L’Union africaine (UA) a appelé, mardi 24 septembre, à la « cessation immédiate » des combats dans la grande ville soudanaise d’El-Fasher (Sud-Ouest), dénonçant une « escalade » de la crise après un assaut ce week-end des forces paramilitaires.
La guerre oppose depuis avril 2023 l’armée, dirigée par le Général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le Général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ». Le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, « appelle à une cessation immédiate des combats à l’intérieur et à l’extérieur d’El-Fasher », affirme un communiqué.
Depuis des mois, le sort d’El-Fasher inquiète la communauté internationale. Dans cette métropole de 2 millions d’habitants, seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des FSR, des « centaines de milliers de civils » sont menacés par des violences « de masse », a alerté la semaine dernière l’ONU. Les paramilitaires ont lancé leur offensive après des mois de siège.
Lors de l’Assemblée Générale de l’ONU, en cours actuellement, le Président américain Joe Biden a exhorté les dirigeants du monde entier « à cesser d’armer les généraux soudanais et à mettre fin à la guerre qui ravage ce pays depuis 2023 ». Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi dénoncé « les puissances extérieures qui continuent de s’ingérer sans aucune approche unifiée pour trouver la paix ».
Plus de 10 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont fui leur foyer depuis avril 2023. Plus de 2 millions de personnes ont cherché refuge dans les pays voisins. Le Soudan connaît également la plus grande crise alimentaire au monde. Plus de la moitié de la population du pays, soit près de 26 millions de personnes, est confrontée à des niveaux élevés de malnutrition aiguë. Près de 5 millions d’enfants et de femmes enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aiguë.
Les soins de santé et les services de base ont été réduits à néant, le choléra et d’autres maladies sont en augmentation et les enfants sont privés d’école pour la deuxième année consécutive. Cette situation est l’une des pires crises de protection de l’histoire récente, avec des niveaux alarmants de violence sexuelle et sexiste qui continuent de terroriser les civils, en particulier les femmes et les jeunes filles.
Ramata Diaouré