Assurance agricole : AFG indemnise plus de 7000 producteurs touchés par des catastrophes naturelles  

Protéger les agriculteurs contre les dégâts liés aux catastrophes naturelles ou climatiques, c’est l’objectif du projet pilote d’assurance agricole initié par AFG en collaboration avec ses partenaires. Une cérémonie destinée à indemniser les producteurs sinistrés, qui s’est tenue le 7 avril 2025 à Bamako, a également marqué le lancement officiel de ce projet.

Chaque année, de nombreux producteurs voient leurs récoltes détruites, et des familles voient leur travail agricole anéanti, sans possibilité de se relever. C’est pour répondre à ce besoin accru d’aide alimentaire que des indemnisations ont été mises en place.
Pour la campagne agricole 2024-2025, 14 307 producteurs ont été ciblés par le projet, qui propose une prime d’assurance agricole ajustée à leurs besoins. Parmi eux, plus de 7000 producteurs de riz, de maïs, de sorgho et de coton ont été identifiés et ont bénéficié des indemnisations du projet pilote d’assurance agricole.
L’initiative vise principalement à soulager les agriculteurs affectés par les catastrophes naturelles et, surtout, à faire de l’assurance agricole un outil stratégique pour améliorer la souveraineté alimentaire.
« À travers cette indemnisation, ce sont des familles qui retrouvent espoir. Ce sont des producteurs qui voient concrètement la valeur d’une assurance adaptée à leurs réalités. Cette initiative noble doit être inclusive et a vocation à impliquer l’ensemble du secteur malien des assureurs non vie », a indiqué Mme Cissé Adam Bah, Directrice générale d’AFG.
Le projet couvre quatre types de producteurs, à savoir ceux qui produisent du riz, du maïs, du sorgho et du coton, dans des régions telles que Kayes, Koulikoro, Ségou et Sikasso.
Deux chèques, d’un montant de 4 910 088 FCFA et de 94 585 337 FCFA, ont été remis respectivement aux faîtières agricoles, à savoir le Meref-SFD et l’office du Moyen Bani.
Selon le ministre commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali, l’assurance agricole est plus qu’un simple financement. Il s’agit là d’un levier nécessaire permettant de mieux appuyer les producteurs en cas de risques agricoles.
À travers cette remise de chèque du projet d’assurance agricole, il était également question de mieux sensibiliser les agriculteurs à l’importance de s’assurer afin de pouvoir gérer les risques climatiques et agricoles en cas de catastrophes naturelles, telles que les inondations ou la sécheresse.

Rentrée scolaire: un defi relevé malgré les obstacles

Ce lundi 4 novembre 2024, les élèves maliens ont repris le chemin de l’école, marquant le début de l’année scolaire 2024-2025. Cette rentrée, initialement prévue le 1ᵉʳ octobre, avait été reportée en raison des graves inondations qui ont touché le pays, entraînant l’occupation de nombreuses écoles par des sinistrés.

Selon les données du ministère de l’Éducation nationale, à la date du 4 octobre 2024, 128 écoles étaient occupées par des sinistrés, 167 inondées et 256 partiellement ou totalement effondrées. Des efforts concertés ont permis de libérer une partie de ces établissements. Par exemple, à Mopti, sur les 19 écoles occupées, 8 ont été libérées. Cependant, de nombreux établissements restent inaccessibles, nécessitant des solutions alternatives pour assurer la continuité pédagogique.
Face à ces défis, les autorités ont mis en place plusieurs actions pour garantir une rentrée scolaire effective. Parmi celles-ci, on peut citer la réhabilitation des infrastructures; la relocalisation des sinistrés; la mise en place de classes temporaires : Dans les zones où les écoles restent inaccessibles, des tentes et autres abris provisoires ont été installés pour servir de salles de classe.
Défis persistants
Malgré ces initiatives, la situation demeure préoccupante. En juin 2023, environ 1 500 écoles étaient fermées au Mali en raison de l’insécurité, affectant près de 450 000 élèves. Cette situation s’est aggravée au fil des mois. En janvier 2024, le Cluster Éducation a rapporté que 1 657 écoles étaient fermées, impactant directement 497 100 élèves et 9 942 enseignants. En mai 2024, ce nombre a atteint 1 788 écoles non fonctionnelles, privant 540 000 élèves et 11 000 enseignants d’accès à l’éducation. Ces fermetures, principalement concentrées dans les régions du nord et du centre du pays, sont dues à l’insécurité persistante et aux crises humanitaires. Les autorités maliennes, en collaboration avec des partenaires internationaux, s’efforcent de trouver des solutions pour rétablir l’accès à l’éducation dans ces zones affectées.
Les autorités maliennes, en collaboration avec les partenaires internationaux, sont appelées à intensifier leurs efforts pour assurer la sécurité des élèves et du personnel éducatif, réhabiliter les infrastructures endommagées et promouvoir l’accès à l’éducation pour tous les enfants, y compris ceux des zones les plus touchées. La mobilisation de ressources et la mise en œuvre de stratégies adaptées sont essentielles pour relever ces défis et garantir le droit à l’éducation.

Inondations : le cri de cœur des sinistrés à Bamako

À Bamako et environs, les inondations causent des dégâts tant matériels qu’en pertes de vies humaines. La forte pluie du samedi 17 août 2024 a fait de nombreux sinistrés au quartier Missabougou notamment en commune VI du district de Bamako.

Des maisons effondrées, des familles en détresse, des chambres toujours remplies d’eau, voilà ce que vivent les populations de Missabougou depuis la forte pluie qui s’est abattue sur la capitale ce week-end. Dans ce quartier où nous nous sommes rendus ce lundi 19 août, les dégâts restent visibles.

« Chaque année, nous subissons la même chose sans amélioration. Nos chambres sont inondées, nos documents administratifs détruits, nous avons tout perdu et nous ignorons comment les récupérer », martèle un habitant sous l’anonymat. Il n’est pas le seul.

« Chaque année nous vivons la même situation, l’eau rentre dans nos maisons. Nos murs tombent. La pluie de vendredi a fait beaucoup de dégâts. Nous sommes en train de mettre un fossé pour faire évacuer l’eau en cas de pluie. Cette fois-ci, il nous a fallu dormir dans une école privée, car l’eau était partout », témoigne également Djenéba Tangara, une autre victime.

Un autre habitant de Missabougou, Sadio Diakité affirme que la pluie a fait tomber huit maisons et une cuisine externe, et a occasionné d’énormes dégâts dans le quartier.

Nayan Koné, mère de famille, raconte pour sa part qu’elle était assise dans sa maison quand elle a été surprise par le bruit de l’effondrement de son mur avec la vague d’eau qui s’est abattue sur sa concession avec force. Sans issue, elle a été secourue avec ses enfants par les familles voisines, en les faisant sortir par la toiture de leur maison. « Nos murs sont tombés et nous avons besoin d’assistance. À chaque pluie c’est comme ça. Nous dormons sur le toit d’une famille. A part cela, nous n’avons reçu aucune aide », se lamente-t-elle.

Certaines de ces familles sont accueillies soit par des familles voisines, soit dans des écoles. Des cagnottes ont été ouvertes par plusieurs ONG afin de collecter le maximum d’habits, de fonds nécessaire pour soulager les victimes. Une équipe de recensement de la Direction nationale du développement social était sur place lundi pour recenser les sinistrés. Dans le district de Bamako, on dénombre 24 cas d’inondations avec des cas d’effondrement, pour un bilan cumulé de 4150 ménages touchés, soit un total de 32 068 personnes sinistrées