Libéria : les chefs traditionnels interdisent l’excision

Environ 31,8 % des femmes et des filles libériennes sont victimes de l’excision.Les chefs traditionnels du Libéria ont annoncé l’interdiction des Mutilations génitales féminines (MGF), une pratique jugée néfaste pour les femmes et les filles.

Le chef Zanzan Karwor, président du Conseil national des chefs et des anciens, a fait cette déclaration à l’occasion de la Journée internationale de tolérance zéro pour les MGF célébrée le 6 février dernier à Songay, a appris APA ce jeudi à Monrovia.

« En vertu du pouvoir qui m’a été conféré par tous les chefs suprêmes des 15 divisions politiques du Liberia et signé par moi-même, les MGF sont interdites au Liberia », a dit le chef Karwor dans des propos rapportés par des sources concordantes.

Il a expliqué que les cérémonies et les rituels élaborés qui ont précédé la célébration de la Journée de tolérance zéro ont eu lieu afin d’obtenir l’autorisation des zoes (les exciseurs traditionnels qui pratiquent les MGF), des anciens et des chefs pour interdire cette pratique dans tout le pays.

Cette décision a été prise lors d’un événement organisé dans la ville de Songay en présence de hauts responsables dont la vice-présidente, Jewel Howard-Taylor, le ministre de l’Egalité des sexes, de l’Enfance et de la Protection sociale, Williametta E. Saydee-Tarr, l’ambassadrice régionale de bonne volonté d’ONU Femmes pour l’Afrique, Jaha Dukureh, et des membres du corps diplomatique représentant l’Union européenne, les États-Unis, la Suède, la Norvège, Cuba et le Nigeria.

Était également présente la représentante d’ONU Femmes au Libéria, qui a soutenu la création de centres d’héritage (notamment dans la ville de Songay où se sont tenues les célébrations) afin de servir de lieu de subsistance alternatif pour les zoes qui abandonnent cette pratique.

« Les chefs traditionnels nous ont ouvert la voie en nous permettant de faire le premier pas vers la fin des Mutilations génitales féminines au Liberia. Nous sommes très honorés et nous les remercions », a déclaré Howard-Taylor, vice-président du Liberia, en guise de remerciement.

Les mutilations génitales féminines sont largement considérées comme une pratique traditionnelle néfaste impliquant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pour des raisons non médicales.

Des recherches ont montré que cette pratique peut causer des problèmes de santé aux victimes.

Selon les chiffres publiés par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) en février 2020, au moins 200 millions de femmes et de filles ont subi des MGF dans 31 pays à travers le monde.

Ces statistiques ne concernent que les États pour lesquels on dispose de données issues d’enquêtes représentatives à grande échelle, dont 27 pays d’Afrique ainsi que l’Irak, le Yémen, les Maldives et l’Indonésie.

Avec la Somalie, le Mali et la Sierra Leone, le Liberia est l’un des quatre pays d’Afrique qui n’ont pas encore criminalisé spécifiquement les MGF.

L’Afrique du Sud accueille le Sommet des femmes de Forbes Africa

L’évènement réunira des femmes influentes du continent africain.Le compte à rebours a commencé pour le 8e Sommet de Forbes Africa Woman Leading Women (sigle anglais) qui se tiendra le 8 mars 2023 à Pretoria, en Afrique du Sud, en marge de la Journée internationale de la femme.

Selon ses organisateurs, des sujets percutants seront abordés autour du thème de cette année qui porte sur « Women 3.0 : Les icônes et les idées qui façonnent l’Afrique ».

Organisé en collaboration avec The Macallan et soutenu par Coca-Cola, le sommet 2023 se concentrera sur des sujets allant de la richesse au Web 3.0 et de l’exploitation minière aux fintech, en passant par l’agritech et la résilience climatique.

« La 8e édition du Forbes Woman Africa Leading Women est déjà en passe de devenir l’un de nos événements les plus dynamiques, car nous accueillons sur scène un illustre plateau d’orateurs », a commenté Renuka Methil, directrice de la rédaction de Forbes Africa.

