Dissolution, un mot qui devient récurrent dans les comptes-rendus de Conseil des ministres de ces derniers mois. Dans ce numéro de Journal du Mali, il sera largement question de l’une des plus retentissantes qui est celle de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), le 6 mars dernier. Avant cela, c’est l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, une plateforme d’ONG et d’associations de la société civile, qui a été dissout le 20 décembre 2023. Le 17 janvier 2024, ce fut au tour de l’association Solidarité pour le Sahel (SOLISA) puis de Keroual renouveau le 28 février. Doit-on noter que le parti Sadi du Dr. Oumar Mariko a été également menacé de la même sanction ?

Sur les causes et les raisons invoquées pour ces dissolutions, nous ne reviendrons pas ici. Ce que l’on retiendra, c’est qu’elles préoccupent les Nations unies selon un communiqué daté du 13 mars du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, basé à Genève, mais aussi la Commission nationale des droits de l’Homme qui s’est exprimée par la voix de son président Aguibou Bouaré le 7 mars. Pour ce qui est de l’opinion publique, on ne l’entend pas…

Et puis ce 13 mars, une nouvelle association est dissoute. Une association que tout le monde connaît, que tout le monde redoute. La fameuse Association des étudiants et élèves du Mali (AEEM) créée en 1990 et qui avait fait main basse sur l’administration des universités. Son pouvoir allait bien au-delà de celui d’un syndicat étudiant et chaque année, le renouvellement de son bureau était l’occasion de batailles rangées et de victimes sur la colline de Badalabougou notamment tant les enjeux étaient grands. Chaque étudiant a quelque chose à raconter au sujet de l’AEEM. Ces témoignages émaillent d’ailleurs les nombreux commentaires qui ont fleuri ce jeudi sur les réseaux sociaux et qui tranchent avec la quasi absence d’écho des dissolutions précédentes ! Oui dans ce cas, la nouvelle est bonne semble-t-il !