Guinée : une juridiction de la CRIEF libère Damaro Camara

La Chambre spéciale de contrôle de la Cour de Répression des Infractions économiques et financières (CRIEF) a ordonné la libération de Amadou Damaro Camara, ex-président de l’Assemblée nationale de la Guinée.En détention depuis le 26 avril 2022 suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par la junte le 5 septembre 2021, Amadou Damaro Camara est poursuivi pour « détournement présumé de deniers publics, corruption, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux », portant sur un montant de 15 milliards GNF. Sa défense avait introduit une demande de mise en liberté devant la Chambre spéciale de contrôle de la Cour de répression des infractions économiques et financières.

Ce jeudi 12 janvier 2023, une décision a été rendue en sa faveur. En effet, la Chambre haute de cette juridiction spéciale mise en place par les autorités de la transition, a ordonné la libération de Amadou Damaro Camara. Joint par le correspondant d’APA en Guinée, maître Santiba Kouyaté un des avocats de l’ancien président de l’Assemblée nationale, a exprimé sa joie et satisfaction.

Le dernier mot au Procureur

« Je suis satisfait et très content de cette décision. On attend désormais la réaction du Procureur spécial pour voir s’il va introduire un pourvoi en Cour de cassation » a déclaré la robe noire tout en précisant qu’en la matière « le délai du pourvoi et le pourvoi  sont suspensifs » citant le code pénal.

En plus de la confirmation de l’ordonnance de mise en liberté de l’ex-député, la Chambre spéciale de contrôle de la CRIEF a supprimé le cautionnement  de trois milliards cinq cent millions de francs guinéens qui était réclamé à Damaro Camara.

L’avocat insiste aussi sur l’état de santé de l’ex-président de la majorité parlementaire qui se serait dégradé ces derniers jours. « Amadou Damaro Camara est malade et le premier droit de l’homme est celui à la santé et le droit à la vie. L’appel que nous pouvons lancer au Procureur spécial de la CRIEF, c’est de bien vouloir accepter d’exécuter l’arrêt intervenu ce jour (jeudi 12 janvier) pour que monsieur Amadou Damaro puisse aller se soigner », a lancé son avocat.

En Guinée, plusieurs anciens dignitaires du régime déchu d’Alpha Condé sont en prison. Ils ont poursuivis par la justice pour des faits présumés de détournement des deniers publics. C’est le cas de l’ex-Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana emprisonné depuis avril 2022 et dont les demandes de liberté provisoires accordées sont systématiquement rejetées par la Cour de Cassation sur pourvoi du Procureur.

Malawi : une épidémie de choléra fait 750 morts

Le bilan de l’épidémie de choléra qui sévit au Malawi est passé à 750 morts.Le nombre de nouvelles infections ayant augmenté de près de 600 en une seule journée, a déclaré mercredi le ministre de la Santé, Khumbize Chiponda.

M. Chiponda a indiqué dans un communiqué, que le pays a signalé 589 nouveaux cas dans les 24 heures mercredi dans l’après-midi, tandis que 17 décès ont été enregistrés au cours de la même période.

« Le nombre cumulé de cas confirmés et de décès signalés depuis le début de l’épidémie est de 22 759 et 750, respectivement », a ajouté M. Chiponda.

La majorité des nouvelles infections quotidiennes ont été signalées dans la deuxième ville, Blantyre, avec 117 cas, suivie de la capitale Lilongwe (106), Balaka (90) et Mangochi (76), a-t-il précisé. Lilongwe a enregistré le plus grand nombre de décès quotidiens avec sept morts.

L’épidémie de Choléra s’est étendue à l’ensemble des 29 districts sanitaires du Malawi depuis la confirmation du premier cas en mars 2022 dans le district de Machinga.

Le choléra est une infection intestinale qui entraîne des diarrhées aqueuses et des vomissements. Si un patient n’est pas traité correctement et rapidement, il peut perdre l’eau de son corps, ce qui entraîne une déshydratation.

Centrafrique : deux militaires français arrêtés pour défaut de visas

Les soldats sont « deux membres » du personnel de consultants internationaux de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca).Mardi 10 janvier aux environs de 16 heures (heure locale), deux soldats de nationalité française ont été arrêtés à leur arrivée à l’aéroport Bangui-M’Poko par les autorités centrafricaines.

Selon l’agence de presse turque Anadolu, citant la Minusca, les militaires français font partie du personnel de consultants de la mission onusienne déployé dans le pays. Dans un communiqué, la force de l’ONU en Centrafrique a indiqué être « en contact actuellement avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation ».

« Les militaires ont été arrêtés mardi dans l’après-midi et depuis là, ils sont détenus par la PAF (Police aux frontières) pour absence de visa », a déclaré à Anadolou, Steve Tangoa, conseiller du Président centrafricain Faustin Archange Touadéra.

A en croire Steve Tangoa, les visas des deux ressortissants français n’ont pas été demandés à Paris pour contourner les dispositifs de contrôle à priori mis en place par le ministère des Affaires étrangères.

« Ils espéraient ainsi passer entre les nasses en obtenant les visas à l’aéroport de Bangui. Cette procédure obsolète doit cesser. Mise en place pour faciliter les voyages vers la RCA de ressortissants de pays dans lesquels nous n’avons pas de représentations diplomatiques, elle est utilisée aujourd’hui de façon anarchique. Bref ! Les enquêtes sont en cours et si rien ne leur est reproché, ils seront élargis. Et c’est le lieu de rappeler la nécessaire coordination avec la Minusca pour la délivrance et le contrôle des accréditations », a-t-il affirmé.

Du côté de Paris, aucune réaction officielle n’a pour le moment été notée.

En février 2022, quatre militaires français qui constituaient l’équipe de protection rapprochée du général Stéphane Marchenoir, chef d’état-major de la Force de la Minusca, avaient été arrêtés à l’aéroport de Bangui avant d’être libérés par la suite.

Sénégal : lancement d’un nouveau projet de soutien à l’agriculture

L’initiative portée par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID, sigle anglais), vise à appuyer les chaînes de valeur agricoles.Au Sénégal et partout ailleurs dans le monde, la sécurité alimentaire est un défi pressant. Elle l’est devenue encore davantage à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce conflit met aux prises deux pays parmi les plus grands producteurs agricoles du monde. Le blocage des ports ukrainiens et les sanctions infligées à Moscou ont empêché la livraison de tonnes de céréales, menaçant de famine des millions d’individus à travers la terre. 

Dakar, grand importateur de denrées de premières nécessité, n’a pas échappé à cette nouvelle donne, obligeant les autorités à initier plusieurs programmes pour assurer l’approvisionnement suffisant en ressources alimentaires. De même, les autorités ont encouragé le consommer local mais aussi le développement des chaînes de valeur agricoles.

C’est sur ce dernier volet qu’intervient Feed the future Senegal Doolel Mbay (Nourrir l’avenir en soutenant l’agriculture) lancé ce jeudi 12 janvier 2023. Financée par l’USAID, cette initiative est un appui aux chaînes de valeur agricole qui s’inscrit dans une continuation du Projet Croissance Économique (2009 – 2014) et de Naatal Mbay +améliorer la production agricole+ (2015-2018). 

Doté d’un budget de plus de 25 milliards de FCFA, il cible les domaines d’interventions suivants : les systèmes de marché, les systèmes alimentaires et les chaînes de valeur agricoles, leur mise à l’échelle, et le développement positif des femmes et des jeunes.

Feed the future Senegal Doolel Mbay se positionne dans une perspective de renforcement de l’écosystème des affaires grâce à une approche inclusive et durable, la diversification des sources de revenus des ménages et communautés rurales ainsi que la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et la résilience aux chocs climatiques. 

A terme, il vise à atteindre 170 000 ménages (soit 60 % des ménages agricoles), 100 000 jeunes, 138 000 femmes et 230 000 Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) dans les sous-zones géographiques d’intervention que sont : la vallée du fleuve Sénégal (Nord), le sud du Saloum (Centre) et la Casamance (Sud).

« Il est évident que la réduction de la pauvreté demeure l’objectif principal de la coopération entre nos deux pays. Toutefois, ce projet cible le renforcement des marchés de produits alimentaires, de financement, et de services. Concrètement, il s’agit d’aider les agriculteurs à augmenter leurs productions grâce à des semences et des engrais de qualité », a indiqué l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Dakar, Michael Arthur Raynor. 

Selon le diplomate américain, ce projet permettra aussi de nouer des collaborations avec les banques locales pour débloquer des financements et de nouveaux instruments de crédit mieux adaptés aux besoins des producteurs sénégalais.

De plus, a-t-il poursuivi, Feed the future Senegal Doolel Mbay permettra de tirer parti des nouvelles applications informatiques pour fournir de meilleures informations sur les cours du marché et les conditions météorologiques. Et enfin, il aidera à renforcer l’autonomie des femmes et des jeunes.

D’une durée de cinq ans (2022-2027), ce programme mettra particulièrement l’accent sur l’inclusion et l’équité. L’objectif est de réduire les obstacles systémiques qui empêchent les femmes, en particulier, de créer et de gérer des entreprises prospères. 

Selon le ministre de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, ce projet privilégie une approche à la fois globale sur les systèmes de marchés, inclusive et innovante pour le développement de six chaînes de valeur (riz irrigué et pluvial, mil, maïs, petits ruminants, légumes et mangues). Il contribue ainsi, d’après lui, à la réalisation des objectifs de Souveraineté Alimentaire Durable déclinés dans le Plan Sénégal Emergent.

L’initiative portée par l’USAID s’appuiera sur trois composantes. La première est l’augmentation de la productivité des petits exploitants le long des chaînes de valeur alimentaires par l’adoption accrue de technologies et de services à valeur ajoutée et l’augmentation de l’accès aux ressources productives, notamment la terre, l’eau et l’énergie ainsi que la mécanisation agricole et les infrastructures post-récolte.

La deuxième composante a trait à l’augmentation de l’emploi et développement des entreprises dans les chaînes de valeur clés par l’accès des Micro Petites et Moyennes Entreprises aux services de développement des affaires ; l’amélioration des compétences entrepreneuriales, managériales et techniques, en particulier pour les jeunes et les femmes en milieu rural et l’accès élargi et amélioré au financement.

La 3e et dernière composante portera sur l’accès accru aux marchés et au commerce à travers l’augmentation des liens commerciaux entre les différents acteurs et le renforcement des capacités des parties prenantes des chaînes de valeur alimentaire à répondre aux demandes du marché.

