Une rentrée scolaire en eaux troubles !

Les pluies diluviennes de cette année ont provoqué de graves inondations, plongeant le secteur éducatif dans une crise sans précédent. Le report de la rentrée scolaire au 4 novembre, annoncé in extremis par le ministère de l’Éducation nationale, ne répond pas vraiment aux attentes.

Initialement prévue pour le 1er octobre, la rentrée a été repoussée en raison des fortes pluies, laissant de nombreuses familles dans l’incertitude. Plus d’une centaine d’écoles sont actuellement occupées par des sinistrés et d’autres sont submergées ou gravement endommagées.

Malgré les avertissements des syndicats, le ministère avait insisté sur la date initiale, ne changeant d’avis qu’à la dernière minute. Certes, le report était nécessaire, mais il ne suffit pas. À quelques semaines de la nouvelle date, force est de constater qu’aucune mesure concrète n’a été prise pour garantir une reprise des cours dans de bonnes conditions.

Les syndicats, en colère, exigent des garanties. Ils appellent à un dialogue pour s’assurer que les écoles soient prêtes à accueillir les élèves en toute sécurité. Malheureusement, le ministre semble préférer donner des ultimatums plutôt que de s’engager dans des discussions constructives avec les acteurs du monde éducatif. Pendant ce temps, outre les infrastructures scolaires qui restent à réparer, des familles sinistrées attendent toujours des solutions pour se reloger.

Le spectre d’une année blanche plane sur le secteur éducatif. Face à cette menace, enseignants, parents et élus locaux réclament une concertation immédiate. La rentrée scolaire ne doit pas se faire au détriment des conditions de sécurité et d’apprentissage des élèves.

Certes, les inondations ont bouleversé la vie de nombreuses familles, mais l’avenir de milliers d’enfants ne doit pas être sacrifié sur l’autel de l’impréparation. Il est encore temps d’agir, mais cela nécessite des actions concrètes, pas seulement des promesses en l’air !

Massiré Diop

Banamba : des milliers d’enfants privés d’école

Plus d’une quarantaine d’écoles sont fermées dans le cercle de Banamba à cause de l’insécurité. Il s’agit notamment de huit écoles de la commune de Sébété, dix-sept dans la commune de Toubacoro, douze dans la commune de Toukoroba, quatre dans la commune de Kiban et deux dans la commune de Toubacoura. Cette information a été donnée par les Comités de gestion scolaire (CGS) du cercle de Banamba, qui se disent préoccupés et interpellent les autorités pour une solution rapide.

Cette situation, qui prévaut depuis 2018, préoccupe les parents d’élèves, qui craignent pour l’avenir de leurs enfants, des milliers, privés d’école. Ils demandent aux autorités d’intervenir pour renforcer la sécurité dans la zone et freiner les djihadistes dans leur élan. En effet, depuis cette date, les hommes armés auteurs  de ces incursions ont demandé la fermeture des écoles qui dispensent le programme classique. Seules les écoles d’enseignement coranique sont autorisées à fonctionner.

Malgré la tenue fin 2019 d’un Cadre de concertation présidé par le Préfet du cercle, pour informer les acteurs de l’Éducation de la fermeture de plus d’une vingtaine d’école, la situation persiste dans les localités du cercle Banamba, dans la région de Koulikoro. Cette dégradation, qui entrave le droit à l’éducation de milliers d’enfants, touche aussi une centaine d’enseignants, qui se retrouvent au chômage à cause de ces fermetures.