Pèlerinage 2024 : baisse du taux d’inscription

Pour assurer une meilleure organisation du pèlerinage à La Mecque, les autorités saoudiennes ont décidé d’arrêter le processus de délivrance des visas pour le Hadj 2024 dès le 24 mars 2024. Les premiers pèlerins maliens doivent entamer le voyage ce 23 mai 2024, dans un contexte particulier, car le quota alloué n’a pas été atteint. Ce qui pose quelques défis aux acteurs de la filière privée, notamment.

« Les préparatifs se déroulent normalement malgré le chronogramme », déclare Dr Abdel Fatah Cissé, Directeur général de la Maison du Hadj. Selon lui, ce chronogramme serré fait partie des nouvelles mesures envisagées par les autorités saoudiennes qui ont entraîné un démarrage des préparatifs dès le mois de juin 2023. Mais, à ce jour, le quota des 13 323 pèlerins accordé au Mali n’a pas été atteint et le taux d’inscription pour ce Hadj 2024 est de 80%. Malgré cet « objectif non atteint », les préparatifs sont bien avancés, autant sur le plan administratif que sur le plan de la formation des pèlerins.

Si les raisons de cette « faible affluence » sont à chercher dans « la chute du pouvoir d’achat due à la hausse des prix généraux sur le marché », ainsi que la crise multiforme que connaît le Mali, cette situation entraîne un risque supplémentaire pour les organisateurs privés du Hadj. En effet, compte tenu des exigences des autorités saoudiennes, les organisateurs privés ont voulu anticiper et, en fonction des quotas, ont « procédé à des préfinancements ». Avec les inscriptions limitées, « cela risque de plonger des agences dans des déficits incalculables pour leurs activités », explique Mme Cissé Fatimata Kouyaté. Présidente de l’Association malienne des agences de voyage et de tourisme (AMAVT).

Coût prohibitif ?

Pour les pèlerins de la filière gouvernementale, il faut débourser la somme de 4 166 425 francs CFA et pour ceux de la filière privé la somme de 4 675 000 francs. Des sommes colossales qui ne sont pas à la portée de tous, surtout dans un contexte de crise et de renchérissement des coûts. C’est au même moment que les organisateurs du Hadj ont décidé de mettre en place de nouvelles dispositions, ramenant le délai de clôture pour les inscriptions seulement quelques jours après le début du mois de Ramadan. Il faut dire que les autorités saoudiennes sont dans une dynamique d’augmentation constante du taux des pèlerins. Pour la Omra cette année, 13,55 millions de Musulmans ont effectué le déplacement sur les lieux saints durant le mois de Ramadan, soit une augmentation de 58%. D’ici 2030, les autorités saoudiennes visent 30 millions de visiteurs pour la Omra et 5,4 millions pour le grand pèlerinage.

Hadj : le quota accordé aux agences privées fait polémique

Se sentant lésées dans la répartition du quota des pèlerins maliens, des agences de voyage regroupées au sein d’un collectif de 57 membres ont animé une conférence de presse ce 29 avril. Selon eux, ils doivent bénéficier de 20 pèlerins au minimum et 600 au maximum par agence de voyage, 300 pèlerins au minimum et 600 au maximum par agence ou groupement d’agences de voyage. Mais d’après, le directeur général de la maison du hadj, le quota n’appartient pas au privée mais au gouvernement, et les autorités saoudiennes ne reconnaissent pas les agences de voyage. Une commission nationale de suivi et évaluation des agences privées a été mise en place par le ministre en charge des affaires religieuses. Composée de 13 membres c’est cette commission présidée par le directeur de la maison du hadj avec son adjoint en appui qui assure la répartition des quotas. Selon Mahamane Adamou Cissé, directeur général adjoint de la maison du Hadj, les agences qui n’ont pas eu de quota ne remplissent pas les conditions qui vont du paiement des impôts, ou au fait d’avoir un siège. D’après le directeurs général adjoint, parmi ceux qui ont formé le collectif, certains sont persona non grata en Arabie Saoudite. Les responsables de la maison du Hadj précisent que la commission est habilitée à apporter des changements dans la clé de répartition. Le Mali pourra envoyer 13.323 pèlerins contre 6000 en 2022. Sollicité, l’association des agences de voyages et de tourisme n’a pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat.