Jabbar, Michaël Jordan – Scottie Pipen ou plus récemment Lebron James – Kyrie Irving, pour ne citer qu’eux. Même s’ils sont encore bien loin du niveau et de l’efficacité de ces illustres joueurs, Souleymane Berthé et Aliou Diarra ont permis au Stade Malien de terminer 1er de la Conférence Sahara lors de la Basket Africa League. Évoluant au sein d’une équipe bien équilibrée, avec des « pigistes » américains et nigérians, les deux jeunes maliens ont crevé l’écran avec une ligne de statistiques bien remplie. Berthé a bouclé la compétition avec une moyenne de 20 points et 4 rebonds par match. Son compère Diarra affiche 18 points de moyenne et 13 rebonds. Il a même gagné le surnom de « Mister Double – Double ». « Leurs performances sont tout simplement incroyables » s’extasie leur entraîneur Kaba Kanté. L’expérimenté coach, qui a déjà dirigé des équipes de jeunes, confie être agréablement surpris par l’évolution express de joueurs qui ne « cessent de progresser à chaque étape et défi ». Sa vitesse et sa force dans la raquette font de Diarra l’un des meilleurs pivots de sa génération. Les qualités athlétiques de l’ancien du Sigui de Kayes sont également très appréciées et il est suivi par de nombreux clubs, confie son entraîneur. Souleymane Berthé est décrit comme un talent inné qui fait des émules à 22 ans. Ses trois sœurs cadettes ont également embrassé une carrière dans le basket et évoluent dans les sélections de jeunes du Mali. Jouant au poste d’ailier, Berthé peut également se muer en meneur, sa vision de jeu et ses capacités de passes aidant. Le joueur du Stade Malien est également très adroit avec des tirs à mi-distance et à trois points d’une grande précision.

L’avenir du Mali ?

Le Mali a toujours su compter sur de jeunes joueurs talentueux. Mais le saut vers les seniors est toujours délicat. Après le boycott des matchs pour primes impayées en juillet 2022, plusieurs joueurs ont été écartés et la sélection est en reconstruction. Berthe et Diarra font déjà partie des éléments qui serviront à bâtir une équipe solide. Kaba Kanté, également sélectionneur du Mali, les a déjà prévus pour les échéances à venir.

Tal B : sa nouvelle vie

Des gestes de solidarité à l’endroit des couches vulnérables, des voyages aux lieux saints ou encore des conseils pour ses proches, Youssouf Traoré alias Tal B a définitivement troqué le micro pour « servir Dieu ». Un choix résolu dont il entend faire profiter les gens de son milieu.

« J’ai pris cette décision il y a longtemps. Cela était aussi le souhait de ma mère de ne pas me voir chanter toute ma vie », a expliqué Tal B, lors d’un entretien accordé à Ouverture media. Même si certains n’y croyaient pas trop, il dit pourtant avoir averti son « entourage du changement de vie que je pourrais avoir. Certains y croyaient,  d’autres non ».

Jusqu’au jour où il s’est rendu à la Mecque pour la Omra (petit pèlerinage). Pour tout vœu, il demande au Bon Dieu d’arrêter de chanter et  de vivre d’autre chose. Une activité qu’il n’aura pas trop de mal à mener, car ayant « d’autres compétences », notamment dans la promotion et la publicité pour divers produits. Il dit d’ailleurs avoir déjà des demandes avant même de lancer sa société.

En outre, accompagner les gens à la Omra est devenu l’une de ses activités, même si elle n’est pas à but lucratif. C’est désormais pour lui une occasion de partager ce qu’il a avec les autres. Tal B est désormais porteur de « Dawa » et consacre son temps et son énergie à appeler les gens à la religion.

Assurer la transition

S’il continue à faire parler de lui, c’est souvent suite à des conversions médiatisées, comme celle d’une dame chrétienne ayant fait grand bruit. Critiqué pour avoir dévoilé une histoire a priori intime, il se justifie par son enthousiasme, qu’il voulait partager. Sinon, il a été témoin de plusieurs cas dans la discrétion. « Nous faisons beaucoup de cas, mais celui de la dame m’a interpellé. Lorsque j’en ai parlé avec des religieux, ils m’ont conseillé de l’appeler à se convertir. J’accompagne des gens sur le bon chemin, mais cette dame convertie fut la première ».

