Après une mauvaise campagne 2022-2023, le Mali a perdu sa première place de producteur de coton au profit du Bénin. Avec 389 700 tonnes produites, il est même troisième, derrière le Burkina Faso. Mais pour la campagne à venir et les prochaines, les acteurs de la filière ont de grandes ambitions.
Ces dernières années, la production cotonnière du Mali ressemble aux montagnes russes. De 700 000 tonnes en 2019, le Mali a chuté l’année suivante à 147 000 tonnes. Une campagne catastrophique et un mauvais souvenir que beaucoup d’acteurs ne souhaitaient plus revivre. Après la reprise en main en 2021, avec un chiffre record de 777 120 tonnes et une prévision de 820 000 tonnes, l’euphorie est retombée face à la réalité du terrain. En début de campagne de la saison 2022-2023, du fait de la hausse des prix des intrants, la filière coton a dû revoir ses ambitions à la baisse et viser l’objectif de 780 000 tonnes. La valeur des intrants placés était de 68,84 milliards de francs CFA contre 86,23 milliards en 2021. En sus, les livraisons ont accusé du retard, ce dont les différents protagonistes se sont accusés, alors que le niveau de production baissait ostensiblement. La production réalisée sera de 389 700 tonnes contre 777 120 en 2021, soit une baisse de 50% due en partie à l’abandon d’environ 150 000 hectares par les producteurs à cause de la pullulation des jassides, repérés pour la première fois au Mali, selon le ministère de l’Agriculture. Il faut y ajouter l’inondation de certaines parcelles, au bord de certains cours d’eau et dans les bas-fonds. Conséquence, le Mali a perdu sa première place au profit du Bénin, qui a enregistré une production de 587 656 tonnes. Le Burkina Faso se classe à la deuxième place avec 411 969 tonnes.
La CMDT place la nouvelle campagne sous le signe du redressement de la production cotonnière, avec un seul objectif, retrouver la place de leader du continent. La production nationale pour la campagne 2023 est estimée à 780 000 tonnes de coton graine, alors qu’au Bénin elle est projetée à 768 000 tonnes. Pour cela, la CMDT espère « un approvisionnement correct des producteurs en engrais ainsi qu’en produits anti-jassides ainsi qu’une bonne pluviométrie ». Alors que la nouvelle campagne devrait démarrer ce mois-ci, les projections pour les prochaines sont déjà connues. Elles sont de 860 000 tonnes pour 2024 et de 910 000 tonnes en 2025. Toutefois, elles peuvent se heurter à l’insécurité et l’augmentation des prix des intrants agricoles avec la guerre en Ukraine. Le coton est avec l’or la principale source de devises du Mali.