En Afrique, six présidentielles pour plusieurs enjeux en 2023

Au moins six élections présidentielles sont prévues en 2023 sur le continent africain et trois d’entre elles concerneront des pays de sa partie ouest.L’importance de ces scrutins en 2023 est telle que le président américain Joe Biden a réuni mi-décembre, en marge du sommet Afrique – Etats-Unis, les dirigeants des six pays africains concernés. Lors de cette réunion avec le Gabonais Ali Bongo, le Nigerian Muhammadu Buhari, le Liberian George Weah, le Sierra Leonais Julius Maada Bio, le Malgache Andry Rajoelina et le Congolais Félix Antoine Tshisekedi, M. Biden les a appelés à faire de tout leur possible pour que les élections qui se dérouleront dans leurs pays cette année soient « libres, justes et crédibles ».

Au Nigeria d’abord, le président Buhari va passer le flambeau après le scrutin présidentiel du 25 février. Élu pour la première fois en 2015, le dirigeant octogénaire va boucler son second mandat consécutif dans deux mois et ne peut plus se présenter selon la Constitution nigériane. Il laissera cependant ce géant du continent, fort de plus de 200 millions d’habitants, dans une crise économique que son successeur devra s’atteler à résoudre en plus des questions sécuritaires dont le terrorisme islamiste.

Alors que Buhari a été la cible fin décembre d’une tentative d’assassinat revendiquée par le groupe terroriste Etat islamique (EI) lors d’une visite au sud-ouest d’Abuja, le parti au pouvoir a désigné Bola Ahmed Tinubu comme probable futur successeur du chef de l’Etat nigérian. Le candidat du parti au pouvoir sera aux prises avec trois principaux adversaires : Atiku Abubakar, leader du Parti démocratique populaire (PDP), la principale formation de l’opposition, Peter Obi, leader du Parti travailliste et Rabiu Kwankwaso du New Nigerian Peoples Party. Selon plusieurs observateurs, le successeur de Muhammadu Buhari ne devrait pas sortir de cette liste.

À la croisée des chemins

La deuxième élection présidentielle ouest-africaine de cette année, prévue le 24 juin, concerne la Sierra Leone, ce petit pays anglophone de huit millions d’habitants dirigé depuis avril 2018 par Julius Maada Bio. Alors qu’il brigue un second mandat, il a suscité cinq mois en arrière la colère d’une partie de la population qui était sortie manifester contre la vie chère. Les émeutes qui s’en sont suivies ont provoqué la mort de plusieurs civils et policiers, obligeant le président Bio à décréter un couvre-feu au niveau national.

Voulant coûte que coûte le départ de Julius Maada Bio, les leaders de quinze partis de l’opposition ont entamé des discussions pour investir un candidat unique. Quelques semaines avant l’annonce officielle de la date des élections générales par la Commission électorale, ils accusaient le parti au pouvoir de vouloir les déplacer en 2024. Cependant, les rivalités entre les responsables politiques de l’opposition autour du projet de coalition unique pourraient constituer un avantage pour le président sortant en vue des prochaines échéances.

Au Liberia voisin, la présidentielle doit s’y tenir en octobre 2023 sur fond de tensions entre le duo gagnant de 2016. Les dirigeants de la coalition au pouvoir veulent reconduire le président sortant George Weah et sa vice-présidente, Jewel Howard Taylor, l’ex-épouse de Charles Taylor, ancien président du pays. Cependant, certains journaux affirment que les deux collaborateurs ne s’entendent plus tandis que le président Weah doit faire face à une opposition désormais réunie autour d’une coalition dirigée par Alexander Cummings, leader de l’Alternative National Congress (ANC), qui veut battre l’ancien footballeur au premier tour.

Bilan mitigé, bilan éprouvé

Les adversaires de George Weah lui reprochent surtout son bilan mitigé dans la lutte contre la pauvreté et ses fréquents déplacements à l’étranger, abandonnant la population à son sort. Lors de la dernière Coupe du monde de football, le seul Africain qui a remporté le Ballon d’or européen (France Football) est resté plusieurs jours au Qatar pour regarder particulièrement l’un de ses enfants, Timothy Weah, pensionnaire de l’équipe nationale des Etats-Unis.

