Santé




Plateau technique : prise en charge difficile de certaines maladies

Le système de santé malien fait face à de nombreux défis, notamment le faible taux du rehaussement des plateaux techniques,…

Le système de santé malien fait face à de nombreux défis, notamment le faible taux du rehaussement des plateaux techniques, la vétusté et l’inadaptation des infrastructures, l’insuffisance et l’obsolescence des équipements. Des écueils qui compliquent la prise en charge des certains malades.

La ministre de la Santé et du développement social a effectué une visite, le 15 mai dernier, à l’unité de radiothérapie de l’hôpital du Mali pour s’enquérir de l’avancée des travaux d’installation du nouvel accélérateur linéaire. Cet appareil, qui utilise des ondes électromagnétiques, traite plus efficacement les cas de cancers, car, selon des experts, il s’attaque directement aux cellules cancéreuses. Revers de la médaille, cet appareil est le seul de ce type dans tout le Mali, où la prise en charge du cancer se fait essentiellement par chimiothérapie. Double revers, l’appareil n’est pas encore opérationnel car des travaux additionnels sont nécessaires. À terme, il va remplacer un accélérateur disponible depuis 2012 mais vétuste et le plus souvent en panne. « Dès ma toute première visite, j’ai remarqué qu’il était vétuste. D’où l’achat du tout nouvel appareil. Mais je reconnais que le processus a pris du retard à cause de l’embargo », a déploré la ministre de la Santé lors de sa visite.

Les derniers chiffres disponibles sur le cancer remontent à 2020. Cette année-là, plus de 14 000 personnes ont été diagnostiquées comme souffrant de cette pathologie, majoritairement des femmes atteintes de cancer du sein ou du col de l’utérus. Au-delà du cancer, la prise en charge d’une autre maladie qui touche beaucoup de personnes est également problématique. C’est l’accident vasculaire cérébral, qui dans le monde est la première cause d’handicap moteur et la troisième cause de mortalité après le cancer et les cardiopathies chimiques.

Au Mali, des chiffres fiables à ce sujet ne sont pas encore disponibles. Une personne victime d’un AVC doit être transférée dans une unité neurovasculaire, ce qui, selon des professionnels de la santé, n’existe pas dans le pays. De fait, « c’est une neurochirurgie basique qui est pratiquée », confie un médecin sous anonymat. L’une des seules avancées constatées ces dernières années concerne la prise en charge de l’insuffisance rénale, avec des appareils de dialyse qui se multiplient. Il y a deux ans, seul l’hôpital du Point G en disposait, mais aujourd’hui, assurent des professionnels de la santé, plusieurs autres établissements sanitaires publics et privés en ont, même dans les régions, excepté Gao, Tombouctou ou Kidal.