Sans les fustiger, Tal B invite les jeunes rappeurs « à choisir le bon chemin ».  Estimant que ce choix personnel peut prendre du temps mais doit venir d’une conviction profonde. « Mon appel s’adresse généralement  aux gens de mon milieu. Plusieurs personnes veulent venir mais ont peur », avoue aussi l’ex rappeur, qui, sans minimiser qui que ce soit, estime qu’il faut « aider ceux qui ont choisi de changer à s’adapter à la transition ».

Coton : la Zone UEMOA met en place son interprofession

Le secteur cotonnier en Afrique de l’Ouest se regroupe afin de mieux faire face à ses défis. C’est dans ce cadre que l’Organisation régionale des interprofessions de la filière coton des États membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (ORIC-UEMOA) a vu le jour le 21 mars 2023 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

L’interprofession, qui regroupe les producteurs et les sociétés cotonnières des pays de l’UEMOA, compte pour le moment les quatre grands pays producteurs que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali. Le Sénégal et le Togo, qui ont participé à l’Assemblée générale constitutive, deviendront membres lorsqu’ils mettront en place leurs interprofessions respectives.

Cette interprofession, dont l’objectif est d’améliorer la compétitivité de la filière coton, permettra aussi à l’UEMOA d’avoir un seul interlocuteur et facilitera la prise de décision ainsi que la diffusion de l’information. « Je pense que cela peut être une plateforme intéressante pour réfléchir aux défis auxquels les filières africaines font face. Au lieu que chacun reste dans son coin et se repose sur ses acquis, on peut commencer à partager peut-être ces acquis et orienter les axes de recherche en fonction des défis, mutualiser les efforts », a déclaré Jean-François Touré, Directeur général de la société Seco et Président de l’Association professionnelle des sociétés cotonnières de Côte d’Ivoire (Aprocot-Ci).

Défis communs

Cette mutualisation intervient à une période particulièrement complexe pour le secteur en Afrique de l’Ouest. En effet, la zone a enregistré une baisse d’environ 20% de sa production lors de la dernière campagne. Une baisse consécutive en partie à une attaque de jassides qui a touché les pays de la sous-région. Justement, contre cette invasion nouvelle, ils avaient envisagé des mesures communes pour y faire face.

À l’instar de cette problématique, qui concerne aussi bien les producteurs que les sociétés  cotonnières, d’autres aspects, comme le coût des intrants, la recherche variétale, le développement local d’engrais biologiques ou encore la certification du coton seront examinés en commun dans le cadre de cette organisation. En outre, parmi les objectifs assignés à l’interprofession régionale figurent le partage d’information, l’amélioration de la productivité ou encore la question vitale de la transformation du coton.

Au Mali, où l’invasion des jassides a été responsable de 90% des pertes, les prévisions de 810 000 tonnes de production ont été revues à la baisse et sont estimées à 526 000 tonnes lors de la campagne écoulée

RGPH5 : les journalistes formés sur la diffusion des résultats

Du 27 au 30 mars 2023, l’Institut National de la Statistique (INSTAT) en collaboration avec Paris 21 a formé une trentaine de journalistes sur la diffusion des résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH5). Destiné à informer, orienter et sensibiliser sur les enjeux liés au recensement, l’atelier vise notamment à améliorer la diffusion des résultats du RGPH5 auprès du grand public.

S’il produit des données essentielles à l’appréhension des problématiques auxquelles sont confrontées les populations, la diffusion et la compréhension des données de l’INSTAT, restent des défis auxquels la structure veut répondre. Et en tant que vecteurs de l’information auprès du grand public, les journalistes restent des alliés privilégiés.

D’où cette initiative, pour rendre la statistique accessible au plus grand nombre et dans un langage commun. Cette dynamique avec les hommes de média, permettra de faciliter l’accès de la statistique et son utilisation par la population, car même si l’on a l’impression qu’elle n’est faite que pour l’Etat, nous en faisons un usage quotidien, assure M. Arouna Sougané,  le Directeur général de l’INSTAT.

C’est pourquoi il espère que ce n’est qu’un point de départ et que « nous continuerons à cheminer ensemble ».

Durant les 4 jours d’atelier, les journalistes ont été outillés sur les concepts statistiques clés et l’utilité des statistiques officielles. Ils ont aussi été sensibilisés sur la manière dont la communication des statistiques sur le genre peut permettre de créer un environnement plus favorable à l’égalité entre hommes et femmes. Désormais engagés à mettre à la disposition des journalistes toutes les informations nécessaires à la compréhension des résultats du RGPH5, l’INSTAT prépare ainsi la publication des résultats de son travail, qui espère-t-il sera compris par les bénéficiaires, c’est-à-dire la population.

