Arrêtés de paiement des redevances audiovisuelles : les associations de presse exigent un retrait et appellent au dialogue

Les principales associations de la presse audiovisuelle et en ligne du Mali, notamment l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL), l’Association Malienne des Télévisions (AMATEL), l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne du Mali (APEL Mali), l’Union des Radios Privées du Mali (URPM) et l’Association des Éditeurs de la Presse Privée (ACCESS), ont exprimé leur profonde préoccupation suite à la publication par la Haute Autorité de la Communication (HAC) des arrêtés interministériels n°4473 et 4474. Ces arrêtés fixent les montants et les modalités de paiement de la redevance annuelle pour l’exploitation des services audiovisuels, ainsi que les frais de délivrance et de modification des autorisations.

Dans un communiqué conjoint, ces associations dénoncent la mise en application immédiate de ces mesures, malgré leurs précédentes demandes de sursis lors des consultations antérieures. Elles soulignent le contexte économique difficile auquel font face les médias maliens, aggravé par la crise énergétique actuelle. De plus, elles regrettent le manque de concertation dans la détermination des montants des redevances, estimant que ces décisions unilatérales pourraient fragiliser davantage le secteur médiatique national.
Les associations demandent donc un report de la mise en œuvre de ces arrêtés et appellent à l’ouverture d’un dialogue inclusif avec les autorités compétentes afin de trouver une solution concertée et adaptée à la réalité économique des médias au Mali.
Le communiqué est signé par les représentants des différentes associations et a été adressé à plusieurs institutions gouvernementales, notamment la Primature et les ministères concernés.
Cette situation intervient dans un contexte déjà tendu. Les médias jouent un rôle important dans la consolidation de la démocratie et la promotion de la bonne gouvernance. Il est donc essentiel que les autorités et les acteurs du secteur travaillent ensemble pour garantir un environnement favorable à l’exercice du journalisme, tout en assurant la viabilité économique des organes de presse.
Les associations de presse réitèrent leur engagement à œuvrer pour une information de qualité au service des citoyens et espèrent que les autorités prendront en compte leurs préoccupations légitimes pour le bien de la démocratie malienne.

Retrait de la licence de Joliba TV : La chaîne dispose de trois jours pour contester la décision

La Haute Autorité de la Communication (HAC) a récemment décidé de retirer la licence de diffusion de la chaîne privée Joliba TV News. Cette décision fait suite à une plainte déposée le 12 novembre 2024 par le Conseil supérieur de la Communication du Burkina Faso, en réaction à des propos tenus par le politicien malien Issa Kaou N’Djim lors d’une émission diffusée sur Joliba TV News.

M. N’Djim aurait accusé les autorités burkinabè de mettre en scène une prétendue tentative de déstabilisation. Des déclarations jugées « gravissimes » par Ouagadougou. ​​
La HAC reproche à Joliba TV News des « manquements à l’éthique et à la déontologie journalistique, ainsi qu’une atteinte à l’honneur d’un chef d’État étranger ». La fermeture de la chaîne est prévue pour le 26 novembre 2024. ​​
Toutefois, Joliba TV News dispose d’un délai de trois jours pour contester cette décision devant une juridiction compétente. Si un recours est déposé, la mesure de retrait de licence pourrait être suspendue en attendant le verdict final. Il est donc possible que la situation évolue en fonction des actions entreprises par la chaîne et des décisions judiciaires à venir.
Il est important de noter que ce n’est pas la première fois que Joliba TV News fait l’objet de sanctions. En novembre 2022, la chaîne avait été suspendue pour deux mois par la HAC pour des propos jugés diffamatoires et des accusations infondées concernant l’instance de régulation et les autorités de la transition. ​