A Madagascar, le président Andry Rajoelina n’a toujours pas déclaré sa candidature pour l’élection présidentielle de novembre. En revanche, il continue des tournées à l’intérieur du pays qualifiées de pré-campagne électorale par certains observateurs. Face à une délicate épreuve du bilan, il doit trouver les bons mots pour convaincre les citoyens malgaches. Avant son élection en 2018, Andry Rajoelina avait notamment promis de rattraper en cinq ans le retard économique dans lequel est plongé son pays depuis son indépendance, en 1960.

La tâche ne sera pas facile pour lui face à une opposition qui a décidé d’unir ses forces. En novembre 2021, dix-sept de ses formations ont réussi à mettre sur pied la plateforme Panorama. Elle compte parmi ses principaux leaders l’ancien président Hery Rajaonarimampianina et son prédécesseur Marc Ravalomanana, qui occupe le statut d’invité pour l’instant. Le lancement de ce groupe d’opposition a été surtout marqué par la poignée de main, en guise de réconciliation, entre le député Roland Ratsiraka et Marc Ravalomanana. Un mauvais signe pour le président sortant ?

A l’inverse, en République démocratique du Congo (RDC), l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, au pouvoir) a organisé un premier congrès le 15 décembre dernier pour désigner Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme candidat à la présidentielle du 20 décembre 2023. A la tête de ce pays de 90 millions d’habitants depuis janvier 2019, le président sortant n’a pas caché sa volonté de briguer un nouveau mandat.

De l’argument des armes au pouvoir du dialogue

Toutefois, des problèmes subsistent sur l’enrôlement des électeurs, une opération perturbée par les violences qui se poursuivent à l’est du pays entre les forces armées républicaines et les rebelles du M23 soutenus, selon Kinshasa, par le Rwanda voisin. Cette situation est d’autant plus inquiétante parce que des Congolais de certaines villes du Nord-Kivu, une province qui concentre un nombre important d’électeurs, n’avaient pas pu voter lors des élections précédentes.

Dans cette situation de crise sécuritaire et face à l’éventualité d’un report du scrutin en 2024, l’opposant Martin Fayulu, qui revendique toujours la victoire lors de la présidentielle de 2018, a déjà invité le président Tshisekedi à quitter le pouvoir dans les délais constitutionnels. Cependant, à onze mois du scrutin présidentiel, les déclarations de candidature se multiplient. Après Martin Fayulu, considéré comme un sérieux prétendant au fauteuil présidentiel, l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, a également dit son intention de succéder à Félix Tshisekedi qui n’a par contre pas dit son dernier mot.

Au Gabon, où la Constitution ne limite pas les mandats présidentiels, le président Ali Bongo, à la tête du pays depuis 2009, devrait sans doute briguer un troisième septennat lors des élections générales (présidentielle, législatives, locales et sénatoriales) prévues au second semestre de 2023. Alors qu’il souffre encore des séquelles de l’AVC qui l’a terrassé en 2018, Ali Bongo a récolté ces dernières semaines des motions de soutien à sa probable candidature à la présidentielle lors des conseils provinciaux du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).

Pour l’heure, les responsables du pouvoir et de l’opposition ne sont pas d’accord sur des questions liées à la révision des listes électorales. Ces querelles rappellent les violentes contestations qui avaient écorné la victoire d’Ali Bongo en 2016 après que Jean Ping, principal opposant à l’époque, a rejeté les résultats du scrutin présidentiel.

Pour ne pas réveiller le spectre, le chef de l’Etat gabonais s’est adressé particulièrement, à l’occasion de son discours du nouvel an, à l’opposition. Dans son message, il dit accepter de s’asseoir avec ses adversaires dans les meilleurs délais en vue de discuter de la transparence électorale lors des élections générales de 2023.

Zimbabwe, Sud Soudan, Libye ou l’incertitude

Au Zimbabwe, la date des élections générales attendues en 2023 n’est pas encore précisée par la Commission électorale. Elle indique juste qu’elles vont se tenir entre juillet et août 2023. Arrivé au pouvoir en 2018 avec 50,8 % des suffrages, le président Emmerson Mnangagwa aura comme principal adversaire, s’il décide de se représenter, Nelson Chamisa, le leader de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) qui avait obtenu 44,3 % lors de la dernière présidentielle.

