Classement du Bonheur Mondial 2025 : Le Mali à la 123ᵉ place

Le World Happiness Report 2025, publié ce jeudi 20 mars 2025, dresse un état des lieux du bien-être perçu à…

Le World Happiness Report 2025, publié ce jeudi 20 mars 2025, dresse un état des lieux du bien-être perçu à travers le monde en classant 143 pays selon des critères socio-économiques. Cette étude, menée par le Sustainable Development Solutions Network des Nations Unies en partenariat avec Gallup, repose sur des indicateurs tels que le niveau de vie, la santé, la qualité des institutions et la cohésion sociale.

Comme les années précédentes, la Finlande conserve sa place de pays le plus heureux du monde, suivie du Danemark, de l’Islande et de la Suède. À l’opposé, l’Afghanistan, le Liban et la République centrafricaine figurent parmi les pays où la perception du bien-être est la plus basse.
Dans ce contexte, le Mali se classe 123ᵉ sur 143 pays, juste derrière la Somalie (122ᵉ), avec un score de 4,23 sur 10. Ce positionnement traduit les défis structurels auxquels le pays est confronté, mais aussi certaines dynamiques sociales et économiques influençant la perception du bonheur.
La situation du Mali dans ce classement est largement influencée par son contexte sécuritaire marqué par des conflits persistants et des attaques terroristes dans plusieurs régions du pays. Cette instabilité affecte directement la qualité de vie des populations en limitant leur liberté de mouvement, leur accès aux services de base, ainsi que leurs perspectives d’avenir.
L’économie malienne demeure fragile et inégalitaire, selon le document. Si certains secteurs comme l’agriculture et l’extraction minière continuent de croître, cette dynamique ne profite pas uniformément à l’ensemble de la population. Le taux de pauvreté élevé et l’accès limité aux infrastructures de base, notamment en matière de santé et d’éducation, restent des obstacles majeurs à une amélioration du bien-être général.
La corruption est un autre facteur impactant négativement la perception du bonheur au Mali,  à en croire l’étude. De nombreux citoyens expriment une forte défiance envers les institutions publiques, ce qui nuit à la cohésion sociale et alimente un sentiment d’injustice. Les réformes engagées pour améliorer la gouvernance et renforcer la transparence peinent encore à produire des effets visibles sur le quotidien des Maliens.
Malgré ces défis, le Mali bénéficie d’une forte solidarité sociale et d’un tissu communautaire résilient, des éléments qui atténuent partiellement les effets des crises économiques et sécuritaires sur la population.
Le Mali dans le classement africain
Avec sa 123ᵉ place mondiale, le Mali occupe la 30ᵉ position en Afrique, se situant derrière plusieurs pays de la région comme la Côte d’Ivoire (14ᵉ en Afrique), le Sénégal (21ᵉ) et la Guinée (25ᵉ), mais devant des nations comme le Burkina Faso (32ᵉ), le Tchad (39ᵉ) et la République centrafricaine (43ᵉ et dernière en Afrique).
L’Île Maurice, classée 1ʳᵉ en Afrique, figure parmi les pays où la perception du bonheur est la plus élevée grâce à un développement économique stable, une bonne gouvernance et un accès satisfaisant aux services publics. D’autres pays comme l’Afrique du Sud (3ᵉ) doivent leur classement à une relative stabilité institutionnelle et à des infrastructures économiques solides.
Le classement africain met en évidence une corrélation entre la stabilité politique, le développement économique et la perception du bonheur. Les États enclavés et ceux en proie à des conflits obtiennent en général des résultats plus faibles que les pays côtiers bénéficiant d’une économie plus diversifiée et d’une ouverture aux investissements étrangers.
Classement Mondial : La domination des Pays Nordiques
Les pays en tête du classement mondial sont caractérisés par un niveau de vie élevé, une forte confiance dans les institutions et un État-providence efficace. La Finlande, le Danemark, l’Islande et la Suède occupent les premières places, suivis des Pays-Bas, du Canada et de la Suisse.
Les États-Unis, en revanche, chutent à la 24ᵉ place, leur plus mauvais classement historique. Cette baisse est attribuée à l’augmentation des inégalités, une montée de l’isolement social et une baisse de la confiance dans les institutions.
La France, quant à elle, occupe la 33ᵉ place, en recul de six places par rapport à l’an dernier. Ce recul est principalement lié à une montée du pessimisme économique et social, à une hausse des tensions politiques et à une inflation impactant le pouvoir d’achat.
Perspectives et enjeux pour le Mali
Face à ce classement, plusieurs leviers d’amélioration peuvent être envisagés pour le Mali. La stabilisation du pays reste la priorité. Sans une amélioration de la situation sécuritaire, il sera difficile d’impulser une dynamique positive en matière de développement économique et social.
L’investissement dans les infrastructures sociales est un autre enjeu clé. Un meilleur accès aux soins de santé, une éducation de qualité et un renforcement des services publics permettraient de relever le niveau de vie général et d’améliorer la perception du bien-être des citoyens.
La lutte contre la corruption constitue également un levier important. Une gouvernance plus transparente, associée à des mécanismes efficaces de reddition des comptes, contribuerait à renforcer la confiance des citoyens envers les institutions et à favoriser une plus grande cohésion sociale.
Sur le plan économique, une diversification accrue de l’économie et un meilleur soutien aux petites et moyennes entreprises pourraient stimuler la création d’emplois et réduire les inégalités. Le développement de l’agriculture et des infrastructures, notamment énergétiques et de transport, serait un atout majeur pour l’avenir.
Enfin, la promotion de la cohésion sociale et de la participation citoyenne peut jouer un rôle essentiel dans l’amélioration du bien-être perçu. Encourager les initiatives locales favorisant l’inclusion sociale, la solidarité communautaire et le dialogue national renforcerait la résilience du pays face aux défis actuels.
L’amélioration du bonheur perçu passera par des réformes structurelles, un renforcement de l’État de droit, une croissance économique plus inclusive et un meilleur accès aux services de base.
Ce classement ne doit pas être vu comme une fatalité, mais comme un signal encourageant à agir pour un avenir plus stable et prospère.

 

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