Elle a ajouté : « Compte tenu des défis socio-économiques résultant de la pandémie (de Covid-19), nous avons beaucoup de choses à gérer. Ce sommet est l’espace idéal pour trouver de l’inspiration et des conseils auprès de celles qui non seulement naviguent sur ces défis, mais forgent de nouvelles voies pour notre future génération de femmes leaders ».

Parmi les orateurs du sommet, figurent Nolitha Fakude, présidente du conseil d’administration d’Anglo American en Afrique du Sud.

Une autre personne engagée dans l’autonomisation des femmes est l’Ougandaise Nataliey Bitature, cheffe du personnel et membre du conseil d’administration de Simba, qui est un groupe d’entreprises d’Afrique de l’Est couvrant divers secteurs, notamment les télécommunications, l’éducation, l’énergie et l’immobilier.

Mme Nataliey est également la fondatrice de Musana Carts, une entreprise sociale qui construit des chariots de vente de nourriture dans les rues, alimentés à l’énergie solaire et HER une plateforme de mentorat en ligne avec plus de 4000 jeunes femmes africaines. Elle a été reconnue par Forbes 30 Under 30, la Banque mondiale, la Fondation Bill & Melinda Gates et le Forum économique mondial comme cheffe d’entreprise et innovatrice.

La fondatrice et directrice générale de Mobihealth International, Dr Funmi Adewara, a également rejoint le programme des orateurs. Cette femme est passionnée par l’évolution de l’offre de soins de santé aux communautés mal desservies.

Femmes rwandaises : le fardeau du travail de soin non rémunéré

Le travail domestique constitue un obstacle à l’autonomisation économique des femmes au pays des mille collines.La femme rurale moyenne au Rwanda passe sept heures de temps par jour à s’occuper de tâches non rémunérées, tandis que son homologue urbaine y consacre six heures et neuf minutes, contrairement aux hommes qui n’y consacrent que deux heures par jour, rapporte une enquête de base menée par ONU Femmes Rwanda sur le statut du travail de soins non rémunéré chez les femmes et les hommes dans huit districts du pays.

Selon le rapport de l’enquête, parcouru par APA ce mercredi 4 janvier 2022, cette inégalité est considérée comme l’un des facteurs entravant la capacité des femmes à s’épanouir, étant donné que le temps qu’elles passent à s’engager dans des travaux de soins non rémunérés les prive de suffisamment de temps pour des activités génératrices de revenus.

Avec le partenariat et le soutien financier d’ONU Femmes, le Centre de ressources pour hommes du Rwanda (RWAMREC), une ONG locale, s’est efforcé de remettre en question les normes culturelles de genre qui empêchent les hommes et les garçons d’être impliqués dans le travail reproductif, ce qui constitue un obstacle majeur à l’autonomisation économique des femmes.

À ce jour, RWAMREC, en partenariat avec trois districts du Rwanda, Ngoma, Kirehe et Nyaruguru, a mené à bien des activités, notamment une réunion d’introduction du projet au niveau du district et un atelier de formation de 40 dirigeants communautaires sur l’implication des hommes dans les soins non rémunérés.

Cette activité fait partie d’un projet dans le cadre des approches transformatives d’ONU Femmes pour reconnaître, réduire et redistribuer le travail de soins non rémunéré par l’implication des hommes dans les soins non rémunérés et le travail domestique, financé par Global Affairs Canada.

Nyiramayira Donatile, mère de 7 enfants, résidant dans le district de Nyaruguru, avec son mari depuis 27 ans raconte : « Je me levais et balayais, coupais l’herbe pour les vaches, récoltais des patates douces, ramassais du bois de chauffage, puis cuisinais et parfois le soleil pouvait se coucher avec encore des choses à faire ».
Elle ajoute que son mari était un ivrogne, et qu’il dilapidait leurs finances après avoir vendu leurs chèvres et leur bois sans la consulter, des comportements qui l’ont offensée.

Nyiramayira Donatile affirme que les cours du RWAMREC arrivent à point nommé car « ils ont atténué mon stress. A chaque fois qu’il était 3 heures du matin, mon esprit se demandait ce que mes enfants allaient manger, ainsi que ma liste de produits de première nécessité ».

« Je me réjouis de l’harmonie que nous avons maintenant, contrairement auparavant où nous ne raisonnions jamais ensemble, aujourd’hui nous nous asseyons et délibérons ensemble », dit-elle.