Pour leur part, les dirigeants Sud-Soudanais ont reporté les élections générales qui devaient se tenir dans le pays en février 2023 sans fixer officiellement une nouvelle date. Mais d’après l’AFP, le Mouvement populaire de libération du Soudan a approuvé en décembre la candidature du président Salva Kiir pour un nouveau mandat lors des élections prévues pour la fin de l’année 2024. Celles-ci devaient mettre fin à la transition qui, dès 2020, a succédé à la guerre civile (2013-2020) dans ce pays qui a pris son indépendance du Soudan en 2011.

Ailleurs en Afrique, en Libye plus exactement, l’incertitude plane encore sur la tenue en 2023 des élections initialement prévues en décembre en raison de l’impasse politico-militaire. Le Premier ministre sortant, Abdelhamid Dbeibah, s’est montré toutefois optimiste quant à leur organisation cette année. Il multiplie les initiatives pour tenter de rapprocher les parties opposées dans ce pays devenu presque un Etat failli depuis la révolution qui a renversé Mouammar Kadhafi, en 2011.

La communauté internationale suit de près cette crise à laquelle elle tente de remédier inlassablement. En septembre dernier, l’ancien ministre sénégalais Abdoulaye Bathily a été nommé nouveau représentant des Nations Unies à Tripoli. Si certains acteurs croient que les élections doivent passer par une réconciliation préalable, M. Bathily conduit pour sa part une feuille de route qui prévoit en priorité « d’organiser un dialogue entre les gouvernements libyens rivaux avec, comme objectif ultime, d’organiser des élections consensuelles », affirmait une source onusienne interrogée par RFI.

Guinée : l’ex-coordonnateur du FNDC jugé le 9 janvier prochain

Abdourahmane Sano était l’un des dirigeants les plus actifs de ce regroupement de l’opposition et de la société civile guinéennes.Après trois jours d’audition à la Direction centrale des investigations judiciaires, l’ex-coordonnateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), Abdourahmane Sano a été déféré ce vendredi 6 janvier au tribunal de première instance de Mafanco. Il est inculpé pour « participation à une réunion non déclarée », rapportent à APA des sources judiciaires.

Les autorités judiciaires reprochent à l’ancien coordonnateur du FNDC la tenue de réunions non autorisées pour la Création d’une plate-forme dénommée « Mouvement citoyen pour la République ».

Bien qu’inculpé par le tribunal de première instance de Mafanco, Abdourahmane Sano a été libéré. Son procès s’ouvre le 09 janvier 2022 devant la même juridiction.

Dans un communiqué publié jeudi 5 janvier, le FNDC, dissout par la junte au pouvoir depuis septembre 2021, s’est dit outré par la convocation les 4 et 5 janvier 2023 sans aucune base légale de son ex-coordonnateur national, Abdourahamane Sano, à la Direction des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale.

« Sans aucun motif valable, les officiers de la police judiciaire aux ordres de la junte militaire reprochent à l’ex-coordonnateur du mouvement citoyen, selon les informations à notre disposition, le déploiement de ses activités de conscientisation citoyenne qui a toujours été l’activité phare de M. Sano », a dénoncé le FNDC, promettant qu’en concertation avec ses différents partenaires, il annoncera dans les prochains jours la conduite à tenir.

Depuis son départ de la tête du FNDC, Abdourahmane Sano s’occupe des activités de la Plate-forme nationale des citoyens unis pour le développement (PCUD).

Avant l’enclenchement de cette procédure judiciaire contre lui, Sano se faisait rare de l’espace sociopolitique guinée. Sous le régime d’Alpha Condé (2010-2021), il avait fait plusieurs mois en prison à cause de son opposition au projet de troisième mandat du président déchu.

Burkina: Sanakara et Cie doivent reposer au Monument des martyrs (familles)

Les corps des victimes du 15 octobre 1987 avaient été exhumés en mai 2015 pour des analyses ADN dans le cadre de l’instruction judiciaire du dossier.Les familles du Capitaine Thomas Sankara et de ses 12 compagnons d’infortune ont adressé ce mercredi 04 janvier 2023, une lettre au Président de la Transition, Ibrahim Traoré.

Dans la note dont une copie est parvenue à APA ce jeudi, elles ont choisi le lieu et la date de l’inhumation de leurs proches, assassinés le 15 octobre 1987, lors d’un coup d’Etat qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir. 