Malgré quelques difficultés lors de la période de recensement, l’Etat s’est pleinement assumé, a expliqué le responsable de l’INSTAT. Cette opération d’envergure entrée dans sa phase active en juin 2022 avec le dénombrement de la population est la cinquième du genre depuis son lancement en 1976.

Les résultats du RGPH5 seront diffusés à travers 3 séries de publication sur la démographie, l’économie et l’habitat en mai 2023.

Enseignement supérieur : les syndicats haussent le ton

En grève depuis le 20 mars dernier, les syndicats d’enseignants de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont reconduit leur mot d’ordre cette semaine, du 27 au 31 mars 2023. Avec de nouvelles revendications, qui viennent s’ajouter aux précédentes, ils brandissent également la menace d’un prochain arrêt de travail.

De cinq points revendiqués initialement par le Comité exécutif national du SNESUP, la Coordination des syndicats d’enseignants de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique unifie désormais ses actions autour de neuf points.

Au-delà des revendications liées à l’application et à la revalorisation des primes et indices salariaux, à la sécurisation de l’espace universitaire et au paiement des arriérés, les grévistes ajoutent le recrutement massif d’enseignants-chercheurs, mais aussi et surtout l’octroi d’un passeport de service à ceux-ci.

Selon Dr. Alou Diarra, Secrétaire général du Bureau national du SNESUP, cette grève est la suite logique des actions qui sont en cours depuis fin janvier. « Ce sont des revendications légitimes des travailleurs de l’Enseignement supérieur, nous voulons que l’État s’exécute, car c’est l’État qui a signé les conventions en notre faveur. Il doit les respecter », s’offusque-t-il

Mot d’ordre suivi ?   

Dans la mesure où le bicéphalisme à la tête du SNESUP subsiste depuis longtemps, la question  du suivi du mot d’ordre de grève par l’ensemble des enseignants dans les structures concernées se pose. M. Diarra reconnait que les difficultés au sein du SNESUP ont impacté « quelques petites structures, qui ne sont pas avec nous », à l’instar de l’INFSS, qui ne suit pas le mot d’ordre de grève.

Mais, selon lui, il est suivi à 86% par les structures de l’enseignement supérieur. « Si l’ENI, l’ENSUP, la FLSL, l’École de médecine, la FSEG, la FAG sont en grève, il ne reste plus rien de l’Enseignement supérieur », argue le Secrétaire général du Bureau national du SNESUP.

Nos tentatives pour joindre l’autre camp n’ont pas abouti, alors que le Dr. Alou Diarra affirme que la grève dépasse le cadre du SNESUP et que « les trois syndicats de l’Enseignement supérieur sont tous ensemble pour défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs ».

Il annonce que si le gouvernement ne réagit pas, cette grève sera suivie d’une autre, de 120 heures, qui sera sanctionnée par un arrêt de travail pur et simple.

Moussa Timbiné : quel poids politique avec son parti la Convergence ?

Il avait annoncé sa création en même temps que sa démission du RPM, le 5 janvier 2023. Moins de 3 mois après, l’ancien Président de l’Assemblée nationale  Moussa Timbiné, entouré de  camarades d’horizon politiques divers , a lancé le 18 mars son nouveau parti, « La Convergence », dont l’avènement, annonce-t-il, va marquer un changement sur l’échiquier politique.

