Dans un communiqué rendu public, ce jeudi 23 janvier 2025, le Président de la Confédération des États du Sahel (AES), le Général d’Armée Assimi Goïta, a annoncé la mise en circulation des passeports de l’AES à compter du 29 janvier 2025. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la feuille de route de l’AES visant à renforcer l’intégration régionale et à faciliter la libre circulation des citoyens des États membres.
L’Alliance des États du Sahel, créée le 16 septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a évolué en une confédération lors de son premier sommet en juillet 2024. Cette transformation vise à renforcer la coopération entre les pays membres pour faire face aux défis communs, notamment la menace des groupes djihadistes et les crises socio-économiques.
La mise en circulation du passeport de l’AES représente une avancée significative pour l’intégration régionale. Ce document vise à harmoniser les titres de voyage au sein de l’espace confédéral et à faciliter la mobilité des citoyens des pays membres à travers le monde. Cette initiative symbolise également la volonté des États membres de renforcer leur souveraineté et de consolider leur coopération après leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Toutefois, plusieurs défis se posent dans la mise en œuvre des passeports de l’AES. D’abord, leur reconnaissance internationale sera essentielle pour garantir la liberté de mouvement des citoyens, nécessitant des négociations diplomatiques pour éviter des restrictions de voyage. Ensuite, la coordination logistique représente un autre défi majeur, impliquant la mise en place d’un système biométrique sécurisé et la distribution efficace des passeports à l’ensemble des citoyens concernés. Enfin, les implications économiques de cette transition, notamment sur la libre circulation des biens et des personnes avec les pays voisins après le retrait de la CEDEAO, devront être évaluées et des mesures adaptées prises pour limiter les impacts négatifs sur les échanges commerciaux.
La réussite de cette initiative dépendra de la capacité des États membres de l’AES à surmonter ces défis. Une approche concertée et une collaboration étroite avec les partenaires internationaux seront essentielles pour assurer le succès de ce projet ambitieux. Le lancement des passeports de l’AES pourrait également servir de catalyseur pour d’autres projets d’intégration régionale, tels que la création d’une banque d’investissement commune et le développement d’infrastructures partagées comme annoncé lors de la rencontre des ministres en charge du développement des trois pays, tenue à Bamako du 14 au 17 janvier 2025.
La mise en circulation des passeports de l’AES à partir du 29 janvier 2025 marque une étape importante dans le processus d’intégration des États du Sahel. Bien que des défis subsistent, cette initiative témoigne de la détermination des pays membres à renforcer leur coopération et à promouvoir la libre circulation de leurs citoyens.