« Nous voudrons porter à votre connaissance que les familles ont choisi à l’unanimité le site du Monument des Martyrs comme lieu d’inhumation pour la dernière demeure de leurs proches », peut-on lire dans la lettre.

Lors d’une rencontre avec lesdites familles, le mercredi 28 décembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré avait émis le souhait d’organiser les obsèques des martyrs, « le plus tôt possible ».  Les dates du 10 ou 12 janvier 2023 avaient été envisagées, selon bos sources. 

Toutefois « nous avons besoin que vous nous accordiez un delai minimum de trois mois que nous estimons necessaire pour que toutes les familles puissent s’organiser afin d’être présentes aux inhumations surtout celles résidentes hors du Burkina. Cette doléance vise à permettre à tous d’accompagner dignement nos morts, chose dont nous avons été privés le 15 octobre 1987 et dont les douleurs sont encore vives », ont insisté les poches des victimes. 

En mars 2015, le gouvernement de transition avait autorisé l’exhumation et d’expertises des restes du président Thomas Sankara ». Ce qui a été fait en mai de la même année. Ce qui avait permis de relancer la procedure judiciaire qui a abouti, en avril 2022, à la condamnation à perpétuité de l’ancien président Blaise Compaoré, exilé depuis octobre 2014 à Abidjan, du commandant de sa garde Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016, et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987.

Maroc-UE : Borrell annonce deux nouvelles initiatives pour renforcer le partenariat bilatéral

Deux nouvelles initiatives seront lancées pour renforcer le partenariat entre le Maroc et l’Union européenne, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en visite à Rabat.Il s’agit, en premier lieu, d’un dialogue de haut niveau en matière de sécurité, qui se tiendra à Rabat prochainement, ainsi que d’une coopération renforcée dans les instances multilatéralesentre le Maroc et l’Union européenne, a précisé Borrell en marge d’un point de presse tenu ce jeudi avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

Lors de cette entrevue, les deux responsables ont affirmé la volonté de l’Union européenne et du Maroc de renforcer leur coopération, tout en soulignant la nécessité de protéger le partenariat entre les deux parties.

Josep Borrell a affirmé la volonté de l’Union européenne d’ »élargir » et d’ »approfondir » le partenariat avec le Maroc qui « se base sur des valeurs », soulignant l’objectif de « bâtir une vision plus ambitieuse ».

De son côté, Nasser Bourita a déclaré que le Maroc travaille au renforcement du partenariat avec l’Union européenne dans divers domaines. « L’Union européenne est un partenaire stratégique de premier plan pour le Maroc », a-t-il affirmé, ajoutant que le voisinage avec l’Union européenne offre de grandes opportunités de coopération.

Le Maroc salue les résultats positifs du partenariat avec l’UE

Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch a reçu ce jeudi à Rabat, Josep Borrell, Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, en visite au Maroc.“Les deux parties ont évoqué les relations bilatérales et la volonté conjointe d’approfondir le dialogue et la coopération, dans le cadre du partenariat stratégique établi entre le Maroc et l’Union Européenne, auquel le Roi Mohammed VI attache une importance particulière”, indique un communiqué de la primature.

M. Akhannouch, s’est félicité de la dynamique des relations entre le Maroc et l’UE, qui a permis de structurer le partenariat entre les deux parties et de l’améliorer à différents niveaux. Il a salué à cet égard les résultats positifs du partenariat dans les domaines de l’agriculture et de la pêche, de la finance, de l’investissement, de l’économie verte, de la migration et de la sécurité.

Le Chef du Gouvernement s’est également félicité du niveau des échanges commerciaux entre les deux parties qui a permis au Maroc de se positionner en tant que premier partenaire économique et commercial de l’UE sur le continent africain. En effet, le niveau des échanges commerciaux entre les deux parties a atteint, en 2021, plus de 45 milliards d’euros et a triplé en 10 ans.

Il aussi exprimé sa satisfaction de l’harmonie et de la concordance entre l’agenda des réformes sociales et économiques entreprises par le Maroc et l’accompagnement et le soutien apportés par l’UE à ces projets, dans la perspective de la mise en œuvre d’un certain nombre d’entre eux au cours de l’année 2023.

Burkina : Le capitaine Traoré à Bobo-Dioulasso

C’est sa première visite officielle dans la capitale économique depuis sa prise du pouvoir le 30 septembre 2022.Au pouvoir depuis le 30 septembre 2022 après un coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré s’est rendu pour la première fois à Bobo-Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso. 