Côté pile, la nouvelle formation politique semble être née « avec des dents », portée par des cadres démissionnaires affutés du RPM et des camarades de longue date. Côté face, ce nouveau parti ne fait pas que des heureux, loin de là, au sein du RPM notamment, où certains membres estiment que cela va accélérer l’émiettement du parti. Lors du lancement de La Convergence, son Président, Moussa Timbiné, a voulu donner le ton dès le départ. « Il n’y a pas et il n’y aura pas de place pour les clivages, ni pour   les ethnicistes, encore moins les racistes ou régionalistes ». Au pupitre, Timbiné égrènera des mots-clés très souvent entendus lors de la naissance de partis. « Force de proposition et de changement », « Mali prospère et sécurisé » « Fédérer les Maliens ». Mais le parti souhaite se démarquer en mettant en avant « la souveraineté alimentaire ». Cette dernière est d’autant plus importante pour lui qu’elle est traduite dans son emblème, composé d’une colombe blanche, « symbole de paix », tenant un panier d’épis de riz, de mil, de sorgho et de maïs, soutenus par deux mains « consacrant la force ouvrière et la vitalité du peuple malien ».  Au Mali, à la date du 27 mars, selon des données du gouvernement, 1 246 406 personnes avaient besoin d’assistance alimentaire. Moussa Timbiné et les siens, aujourd’hui tournés vers l’installation du parti sur le territoire national et l’organisation du 1er Congrès, veulent aller vite, quitte à se prendre les pieds dans le tapis. L’objectif, ce sont les prochaines échéances électorales, si elles se tiennent à date. D’ailleurs, selon une source proche de Moussa Timbiné, c’est le souci de préserver sa base électorale et de se préparer pour ces échéances qui a fortement pesé dans sa décision de claquer la porte du RPM, où le Président Bocary Tréta « ne se souciait que très peu » des joutes électorales. Entre Timbiné et Tréta, c’est une relation très ombrageuse depuis plusieurs années. Les deux se sont longtemps disputé le leadership en Commune V, mais Timbiné a toujours eu les faveurs du leader historique du parti, feu Ibrahim Boubacar Keita. Certains membres considèrent d’ailleurs le départ de Timbiné comme une trahison à l’égard de la mémoire du Président-fondateur du RPM. L’éphémère Président de l’Assemblée nationale a retourné ces accusations contre les membres de l’autre clan. « L’héritage d’IBK est en train d’être dévalorisé, vendu à vil prix par certaines personnes dont les comportements interpellent les militants et compagnons de lutte d’IBK », avait-il déclaré lors de sa démission du parti.

Koulouba, un rêve utopique ?

Sur un échiquier politique déjà  bien fourni et en pleine recomposition, et dans un contexte de transition marqué par une relative perte de vitesse des partis politiques, le nouveau parti de celui qui se réclame de l’héritage politique de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Keita pourra-t-il rapidement s’imposer et compter parmi les forces politiques  majeures du pays dans les prochaines années ?

« Tout va dépendre des actions des membres du parti, qui doivent se donner les moyens de le porter haut. Je pense qu’il faudra impérativement une idéologie cohérente, qui doit prendre en compte les aspirations profondes des Maliens et être capable de les mobiliser », avance Jean-François Marie Camara, enseignant-chercheur à l’USJPB. Toutefois, au contraire de l’analyste, d’autres observateurs estiment qu’il sera extrêmement difficile pour Timbiné de s’imposer. Après la chute d’IBK, il s’était fait discret, se concentrant sur l’Université internationale d’excellence, une école tuniso-malienne dont il est le Président du Conseil. Il mûrissait toutefois son retour, trouvant le temps long pour le feuilleton judiciaire qui l’oppose au Président Dr Bocary Tréta. Il a préféré prendre les devants. Même si le RPM souffre de la disparition d’IBK, Timbiné ne pourra plus bénéficier de ce qui reste de « l’aura » du parti. Ni, plus important, du soutien et de la protection de l’ancien Président, qu’il considérait, selon ses dires,  comme un père. En sus, après Manassa Danioko, ex Présidente de la Cour Constitutionnelle, le nom de Moussa Timbiné est celui qui est le plus associé aux législatives controversées de 2020. La pilule de son « repêchage » a eu du mal à passer. Et, au Mali peut-être plus qu’ailleurs, une mauvaise image s’efface difficilement.

Arnaques : avant Open Ai, QNET et Vie Premium

Avant Open Ai, plusieurs arnaques ont été recensées ces dernières années au Mali. De QNET à Vie Premium, petit tour d’horizon.

Lancé au Mali en 2015, QNET est une société de vente directe qui n’utilise pas les canaux classiques pour écouler ses produits. QNET existe depuis 1998 et a son siège social à Hong-Kong, mais l’entreprise est accusée d’escroquerie dans plusieurs pays. Lors de son lancement au Mali, elle s’associe à DMC, société d’Amadou Thiam, ancien député et ex Président de l’ADP-Maliba. Face à la polémique, ce dernier, qui assure n’avoir rien à se reprocher, a expliqué qu’il n’existait qu’un « lien consultatif » avec QNET.

Pour adhérer au réseau, le client devait d’abord procéder à l’achat de produits pour 400 à 500 000 francs CFA pour être désigné comme distributeur. Ensuite, il encourageait ses proches à adhérer au réseau. À leur tour ils devaient également débourser des montants similaires. Le premier obtenait non seulement un pourcentage sur les proches qu’il avait fait adhérer mais aussi sur les gains de ces derniers. L’arnaque sera mise à jour et les victimes témoigneront.

