33 inondations dans 9 régions et le District de Bamako ont été enregistrées en ce début de mois d’août. Plus de 2 000 ménages ont été touchés et plus de 22 000 personnes sinistrées, avec 8 décès à la date du 5 août 2024. Une situation préoccupante, qui inquiète les populations concernées et appelle à des solutions pérennes.
Les ressortissants du cercle de Bla ont procédé à une première remise de dons le 13 août 2024. Constitué de 10 tonnes de céréales, d’huile, des colis d’habits, d’un montant de 3 000 000 de francs CFA et de médicaments de lutte contre le paludisme et les maladies pédiatriques, ce lot est une action de solidarité des ressortissants de la ville, située dans la région de Ségou. Destinée à mobiliser l’ensemble des 17 communes du cercle de Bla et les chefs de village, la remise a servi de cadre pour assister les sinistrés mais aussi pour « sonner l’alerte, parce que l’eau continue à monter », s’inquiète M. Markatié Daou, Président du Comité de crise des ressortissants de Bla.
« Il faut expliquer aux habitants les réflexes à adopter pour réagir face à la situation, notamment quand il pleut la nuit ». La ville a enregistré 1 décès suite à la pluie diluvienne de ce 13 août, un homme d’une cinquantaine d’années parti pêcher et emporté par les flots. Depuis la première grande inondation le 22 juillet 2024, la ville voit grossir le nombre de ses sinistrés, estimé entre 7 000 et 8 000 personnes et plus de 1 600 ménages touchés. Des sinistrés en outre privés de cultiver leurs champs, envahis par l’eau. Une partie du don mobilisé par l’association Terre solidaire a été distribué à une centaine de personnes et le reste réservé à d’autres sinistrés, car malheureusement l’hivernage n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
« Solution définitive »?
Pour les localités touchées par ces inondations, au-delà du constat et de l’aide d’urgence, il faut surtout envisager des solutions à long terme. Plus qu’un appel à la solidarité, le responsable du Comité de crise des ressortissants de Bla plaide donc pour « une solution définitive » pour la ville, confrontée à cette situation depuis des années. Pour prévenir la répétition de ce phénomène, elle a besoin d’un collecteur qui doit s’étendre sur une trentaine de kilomètres, selon les estimations des experts. Le Comité s’est déjà engagé afin de trouver des partenaires, y compris l’État, pour réaliser l’étude nécessaire à la réalisation de cet investissement, vital pour la survie des populations.
Fatoumata Maguiraga