Sécurité routière : adaptation des instruments de lutte

Le Conseil national de transition a adopté, lors de sa séance plénière du 29 mai 2023, le projet de loi portant modification de l’ordonnance N°09-003/P-RM du 09 février 2009 portant création de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER).

Malgré les actions entreprises pour la réduction des accidents de circulation routière, les statistiques sont demeurées préoccupantes. Ainsi, depuis 2015, le Mali connaît un taux de mortalité routière de l’ordre de 25 tués pour 100 000 habitants, selon l’annuaire statistique de l’ANASER. Et les victimes sont principalement des jeunes.

Pour inverser la tendance et se référer aux bonnes pratiques internationales en la matière, les autorités ont adopté une stratégie nationale basée sur l’approche dite « système sûr », qui permet de traiter le problème de façon intégrée. Cette stratégie vaut pour la décennie 2021-2030 et son plan d’action pour 2021-2025.

Mais le diagnostic, établi en 2017 avant l’élaboration de la stratégie, a révélé des lacunes. C’est pourquoi il est apparu nécessaire de procéder à la modification de l’ordonnance de création de l’ANASER pour préciser les attributions de l’agence et redéfinir son rôle de coordination des actions de sécurité routière.

L’agence est confrontée à l’insuffisance des moyens techniques de contrôle de l’excès de vitesse, de la conduite sous l’emprise de l’alcool ou des drogues et de l’usage du téléphone au volant/guidon. À ce jour, le Mali ne dispose que de 4 radars portatifs vétustes et d’une dizaine d’éthylotests. Or il ressort des enquêtes que les conducteurs imprudents consomment plus de drogues qu’ils ne boivent d’alcool. Un testeur de drogue coûte en moyenne 20 000 francs CFA pour un usage unique.

Collectivités territoriales : une grève aux conséquences multiples

L’Intersyndicale des travailleurs des Collectivités territoriales est depuis le 8 mai en grève de 5 joursUne grève dont les conséquences sont déjà visibles.

Dans ses revendications, 11 points sont inscrits, dont la création par arrêté des corps de la Fonction publique des Collectivités territoriales et l’élargissement des Conseils d’administration du Centre de formation des Collectivités territoriales et de l’Agence nationale d’investissements des Collectivités territoriales aux travailleurs des collectivités, notamment. De la mairie du District à la mairie de la Commune IV, en passant par les services techniques, les bureaux sont fermés et des usagers désespérés en quête de documents administratifs le constatent avec amertume. Fatoumata Tembely, une étudiante vivant à Kalaban Coura, a fait le tour de plusieurs mairies avant de se rendre en Commune IV, espérant y obtenir une fiche individuelle pour passer le concours de l’École militaire inter armes (EMIA). « J’avais rendez-vous à la mairie de la Commune V le lundi. Malheureusement, c’était fermé à cause de la grève. J’ai fait le tour de plusieurs mairies sans succès. Je suis éligible pour le concours de l’EMIA, mais le dépôt des dossiers a commencé lundi et prend fin ce vendredi, soit l’intervalle de la grève ». Un désarroi que la jeune dame partage avec beaucoup d’autres personnes. Plusieurs se plaignent de ne pouvoir légaliser leurs documents ce qui les empêche de concourir à des offres. Une autre conséquence de cette grève. L’agence nationale de sécurité routière (ANASER) avait donné un ultimatum de 72 heures pour libérer le domaine public routier illégalement occupé par des commerces. Des opérations devaient être menées, mais selon des responsables de l’ANASER, des agents de la mairie sont sollicités pour mener à bien ses actions. Les syndicalistes, qui précisent que cette grève concerne principalement les agents des mairies, ajoutent qu’un accord avait été trouvé sur 9 des 11 points depuis longtemps, mais qu’il n’a pas été respecté jusqu’à ce jour « Nous allons observer la semaine, pratiquement tous les agents sont à la maison au niveau des collectivités, nous restons ouvert au dialogue avec le gouvernement jusqu’à la fin de la semaine pour voir si on peut trouver ensemble des points d’accord » explique Issa Sanogo, secrétaire général du syndicat des travailleurs des municipalités. Toutefois, à l’issue de la grève, une évaluation est prévue. Elle permettra de décider des prochaines actions. Selon certains responsables, une grève illimitée n’est pas à exclure.