Le nom de QNET est aussi associé à un épisode tristement célèbre. En janvier 2021, à Sikasso, des jeunes soupçonnent des travailleurs de QNET d’être liés à des disparitions d’enfants. S’ensuivra, une riposte populaire qui fera 9 morts et plusieurs blessés graves.

Arrivée en 2021, juste après l’avènement de QNET, Vie Premium était une plateforme d’épargne sur laquelle l’intéressé devait suivre les procédures particulières pour s’inscrire. Une fois inscrit, il devait faire un dépôt, appelé « don », selon ses capacités financières. Ensuite lui était communiqué un numéro Orange Money à appeler pour effectuer le dépôt d’argent. Une fois le dépôt fait, la plateforme le confirme et le compte à rebours démarre. L’intéressé suit l’évolution de son compte pendant une semaine et un autre numéro l’appelle pour faire en retour un dépôt sur son numéro Orange avec un bénéfice de 50% sur son don.

Ali Haidara, une victime, a gagné plus de 800 000 francs CFA dans cette arnaque avant de perdre en fin 2021 2 millions de francs qui représentaient, selon lui, des dettes contractées, des objets de valeur vendus, etc.

Selon Malick Maiga, ingénieur en télécommunications et Président de la Commission projet d’Internet society Mali, ces pratiques fleurissent parce que les victimes sont attirées par le gain facile et l’assistanat et ne les dénoncent pas à cause du regard social et de la honte…

Pour mettre fin à ces pratiques, l’État doit selon lui vulgariser la loi sur la cybercriminalité, enquêter sur les entreprises avant de leur donner des autorisations, punir les auteurs, faire plus de sensibilisation dans les écoles et enseigner à la population les mécanismes de vérification des profils.

OpenAi Mali : enquête sur une arnaque

Attrayante essentiellement par ses taux de retour sur investissements assez juteux, l’entreprise OpenAi Mali E-Commerce Général Sarl a réussi à duper en six mois plusieurs dizaines de Maliens. Comment s’est-elle implantée ? Qui est derrière l’escroquerie ? À combien s’élève le montant de l’escroquerie ? Enquête.

Hamidou D. (55 ans) a eu un Accident cérébro-vasculaire (AVC). Oumou G. (19 ans) ne va plus à l’école, traînant un sentiment de honte. La honte, c’est Zoumana T, 26 ans, qui l’exprime le mieux. « Comment arriverai-je encore à lever la tête devant les membres des sept familles voisines que j’ai convaincu de s’inscrire sur OpenAi Mali ? Ils ont investi tout leur patrimoine dedans. Des millions… », se morfond le jeune homme.

D’âges, sexes et profils professionnels différents, ils sont des centaines de Maliens à avoir vu disparaître leurs économies dans ce que l’on peut appeler l’une des plus grosses arnaques au Mali. Avec des conséquences inquiétantes pour certains. « Il y a des victimes qui sont tellement touchées par l’affaire qu’elles montrent des signes de troubles mentaux. On envisage de les amener consulter des psychologues », confie Soungalo Sanago, le Porte-parole du Collectif des victimes d’OpenAi Mali.

Depuis le lundi 20 mars, date à laquelle la supercherie a commencé à animer les débats sur les réseaux sociaux, le mystère s’épaissit. Mais plus l’enquête avance, plus les victimes ne cessent de se déclarer. Et les sommes perdues sont souvent colossales.

Selon les premières estimations recueillies tant bien que mal par le Collectif, qui essaie de réunir des témoignages dans différentes localités du Mali, ce sont près de 700 000 personnes qui ont perdu un montant de plus de 50 milliards de francs CFA dans l’escroquerie. Ces chiffres sont très difficiles à recouper et il est possible qu’ils soient surévalués.

« On estime que seulement une portion des victimes a été recensée. D’autres ont encore honte de se déclarer », fait savoir Domo Djiguiba, Trésorier du Collectif. Le responsable présumé des opérations d’OpenAi Mali à son siège, un certain Mamadou Barry, et ses collaborateurs, ne donnent plus de nouvelle depuis le week-end du 18 au 19 mars. Leurs téléphones sont aussi injoignables. Au moins deux commissariats, dépêchés par les tribunaux des Communes I, IV et V du District de Bamako, sont à leur recherche. « La justice malienne dispose des services techniques et scientifiques pour traquer tous les délinquants », a assuré le 22 mars sur Mikado FM Mamadi Tounkara, Substitut du Procureur de la Commune IV.