Sénégal : décès du financier Pathé Dione, patron de Sunu et Bicis

Le financier sénégalais Pathé Dione, 81 ans, est décédé jeudi 12 janvier à Paris, en France, a appris APA de sources médiatiques.Très célèbre dans le monde des finances en Afrique, le fondateur du groupe d’assurances Sunu est mort ce jeudi en France où il a découvert le métier d’assureur il y a plus de 40 ans. Il a tiré sa révérence à l’âge de 81 ans laissant derrière lui une œuvre colossale pour le secteur des assurances et bancaire.

Ancien professeur de mathématiques, ce docteur en sciences économiques a fondé le groupe Sunu fin 1990 après avoir occupé les fonctions de directeur Afrique de l’Union des Assurances de Paris (UAP). Sunu Group a évolué jusqu’à coiffer aujourd’hui une quinzaine de sociétés d’assurances réparties dans neuf pays d’Afrique francophone.

Six mois avant son décès, M. Dione avait racheté plus de 54% des parts du français BNP Paribas au sein de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis), faisant de lui l’actionnaire majoritaire de cette filiale bancaire sénégalaise. Pour cette acquisition, il « était en compétition avec Vista Bank Holding, propriété de l’homme d’affaires burkinabè Simon Tiemtoré », rappelle le site d’informations sénégalais IGFM.

Sécurité routière : Macky Sall veut appliquer « sans délais » les mesures

La volonté du président Macky Sall à faire appliquer les dernières décisions du gouvernement sur la sécurité routière est le principal sujet traité par les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA.Le Soleil estime que « le gouvernement (est) déterminé » à mettre en œuvre, « sans délais », les « mesures arrêtées lors du conseil interministériel sur la sécurité routière » après l’accident de deux bus au centre du pays qui a tué plus de 40 personnes et fait près de 100 blessés.

« Ainsi, le président de la République a demandé au Premier ministre et aux ministres impliqués (Forces armées, Intérieur, Finances et Budget, Transports terrestres) de mettre en œuvre sans délais, avec l’implication de toutes les parties prenantes, les mesures arrêtées lors du Conseil interministériel sur la sécurité routière. L’application des décisions retenues fera l’objet, en conseil des ministres, d’un suivi et d’une évaluation hebdomadaire », note le communiqué du Conseil des ministres de mercredi repris par le quotidien national, ajoutant qu’un « 41ème décès (a) été enregistré » dans cette tragédie à la suite de laquelle, « le Pape François présente ses condoléances au Sénégal ».

Le Quotidien estime que c’est « l’heure de départ » puisque sept parmi les vingt-deux nouvelles mesures adoptées par le gouvernement pour renforcer la sécurité routière au Sénégal « entrent en vigueur dès aujourd’hui ». « Lors de cette rencontre, instruction a été donnée au ministre de l’Intérieur et à celui des Transports +de prendre dans les 72 heures, un arrêté interministériel portant interdiction de circuler pour les véhicules de transport public de voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures et rappelant les horaires de circulation des véhicules de transport de marchandises dans Dakar+ », note le journal.

Sur le rapport de la Cour des comptes, EnQuête note que le gouvernement s’est lancé dans une « opération déminage ». Il « multiplie les sorties pour calmer l’opinion et rassurer les partenaires » après que ce rapport a épinglé de supposées malversations dans la gestion des fonds dédiés à la lutte contre la Covid-19 avant de demander l’ouverture de douze informations judiciaires, rappelle le journal. « La bataille de l’opinion publique ne faiblit pas aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Après les félicitations des bailleurs, la Cour des comptes peut compter sur le Premier ministre » Amadou Ba, ajoute le journal.

En football, Stades se demande si Iliman Ndiaye, jeune prodige sénégalais évoluant en deuxième division anglaise, n’est pas « le futur grand de la Tanière ». L’attaquant de 22 ans qui a ébloui par son talent la dernière Coupe du monde avec le Sénégal « a tout pour l’être (…) vu son âge, son talent », encense El Hadji Diouf, ancien leader technique de l’équipe nationale qui a conduit le Sénégal à sa première Coupe du monde, en 2002.

La Chine déploie sa diplomatie sanitaire à l’UA

L’Union africaine et la Chine ont inauguré mercredi à Addis Abeba, la première phase du siège du Centre africain de contrôle des maladies (CDC Afrique ) financé par la Chine.La Chine encore au chevet de l’Afrique. Après avoir offert à l’Union africaine un nouveau siège en 2012, le pays de l’empire du Milieu continue de cimenter ses relations avec le continent africain. La dernière réalisation en date est l’érection de la première phase du Centre africain de contrôle des maladies (CDC Afrique) financé par la Chine.

A terme, ce centre de prévention des maladies financé par la Chine, sera érigé sur une surface de 40 000 m2 à Addis Abeba, la capitale éthiopienne pour un coût global de 80 millions de dollars (65 millions d’euros). Cinq centres régionaux du CDC Afrique seront construits dans cinq autres pays africains (Égypte, Gabon, Kenya, Nigéria et Zambie).

L’initiative est née lors de la seconde vague de la Covid-19 en Afrique en 2021. Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) est présenté par Pékin comme le nouveau symbole d’une « communauté de destin sino-africaine plus forte ».

Lors de l’inauguration ce mercredi 11 janvier 2022 en compagnie du nouveau ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang., le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat, a salué la réalisation du siège du CDC Afrique, affirmant que cette installation est « une manifestation du partenariat croissant entre la Chine et le continent.»

Selon lui, le CDC Afrique aura « une importance capitale dans le renforcement des services de santé publique, des capacités de diagnostic, de la préparation à l’atténuation des principaux problèmes de santé en Afrique ».

Le président de la commission de l’UA, a ajouté que les deux parties ont signé des protocoles d’accord de collaboration dans les secteurs de la paix et de la sécurité, de la suffisance alimentaire et de la santé. Doté d’installations de pointe, le siège du CDC Afrique devrait permettre d’améliorer et de renforcer les services de santé sur le continent.

S’ériger en défenseur de l’Afrique

L’érection de ce centre est un nouveau pied de nez de la Chine à ses rivaux européens. En pleine pandémie, l’empire du Milieu avait déployé une diplomatie sanitaire en Afrique marquée par un don important de masques et de matériel médical dans des pays comme la République démocratique du Congo. Le géant chinois avait aussi profité de la pandémie coronavirus pour effacer plusieurs prêts privés consentis à des pays africains.

Pour le ministre chinois des Affaires étrangères, le CDC Afrique, qui a été construit avec le soutien financier du gouvernement chinois, est un exemple de la coopération florissante sino-africaine. Il a en outre réaffirmé l’engagement de la Chine en faveur d’une solidarité et d’une coopération forte dans des domaines multiples. Une générosité loin d’être désintéressée, puisque la Chine en profite pour renforcer sa coopération avec les pays africains.

A ce titre, le chef de la diplomatie chinoise a déclaré que 52 pays africains et l’Union africaine ont jusqu’à présent signé l’accord de coopération de l’initiative « Nouvelle route de la soie » avec la Chine dont objectif d’améliorer les voies de communication et la coopération à l’échelle transcontinentale. Il a aussi noté les réalisations historiques des sociétés Chine-Afrique sur le continent au cours de la dernière décennie.

La Chine va poursuivre son plaidoyer pour que l’Afrique décroche un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies et d’autres plateformes internationales. Elle s’engage à soutenir les efforts de l’Afrique pour développer les infrastructures routières et ferroviaires en vue de soutenir l’initiative de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), a déclaré le chef de la diplomatie chinoise.

Fin d’Ebola en Ouganda

Kampala est arrivé à bout de la septième épidémie d’Ebola qui sévissait dans le pays depuis le 20 septembre 2022.Depuis le 27 novembre 2022, quarante-deux jours se sont écoulés sans aucun cas d’Ebola ne soit confirmé en Ouganda, soit le double de la période d’incubation du virus. Partant de ce constat, le ministère de la Santé a déclaré mercredi 11 janvier la fin de la septième épidémie d’Ebola qui a commencé le 20 septembre 2022.

Selon Médecins Sans Frontières (MSF), au total, 142 personnes ont été confirmées comme étant atteintes d’Ebola. Quatre-vingt-sept personnes se sont remises de la maladie, tandis que 55 sont décédées. Le taux de létalité (CFR) chez les patients confirmés était de 39 %. Ces cas étaient répartis sur neuf districts, dont la majorité se trouvaient à Mubende (centre) et Kassanda (centre).

Pendant l’épidémie, MSF affirme avoir apporté un soutien important au ministère de la Santé pour réduire la mortalité grâce à la gestion des cas, pour prévenir la propagation de l’épidémie grâce à des projets de proximité et pour fournir une expertise épidémiologique dans cinq districts (Mubende, Kassanda, Kampala, Masaka et Jinja).

Au total, MSF dit avoir soigné 107 patients confirmés et 1 125 patients suspects dans deux centres de traitement Ebola (CTE) que l’organisation a construits à Mubende, l’épicentre initial de l’épidémie. À Kampala, la capitale ougandaise, MSF a participé au traitement de 11 cas confirmés d’Ebola et de 91 cas suspects au centre d’isolement national de Mulago. À la fin de l’épidémie, 118 des 142 cas confirmés (83 %) de cette épidémie étaient traités dans des structures soutenues par MSF.

Au total, les équipes de MSF ont construit six CTE pendant l’épidémie et ont fait don de fournitures médicales et d’autres équipements tels que de l’eau et du matériel sanitaire. « Nous avons également fourni une formation et des équipements à 212 centres de santé et mené des activités de promotion de la santé dans les zones touchées », affirme l’ONG médicale.

Suite à cette épidémie, MSF reste déterminée à renforcer les capacités des équipes ougandaises d’intervention d’urgence afin d’assurer une bonne préparation à toute future épidémie. Elle soutient former actuellement des agents de santé dans le nouveau centre de formation ETC à Kampala.

Mali : le GSIM assure s’installer dans la « banlieue » de Bamako

Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ne cache plus son objectif d’encercler la capitale du Mali.Le GSIM a revendiqué mardi 10 janvier deux assauts contre des checkpoints de la gendarmerie à Didiéni et à Sébékoro. La coalition jihadiste sahélienne liée à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), affirme s’installer progressivement « dans les faubourgs de Bamako ».

Dans ces deux localités situées respectivement dans les régions de Kayes (ouest) et de Koulikoro (centre), les insurgés islamistes affirment avoir tué au moins un gendarme, détruit plusieurs véhicules et emporté des armes.

