Placés sous mandat de dépôt le 24 juin 2024 après leur arrestation le 20 juin, les 10 dirigeants politiques et l’ancien ministre de la Justice Mohamed Aly Bathily, écroué à son tour le 9 juillet 2024, tous issus de la Coalition des partis signataires de la Déclaration du 31 mars 2024, croupissent depuis en prison. Près de deux mois après, comment évolue l’affaire ?
Tous ces leaders politiques de la Coalition de partis et mouvements politiques engagés dans une lutte pour un retour à l’ordre constitutionnel ont été déjà entendus par le juge d’instruction du Tribunal de grande instance de la Commune V du District de Bamako, excepté dans un premier temps, l’ancien Garde des sceaux du Mali, Maître Mohamed Aly Bathily. Ce dernier a été aussi finalement entendu mercredi 14 août. Selon une source politique proche du dossier son audition s’est « bien passée », d’après ses avocats, qui y ont également assisté. Inculpés pour « attentat » et « complot » contre le gouvernement, « opposition à l’exercice de l’autorité légitime », « atteinte à l’ordre public », les 11 leaders politiques attendent désormais d’être fixés sur leur sort.
Le recours en annulation du décret du 10 avril 2024 qui justifierait leur arrestation, introduit par des avocats de la Coalition du 31 mars, a été rejeté par la Cour suprême qui l’a jugé mal fondé le 8 août dernier. « Cela n’aura pas d’impact direct sur le sort de nos camarades. Sauf que la question relative à la légalité du décret n’est pas résolue. La question fondamentale maintenant va porter sur l’analyse que les juges vont faire, s’ils concluent que le décret a été violé ou pas par nos camarades », indique Dr. Mahamadou Konaté, membre de la Coalition. Il souligne que leur regroupement politique ne reconnaît pas les charges retenues contre les leaders arrêtés.
Médiations en cours
Si la procédure judiciaire suit son cours, la Coalition des partis et mouvements signataires de la Déclaration du 31 mars explore d’autres pistes pour aboutir à la libération des camarades politiques détenus.
« Il y a une médiation en cours au niveau du ministère de tutelle, qui est celui de l’Administration territoriale et de la décentralisation, mais aussi au niveau de l’AIGE, auprès des plus hautes autorités. Nous avons également pris langue avec le Haut Conseil Islamique », affirme Dr. Konaté.
Le 15 juillet dernier, la Coalition avait décidé de surprendre sa participation au Cadre d’échanges de l’AIGE avec les partis politiques, demandant à la structure en charge des élections, ainsi qu’au reste de la classe politique, de s’impliquer pour la libération des 11 leaders politiques arrêtés.
Mohamed Kenouvi