Principale source de devises du pays avec l’or, le coton est très important pour l’économie malienne. Mais la conjoncture internationale ainsi que le manque de transformation interne inquiètent des acteurs qui mènent des réflexions pour tirer le meilleur profit du coton.
La 13ème Conférence ministérielle de l’OMC s’est achevée le 1er mars dernier à Abu Dhabi sans accord sur l’agriculture. Les différentes délégations n’ont pu se mettre d’accord, au grand dam des pays du C4+ (Mali, Burkina Faso, Bénin, Tchad, Côte d’Ivoire). Ces derniers, qui ont longtemps milité pour que la question du coton ne soit pas diluée au sein du package de l’agriculture, n’ont pas été entendus et les subventions des pays puissances économiques mondiales se poursuivent en faveur de leurs agriculteurs. Ces subventions, selon les termes des membres du C4+, créent une distorsion des marchés. En effet, la Chine et les États-Unis, ainsi que des pays européens tels que la Grèce et l’Espagne, allouent des subventions importantes à leurs producteurs. Grâce à ces aides, le coton provenant de ces pays est vendu moins cher sur le marché. Pour tenter de pallier ce problème et aider les pays du C4+, l’OMC et la FIFA ont signé en septembre 2022 un protocole d’accord portant sur une réflexion sur les moyens de faire du football un outil au service de l’inclusion économique et du développement. Le Président de la FIFA a assuré que le football représentait un marché de près de 270 milliards de dollars, dont 70% générés en Europe. Le lundi 22 avril, Harouna Niang, ancien ministre de l’Industrie et du Commerce du Mali, a présenté au Premier ministre le projet de création d’une unité de transformation du coton en tenues de sport. Selon lui, le projet, soutenu par la FIFA et l’organisation des Nations Unies pour le développement industriel, va permettre la valorisation du coton malien à hauteur de 10%, avec un objectif de 30% à long terme. D’après la CMDT, « le coton contribue à lui seul pour 15% du PIB national et fait vivre directement ou indirectement 4 millions de personnes ». Et, selon les dernières prévisions du Comité de pilotage du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA), la plus haute instance sous-régionale de gestion des questions liées à la filière coton, qui tient actuellement une réunion à Bamako, la production du Mali est estimée en 2024 à 690 000 tonnes de coton graine, contre 480 000 pour la campagne précédente. Ces chiffres relèguent le Bénin, avec 553 787 tonnes, en deuxième position derrière le Mali.