Le 2 janvier dernier, le même groupe s’était attaqué au poste de contrôle de Kassela, à une quarantaine de kilomètres, à l’est de Bamako, tuant un agent de la protection de l’environnement et des forêts. Dans la foulée, les jihadistes affiliés à AQMI ont lancé une offensive contre le poste de secours de la protection civile de Markacoungo, faisant au moins trois morts parmi les sapeurs-pompiers maliens.

Au mois de juillet, la filiale sahélienne d’AQMI avait, à travers sa branche la plus active, la Katiba du Macina dont la zone d’action se situe principalement dans le centre, revendiqué un assaut à la voiture piégée contre le camp Soundiata Keita de Kati, à moins de vingt kilomètres de Bamako.

L’attaque avait été qualifiée « d’audacieuse » par plusieurs observateurs en raison de la cible considérée comme le cœur du pouvoir, incarné depuis mai 2021 par des militaires. À travers ces attaques, le GSIM vise à « isoler » Bamako à l’heure où « le gouvernement prétend avoir pris le dessus » sur le groupe jihadiste.

À la faveur d’une brouille avec Paris, Bamako s’est davantage rapprochée de Moscou et a fait appel à des « instructeurs » russes, considérés par les chancelleries occidentales comme des « mercenaires » du groupe paramilitaire controversé Wagner. Irritées, les autorités françaises ont accéléré le départ définitif de Barkhane, dix ans après l’intervention Serval pour chasser les jihadistes des villes du nord du Mali et contenir une éventuelle progression vers Bamako.

Burkina : rehaussement des taxes sur la boisson et les cigarettes

Selon les experts, le gouvernement scrute des niches pour financer la lutte contre le terrorisme.Les autorités de la Transition ont décidé de taxer « conséquemment » les boissons très alcoolisées et/ou énergisantes, pour compter du 1er janvier 2023.

Il est désormais imposé aux vins, une taxe de 70% ; aux bières et autres boissons alcoolisées, un impôt de 30 ou 70% en fonction de la teneur en alcool. Une taxe de 50% est imposée aux boissons non alcoolisées énergisantes.

Le gouvernement a expliqué cette augmentation par sa volonté de lutter contre la prolifération desdites boissons, « nuisible à la santé des populations ».

Les nouvelles mesures fiscales concernent également les tabacs. Le taux de la taxe sur le cigare, la cigarette et le cigarillo est passé de 50% à 55%, conformément à la directive de l’UEMOA.

Fiscaliste, Nissa Traoré a estimé que ces « fortes » taxation pourraient décourager la consommation excessive et accroitre les recettes fiscales. Toutefois, il a dit craindre « un risque de la contrebande notamment la fraude aux cordons douaniers ».

Selon des spécialistes joints par APA, ils ont fait savoir qu’en réalité, le gouvernement scrute des niches de financement de la lutte contre le terrorisme.

Début décembre 2022, les autorités ont exprimé un besoin de 100 milliards FCFA pour la prise en charge des volontaires pour la défense de la patrie. A cet effet, elles ont annoncé une série de mesures pour participer à l’effort de guerre. Parmi ces mesures, la taxation de certains produits de grande consommation comme la boisson, le tabac…

Sénégal : le FMI « attentif » à la suite réservée au rapport de la Cour des comptes

La réaction du Fonds monétaire international (FMI) sur l’accablant rapport de la Cour des comptes dans la gestion des fonds Covid-19 au Sénégal et la grogne de certains transporteurs suite aux nouvelles mesures de l’Etat préoccupent principalement les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA.« Le FMI est attentif sur la suite à donner au rapport de la Cour des comptes » sur la gestion des 1000 milliards de FCFA de la Covid-19 au Sénégal, déclare dans Walf Quotidien Mesmin Koulet-Vickot, représentant-résident du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal. Il note que « les subventions à l’énergie sont régressives. Elles ont coûté 750 milliards de FCFA à l’Etat en 2022 et atteindraient 800 milliards en 2023 » alors qu’« aujourd’hui, le Sénégal dispose de marges de manœuvre budgétaire limitées ».

Les Echos soulignent ainsi que « le FMI corrige les finances et refait nos comptes » par rapport aux subventions de l’énergie, les prévisions de croissance 2023 et la Cour des comptes dont le rapport « révèle des irrégularités sérieuses ». M. Koulet-Vickot souligne que « des comptes à gauche et à droite ont aussi favorisé ces irrégularités ».

Plusieurs semaines après sa publication et la polémique qui s’en est suivie, « le rapport de la Cour des comptes (est) transmis au procureur » de la République par le ministre de la Justice, affirme L’AS. « Cette information a été livrée par le représentant-résident du FMI au Sénégal qui dit s’être longuement entretenu hier avec le Garde des Sceaux sur la question », souligne le journal.

« Ça démarre ! », s’exclame Bés Bi, faisant allusion à la saisine du parquet par le ministre de la Justice à propos du rapport accablant de la Cour des comptes contre certains agents de l’Etat ayant eu un rôle dans la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie du Covid-19 entre 2020 et 2021. Le quotidien du groupe E-Invest rappelle que « 12 personnes (sont) visées » par l’ouverture d’une information judiciaire « comme le recommande la Cour des comptes ». Le représentant promet de suivre le processus : « Nous allons être attentifs ».

Le Témoin note à ce propos que le président « Macky (Sall se trouve) entre le marteau du FMI et l’enclume des syndicats » des transporteurs après que le gouvernement a pris 22 mesures pour renforcer la sécurité routière à la suite du tragique accident de dimanche, une collision entre deux bus au centre du pays, qui a tué 40 personnes et fait 99 blessés officiellement.

L’application des mesures du conseil interministériel fait dire à L’Observateur qu’on va « vers un choc entre le gouvernement et des transporteurs », ce qui constituerait « le virage de tous les dangers ». Le journal note que « l’autorité de l’Etat (est) en jeu » même si des syndicats « menacent de paralyser le transport et augmenter le tarif » pour les passagers. Toutefois, assure le ministre des Transports, Mansour Faye, « il n’y aura pas de confrontation » entre l’Etat et les transporteurs alors que « les vendeurs de pneus (se retrouvent) dans le noir », constate le journal.

Sud Quotidien dénonce de son côté « le jeu trouble de l’Etat » sur la « hausse du prix de l’énergie en contexte de lutte contre la vie chère ». Pour le vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momath Cissé, « l’impact sur le transport et la marchandise serait difficilement supportable pour les consommateurs sénégalais qui sont tant éprouvés ».

Après une large campagne pour sa libération, le journaliste Pape Alé Niang, accusé de diffusion d’informations secrètes des forces de sécurité et de fausses nouvelles, « obtient un deuxième contrôle judiciaire », note Le Quotidien. C’est une « nouvelle liberté provisoire pour Pape Alé Niang », jubilent ses confrères du Soleil alors que Sud Quotidien rappelle que la liberté provisoire du journaliste qui observait une grève de la faim avait été « révoquée ».

Le parquet l’accusait de s’être exprimé sur le fond du dossier il y a quelques semaines avant de demander au juge d’instruction de le replacer en détention. L’Observateur signale en outre que les activistes Cheikh Omar Diagne et Karim Xrum Xax ont aussi obtenu une liberté provisoire.

En football, Stades constate que Sadio Mané, la star sénégalaise du Bayern Munich, en Allemagne, a repris les entraînements après la blessure au genou qui l’a empêché de participer à la Coupe du monde 2022 au Qatar. Le quotidien sportif note que l’objectif du joueur arrivé deuxième au classement du Ballon d’or européen (France Football) l’année dernière est de reprendre les compétitions en « février ». D’ores et déjà, le double Ballon d’or africain a repris le « travail en salle » et la « réathlétisation », se réjouit le journal.

Mali : les partisans de l’Imam Dicko refusent une nouvelle constitution

Les sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko s’opposent à l’élaboration d’une nouvelle Constitution par les autorités transition malienne.La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (Cmas) et d’autres associations religieuses, ont publié une déclaration, le lundi 9 janvier 2023, demandant au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, de renoncer à l’élaboration d’une nouvelle Constitution.

Pour les signataires de cette déclaration, « ce n’est pas une nouvelle Constitution qui peut aider le Mali à sortir de la crise multidimensionnelle qu’il connaît depuis de nombreuses années ». Selon eux « les causes et la source de la pérennisation de mauvaises élections, de la mauvaise gouvernance, de l’impunité, du népotisme, de l’insécurité et du délitement de l’État se trouvent ailleurs que dans la Constitution du 25 février 1992 ».

La junte disqualifiée

Les partisans de l’Imam Dicko rappellent à Assimi Goïta qu’il n’a aucun pouvoir pour procéder à une modification constitutionnelle par un référendum alors qu’il n’est pas élu par le peuple. « Aucune disposition du droit positif ne donne compétence au président de la Transition pour prendre l’initiative de l’élaboration d’une nouvelle Constitution et de la faire aboutir par voie de référendum », fulminent-ils.

Outre la demande adressée au chef de l’Etat de renoncer à son projet de nouvelle constitution, les signataires ont également informé qu’ils ne participeront pas « à la rencontre du 12 janvier initiée par le ministère de l’Administration Territoriale dans la perspective de l’organisation du référendum sur le projet de nouvelle Constitution ».

Cette déclaration intervient à quelques semaines de la convocation du collège électoral pour le scrutin référendaire prévu en mars prochain. Ce, alors que le texte de cette nouvelle Constitution qui doit être adopté par le Conseil National de Transition – organe devant légiférer n’est toujours pas prêt.

En effet, alors qu’une première commission mise en place depuis juillet 2022 n’a remis l’avant-projet de la nouvelle charte fondementale qu’au mois d’octobre 2022, le président de la transition a mis en place le 19 décembre, une autre Commission chargée cette fois-ci « de la
finalisation
du projet de la nouvelle
Constitution
de la République du
Mali ». Ce qui fait craindre à de nombreux observateurs un glissement du calendrier électoral.

Signalons que comme ces signataires, nombreux sont ceux qui estiment le moment inopportun pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Ils soutiennent que le mieux serait plutôt de procéder à des révisions pour adapter la Constitution du 25 février 1992 aux réalités du moment. Certains estiment même que la tâche de l’élaboration d’une nouvelle Constitution devrait être confiée à des autorités démocratiquement élues. D’autant que le texte en cours de finalisation comporte des dispositions qui ne font pas l’unanimité.

