Nouveau report du congrès du HCIM: Les obstacles au consensus demeurent

Le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) a de nouveau reporté son 4ᵉ congrès ordinaire, initialement prévu les 9 et 10 novembre 2024, sans fournir de communiqué officiel expliquant les raisons de ce report.​​ ​​

​​Rappelons que ces assises ont été reportées une première fois alors qu’elles étaient programmées, les 26 et 27 octobre 2024.
Ce report intervient dans un contexte de tensions internes et de manque de consensus au sein de l’organisation.​​ ​​
Des sources internes évoquent des difficultés financières pour l’organisation des assises, mais surtout une absence de consensus parmi les membres du HCIM.​​ ​​
Initialement, quatre candidats étaient en lice pour la présidence, mais ce nombre aurait grimpé à une dizaine, reflétant des divisions profondes au sein de l’institution.​​ ​​Parmi les candidats déclarés figurent Chérif Ousmane Madani Haïdara, président sortant du HCIM élu en 2019, qui brigue un second mandat malgré les critiques sur sa capacité à rassembler l’ensemble des tendances islamiques du pays ​​; Cheick Soufi Bilal Diallo, président de la Commission nationale de contrôle du HCIM, qui a exprimé des réserves sur la gestion actuelle de l’organisation et bénéficie du soutien du Rassemblement des Musulmans pour l’Union et la Paix (RMUP) ​​; Alphadi Wangara, imam de la mosquée Sidi Yehia de Tombouctou, dont la candidature reflète la diversité géographique et culturelle des prétendants.​​ ​​
Le mandat du président du HCIM est de cinq ans.​​ ​​Chérif Ousmane Madani Haïdara, élu en 2019 en succédant à l’imam Mahmoud Dicko, a souvent prôné le consensus et l’unité au sein de la communauté musulmane malienne.​​ ​​Cependant, sa candidature à sa propre succession n’a pas réussi à faire l’unanimité, certains membres estimant qu’il n’a pas su rassembler toutes les tendances islamiques du pays.
​​Le report du congrès du HCIM démontre les défis auxquels l’institution est confrontée, notamment l’unité et la cohésion, la transparence et la gouvernance et son rôle sociopolitique.​​ ​​Les divergences internes et la multiplication des candidatures reflètent une fragmentation qui pourrait affaiblir la voix des organisations musulmanes du Mali sur la scène nationale.​​ ​​Les critiques sur la gestion financière et organisationnelle du HCIM soulignent la nécessité de réformes pour renforcer la confiance des membres et de la communauté musulmane en général.​​ ​​
Pourtant, dans un contexte national marqué par des défis sécuritaires et politiques, le HCIM est appelé à jouer un rôle de médiateur et de guide spirituel.​​ ​​Les divisions internes pourraient limiter son efficacité dans cette mission.​​​​ ​​La recherche d’un consensus et d’une gouvernance transparente apparaît essentielle pour renforcer son rôle au sein de la société.