Le jeune officier a informé les forces vives de la localité, des initiatives prises pour lutter contre les groupes jihadistes notamment, la réorganisation et l’équipement de l’armée, la mobilisation populaire à travers le recrutement massif de supplétifs civils.

Il a appelé les Bobolais à s’organiser, à être des agents de renseignement et à veiller au grain afin de « ne pas donner l’occasion aux cellules (jihadistes) dormantes d’agir ».

Il a également exprimé sa volonté d’instaurer une gouvernance vertueuse au Burkina, en passant par « une lutte acharnée » contre la corruption.

Le capitaine Traoré a promis des mesures pour que la 2e ville du pays retrouve son statut de capitale économique, à travers des investissements structurants.

« Bobo-Dioulasso a longtemps été la capitale économique, mais on ne sent pas vraiment. Nous avons une occasion pour donner à la capitale économique le vrai sens de ce nom. Nous comptons sur la bonne foi de tous pour nous permettre de créer plus d’emplois, d’usines, de nouvelles choses qui pourront occuper la jeunesse », a-t-il dit.

Depuis septembre dernier, la ville de Bobo-Dioulasso a été le théâtre de plusieurs manifestations de soutien à Ibrahim Traoré, tombeur de lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.

Guinée équatoriale : trois proches du président visés par la justice espagnole

Carmelo Ovono Obiang, Nicolas Obama Nichama et Isaac Nguema Endo ont été mis en examen ce mercredi par l’Audience nationale espagnole, l’une des plus hautes juridictions du pays, pour « terrorisme » et « torture ».En Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo règne sans partage depuis 1979. Dans ce petit pays hispanophone, situé en Afrique centrale, les voix discordantes se font discrètes par peur de subir les affres d’un régime autoritaire.

Feliciano Efa Mangue et Julio Obama Mefuman, deux Espagnols d’origine équato-guinéenne, âgés respectivement de 44 et 51 ans, ont affirmé en avoir été victimes en 2020. Après un transit au Soudan du Sud, ils ont été amenés de force en Guinée équatoriale pour y croupir en prison. Dans leur lieu de privation de liberté, les deux plaignants soutiennent avoir été soumis à des tortures terribles, au même titre que deux autres opposants politiques.

À la faveur de la double nationalité de MM. Mangue et Mefuman, la justice espagnole a diligenté une enquête ayant débouché sur la mise en examen de Carmelo Ovono Obiang, l’un des fils du dirigeant Teodoro Obiang, de Nicolas Obama Nichama, responsable de la sécurité intérieure et d’Isaac Nguema Endo, Directeur Général de la sécurité présidentielle.

Deux des trois accusés, à savoir M. Obiang et M. Nchama, possèdent des biens immobiliers en Espagne, tandis que M. Endo s’y rend régulièrement. Pour sa part, Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale, a accusé l’Espagne d’« ingérence », non sans dire que « ces terroristes ont été arrêtés par les autorités soudanaises et extradés vers la Guinée équatoriale » sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par Malabo.

L’Ethiopie va retirer le TPLF de sa liste d’organisations terroristes

Addis-Abeba poursuit ses efforts de pacification du Tigré (nord) en proie depuis novembre 2020 à un conflit meurtrier.Le gouvernement éthiopien a annoncé ce mercredi 4 janvier 2023 qu’il lèvera la désignation d’organisation terroriste du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) après le désarmement de ses combattants et des combattants alliés.

Redwan Hussein, le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre, Abiy Ahmed, a déclaré aux journalistes que le Parlement éthiopien lèvera cette appellation lorsque l’exercice de désarmement sera terminé.

Il a ajouté que cette mesure sera suivie de l’abandon des poursuites pénales à l’encontre des responsables du TPLF qui sont toujours détenus à Addis Abeba.

Redwan s’exprimait en présence du président du Parlement, Tagese Chafo et du ministre éthiopien de la Justice, Gedion Thimotiows.

Le Parlement éthiopien a inscrit en mai 2021 le TPLF et l’Armée de libération oromo sur sa liste d’entités terroriste.

M. Redwan a déclaré qu’au début des pourparlers politiques, des questions comme la nature de l’administration transitoire et la date des élections dans la région du Tigré seront abordées.