La laïcité dénoncée

Cette sortie des partisans de l’Imam Dicko est une sortie de mise en garde quand on connaît l’influence du religieux sur les derniers évènements politiques dans le pays. En effet, l’Imam Dicko, a joué un rôle déterminant dans la mobilisation populaire qui a provoqué le coup d’État militaire contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020.

Une influence qui va au-delà des frontières maliennes, puisque le célèbre religieux est nommé membre Permanent de la Ligue Islamique Mondiale. Il fait ainsi son entrée dans le bureau des Ulémas de cette grande organisation.

Par ailleurs, outre les partisans de l’Imam Dicko, d’autres milieux religieux se sont opposés à ce projet de nouvelle constitution. Il y a quelques jours, c’était l’actuel président du Haut Conseil Islamique (HCI), Cherif Ousmane Madani Haïdara qui dirige une association religieuse présente à l’échelle internationale, qui était monté au créneau pour exprimer son malaise quant à « l’exclusion » des religieux dans les institutions de la transition et la persistance des difficultés qui ont fait partir l’ancien régime.

D’autres leaders religieux n’hésitent pas à sonner l’alerte pour dire qu’ils ne voteront pas en faveur de la nouvelle Constitution au cas où elle comporterait le concept de la laïcité qui, selon eux est la raison pour laquelle des offenses contre la religion musulmane ont été observées récemment dans le pays. La tension monte de plus en plus alors que cette année est considérée comme charnière par beaucoup d’observateurs en raison de plusieurs élections qui devraient y être organisées.

Le Sénégal adopte 22 mesures pour lutter contre l’insécurité routière

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la vingtaine de mesures prises la veille, lors du conseil interministériel sur la sécurité routière, après le tragique accident de Kaffrine (centre) qui a fait officiellement dimanche 39 morts et 100 blessés.Vox Populi note que le conseil interministériel sur la sécurité routière a adopté lundi « 22 mesures pour en finir avec +l’hécatombe+ routière ». Désormais, il n’y a « plus de transports interurbains de 23h à 5h du matin » et le « port de casque (est) obligatoire pour les 2 roues » alors qu’on va « vers l’interdiction de l’importation des pneus d’occasion ».

Pour renforcer ces mesures, le journal fait état de la « mise en place d’une structure autonome multisectorielle chargée de l’application rigoureuse des dispositions du code de la route ». « Nous serons sans concession avec ceux qui contreviennent aux règles édictées. Ce terrible accident qui a frappé notre pays doit déclencher une prise de conscience pour renforcer les mesures de prévention et de sécurité », a dit Premier ministre Amadou Ba, présidant hier ce conseil interministériel où « vingt-deux commandements » ont été pris d’après EnQuête.

Le Témoin note de son côté que « les 22 nouvelles mesures de 2023 » rappellent « les dix commandements de 2017 » sur la sécurité routière. Cependant, les autorités ont décidé d’interdire cette fois « l’importation des pneus usés ou d’occasion » et exigent « le démantèlement des porte-bagages ou sièges supplémentaires appelés +versailles+ ». Dans la même veine, l’Etat décide de « la limitation à 10 ans de la durée d’exploitation pour les véhicules de transport de personnes et à 15 ans pour ceux de transport de marchandises ».

Au lieu des 22 mesures évoquées par les autres journaux, Le Soleil parle pour sa part de « 23 mesures fortes de l’Etat » et d’un « conseil supérieur de la sécurité et de l’éducation routière pour le suivi des recommandations ». En revanche, Walf Quotidien note un « rituel d’exorcisme du gouvernement » alors que « les khalifes généraux sermonnent tout le monde ».

Pour L’AS, « le chœur des religieux » a parlé après le drame de Sikilo, dans la région de Kaffrine (centre). Serigne Mountakha Mbacké, le khalife général des mourides, forte communauté soufie basée au centre du pays, à la suite des « prières, résignations et recommandations », « offre 40 millions et préconise un récital de Coran ». Serigne Babacar Sy Mansour, son homologue de Tivaouane, une cité religieuse située à près de 100 km de Dakar, a pour sa part fait « de fortes recommandations (…) aux usagers ».

Se faisant l’écho des « graves révélations de l’enquête » sur l’accident meurtrier de Kaffrine, Libération affirme que « le bus, dont le pneu a éclaté, roulait depuis lors sans assurance ». Le journal fait aussi état de « ce +problème+ détecté dans la +visite technique+ des deux bus dont les propriétaires feront face demain (mercredi) aux enquêteurs ».

Guinée : sur les traces de « Toumba » Diakité

Ancien chef de la garde présidentielle en Guinée, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, qui a longtemps cultivé l’image d’un personnage sulfureux et craint, est devenu en l’espace de trois mois le chouchou de plusieurs observateurs du procès des massacres du 28 septembre 2009.Au tribunal spécial de Conakry, le président Ibrahima Sory 2 Tounkara appelle Aboubacar Sidiki Diakité, surnommé Toumba, à la barre. L’ancien aide de camp du capitaine Moussa  Dadis Camara descend du box des onze accusés de la boucherie du 28-Septembre. 150 personnes parmi des milliers qui manifestaient contre la présence de la junte militaire (2008-2009), à l’approche de la présidentielle de 2010, avaient été massacrées au stade de Conakry en plus de dizaines de femmes violées. Vêtu d’un élégant trois-pièces africain, Toumba, 54 ans, s’avance lentement vers le prétoire et semble ne pas ressentir le poids des accusations contre lui.

Considéré à tort ou à raison comme le cerveau des événements tragiques de 2009, ce lieutenant de l’armée guinéenne, médecin de formation, tient en haleine les spectateurs du procès du 28-Septembre tant ses prises de parole amusent parfois grandement son auditoire. Il nie en bloc d’avoir joué un rôle dans ce carnage, mettant tout sur le dos de son ancien patron, le capitaine Moussa Dadis Camara, parmi les accusés présents dans ledit procès historique retransmis en direct par la télévision nationale. Les petits extraits des réparties du natif de Conakry entre les avocats adverses et le chef du parquet égayent les journées de plus d’un internaute sur les réseaux sociaux.

Pur produit du système éducatif guinéen, Toumba Diakité a été longtemps médecin interne au service cardiologie du centre hospitalier et universitaire Ignace Deen de Conakry avant d’intégrer par pur hasard l’armée, en 1993. « J’étais médecin interne affecté au service cardiologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ignace-Deen de Conakry. J’ai fait sept ans là-bas. Mais un jour, ma voiture est restée garée dehors. Un fou (sic) est venu caillasser toutes mes vitres, et le matin, ils ont trouvé que je l’avais attaché. Tout le monde parlait de moi. Vu que l’armée manquait d’effectif, le Professeur Condé (un médecin) m’a dit : +Toumba, il faut prendre la tenue+ », une manière de lui dire de troquer sa blouse blanche contre la tenue militaire, se souvient-il.

De la médecine aux armes

Aidé par un certain colonel Nabé, ancien médecin chef, et d’autres hauts gradés de l’armée, Toumba fait ses débuts en tant qu’élève militaire au sein du camp Kémé Birama de Kindia, situé à 135 kilomètres de Conakry. Après la formation commune de base, il bénéficie d’un autre stage aux côtés des Américains pour une spécialisation en embuscade et en raid. Il obtient son diplôme à l’issue de cette formation, auréolé du titre de ranger. 

Il fait son bonhomme de chemin et sera muté au camp Soronkoni de Kankan, à plus de 700 kilomètres de Conakry où il est nommé médecin chef. Lors des attaques rebelles le long des frontières guinéennes avec le Libéria au début du 21e siècle, il est envoyé sur le théâtre d’opération au sein du détachement des rangers, à la quatrième région militaire. « Je reviens encore à Soronkoni pour besoin de services. Dr Abdoulaye Chérif Diaby, ex-ministre de la Santé sous l’ex-junte, le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) qui était médecin chef de l’armée, m’a ramené à Conakry en me nommant chef de service cardiologie à la direction générale. C’est là-bas où je suis resté, mais on m’a ensuite envoyé à la gendarmerie de Sonfonia. C’est là-bas ou nous sommes restés jusqu’à la prise du pouvoir le 22 décembre 2008 », raconte-t-il, se rappelant avoir été surnommé « Toumba » par un « grand frère militaire » alors « j’étudiais au camp Alpha Yaya ».

A l’époque, poursuit Toumba, feu général Mamadouba Toto Camara, aidé par d’autres officiers de l’armée, était sur le point de prendre le pouvoir après le décès du président Lansana Conté (1984-2008). Mais contre toute attente, un jeune capitaine, en l’occurrence Moussa Dadis Camara, réussit à se porter en décembre 2008 à la tête d’une junte au nez et à la barbe du général Camara. Aboubacar Sidiki Diakité affirme avoir contribué grandement à cette prise de pouvoir.

Féru des arts martiaux dont il se vante d’avoir la maîtrise- il est ceinture noire en karaté-, le lieutenant Diakité est nommé aide de camp et patron de la garde présidentielle par Dadis Camara. Les deux hommes s’entendaient bien pendant une dizaine de mois. Le chef de la junte ne cache pas ses envies de vouloir rester au pouvoir en déclarant sa candidature à l’élection présidentielle de 2010. La société civile et l’opposition, irritées, appellent sans autorisation, le 28 septembre 2009, une date symbolique pour les Guinéens, à un rassemblement au stade éponyme, à Conakry. L’édifice était à son comble et il s’en est suivi ce qui s’en est suivi après l’arrivée des éléments armés de la junte militaire. Plus d’une centaine de personnes ont été massacrées, des femmes violées pendant que plusieurs autres victimes gardent encore les séquelles de leurs blessures. 

Devant le tribunal criminel de Dixinn, chargé de juger cette affaire, Toumba  ne nie pas avoir été au « stade » le jour du massacre. Il argue avoir été sur les lieux du crime pour « protéger les leaders de l’opposition », mais aussi pour rechercher le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, sur qui il n’a pas hésité, le 3 décembre 2009 au camp Alpha Yaya, à braquer son arme et ouvrir le feu. Le capitaine Joseph Loua dit Makambo qui a tenté de s’interposer a été tué par Toumba Diakité qui reconnaît devant le tribunal de Dixinn avoir « exécuté » ce membre de la garde présidentielle d’alors. « C’était une attaque injustifiée et une réponse proportionnelle », justifie-t-il, imperturbable. Blessé grièvement, Dadis appelle le Sénégal à la rescousse. Le président Wade (2000-2012) lui envoie des urgentistes en service dans un hôpital de Dakar où l’ancien chef de la junte transite avant d’être évacué au Maroc. 

