Suspension imminente du service AMO dans les officines et laboratoires privés : Un bras de fer aux lourdes conséquences  

Le SYNAPPO et le SYNAPHARM, syndicats représentant les pharmaciens et les laboratoires d’analyses biomédicales privés, menacent de suspendre leurs prestations…

Le SYNAPPO et le SYNAPHARM, syndicats représentant les pharmaciens et les laboratoires d’analyses biomédicales privés, menacent de suspendre leurs prestations au titre de l’Assurance Maladie Obligatoire à compter du 20 mars 2025. Cette décision fait suite à des retards de paiement répétés des factures dues par l’État, mettant en péril la survie financière des structures concernées.

L’Assurance Maladie Obligatoire, instaurée en 2009 par la loi n°09-015 du 26 juin, a été mise en place pour garantir l’accès aux soins des travailleurs du secteur public et privé, ainsi que des retraités relevant des régimes de sécurité sociale. Son fonctionnement repose sur une gestion partagée entre plusieurs institutions. La Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) est l’organe central, mais elle délègue certaines responsabilités à l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) et à la Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS), en fonction des catégories d’assurés.
Selon les conventions en vigueur, les délais de paiement des prestations sont fixés à quinze jours pour les pharmacies et à trente jours pour les laboratoires d’analyses biomédicales, à compter de la date de dépôt des factures. Mais sur le terrain, ces délais ne sont pas respectés. Les syndicats dénoncent des retards accumulés sur plusieurs mois et affirment avoir entrepris des démarches répétées pour obtenir un règlement sans succès. De nombreux promoteurs de pharmacies et de laboratoires expriment leur détresse face à cette situation qui menace la viabilité de leurs structures.
Si la suspension entre en vigueur, les assurés de l’AMO devront avancer eux-mêmes les frais de leurs médicaments et analyses biomédicales dans le secteur privé. Cette rupture risque d’avoir des conséquences graves sur l’accès aux soins. Les personnes aux revenus modestes pourraient se retrouver dans l’incapacité d’assumer ces coûts, tandis que les structures publiques, déjà sous pression, risquent de faire face à un afflux important de patients. Un climat de mécontentement pourrait également s’installer parmi la population, renforçant les tensions sociales autour de la gestion du système de couverture médicale.
À ce stade, aucune donnée officielle ne permet de mesurer précisément l’ampleur des impayés, mais des sources internes aux syndicats évoquent plusieurs centaines de millions de francs CFA d’arriérés. Les professionnels du secteur exigent un règlement immédiat des sommes dues avant la date butoir du 20 mars. La balle est désormais dans le camp des autorités, qui devront apporter une réponse rapide pour éviter une crise sanitaire et sociale d’ampleur.