L’Accord de paix de Pretoria conclu en novembre 2022 entre le gouvernement éthiopien et le TPLF prévoit notamment le rétablissement de l’ordre public, le retrait des forces armées étrangères et non éthiopiennes, le désarmement des combattants tigréens, le rétablissement des services de base et l’accès sans entrave aux fournitures humanitaires.

Tout comme l’Accord de Pretoria, celui dit de Nairobi est critiqué par certains belligérants qui estiment qu’il n’aborde la question des prisonniers détenus par les deux parties et des échanges possibles.

Faure Gnassingbé à Bamako pour une « visite d’amitié et de travail »

Le président togolais a engagé une médiation pour une libération rapide des quarante-six (46) soldats ivoiriens emprisonnés au Mali.Le président togolais Faure Gnassingbé profitera de sa visite pour échanger avec son homologue malien le Colonel Assimi Goïta, sur les voies et moyens visant à aboutir à la libération rapide des quarante-six (46) militaires détenues à Bamako depuis juillet. D’aucuns espère une issue heureuse dans ces pourparlers. Le président togolais est accompagné d’une forte délégation dont le chef de la diplomatie togolaise, le Pr Robert Dossey.

Dans son discours à la veille du nouvel an, le président ivoirien, Alassane Ouattara a salué les efforts du Président togolais ayant permis la libération, en septembre dernier « pour des raisons humanitaires » des trois femmes faisant partie du contingent des quarante-neuf (49) militaires ivoiriens arrêtés à Bamako. Il a aussi promis que « les 46 autres, regagneront bientôt le sol ivoirien ».

Le vendredi 30 décembre, la Cour d’appel de Bamako a condamné les quarante-six accusés comparant devant la Cour d’Assises spéciales, à une peine de vingt ans de réclusion criminelle et au paiement d’une amende de deux millions de FCFA.

Quant aux trois femmes libérées en septembre dernier « pour des raisons humanitaires » elles ont été condamnées par contumace à la peine capitale et au paiement d’une amende de dix millions FCFA.

Les charges retenues contre ces accusés sont entre autres « attentat et complot contre le Gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munition de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

On est loin de la qualification de « mercenariat » qui leur a été collée au départ par les autorités maliennes. On sait désormais qu’ils sont tous des militaires de l’armée ivoirienne. Actuellement, les yeux sont rivés sur les efforts du président togolais qui a obtenu l’aval de ses pairs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en vue de conduire une médiation pour faire libérer les militaires ivoiriens.

Il va également s’appuyer sur un mémorandum d’accord signé, le jeudi 22 décembre dernier, entre les autorités maliennes et ivoiriennes devant servir de base à la libération des soldats ivoiriens. Les lignes vont certainement bouger avant la fin de la visite de vingt-quatre heures au Mali du chef de l’Etat du Togo.

Une épée de Damoclès plane aussi sur la tête des autorités maliennes auxquelles la Cedeao dans son sommet du 4 décembre dernier avait menacé de sanctions si les militaires ivoiriens n’étaient libérés avant début janvier 2023.

Burkina : Le capitaine Traoré a promulgué la loi sur les VDP

La loi qui institue les supplétifs civils de l’armée a été votée, le 17 décembre 2022, à l’unanimité par les députés de la transition.Le capitaine Ibrahim Traoré a ratifié, jeudi 29 décembre 2022, les lois instituant les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et portant création de la Brigade de veille pour la défense de la patrie (BVDP).

A la différence de la loi de juin 2022, la nouvelle loi VDP reconnaît l’emploi des supplétifs civils de l’armée, à vocation nationale. La loi ne fait cas de la prise en charge financière mais le gouvernement a décidé d’octroyer une prime de 60 000 FCFA par supplétif.

La loi qui crée la BVDP lui donne un cadre juridique, en tant qu’entité administrative. Elle est placée sous l’autorité du Chef d’état-major général des armées. Le commandant de la BVDP a rang de Chef d’état-major d’armée.

Les deux dispositions légales ont été adoptées à l’unanimité par les députés, le 17 décembre 2022.

Le gouvernement a reçu plus de 90.000 candidatures de VDP pour un besoin de 50 000 personnes. Leur prise en charge financière et leur équipement coûteront plus de 100 milliards de FCFA à l’Etat.