Échange de fugitifs 

Après cet incident, il réussit à s’exfiltrer de la Guinée pour se réfugier au Sénégal. Il choisit une vie incognito, mais les regards inquisiteurs parviennent à le débusquer de son refuge le 16 décembre 2016. Arrêté le même jour par la gendarmerie sénégalaise, il est extradé trois mois plus tard, le 13 mars 2017 exactement, dans son pays. Toutefois, son rapatriement ne s’est pas fait sans contrepartie. Selon des sources sécuritaires, Dakar et Conakry ont convenu d’un échange de personnes recherchées de part et d’autre.

A l’époque, le Sénégal traquait ardemment ses ressortissants revenus du Nigéria, d’anciens combattants du groupe jihadiste Boko Haram. L’un d’eux, Mouhamed Lamine Mballo, était un jeune aventurier embrigadé par l’un des recruteurs sénégalais des insurgés islamistes qui sont à l’origine de plus de 500 attaques en 2022, selon l’agence de propagande du groupe jihadiste l’Etat islamique (EI). A son retour du Nigeria, il vivait en Guinée jusqu’à son rapatriement au Sénégal. Jugé en 2018, M. Mballo a été condamné à Dakar à cinq ans de prison ferme pour activités terroristes par association de malfaiteurs. 

Présenté comme le cerveau des événements du 28 septembre 2009, Toumba Diakité a quant à lui attendu six ans pour que son procès s’ouvre en Guinée. Au début de son interrogatoire, le 19 octobre 2022, il dit avoir été caricaturé dans le but de faire de lui le principal responsable de cette tragédie. Il accuse l’ex-chef de la junte, également traduit devant le tribunal criminel de Dixinn après plusieurs années d’exil au Burkina Faso, de vouloir lui faire porter le chapeau.

Dans sa ligne de défense, l’ancien chef de la garde présidentielle, qui vient souvent au palais de justice avec une tenue de sport, n’hésite pas à faire recours au Coran, agaçant parfois les avocats du capitaine Moussa Dadis Camara. L’un d’eux, Me Péné Antoine Lamah, est convaincu que Toumba n’a livré « qu’une partie de sa part de vérité truffée de contrevérités, de contradictions et d’incohérences ». Il déplore le fait que l’ancien aide de camp de son client cherche à « jouer sur la fibre communautariste pour se faire une image dans l’opinion », en omettant « les questions pour lesquelles le tribunal a été saisi ».

En revanche, Me Paul Yomba Kourouma se réjouit de la posture de son client. « Entre Toumba et moi, c’est le pasteur qui rencontre l’imam. Les deux sommités religieuses convergent vers un Dieu unique qui ne peut qu’exposer la vérité. C’est pourquoi nous avons dit que Toumba pouvait se défendre sans avocat. Nous l’assistons pour des formalités. Nous n’avons pas voulu organiser des conférences de presse parce que nous ne voulions pas parler de Toumba lui-même. C’est un homme qui a été préparé dans la solitude, dans sa cellule. C’est un bon étudiant, mais c’est aussi un grand érudit. C’est quelqu’un qui assimile et il véhicule le langage de la vérité », s’extasie Me Yomba Kourouma. 

Pour lui, le tableau dépeint de son client par l’accusation est pourtant antinomique de l’homme dont la seule évocation du surnom « Toumba » inspirait « la crainte, la terreur et Lucifer  ou encore le Satan déguisé en humain ». Selon l’avocat, Toumba Diakité avait à cœur de prouver qu’il était humain et dispensateur de grâce ». La justice décidera. En attendant, Toumba Diakité du fond de sa cellule, garde une certaine popularité auprès de l’opinion publique guinéenne. Il a remporté haut la main le vote de la personnalité de l’année 2022, une distinction qui est régulièrement organisée par un média privé guinéen de la place.

Mali : le Général de division, Mamadou Gaye, prend la tête de la Minusma

Le haut gradé de l’armée sénégalaise va assurer l’intérim à compter de ce 9 janvier jusqu’à la prise de fonction d’un nouveau Commandant de la Force.Fin de mission pour le Général C.J. Kees Matthijssen. L’officier militaire néerlandais qui assurait le commandement de la force de mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a cédé sa place à son adjoint sénégalais, le Général de division, Mamadou Gaye.

« Le Général Gaye va assurer l’intérim à compter du 09 janvier et pour la période à venir, jusqu’à la prise de fonction d’un nouveau Commandant de la Force. Il me plait donc de vous remercier chaleureusement pour votre présence parmi nous cet après-midi afin de rendre hommage au Général Matthijssen et exprimer notre ferme soutien au nouveau Commandant par intérim de la Force, le Général Mamadou Gaye », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la Minusma, El-Ghassim Wane.

S’exprimant à l’occasion de la cérémonie de passation de commandement tenue vendredi 6 janvier à Bamako, M. Wane a indiqué que cette cérémonie de passation se passe dans un contexte sécuritaire difficile.

Il en veut pour preuves les multiples atrocités commises dans les régions de Gao et Ménaka contre les populations civiles, les représentants de l’Etat, les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes (FDSM), contre les forces internationales ainsi que d’autres acteurs y compris les acteurs humanitaires. Le Centre du Mali continue lui aussi, malheureusement, de connaître une situation difficile, a-t-il ajouté.

L’agent onusien a rappelé que rien qu’en 2022, la Minusma a comptabilisé 26 Casques bleus tombés au champ d’honneur et 125 autres blessés. A l’en croire, 276 Casques bleus ont perdu la vie depuis le déploiement de la mission en 2013. La Minusma a ainsi « le triste privilège d’être l’opération onusienne de maintien de la paix la plus meurtrière au monde ».

Face à ce décor sombre et aux multiples défis qui attendent le nouveau Commandant par intérim, El-Ghassim Wane a réitéré son soutien total ainsi que celui de l’ensemble de la Mission.

Avant d’intégrer la mission onusienne, le Général de division, Mamadou Gaye, a occupé de très hautes responsabilités dans son pays. Il a entre autres été Commandant de l’École Nationale des Officiers et de l’École des sous-officiers ; Directeur Général de l’Agence Nationale de Réinsertion sociale des militaires retraités et plus récemment Chef d’État-Major adjoint des forces armées sénégalaises.

« Mon Général, depuis votre prise de fonctions en qualité de Commandant adjoint de la Force en juillet 2022, vous avez insufflé une dynamique fort appréciée dans votre action. […] Votre engagement constant dans la gestion des questions de relèves, de coopération aérienne et bien d’autres domaines démontrent incontestablement que vous êtes à la hauteur de la mission qui vous est confiée ce jour. Je reste convaincu que vos décennies d’expérience de leadership au sein de l’armée sénégalaise, […] seront mis à profit dans le cadre de l’exécution efficace et efficiente du mandat de la Mission », a soutenu M. Wane.

L’année 2023 est une année charnière pour le Mali avec d’importants rendez-vous électoraux (référendum constitutionnel, élections législatives et présidentielles au début d’année 2024), mais aussi pour la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles engagées, le tout dans un contexte sécuritaire qui reste encore difficile.

Le chef de la Minusma a indiqué que la mission continuera à soutenir la mise en œuvre diligente de l’Accord de la paix et de la réconciliation de 2015 qui est un élément essentiel de la stabilisation du Mali, de sa refondation. « De même, nous poursuivrons notre appui à la mise en œuvre de la stratégie de stabilisation des régions du Centre adoptée par le gouvernement malien ainsi qu’au processus de Transition y compris les élections. Nous continuerons à accorder une attention particulière à la protection des populations civiles qui n’ont que trop souffert », a-t-il assuré.

Pour y arriver, El-Ghassim Wane a souligné la nécessité de renforcer la coordination avec les forces armées maliennes, tout en réitérant sa solidarité avec le peuple et les autorités du Mali pour toutes les souffrances et toutes les tragédies que ce pays a connues au cours des 10 dernières années.

Par ailleurs, il a rappelé que la gravité de la crise qui prévaut au Sahel appelle à une mobilisation internationale toujours plus forte en appui aux pays de la région au titre de la sécurité collective. « Si les défis qui restent à relever sont de taille, ils n’ont rien d’insurmontable », a-t-il conclu.

Guinée : l’ex-coordonnateur du FNDC édifié le 11 janvier

Le Procureur de la République près du tribunal de première instance de Mafanco (Conakry), Kanfory Ibrahima Camara, a requis 18 mois de prison assortis de sursis contre Abdourahmane Sano.Abdourahmane Sano sera fixé sur son sort le 11 janvier prochain. Poursuivi pour « participation délictueuse à des réunions non déclarées », l’ex coordinateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a comparu ce lundi 9 janvier devant le tribunal de première instance de Mafanco.

Devant le juge, le mis en cause a reconnu avoir participé à une réunion dont l’objectif est de faire la promotion de la citoyenneté, la bonne gouvernance, de l’Etat de droit. « J’ai participé à une réunion mais c’est dans le respect de tous les droits et principes. La réunion pour laquelle on m’a interrogée, on l’a tenue le jour de l’ouverture de la Coupe du Monde (18 novembre 2022 ndlr). On a tenu la réunion dans une école », a-t-il reconnu.

Avant d’ajouter : « Depuis les années 2016, 2017, nous sommes dans ces activités de rencontres avec les citoyens dans le but de créer une structure citoyenne qui s’appelle CPR (Citoyen pour la République) », a précisé Abdourahmane Sano.

Une version battue en brèche par le Procureur qui estime que c’est l’autorité de l’Etat qui était visé dans ses propos. « Quand on veut sensibiliser les citoyens, cela doit se faire selon les règles de l’État…Aucun de nous n’a intérêt à ce que l’État soit désobéi », a déclaré le parquetier lors des débats.

 Toutefois, si le juge suit la réquisition du Procureur, Abdourahmane Sano va échapper à la prison. L’avocat du mis en cause, maître Mohamed Traoré, a dénoncé l’incapacité du parquet général de démontrer les faits reprochés à client.

