Législatives au Sénégal : La nouvelle majorité très attendue

Après sa victoire à la présidentielle de mars 2024, le parti les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) s’apprête à disposer d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale. La victoire de son parti à l’issue du scrutin anticipé du 17 novembre 2024 donne au Président Bassirou Diomaye Faye les moyens de mettre en œuvre sa politique de réforme.

Les Sénégalais viennent de donner un nouvel élan à l’envie de changement qu’ils avaient exprimée en élisant dès le premier tour l’actuel Président, Bassirou Diomaye Faye, lors du scrutin du 24 mars 2024.  Le Président et « son mentor », Ousmane Sonko, ont désormais « les mains libres » pour mener à bien leur programme, un plan de rupture annoncé à travers « Sénégal 2050 ». Le Pastef, selon les résultats provisoires, remporte 130 sièges de députés sur 165. Cette large victoire consacre l’arrivée d’une nouvelle génération, que de nombreux défis attendent déjà.

Défis majeurs

La nouvelle majorité fait face à plusieurs défis imminents, dont l’un des premiers est la programmation budgétaire. Retardée par la dissolution de l’Assemblée nationale, elle doit rapidement se faire pour avoir une visibilité sur le budget 2025. Avec la Déclaration de politique générale, que le Premier ministre Ousmane Sonko n’avait pas encore effectuée, les Sénégalais devraient mieux percevoir les chantiers promis par le duo Faye – Sonko. Dans la mise en œuvre concrète des mesures, la rationalisation et l’efficience budgétaire seront à l’ordre du jour, dit-il. La suppression du Haut Conseil des collectivités territoriales et celle du Conseil économique et social, refusées par l’ancienne Assemblée Nationale, pourront désormais être actées. D’autres textes sur l’accès des entreprises à la commande publique ainsi que la révision des contrats miniers selon les intérêts du pays représentent d’autres enjeux importants.

Le nouveau régime a déclenché une lutte contre la corruption avec la mise en place d’un Pôle financier et judiciaire en septembre. Certaines personnalités sont dans le viseur et la lutte promet de s’intensifier avec la volonté des nouvelles autorités de renforcer l’arsenal juridique afin de poursuivre les anciens ministres et même l’ancien Président Macky Sall, a laissé entendre le Premier ministre Sonko. « Un exercice prioritaire », mais dont la mise en œuvre nécessite l’installation de la Haute cour de Justice, pour laquelle une majorité parlementaire est indispensable. Le coût de la vie, le chômage élevé et une population majoritairement jeune, dont de nombreux éléments continuent de partir à la recherche d’un meilleur avenir, sont aussi des défis auxquels sont confrontées les nouvelles autorités.

Fatoumata Maguiraga