La guerre est terrible, l’écrire est même un euphémisme. Depuis plusieurs semaines, comme vous pourrez le lire de manière plus détaillée dans les pages suivantes, le Mali est entré dans une nouvelle phase de la guerre menée depuis une décennie. Face aux groupes terroristes et face à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Cette nouvelle phase se matérialise dans la communication des différents protagonistes, l’armée malienne dans tous ses communiqués évoquant désormais des opérations ou des combats contre des terroristes. Ce qui n’est pas surprenant au regard de la collusion entre ces différents groupes ex-rebelles et terroristes comme cela fut déjà constaté en 2012. Nous présumions que le départ de la MINUSMA engendrerait des troubles, mais nous ne les pressentions pas pour tout de suite. L’effroyable attaque contre le bateau Tombouctou par le JNIM, qui a fait plusieurs dizaines de victimes civiles alors que ce groupe terroriste assurait avoir des méthodes différentes de son « rival », l’État islamique. Même plumage. L’attaque de Bourem par la CMA pour freiner la progression de FAMa, stationnés dans cette zone et destinées à reprendre les emprises de la MINUSMA à Tessalit, Aguelhoc et Kidal notamment, sert si besoin en était de marqueur de la « mort » de l’Accord pour la paix. En l’état du moins. Cette nouvelle donne nous oblige, à Bamako, à saisir toute la fragilité dans laquelle nous nous trouvons. À, dans nos actes et paroles, faire ressentir à ceux qui vivent l’horreur dans le nord et le centre du pays une solidarité pleine et entière. Sans être donneur de leçons, c’est le moins que nous puissions faire. Dans cette dynamique, le soutien à nos forces de défense doit être sans faille. Elles sont notre bouclier à tous. Alea jacta est, comme le diraient les latinistes. La guerre n’a jamais de vainqueurs, mais les hommes ne l’ont toujours pas compris.