Sénégal : « Il y a des ruptures à opérer » sur la route (Macky Sall)

Le président Macky Sall s’est rendu dimanche soir à Kaffrine (centre) pour s’enquérir de la situation des blessés après l’accident tragique qui a tué le matin 39 personnes.Accompagné d’une forte délégation ministérielle, le chef de l’Etat sénégalais, tout de blanc vêtu, a passé plusieurs minutes au sein de l’hôpital régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine (centre). Cet établissement public sanitaire de niveau deux inauguré en mai 2021 a accueilli l’essentiel des victimes de la collision entre deux bus à hauteur de la commune de Gniby, dans la région de Kaffrine, aux environs de trois heures du matin ce dimanche.

« Le Sénégal a été frappé par une tragédie suite à cet accident de la circulation qui a occasionné la mort de 39 personnes. Je dois tout de suite corriger les chiffres qui ont circulé depuis ce matin. En réalité, les corps transférés après l’accident ont retrouvé deux autres corps qui étaient dans la morgue de l’hôpital et qui n’avaient rien à voir avec l’accident », a précisé Macky Sall, faisant également état de « cent blessés dont dix qui ont besoin d’une urgence vitale ».

« Au moment où je vous parle, plus de vingt corps ont été identifiés et bientôt pourront être remis à leurs familles. La difficulté restera l’identification des autres corps. Ça se fera au fur et à mesure. Et l’Etat apportera tout le soutien et toute la solidarité aux familles endeuillées mais également aux blessés et à leurs familles pour pouvoir atténuer leurs souffrances », a ajouté le président Sall avant de donner un avant-goût des décisions qu’il prendra lundi 9 janvier à l’issue du conseil interministériel avec les acteurs du secteur du transport sénégalais.

Pour un changement de comportement

« Bien sûr, cet accident nous montre qu’il y a des ruptures à opérer. Et il y a des mesures à prendre et elles seront prises pour mettre un terme à cette situation. On ne peut pas exposer la vie de nos compatriotes dans un système de transport qui fait fi du respect de la vie humaine. Nous avons perdu beaucoup de jeunes dans cet accident. Dès demain, le Premier ministre (Amadou Ba) réunira un conseil interministériel qui va impliquer le monde du transport », a-t-il assuré.

Selon le dirigeant sénégalais, l’objectif de cette réunion est « de voir les mesures à prendre sur l’état des véhicules, sur le contrôle technique, sur les conditions d’établissement des permis de conduire, sur les conditions de délivrance des attestations de visite technique et sur les horaires de transport pour ce qui concerne les cars de transport de voyageurs ».

« Nous prendrons toutes les mesures que requiert cette situation. Parce que, autrement, nous allons encore vivre les mêmes drames à l’avenir. L’usure des pneus, L’usure des véhicules, la transformation de véhicules en violation des normes de sécurité doivent cesser dans notre pays », a insisté Macky Sall.

Il n’a pas manqué de saluer par ailleurs le « dévouement » des agents de l’Etat et le « soutien spontané » de bonnes volontés dans la prise en charge des blessés et l’identification des personnes décédées dans cet accident considéré comme le plus meurtrier de ces dernières années au Sénégal.

Sur Twitter, plusieurs personnalités comme le président de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, ont exprimé leurs « sincères condoléances » et leur « profonde compassion » aux familles des victimes du tragique accident de la route de Kaffrine tout en souhaitant un « prompt rétablissement aux blessés ».

Sénégal : un accident routier fait 40 morts

Un accident d’une rare violence sur la route de Kaffrine à environ 250 km au centre-ouest de la capitale Dakar, a fait un bilan provisoire de 40 morts.Un bus qui avait quitté Dakar est entré en collision avec un autre qui venait de Kédougou. L’accident s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche vers 2 heures du matin dans la région de Kaffrine, précisément dans la localité de Sikilo. 87 blessés sont aussi dénombrés dans ce drame selon la Brigade national des sapeurs-pompiers.

Le président Macky Sall a réagi en décrétant un deuil national de trois jours. « Suite au grave accident de ce jour à Gniby ayant causé 40 morts, j’ai décidé d’un deuil national de 3 jours à compter du 9 janvier. Un conseil interministériel se tiendra à la même date pour la prise de mesures fermes sur la sécurité routière et le transport public des voyageurs », a tweeté le Président Macky Sall.

Il s’agit de l’accident le plus meurtrier du Sénégal ces dernières années. Une délégation du gouvernement se trouve présentement dans les lieux du drame.

Sénégal : les prix du carburant et de l’électricité en hausse

Le gouvernement sénégalais explique cette nouvelle hausse par « la persistance de la crise internationale qui renchérit de plus en plus les cours des matières premières et affecte l’économie mondiale ».Les Sénégalais doivent-ils serrer davantage la ceinture ? L’éprouvante pandémie de Covid-19 s’éloigne certes considérablement de leur pays et du continent africain plus généralement. Toutefois, les contrecoups économiques de la guerre en Ukraine grèvent au plus haut point les budgets des ménages, obligés parfois de manifester contre la vie chère.

Dans ces circonstances, le régime du président Macky Sall affirme avoir accepté de supporter une partie de la facture depuis plusieurs mois. Mais face à la persistance de la conjoncture, il a décidé de prendre l’option de « réduire la subvention » sur les prix de l’électricité, du gasoil et de l’essence. Cette mesure occasionne une augmentation de 100 FCFA sur le litre du gasoil et du supercarburant qui coûte désormais 755 et 990 FCFA respectivement.

« Le gouvernement a décidé de procéder à une réduction de cette subvention pour l’orienter vers les couches les plus vulnérables, donner de l’électricité aux localités qui n’en ont pas et investir dans d’autres secteurs ; car les consommateurs les plus nantis vont les soutenir. Cette réduction de la subvention nécessitera inéluctablement un réajustement sur certaines catégories d’usagers d’électricité, de gasoil et de supercarburant », explique le ministère du Pétrole et des Énergies dans un document reçu samedi à APA.

« Pour l’électricité, il faut noter qu’il y a des clients domestiques et professionnels, les factures sont faites en fonction de trois tensions : la Basse, la Moyenne et la Haute Tension. La grande majorité des clients sont dans la Basse tension, un ciblage a été fait en sortant la clientèle la plus vulnérable dont la consommation ne dépasse pas 150 KWh, c’est-à-dire la première tranche de consommation des clients domestiques petite puissance, soit 1.159.146 clients », représentant 48% de l’effectif total des clients de la Société nationale d’électricité (Senelec), détaille le gouvernement, précisant que la mesure prend effet entre le 1er et le 8 janvier 2023 suivant les profils des clients.

Alors que le Sénégal « dépense en équivalent plus de 4% de son Produit intérieur brut (PIB) » dans les subventions de l’électricité et des produits pétro-gaziers, l’Etat a « exempté » en revanche de cette augmentation « l’essence pirogue (subventionnée à hauteur de 34%) et le gaz butane (subventionné à hauteur de 55%) ». Cette mesure s’impose parce que « l’essence est un produit très utilisé dans le secteur de la pêche, vital pour l’économie sénégalaise et principale source de revenus d’une large frange de la population », argumentent les responsables du ministère.

C’est dans ce cadre que le gouvernement sénégalais tente de faire comprendre également qu’« une hausse du prix du gaz butane risquerait de pousser de nombreux ménages, notamment en milieu rural, à le délaisser pour se tourner vers le charbon de bois, avec des conséquences très négatives en termes de développement durable ». Néanmoins, il promet « de mieux ajuster la subvention vers les foyers vulnérables et de financer des projets à fort impact social ».

Guinée : l’ex-coordonnateur du FNDC jugé le 9 janvier prochain

Abdourahmane Sano était l’un des dirigeants les plus actifs de ce regroupement de l’opposition et de la société civile guinéennes.Après trois jours d’audition à la Direction centrale des investigations judiciaires, l’ex-coordonnateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), Abdourahmane Sano a été déféré ce vendredi 6 janvier au tribunal de première instance de Mafanco. Il est inculpé pour « participation à une réunion non déclarée », rapportent à APA des sources judiciaires.

Les autorités judiciaires reprochent à l’ancien coordonnateur du FNDC la tenue de réunions non autorisées pour la Création d’une plate-forme dénommée « Mouvement citoyen pour la République ».

Bien qu’inculpé par le tribunal de première instance de Mafanco, Abdourahmane Sano a été libéré. Son procès s’ouvre le 09 janvier 2022 devant la même juridiction.

Dans un communiqué publié jeudi 5 janvier, le FNDC, dissout par la junte au pouvoir depuis septembre 2021, s’est dit outré par la convocation les 4 et 5 janvier 2023 sans aucune base légale de son ex-coordonnateur national, Abdourahamane Sano, à la Direction des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale.

« Sans aucun motif valable, les officiers de la police judiciaire aux ordres de la junte militaire reprochent à l’ex-coordonnateur du mouvement citoyen, selon les informations à notre disposition, le déploiement de ses activités de conscientisation citoyenne qui a toujours été l’activité phare de M. Sano », a dénoncé le FNDC, promettant qu’en concertation avec ses différents partenaires, il annoncera dans les prochains jours la conduite à tenir.

Depuis son départ de la tête du FNDC, Abdourahmane Sano s’occupe des activités de la Plate-forme nationale des citoyens unis pour le développement (PCUD).

Avant l’enclenchement de cette procédure judiciaire contre lui, Sano se faisait rare de l’espace sociopolitique guinée. Sous le régime d’Alpha Condé (2010-2021), il avait fait plusieurs mois en prison à cause de son opposition au projet de troisième mandat du président déchu.

Une startup américaine commercialise le café éthiopien

Le gouvernement éthiopien a autorisé vendredi CropConex, une entreprise américaine de commerce du café, à devenir le premier opérateur de plateforme de commerce électronique du pays.La startup basée à San Francisco a maintenant finalisé les préparatifs pour commencer le commerce du café éthiopien sur sa plateforme de gestion de la chaîne d’approvisionnement.

Cette annonce a été faite lors d’un point de presse conjoint tenu jeudi par le ministre d’Etat à l’Innovation et à la technologie, Huria Ali, et la PDG de CropConex, Brianna Dickey.

CropConex lancera le commerce du café en ligne via sa plateforme éponyme de traçabilité et de commerce du café.

Cette plateforme numérique vise à créer des connexions tout au long de la chaîne d’approvisionnement du café, permettant aux fournisseurs, aux acheteurs et aux prestataires de services logistiques de réaliser des transactions efficaces.

Selon le ministre d’Etat, la plateforme mettra directement en relation les producteurs et exportateurs de café avec les acheteurs, permettant ainsi au secteur de générer davantage de recettes en devises pour l’Ethiopie.

CropConex aidera également le commerce d’exportation du café éthiopien à atteindre de nouveaux marchés, a déclaré le ministre d’Etat, en plus de l’expansion des marchés existants.