Pyramide de Ponzi

Dans son bureau à Badialan 1, Soungalo Sanago se remémore le jour où il s’est inscrit sur OpenAi Mali E-Commerce Général Sarl, qui se présente comme une société de commerce général, prestation de services, import-export et de distribution de produits, avec un numéro d’Immatriculation national (31709194223265M) et un Certificat d’identification fiscale (083396104K).

« C’est une connaissance qui m’a parlé d’OpenAi et de ses avantages. J’ai longtemps hésité avant de m’inscrire sur la plateforme, mais quand j’ai entendu qu’ils faisaient des publicités sur l’ORTM et qu’ils nous ont montré des documents certifiés par l’État Malien, j’ai eu confiance en l’entreprise et je me suis inscrit », raconte-t-il. L’affaire, florissante au début, Soungalo, « pensant bien faire », partage le bon plan avec ses amis, qui eux aussi embarquent des proches dans l’opération.

La stratégie s’est relevée être un montage financier frauduleux appelé la Pyramide de Ponzi, qui fait miroiter des taux de rendement très élevés à des investisseurs pour un risque très faible. L’offre, alléchante, consiste à générer des revenus pour les anciens investisseurs grâce aux apports financiers des nouveaux arrivants.

La plaquette publicitaire d’OpenAi Mali fait rêver. Par exemple, pour un investissement de 1 000 à 200 000 francs CFA, on peut gagner de 20 à 4 000 francs par jour. De ce dernier montant à 500 000 francs, de 5 000 à 12 500 francs par jour, de 500 001 à 1 million de francs CFA, de 15 000 à 30 000 francs et ainsi de suite jusqu’à 6% par jour de son investissement pour un placement de 5 à 10 millions de francs CFA sur la plateforme. Un profit qui ne demande en plus qu’à faire la promotion de certains produits se trouvant sur le site. Tout semble donc augurer d’un investissement à la fois fructueux et sans danger.

« Ce n’est pas que nous voulions de l’argent facile, comme le racontent certains. Nous avons vu une bonne opportunité et nous l’avons saisie. D’autant qu’elle est offerte par une entreprise qui selon nous dispose de documents légaux », se défend Mamadou Racine Diallo, le Président du Collectif, qui a regroupé et poussé les victimes à intenter des actions en justice.

Inexistante

Au départ de l’affaire OpenAi Mali, il y a un dénommé Amadou Coulibaly, un employé de commerce de 25 ans domicilié à Bamako, au quartier Hippodrome, peut-on lire sur sa pièce d’identité numéro 08332/3èmeA, délivrée le 16 septembre 2022 à Bamako, dont Journal du Mali a eu une copie. Selon les statuts de l’entreprise, dont nous avons aussi un exemplaire, il est indiqué qu’il est l’unique associé d’OpenAi Mali, société au capital social fixé à 1 million de francs CFA à sa création, le 3 octobre 2022.

Pour inciter les gens à s’inscrire sur sa plateforme, quelques jours après l’entreprise présente sur un groupe WhatsApp un certificat d’immatriculation qui lui aurait été délivré par la Direction du Guichet unique de création d’entreprises de l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API-Mali). Le document, sur lequel on peut apercevoir une signature et un cachet d’un département de l’API, s’est révélé être « un faux », en croire une source à l’API-Mali, selon laquelle l’entreprise est inexistante dans leur base de données.

« Elle n’a pas été créé officiellement. J’en veux pour preuve par exemple le numéro NINA, qui ne répond pas à la base de codification. Il commence par 3 au lieu de 1. Aussi le numéro du registre de commerce, qui commence par « MA » au lieu de « Ma ». Le code également est inapproprié « B » au lieu de « A » », explique notre source. Des enquêteurs se sont présentés à l’API et notre source assure que tous les éléments prouvant que c’était des faux ont été fournis.

Pour convaincre ceux qui rechignent encore à croire en son affaire, OpenAi Mali multiplie les manœuvres. Elle loue un local au quartier d’affaires de Hamdallaye ACI, puis se lance dans une campagne de publicité. La société débloque 522 000 francs CFA pour trois séquences de publicité à la Télévision nationale, l’ORTM, les 14 et 18 février, ainsi que le 15 mars 2023, après le JT de 20h. La facture de la télévision, qui circule sur les réseaux sociaux, a été confirmée par une source interne. Ensuite, l’entreprise a misé sur la publicité dans la rue.

