Le secteur cotonnier en Afrique de l’Ouest se regroupe afin de mieux faire face à ses défis. C’est dans ce cadre que l’Organisation régionale des interprofessions de la filière coton des États membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (ORIC-UEMOA) a vu le jour le 21 mars 2023 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
L’interprofession, qui regroupe les producteurs et les sociétés cotonnières des pays de l’UEMOA, compte pour le moment les quatre grands pays producteurs que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali. Le Sénégal et le Togo, qui ont participé à l’Assemblée générale constitutive, deviendront membres lorsqu’ils mettront en place leurs interprofessions respectives.
Cette interprofession, dont l’objectif est d’améliorer la compétitivité de la filière coton, permettra aussi à l’UEMOA d’avoir un seul interlocuteur et facilitera la prise de décision ainsi que la diffusion de l’information. « Je pense que cela peut être une plateforme intéressante pour réfléchir aux défis auxquels les filières africaines font face. Au lieu que chacun reste dans son coin et se repose sur ses acquis, on peut commencer à partager peut-être ces acquis et orienter les axes de recherche en fonction des défis, mutualiser les efforts », a déclaré Jean-François Touré, Directeur général de la société Seco et Président de l’Association professionnelle des sociétés cotonnières de Côte d’Ivoire (Aprocot-Ci).
Défis communs
Cette mutualisation intervient à une période particulièrement complexe pour le secteur en Afrique de l’Ouest. En effet, la zone a enregistré une baisse d’environ 20% de sa production lors de la dernière campagne. Une baisse consécutive en partie à une attaque de jassides qui a touché les pays de la sous-région. Justement, contre cette invasion nouvelle, ils avaient envisagé des mesures communes pour y faire face.
À l’instar de cette problématique, qui concerne aussi bien les producteurs que les sociétés cotonnières, d’autres aspects, comme le coût des intrants, la recherche variétale, le développement local d’engrais biologiques ou encore la certification du coton seront examinés en commun dans le cadre de cette organisation. En outre, parmi les objectifs assignés à l’interprofession régionale figurent le partage d’information, l’amélioration de la productivité ou encore la question vitale de la transformation du coton.
Au Mali, où l’invasion des jassides a été responsable de 90% des pertes, les prévisions de 810 000 tonnes de production ont été revues à la baisse et sont estimées à 526 000 tonnes lors de la campagne écoulée