Brianna, PDG, a déclaré que le principal objectif de CropConex est de fournir une solution numérique de bout en bout pour améliorer la chaîne d’approvisionnement fragmentée et la faiblesse du marché du café et des liens.

Le café assure la subsistance de plus d’un quart de la population éthiopienne et génère jusqu’à 30% des recettes en devises du pays.

Les solutions numériques devraient stimuler le plan du pays visant à multiplier par cinq les revenus de ses caféiculteurs en 2033.

Burkina: Sanakara et Cie doivent reposer au Monument des martyrs (familles)

Les corps des victimes du 15 octobre 1987 avaient été exhumés en mai 2015 pour des analyses ADN dans le cadre de l’instruction judiciaire du dossier.Les familles du Capitaine Thomas Sankara et de ses 12 compagnons d’infortune ont adressé ce mercredi 04 janvier 2023, une lettre au Président de la Transition, Ibrahim Traoré.

Dans la note dont une copie est parvenue à APA ce jeudi, elles ont choisi le lieu et la date de l’inhumation de leurs proches, assassinés le 15 octobre 1987, lors d’un coup d’Etat qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir. 

« Nous voudrons porter à votre connaissance que les familles ont choisi à l’unanimité le site du Monument des Martyrs comme lieu d’inhumation pour la dernière demeure de leurs proches », peut-on lire dans la lettre.

Lors d’une rencontre avec lesdites familles, le mercredi 28 décembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré avait émis le souhait d’organiser les obsèques des martyrs, « le plus tôt possible ».  Les dates du 10 ou 12 janvier 2023 avaient été envisagées, selon bos sources. 

Toutefois « nous avons besoin que vous nous accordiez un delai minimum de trois mois que nous estimons necessaire pour que toutes les familles puissent s’organiser afin d’être présentes aux inhumations surtout celles résidentes hors du Burkina. Cette doléance vise à permettre à tous d’accompagner dignement nos morts, chose dont nous avons été privés le 15 octobre 1987 et dont les douleurs sont encore vives », ont insisté les poches des victimes. 

En mars 2015, le gouvernement de transition avait autorisé l’exhumation et d’expertises des restes du président Thomas Sankara ». Ce qui a été fait en mai de la même année. Ce qui avait permis de relancer la procedure judiciaire qui a abouti, en avril 2022, à la condamnation à perpétuité de l’ancien président Blaise Compaoré, exilé depuis octobre 2014 à Abidjan, du commandant de sa garde Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016, et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987.

Côte d’Ivoire : amendes contre les actes de dégradation de la voie publique

L’annexe fiscale à la loi des finances portant budget de l’Etat pour l’année 2023, dont l’entrée en vigueur est fixée ce 9 janvier 2023, institue de lourdes amendes sur les actes d’incivisme et de dégradation du domaine public.L’article 9 de l’annexe fiscale 2023 consacre ces amendes. Il mentionne un tarif de 6 millions Fcfa pour la destruction de feux tricolores ; 500.000 Fcfa pour les panneaux de signalisation verticale et autres installations endommagés et 500.000 Fcfa par mètre linéaire de destruction de glissière de sécurité.

Le texte indique en outre une amende contre le stationnement prolongé de matériel roulant sur la voie publique à hauteur de 100.000 Fcfa par mois ou fraction de mois, les modalités devant être précisées par arrêté du ministre chargé des routes.

Le déversement de substances nocives pour la chaussée et/ou ses dépendances est frappé d’une amende de 2 millions Fcfa par mètre carré de chaussée dégradée avec saisie de matériels jusqu’au paiement de l’amende. En cas de non-paiement, dans un délai de trois mois, à compter de la saisie, il est procédé à la vente du matériel saisi.

Quant à l’apposition d’affiche sur les ouvrages publics, le tarif est de 20.000 Fcfa par mètre carré ou fraction de mètre carré. Pour une occupation non autorisée du domaine public de l’Etat, l’amende est de 100.000 Fcfa pour les particuliers ; 500.000 Fcfa pour les personnes morales et 1 million de Fcfa pour les stations-service.

En cas de non-renouvellement de la demande d’arrêté d’occupation temporaire du domaine public de l’Etat, les particuliers paieront une amende de 100.000 Fcfa et les personnes morales 300.000 Fcfa. Pour le non-renouvellement de demande d’arrêté d’occupation constitutif de droit réel, le particulier paie 300.000 Fcfa et la personne morale la somme de 700.000 Fcfa.

Concernant les tranchées ou fonçage pour passage de réseau non autorisés, l’amende est de 1 million de Fcfa par mètre linéaire avec saisie de matériels jusqu’au paiement de l’amende. En cas de non-paiement de l’amende dans un délai de trois mois, à compter de la saisie, il est procédé à la vente de ce matériel.

Commentant ce dispositif, lors d’une séance de présentation de l’annexe fiscale 2023 aux acteurs économiques, organisée par le Patronat ivoirien, la fiscaliste et experte comptable Nina Kacou du Cabinet Mondon Conseil international, s’est interrogée sur le cas de destruction involontaire.

L’annexe fiscale 2023, dira-t-elle, ne se prononce pas expressément sur les cas de destructions involontaires. Elle a souligné qu’en l’absence de tout commentaire, « on peut considérer que l’amende concerne tous les actes de dégradations volontaires ou non ».

Le recouvrement de ces droits et amendes est assuré par la régie auprès du ministère en charge des routes, a-t-elle relevé, faisant remarquer que ces amendes s’appliquent « sans préjudice de la prise en charge des frais de réparation de ces dommages par leurs auteurs ».

Des tirailleurs sénégalais obtiennent gain de cause en France

Ces hommes ayant combattu lors des deux grandes guerres peuvent définitivement rentrer dans leur pays d’origine sans perdre leur minimum vieillesse.C’est une bataille de longue haleine que viennent de remporter les tirailleurs sénégalais ayant survécu à la première et à la seconde guerre mondiales. Désormais, ces anciens combattants de l’armée française n’ont plus l’obligation de séjourner six mois dans l’Hexagone pour percevoir leur minimum vieillesse. Ils peuvent en bénéficier depuis leurs pays respectifs.

Selon nos confrères de Franceinfo, l’Office des anciens combattants a recensé une quarantaine de vétérans âgés de plus de 90 ans pouvant bénéficier de cette mesure et pour le moment une « vingtaine de dossiers » a été validée par le ministère des Solidarités. Ces anciens combattants sont essentiellement nés au Sénégal, mais parmi eux, il y a également des Maliens et des Mauritaniens.

Pour le moment, seul le minimum vieillesse de 950 euros est concerné par cette « mesure de tolérance ». Mais l’Association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais, qui porte ce dossier depuis plusieurs années, réclame que les tirailleurs puissent percevoir également la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) ou leur pension d’invalidité depuis leur pays d’origine.

« C’est très bien, c’est un plaisir. Ma femme sera heureuse parce que pour l’instant, je suis là et je ne peux pas la voir. Je suis là et je ne peux pas voir les enfants. J’ai tout fait pour obtenir un logement, mais je n’ai pas réussi. Elle ne peut pas venir », s’est réjoui Gorgui M’Bodji, ancien combattant de 91 ans, obligé jusque-là de vivre au moins six mois par an en France pour continuer à toucher le minimum vieillesse.

Pour Yoro Diao, vétéran de 91 ans, cette mesure vient à point nommé car elle lui permettra de passer le reste de sa vie auprès de sa famille. « Ça va rallonger nos vies et il y aura beaucoup de centenaires parmi nous parce qu’on aura une satisfaction morale. Et on parlera souvent de la France pour nous rappeler des souvenirs, des camarades disparus », espère-t-il.

Cette victoire a été en partie obtenue grâce à l’engagement de l’association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais qui porte ce dossier depuis des années. Elle regrette tout de même que l’Etat français ait pris autant de temps avant d’accorder cette « mesure de tolérance ». Pour sa présidente, Aïssata Seck « c’est peu cher payé par rapport aux combats qu’ils ont pu mener pour la République ».

Le corps d’infanterie des tirailleurs sénégalais a été créé par Napoléon III en 1857 au Sénégal, d’où son nom. Il s’est ensuite élargi dans son recrutement à des hommes d’autres régions d’Afrique occidentale et centrale conquises par la France à la fin du XIXe siècle. Les tirailleurs furent plus de 200.000 à se battre lors de la Première Guerre mondiale, 150.000 pour la Seconde, et 60.000 en Indochine.

Dans son film « Tirailleurs » sorti mercredi 4 janvier 2023 dans les salles, l’acteur franco-sénégalais Omar Sy raconte justement l’histoire de ces tirailleurs sénégalais pendant la Première Guerre mondiale.

Nigeria : arrêt des subventions à l’essence en juin (ministre)

La ministre nigériane des Finances, du budget et de la planification nationale, Mme Zainab Ahmed, a déclaré que le gouvernement fédéral mettrait fin au versement de la subvention à l’essence avant la fin juin 2023.A l’occasion de l’annonce de la répartition du budget 2023 mercredi à Abuja, la ministre a déclaré que 3,36 trillions de nairas avaient été prévus pour le paiement de la subvention à l’essence pour couvrir les six premiers mois de cette année.

S’exprimant sur les performances de l’économie, en particulier du côté des recettes en novembre 2022, elle a déclaré que les recettes s’élevaient à 6,5 trillions de nairas, soit 87% de l’objectif fixé de 7,8 trillions de nairas pour l’année.

Selon la ministre, les moteurs de la croissance de l’économie nigériane en 2022 sont l’agriculture (23%), les technologies de l’information et de la communication, le commerce et l’industrie manufacturière, le secteur pétrolier et gazier ne contribuant qu’à hauteur de 5,6%.

Sur la question des exonérations fiscales, le ministre a révélé qu’un total de 6.000 milliards de nairas avait été affecté au programme d’exonération fiscale entre 2021 et 2022.

En ce qui concerne le service de la dette, le ministre a déclaré que le gouvernement fédéral avait dépensé un total de 5,24 trillions de nairas pour le service de la dette entre janvier et novembre 2022, sur des recettes de 6,5 trillions de nairas pour la même période, le ratio service de la dette/recettes du pays étant de 80,6% pour la période considérée.

S’agissant des sources de financement du budget 2023, Mme Ahmed a déclaré que 22% des recettes prévues proviendraient de sources liées au pétrole, tandis que 78% seraient obtenues de sources non pétrolières.

