Le différend remonte à 2023, lorsque l’État a adopté un nouveau code minier visant à renforcer sa participation dans les revenus générés par l’exploitation de ses ressources naturelles. Cette réforme a entraîné des tensions avec plusieurs multinationales, dont Barrick Gold, exploitant du complexe minier de Loulo-Gounkoto, un des piliers de la production aurifère du pays. En janvier 2025, le gouvernement malien avait durci sa position en saisissant trois tonnes d’or d’une valeur estimée à 245 millions de dollars et en procédant à l’arrestation de plusieurs employés de l’entreprise.
L’accord obtenu repose sur plusieurs engagements réciproques. Ainsi, Barrick Gold s’acquitte de la somme de 438 millions de dollars, en contrepartie de la restitution de l’or saisi et de la libération des employés détenus. De plus, les activités du complexe minier Loulo-Gounkoto pourront reprendre dans un cadre clarifié, avec la mise en place d’une commission de suivi garantissant l’application des nouvelles régulations minières.
Selon Mark Bristow, PDG de Barrick Gold, cet accord représente « un tournant positif » et témoigne de la volonté de la société de collaborer avec le gouvernement malien dans un cadre légal stabilisé. Du côté de Bamako, cette entente est perçue comme une victoire économique qui confirme la souveraineté de l’État sur ses ressources minières.
L’annonce de cet accord a immédiatement eu des répercussions sur les marchés financiers. Le 19 février, à 14h38 HNE, les actions de Barrick Gold ont progressé de 3,37 % à la Bourse de Toronto. Cette hausse reflète un regain de confiance des investisseurs qui considèrent désormais le climat des affaires au Mali sous un jour plus serein.
Dans le cadre de cette résolution, une délégation officielle composée de représentants des ministères maliens, de la présidence et de la société de conseil Iventus Mining a récemment effectué une mission d’inspection de trois jours au sein du complexe minier de Barrick. L’objectif était de vérifier la conformité des opérations avec la législation nationale et d’assurer la mise en œuvre effective des termes de l’accord.
Cet accord pourrait ouvrir la voie à d’autres négociations similaires avec les compagnies minières opérant au Mali. L’État malien entend renforcer son contrôle sur l’exploitation de ses ressources tout en assurant un climat favorable aux investisseurs étrangers. Barrick Gold, pour sa part, devra désormais opérer sous un cadre plus rigoureux tout en bénéficiant d’une plus grande sécurité juridique.
L’affaire constitue un jalon important dans la gestion des relations entre le Mali et les investisseurs internationaux, illustrant un équilibre délicat entre souveraineté économique et attractivité des investissements étrangers.