Au Mali, où le taux de chômage est estimé à 6,5% (Ministère de l’Économie et des finances, février 2023), plusieurs jeunes s’adonnent à la recherche de gain sur des plateformes en ligne. Surtout depuis la floraison des jeux de paris sportifs dans le pays. L’entreprise OpenAi Mali a d’autant plus réussi à duper les gens qu’elle s’est servi du nom de la société étasunienne OpenAI, spécialisée dans l’intelligence artificielle. Sauf qu’il s’est avéré que la société fondée en 2015 par Elon Musk et Sam Altman n’a rien à voir avec celle du Mali. Les activités diffèrent, les logos également. Les escrocs ont aussi réussi à faire croire qu’ils étaient en partenariat avec des plateformes de commerce en ligne (Amazon, Allegro), dont les logos sont visibles sur leur site.

Méfiance

Ce qui aurait du susciter la méfiance à l’égard de l’entreprise est, selon des spécialistes en entreprenariat, qu’elle ne faisait pas de virements bancaires concernant les commissions. Pas de réels services ou de produits à distribuer, pas de produits consommables par les gens hors du système, les seuls moyens de gagner de l’argent étaient de pousser des gens à s’inscrire et à faire des tâches au sein de la plateforme.  En outre, au contraire de certaines plateformes de paris sportifs, où pour faire un dépôt sur son compte les opérateurs téléphoniques envoient à l’utilisateur un code, avec OpenAi Mali le dépôt se faisait en transférant l’argent sur le numéro de la société comme si l’on faisait un transfert normal.

« Souvent, ce n’est pas que les gens n’ont pas conscience qu’une affaire comme OpenAi Mali peut tourner en arnaque, mais ils se disent toujours qu’ils ont le temps de se sauver avant que ça ne chavire. En oubliant que les initiateurs de ces entreprises peuvent fuir à tout instant sans crier gare », commente un spécialiste en entreprenariat.

« À l’heure où on parle de Mali kura, que l’État malien permette qu’une entreprise de ce genre vienne abuser des citoyens de la sorte sur son territoire, c’est à contresens », juge le porte-parole des victimes, qui portent leurs espoirs sur la justice pour récupérer leurs investissements.

Gaz butane : nouvelle hausse des prix

Depuis le 1er juin 2022, le gaz est vendu au prix du marché sans la marge prise par l’Etat. Ce qui a plusieurs conséquences dont la hausse vertigineuse des prix de la bonbonne de gaz.

Selon le directeur général de l’Office national des Produits pétroliers (Onap), Modibo Gourou Diall, la fin de la subvention de l’Etat est justifié par les difficultés financières de l’Etat engendrées par la hausse du prix des produits pétroliers sur le marché international elle-même provoquée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a causé des problèmes d’approvisionnement.

Mais pour le gaz, l’Etat avait de sérieux problèmes a tenir le coût de la subvention dont les arriérées dues au groupement professionnel du gaz sont estimées à plus de 8 milliards de F CFA, selon Oudiary Diawara, ex président du groupement professionnel du gaz et directeur général d’une société importatrice de gaz.

Selon un document daté du 20 mars, le prix du gaz de 6kg, parmi le plus consommé, va passer de 6360 à 8090 FCFA. Avec la subvention de l’Etat, ce gaz était vendu à 2990 FCFA. Ce désengagement de l’Etat, qui vise à alléger son portefeuille engendre une charge supplémentaire sur les ménages en cette période d’envolée générale des prix dont la hausse actuelle n’est pas sans effets sur les autres produits de consommation courante. Le gaz était jusque-là subventionné au Mali pour protéger l’environnement et empêcher la coupe abusive du bois et du charbon de bois. Une politique mise en œuvre sous le président ATT. Selon des données des opérateurs gaziers du pays, la consommation de gaz au Mali est de près de 19 000 tonnes par an.

 

Eliminatoires CAN 2023 : le Mali chute face à la Gambie

Les Aigles avaient besoin d’une victoire pour se qualifier. La mission est ratée. Le Mali s’est incliné 1-0 face à la Gambie à Casablanca lors du match comptant pour les éliminatoires de la prochaine CAN. Mieux organisé et face à une équipe du Mali qui manquait de créativité, les Scorpions ont marqué sur coup de pied arrêté à dix minutes de la fin de la rencontre. Le sélectionneur Eric Sekou Chelle qui avait procédé à 9 changements par rapport au match de vendredi à Bamako n’a pas su trouver les solutions pour forcer le bloc gambien. Cette victoire de la Gambie relance le groupe du Mali. Les Aigles restent en tête avec neuf points mais sont désormais talonné par la Gambie et le Congo qui comptent tous les deux six points. Le Soudan du Sud ferme la marche avec trois points. Pour son prochain match, le Mali se déplacera au Congo le 12 juin prochain. Un match décisif pour la suite des éliminatoires. Cette défaite est la première en match officiel du nouveau sélectionneur Eric Sékou Chelle.

