En Afrique de l’Ouest en général, et au Mali en particulier, l’écosystème de la finance digitale reste principalement marqué par le Mobile money offert par les opérateurs de téléphonie et, dans une moindre mesure, par les applications de paiement et de transfert d’argent. Pour faire face au faible taux de bancarisation, la digitalisation offre des opportunités aux systèmes financiers décentralisés (SFD) qui entendent en profiter, mènent la réflexion.
Pour améliorer l’accès des populations les plus vulnérables aux services financiers, les acteurs des systèmes financiers décentralisés (SFD) envisagent de s’adapter. Afin de permettre à leurs structures d’être compétitives dans un environnement dynamique où la concurrence et le besoin de modernisation et de rénovation restent permanents. Cette digitalisation des services doit en effet permettre aux SFD d’améliorer l’accès aux services mais également d’atteindre leur diversification, la rapidité des opérations, la transparence ainsi que l’innovation.
Diagnostic nécessaire
Après plusieurs années de réflexion, les acteurs de la Commission de digitalisation des SFD et leurs partenaires du Projet inclusif ont examiné le 12 octobre dernier l’étude diagnostique pour la digitalisation de leurs produits financiers et non financiers. 12 SFD ont été concernés par cette étude, dont les résultats doivent permettre aux structures de mieux appréhender leurs transformations digitales à travers des actions spécifiques.
Initiée pour réduire l’exclusion, l’étude doit notamment pallier les contraintes rencontrées par les bénéficiaires du monde rural. Outre la digitalisation, elle vise à l’amélioration des services numériques, la réduction des coûts d’opération, l’obtention de davantage de lignes de financement et l’augmentation des chiffres d’affaires.
Le Projet inclusif ambitionne de favoriser l’inclusion financière de 440 000 petits producteurs et Petites et moyennes entreprises agroalimentaires des régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti sur une période de 6 ans.
Fin juin 2023, le nombre de SFD dans l’UEMOA s’établissait à 524, après 530 au trimestre précédent. Les institutions de microfinance de l’Union desservent 17 772 024 clients à travers un réseau de 4 544 points de service répartis dans les États membres. Une année plus tôt, le nombre de bénéficiaires était de 16 658 585 pour 4 484 points de service, selon la note de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). À la même période, l’épargne mobilisée par les SFD de la région représentait 5% de celle mobilisée par les établissements de crédit.
Malgré ces chiffres en hausse, l’institution sous-régionale note des défis importants à relever par les SFD pour maintenir la dynamique positive, notamment la maîtrise des risques.