Les autorités de la transition ont annoncé jeudi soir la «fin, avec effet immédiat», de l’accord d’Alger signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord du pays, dont la mise en application peinait depuis sa signature. Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, porte-parole du gouvernement a invoqué «le changement de posture de certains groupes signataires», mais aussi «les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation». En décembre 2022, les groupes armés signataires réunis au sein du CSP-PSD (CMA et une partie du GATIA fidèle à Fahad Ag Almahmoud) ont suspendu leur participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’accord. En septembre 2023, après près de 10 ans de cessez-le-feu notamment grâce à la signature de l’accord, des combats ont repris entre la CMA et les FAMa. Le 14 novembre dernier, après des semaines de combats et d’opérations, l’armée malienne est entrée à Kidal et a pris le contrôle de la région. La CMA, battue, a quitté la zone. Depuis, certains de ses responsables sont apparues en Algérie le 19 décembre 2023 à l’invitation des autorités de ce pays qui étaient restées silencieuses depuis la reprise des hostilités. Cette rencontre avait provoqué l’ire de Bamako, qui a convoqué l’ambassadeur algérien en poste pour protester contre des actes inamicaux. Alger avait dans la foulée convoqué l’ambassadeur du Mali en poste mais s’était montrée moins véhémente. Toutefois, elle a rappelé son ambassadeur le 22 décembre pour consultation, le Mali a appliqué la réciprocité. Les deux diplomates ont finalement regagné leur poste début janvier. Depuis ce que les autorités appellent la rectification de la transition, la mise en œuvre de l’accord pour la Paix était difficile. Le Premier ministre a notamment évoqué à plusieurs reprises une « application intelligente de l’accord ». La reprise des hostilités entre les protagonistes, les tensions entre l’Algérie et le Mali, le départ de la MINUSMA, l’annonce d’un dialogue inter-malien par le président de la transition lors de son discours à la nation du nouvel an laissaient peu de doute sur l’avenir de l’Accord pour la paix. Ce 25 janvier, le gouvernement après avoir selon le communiqué «constate l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015 a annoncé sa fin, avec effet immédiat»