 

Mise en œuvre de la Zlecaf : bientôt un forum pour les entreprises

Du 16 au 19 avril 2023 aura lieu à Cape Town, en Afrique du Sud, la première édition du Forum des entreprises de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Un événement commercial qui vise à accélérer la mise en œuvre de la Zlecaf et à booster le commerce et les investissements en Afrique.

Initiative après initiative, l’Afrique entend mettre en œuvre la Zlecaf. Alors qu’elle était au menu des discussions du dernier sommet de l’Union Africaine, en févier, la mise en œuvre de Zone de libre change continentale sera de nouveau débattue lors d’un forum, en avril prochain en Afrique du Sud. Organisée par le gouvernement sud-africain en partenariat avec l’Union Africaine, la rencontre vise à faire de l’opérationnalisation de la Zlecaf « une opportunité pour l’émergence de grands entrepreneurs et jeunes industriels africains qui vont accélérer la transformation des économies africaines pour diversifier les sources de croissance ». À l’instar de nombreux pays africains, le Mali compte y prendre part. « C’est vrai qu’il y a la difficulté de la barrière de la langue. Et aussi dans les transferts bancaires. N’empêche, les entrepreneurs maliens doivent participer à ce forum pour plus s’ouvrir à d’autres domaines et pour promouvoir leur business », estime Aliou Traoré, Directeur général de la Société Mali Sanuw.

Le forum ciblera quatre secteurs d’activités en priorité : l’agriculture et l’agrobusiness, l’automobile et les pièces automobiles, l’industrie pharmaceutique, le transport et la logistique. « Il y a aussi d’autres domaines qui peuvent être développés lors des rencontres B2B. Pendant ce temps, les entrepreneurs maliens peuvent évoquer des domaines qui les intéressent pour qu’on leur facilite le business avec des entrepreneurs africains », explique la Vice-présidente chargée des Relations extérieures du CNPM, Mme Berthé Minian Bengaly. Selon elle, le Mali, pays à forte taux d’importation, a besoin de concrétiser la zone de libre échange afin de faciliter le commerce entre lui et les autres pays africains.

Dans l’optique de faciliter le déplacement des entrepreneurs du pays a eu lieu le 15 mars dernier à l’ambassade de l’Afrique du Sud au Mali une séance d ‘information sur le forum et sur l’obtention du visa sud-africain. « L’ambassade entend tout mettre en œuvre pour permettre au Mali de participer au forum, qui est une opportunité pour ses entreprises locales », assure Avumile Dlakavu, Conseiller politique de l’ambassade.

Paludisme : vers l’éradication au Mali d’ici 2030 ?

Une éclaircie, de l’espoir. Un enregistrement régulier des cas de paludisme dans trois districts du Centre du Mali sujets au paludisme permet désormais aux acteurs locaux de la santé de mesurer les tendances de l’infection. Ils pourront désormais déclencher une intervention d’urgence, lorsque le seuil d’infection sera atteint, afin d’enrayer les épidémies potentielles.

Grâce à une formation organisée par l’OMS en 2021, 62 agents de santé de Diéma, Koutiala et Kéniéba ont appris à calculer le seuil d’épidémie à partir des données relatives aux infections palustres.

« Ainsi les agents ne peuvent plus être surpris par une épidémie de paludisme pouvant créer une urgence sanitaire de grande ampleur, car, à la fin de chaque mois, ils tracent la courbe d’évolution de la maladie », relève le Dr Christian Itama Mayikuli, Représentant de l’OMS au Mali.

Au Mali, 27 districts ont été identifiés comme étant à potentiel d’épidémie de paludisme à cause des difficultés liées aux préventions dues à la pandémie de Covid-19 et à l’insécurité.

Lorsque le seuil épidémique a été atteint au mois d’août 2022, une sensibilisation axée sur l’utilisation correcte des moustiquaires et l’évitement de la stagnation de l’eau a été menée dans certains villages, car les cas de paludisme étaient liés à la fréquence accrue des précipitations cette année-là.

Selon le Dr Christian Itama Mayikuli, l’extension du projet en 2024 permettra de renforcer les acquis et d’évoluer considérablement vers l’objectif de l’élimination du paludisme d’ici 2030 au Sahel.