Elle a révélé que le déficit budgétaire global pour le budget 2023 était de 11,34 trillions de nairas, soit 5,03% du produit intérieur brut (Pib) du pays.

La ministre a expliqué que le déficit budgétaire serait financé principalement par des emprunts et que 7,04 trillions de nairas seraient empruntés auprès de sources nationales, 1,76 trillions de nairas auprès de sources étrangères, 1,77 milliards de nairas auprès de prêts multilatéraux et bilatéraux, tandis que le produit des privatisations fournirait 206,18 milliards de nairas.

Selon elle, l’écart entre les recettes, plus le financement supplémentaire, et les dépenses totales, s’élevant à 553,46 milliards de dollars, devrait être financé par des recettes supplémentaires provenant des droits d’utilisation du spectre et de la taxe sur le secteur maritime.

Guinée : l’ex coordinateur du FNDC à la direction des investigations judiciaires

L’ex coordinateur national du front national pour la défense de la Constitution (FNDC) Abdourahmane Sano, était hier dans les locaux de la direction des investigations judiciaires de la gendarmerieJoint par le correspondant d’APA à Conakry, Abdourahmane Sano est revenu sur cette convocation. « La seule chose qu’on m’a signifié est que j’ai été à une réunion mais qu’est-ce qu’ils trouvent derrière ça, je ne peux pas vous le dire d’abord » a-t-il expliqué.

Abdourahmane Sano est l’un des leaders de la société civile guinéenne qui a combattu le projet de troisième mandat d’Alpha Condé, avant la chute de ce dernier le 5 septembre 2021.

Le Coordinateur de la Plate-forme nationale des Citoyens Unis pour le Développement (PCUD) l’une des grandes organisations de la société civile guinéenne a quitté la tête du FNDC depuis février 2022.

Tout comme les autres membres de cette entité dissoute par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), la junte militaire en Guinée, Abdourahmane Sano n’hésite pas à montrer son désaccord sur certaines décisions prises par les autorités de la transition guinéenne.

C’est le cas notamment lors de l’interdiction des manifestations par le CNRD et l’incarcération de ses anciens collaborateurs du FNDC dont Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et des leaders politiques hostiles à la gouvernance du président de la transition Mamadi Doumbouya.

Côte d’Ivoire : innovation dans le paiement des bourses d’études

Un décret adopté ce mercredi 4 janvier 2023 en Conseil des ministres introduit le paiement des bourses en Côte d’Ivoire par le mobile money, le transfert bancaire et le virement bancaire.Ce décret portant procédure de paiement des bourses d’études et secours financiers en Côte d’Ivoire et à l’étranger, réorganise le circuit de paiement des bourses scolaires et universitaires afin de garantir leur paiement dans les meilleurs délais.

Il précise les différentes dates de transmission des décisions de bourse et les délais impartis pour leur paiement. Cette mesure devrait permettre la traçabilité des bourses d’études et offre l’opportunité aux bénéficiaires d’avoir un compte bancaire, toute chose qui accroîtra l’inclusion financière. 

Le texte stipule que le paiement des bourses des étudiants inscrits dans les établissements de l’enseignement supérieur sur le territoire national et des boursiers hors Côte d’Ivoire ; et tous les autres ordres d’enseignement s’effectue désormais par trimestre.

Quant au paiement des bourses des élèves inscrits dans les établissements de l’éducation nationale et de l’enseignement technique et de la formation professionnelle sur le territoire national, il s’effectuera désormais en un versement unique à la rentrée.

Guinée équatoriale : trois proches du président visés par la justice espagnole

Carmelo Ovono Obiang, Nicolas Obama Nichama et Isaac Nguema Endo ont été mis en examen ce mercredi par l’Audience nationale espagnole, l’une des plus hautes juridictions du pays, pour « terrorisme » et « torture ».En Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo règne sans partage depuis 1979. Dans ce petit pays hispanophone, situé en Afrique centrale, les voix discordantes se font discrètes par peur de subir les affres d’un régime autoritaire.

Feliciano Efa Mangue et Julio Obama Mefuman, deux Espagnols d’origine équato-guinéenne, âgés respectivement de 44 et 51 ans, ont affirmé en avoir été victimes en 2020. Après un transit au Soudan du Sud, ils ont été amenés de force en Guinée équatoriale pour y croupir en prison. Dans leur lieu de privation de liberté, les deux plaignants soutiennent avoir été soumis à des tortures terribles, au même titre que deux autres opposants politiques.

À la faveur de la double nationalité de MM. Mangue et Mefuman, la justice espagnole a diligenté une enquête ayant débouché sur la mise en examen de Carmelo Ovono Obiang, l’un des fils du dirigeant Teodoro Obiang, de Nicolas Obama Nichama, responsable de la sécurité intérieure et d’Isaac Nguema Endo, Directeur Général de la sécurité présidentielle.

Deux des trois accusés, à savoir M. Obiang et M. Nchama, possèdent des biens immobiliers en Espagne, tandis que M. Endo s’y rend régulièrement. Pour sa part, Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale, a accusé l’Espagne d’« ingérence », non sans dire que « ces terroristes ont été arrêtés par les autorités soudanaises et extradés vers la Guinée équatoriale » sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par Malabo.

Femmes rwandaises : le fardeau du travail de soin non rémunéré

Le travail domestique constitue un obstacle à l’autonomisation économique des femmes au pays des mille collines.La femme rurale moyenne au Rwanda passe sept heures de temps par jour à s’occuper de tâches non rémunérées, tandis que son homologue urbaine y consacre six heures et neuf minutes, contrairement aux hommes qui n’y consacrent que deux heures par jour, rapporte une enquête de base menée par ONU Femmes Rwanda sur le statut du travail de soins non rémunéré chez les femmes et les hommes dans huit districts du pays.

Selon le rapport de l’enquête, parcouru par APA ce mercredi 4 janvier 2022, cette inégalité est considérée comme l’un des facteurs entravant la capacité des femmes à s’épanouir, étant donné que le temps qu’elles passent à s’engager dans des travaux de soins non rémunérés les prive de suffisamment de temps pour des activités génératrices de revenus.

Avec le partenariat et le soutien financier d’ONU Femmes, le Centre de ressources pour hommes du Rwanda (RWAMREC), une ONG locale, s’est efforcé de remettre en question les normes culturelles de genre qui empêchent les hommes et les garçons d’être impliqués dans le travail reproductif, ce qui constitue un obstacle majeur à l’autonomisation économique des femmes.

À ce jour, RWAMREC, en partenariat avec trois districts du Rwanda, Ngoma, Kirehe et Nyaruguru, a mené à bien des activités, notamment une réunion d’introduction du projet au niveau du district et un atelier de formation de 40 dirigeants communautaires sur l’implication des hommes dans les soins non rémunérés.

Cette activité fait partie d’un projet dans le cadre des approches transformatives d’ONU Femmes pour reconnaître, réduire et redistribuer le travail de soins non rémunéré par l’implication des hommes dans les soins non rémunérés et le travail domestique, financé par Global Affairs Canada.

Nyiramayira Donatile, mère de 7 enfants, résidant dans le district de Nyaruguru, avec son mari depuis 27 ans raconte : « Je me levais et balayais, coupais l’herbe pour les vaches, récoltais des patates douces, ramassais du bois de chauffage, puis cuisinais et parfois le soleil pouvait se coucher avec encore des choses à faire ».
Elle ajoute que son mari était un ivrogne, et qu’il dilapidait leurs finances après avoir vendu leurs chèvres et leur bois sans la consulter, des comportements qui l’ont offensée.

Nyiramayira Donatile affirme que les cours du RWAMREC arrivent à point nommé car « ils ont atténué mon stress. A chaque fois qu’il était 3 heures du matin, mon esprit se demandait ce que mes enfants allaient manger, ainsi que ma liste de produits de première nécessité ».

« Je me réjouis de l’harmonie que nous avons maintenant, contrairement auparavant où nous ne raisonnions jamais ensemble, aujourd’hui nous nous asseyons et délibérons ensemble », dit-elle.

Faure Gnassingbé à Bamako pour une « visite d’amitié et de travail »

Le président togolais a engagé une médiation pour une libération rapide des quarante-six (46) soldats ivoiriens emprisonnés au Mali.Le président togolais Faure Gnassingbé profitera de sa visite pour échanger avec son homologue malien le Colonel Assimi Goïta, sur les voies et moyens visant à aboutir à la libération rapide des quarante-six (46) militaires détenues à Bamako depuis juillet. D’aucuns espère une issue heureuse dans ces pourparlers. Le président togolais est accompagné d’une forte délégation dont le chef de la diplomatie togolaise, le Pr Robert Dossey.

Dans son discours à la veille du nouvel an, le président ivoirien, Alassane Ouattara a salué les efforts du Président togolais ayant permis la libération, en septembre dernier « pour des raisons humanitaires » des trois femmes faisant partie du contingent des quarante-neuf (49) militaires ivoiriens arrêtés à Bamako. Il a aussi promis que « les 46 autres, regagneront bientôt le sol ivoirien ».

Le vendredi 30 décembre, la Cour d’appel de Bamako a condamné les quarante-six accusés comparant devant la Cour d’Assises spéciales, à une peine de vingt ans de réclusion criminelle et au paiement d’une amende de deux millions de FCFA.

Quant aux trois femmes libérées en septembre dernier « pour des raisons humanitaires » elles ont été condamnées par contumace à la peine capitale et au paiement d’une amende de dix millions FCFA.

Les charges retenues contre ces accusés sont entre autres « attentat et complot contre le Gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munition de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

On est loin de la qualification de « mercenariat » qui leur a été collée au départ par les autorités maliennes. On sait désormais qu’ils sont tous des militaires de l’armée ivoirienne. Actuellement, les yeux sont rivés sur les efforts du président togolais qui a obtenu l’aval de ses pairs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en vue de conduire une médiation pour faire libérer les militaires ivoiriens.

Il va également s’appuyer sur un mémorandum d’accord signé, le jeudi 22 décembre dernier, entre les autorités maliennes et ivoiriennes devant servir de base à la libération des soldats ivoiriens. Les lignes vont certainement bouger avant la fin de la visite de vingt-quatre heures au Mali du chef de l’Etat du Togo.

Une épée de Damoclès plane aussi sur la tête des autorités maliennes auxquelles la Cedeao dans son sommet du 4 décembre dernier avait menacé de sanctions si les militaires ivoiriens n’étaient libérés avant début janvier 2023.