Culture




Toumani Diabaté : La kora a perdu son maître

Toumani Diabaté a définitivement quitté la scène le 19 juillet 2024. Après une carrière couronnée de succès, le maître de…

Toumani Diabaté a définitivement quitté la scène le 19 juillet 2024. Après une carrière couronnée de succès, le maître de la kora, qui a fait de son instrument de prédilection un lien avec le monde, est décédé à l’âge de 58 ans. Élevé au grade de Commandeur de l’Ordre national du Mali le 7 avril 2023, un dernier hommage sera rendu à l’artiste ce 26 juillet 2024 lors d’une cérémonie au CICB de Bamako. La cérémonie sera retransmise en direct à partir de 16h sur TM1.

« Le roi intemporel de la Kora », « le Maestro », « la légende », les hommages à l’artiste musicien, joueur émérite de kora Toumani Diabaté se sont multipliés à l’annonce de son décès, le vendredi 19 juillet 2024 à Bamako. Né le 10 août 1965, il est initié très tôt à jouer de la kora, instrument magique « appartenant » à sa famille depuis des générations. Après les notes de « Kayira » son premier album solo, en 1988, Toumani n’a cessé d’émerveiller des milliers de fans, bien au-delà des frontières nationales. À ce talent, l’artiste a toujours associé d’autres musiciens, dont ceux de sa propre famille, avec lesquels il signe « Songhoï 1 » en 1989. En 1993, il entreprend avec Kélétigui Diabaté (Kora) et Bassékou Kouyaté (Ngoni) un voyage à trois où il transporte la musique du Mandé à travers le monde.

L’universel

Avec Salif Keita et Souleymane Doumbia, il réussit un autre trio et enchaîne avec un duo en compagnie de Ballaké Sissoko. « Songhoï 2 » suit en 1994, avant l’album « Kulandjan », une collaboration avec Taj Mahal et un hommage aux esclaves en 1999. Un album ouvert, à l’image de Toumani et de sa kora, qui invitent tour à tour Afel Bocoum, Kassemadi Diabaté, Mangala Camara, Youssou N’dour, la liste n’est pas exhaustive. Toumani joue également avec Sidiki, son fils, et d’autres de la jeune génération comme Fatoumata Diawara ou encore Mathieu Cheddid.

L’album « In the Heart of the Moon » obtient le Grammy Awards du meilleur album traditionnel de musique du monde en 2006 et « Ali et Toumani », avec Ali Farka Touré, remporte le Grammy Awards du meilleur album de musique traditionnelle en 2011. Au total, 15 albums et un parcours riche au cours duquel le maître de la kora a porté le son de son instrument pour ouvrir le Mandé et sa tradition, qu’il a su sauvegarder, au reste du monde. « Toumani, Friends and Family », l’un de ses projets dont la sortie est prévue le mois prochain, traduit l’engagement de l’artiste à ouvrir la musique et la kora à tous. L’ambassadeur de la musique africaine, salué par ses pairs, laisse un héritage immense que son fils, Sidiki Diabaté, et ses autres enfants ont la responsabilité de perpétuer.