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Terrorisme en 2025 : Le Mali, 4ᵉ pays le plus touché au monde selon le Global Terrorism Index  

L'Institute for Economics and Peace (IEP) a publié, le 5 mars dernier, le Global Terrorism Index (GTI) 2025, qui analyse…

L’Institute for Economics and Peace (IEP) a publié, le 5 mars dernier, le Global Terrorism Index (GTI) 2025, qui analyse l’impact du terrorisme dans le monde pour l’année 2024. Ce rapport révèle que le Mali est désormais le quatrième pays le plus touché par le terrorisme, derrière le Burkina Faso, le Pakistan et la Syrie, et devant le Niger, le Nigeria et la Somalie.

L’étude, qui mesure l’impact du terrorisme à travers des indicateurs tels que le nombre d’attaques, de morts, de blessés et de destructions matérielles, confirme que le Sahel central est aujourd’hui l’épicentre mondial du terrorisme.
Avec un score de 7,907, le Mali a enregistré une recrudescence des attaques en 2024. Selon le rapport, plus de 1 000 à 1 200 personnes ont été tuées au cours de l’année, principalement dans les régions de Mopti, Gao, Tombouctou, Ségou et Ménaka, où les groupes armés terroristes ont multiplié les offensives. Le rapport souligne que l’État Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) a particulièrement consolidé son emprise, occupant certaines localités stratégiques comme Tidermène en avril 2023. Le Jama’at Nasr al-Islam wal-Muslimin (JNIM) ou GSIM, affilié à Al-Qaïda, continue également de mener des attaques coordonnées, notamment dans les régions de Mopti et de Gao, ciblant aussi bien les populations civiles que les forces armées maliennes. Les affrontements entre les groupes terroristes et l’armée, ainsi que les attaques contre les populations civiles, ont aggravé la situation humanitaire, entraînant des déplacements massifs de populations.
Le Burkina Faso, avec un score de 8,581, est le pays le plus touché par le terrorisme dans le monde en 2024. Le rapport indique que le pays a subi plus de 1 500 décès liés au terrorisme, principalement causés par le GSIM et l’EIGS, qui contrôlent désormais de vastes portions du territoire. Des attaques de grande ampleur, comme celles de Seytenga qui avait fait plus de 100 morts, se sont poursuivies en 2024, touchant particulièrement les régions du Sahel, du Nord et de l’Est. L’armée burkinabè, malgré des offensives contre les groupes armés, peine à stabiliser la situation.
Le Niger, avec un score de 7,776, occupe la cinquième place mondiale. Le pays a enregistré environ 900 à 1 000 morts en 2024, particulièrement dans les régions de Tillabéri et Diffa, où sévissent respectivement l’EIGS et Boko Haram. L’une des attaques les plus marquantes a eu lieu le 21 mars 2024, lorsqu’une embuscade contre un convoi militaire dans la région de Tillabéri a causé la mort de 23 soldats nigériens. Malgré des efforts militaires et des coopérations régionales, la menace djihadiste demeure forte dans le pays.
Le rapport révèle aussi les tendances mondiales du terrorisme. Le Pakistan, qui a enregistré une augmentation de 45 % des décès liés au terrorisme, devient le deuxième pays le plus touché, avec un score de 8,374. La Syrie, toujours en proie à une guerre civile prolongée, occupe la troisième place, avec un score de 8,006. Le Nigeria, qui fait face aux violences de Boko Haram et de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest, est classé sixième, avec 565 décès terroristes recensés en 2024.
Par rapport au classement de 2023, on observe une aggravation de la situation au Sahel. Le Burkina Faso, qui était deuxième en 2023, est désormais le pays le plus touché. Le Mali a progressé du sixième au quatrième rang, enregistrant une augmentation du nombre d’attaques et de victimes. Le Niger, qui était septième, est désormais cinquième, confirmant l’intensification de l’insécurité dans la région. En revanche, l’Afghanistan, qui était historiquement l’un des pays les plus touchés, a vu une diminution de l’impact du terrorisme, notamment après le retrait des forces étrangères et la consolidation du pouvoir des Talibans.
L’édition 2025 du Global Terrorism Index met en évidence l’ancrage durable du terrorisme au Sahel central, qui représente désormais plus de 50 % des morts liés au terrorisme dans le monde. La montée en puissance de l’EIGS et du JNIM, la faiblesse des États face à ces menaces malgré les efforts consentis et la prolifération des conflits intercommunautaires exacerbent la crise. Le rapport insiste sur l’urgence d’une réponse coordonée au niveau régional, associant une approche militaire et une politique de stabilisation économique pour contrer cette dynamique destructrice.