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Guinée-Bissau : Embaló joue son avenir face à l’opposition et à la CEDEAO

La Guinée-Bissau fait face à une crise politique depuis l’annonce, le 3 mars 2025, du Président Umaro Sissoco Embaló de…

La Guinée-Bissau fait face à une crise politique depuis l’annonce, le 3 mars 2025, du Président Umaro Sissoco Embaló de briguer un second mandat à la présidentielle du 30 novembre 2025, alors qu’il avait promis de ne pas se représenter en septembre 2024.

La Cour Suprême a fixé la présidentielle au 4 septembre 2025, mais l’opposition affirme que le mandat d’Embaló a expiré le 27 février 2025. Initialement prévue en novembre 2024, l’élection avait été repoussée à novembre 2025 par Embaló, qui évoquait des raisons logistiques, mais ses adversaires y ont vu une manœuvre pour prolonger son pouvoir.

Le 21 février 2025, une délégation de la CEDEAO a tenté une médiation à Bissau, mais a quitté le pays le 28 février après des menaces d’Embaló, qui rejette toute ingérence au nom de la « souveraineté nationale ».

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Depuis son indépendance, en 1974, la Guinée-Bissau a connu de nombreux coups d’État et Embaló lui-même a survécu à deux tentatives d’assassinat. Le 30 novembre 2023, des affrontements entre la garde nationale et la garde présidentielle avaient conduit à la dissolution du Parlement.

La CEDEAO, déjà affaiblie par le départ des États de l’Alliance des États du Sahel (AES), doit gérer la crise en Guinée-Bissau tout en faisant face à des situations complexes en Guinée et en Côte d’Ivoire, où des candidatures des Présidents en exercice sont envisagées.

Alors que l’opposition menace de paralyser le pays, la CEDEAO, l’ONU et l’Union Africaine surveillent la situation, l’avenir de la Guinée-Bissau dépendant des décisions d’Embaló et d’une armée habituée aux renversements inconstitutionnels.

La CEDEAO avait déployé l’ECOMIB de 2012 à 2020 pour stabiliser le pays après un coup d’État. Après son retrait, une nouvelle force de 600 soldats avait été envoyée en juin 2022, mais son rôle était resté limité face à l’influence des cartels de la drogue, qui avaient transformé la Guinée-Bissau en un « narco-État ».