Burkina Faso : Le gouvernement Ouédraogo prend forme

Le Burkina Faso a officiellement un nouveau gouvernement suite à la nomination de Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo comme Premier ministre. Composé de 24 membres, ce nouveau cabinet se distingue par l’entrée de nouveaux visages et des réaffectations stratégiques.

Le 6 décembre 2024, le Président de la Transition, Ibrahim Traoré, a mis fin aux fonctions de Guillaume Kyélem de Tambèla, ancien Premier ministre. Cette décision a surpris certains observateurs, bien que des tensions internes aient été évoquées depuis plusieurs semaines. En remplaçant M. Kyélem, le choix présidentiel s’est porté sur Emmanuel Ouédraogo, qui occupait jusqu’alors les fonctions de porte-parole du gouvernement et de ministre de la Communication.
La nomination d’Emmanuel Ouédraogo s’inscrit dans une volonté de donner un nouvel élan à l’exécutif. C’est un homme du sérail, réputé très proche du président burkinabè depuis sa prise de pouvoir en 2022.
Le gouvernement Ouédraogo compte 24 ministres, dont trois sortants et deux nouveaux entrants. Parmi les changements majeurs, on note le départ de Bassolma Bazié, ministre d’État à la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, remplacé par Mathias Traoré. Le Général Kassoum Coulibaly, ancien ministre de la Défense, cède sa place au Général Célestin Simporé.
Certains ministres conservent leur poste, tandis que d’autres voient leurs responsabilités modifiées. C’est le cas de Roland Somda, qui, précédemment ministre des Transports, devient ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi. Dr. Émile Zerbo prend les rênes de l’Administration territoriale et de la Mobilité. Ces ajustements traduisent une volonté de rééquilibrer les portefeuilles ministériels en fonction des priorités stratégiques, notamment face aux défis sécuritaires.
Rappelons que le Burkina Faso fait face à une situation sécuritaire alarmante, marquée par des attaques récurrentes de groupes jihadistes. La nomination du Général Célestin Simporé à la Défense est perçue comme un signal fort de l’exécutif pour renforcer les capacités militaires du pays. De même, le portefeuille de la Fonction publique, confié à Mathias Traoré, vise à apaiser les tensions sociales et à redynamiser l’administration publique. Ce gouvernement sera jugé sur sa capacité à faire face aux nombreux défis, avec pour principal objectif d’avancer la transition en vue de préparer le retour à un régime démocratique.

1er Conseil des ministres sous le nouveau Premier ministre : Le Président de la Transition fixe les priorités

Le mercredi 27 novembre 2024, le Président de la Transition a présidé le premier Conseil des ministres depuis la nomination du Général de division Abdoulaye Maïga en tant que Premier ministre. Cette rencontre a permis de tracer les grandes lignes des actions à venir pour le gouvernement de transition, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, politiques et sociaux.

Le Président a défini des priorités claires pour l’équipe gouvernementale. La défense et la sécurité figurent en tête des préoccupations, avec un accent mis sur le renforcement des forces armées et la protection des populations. Les réformes politiques et institutionnelles ont également été mises en avant pour stabiliser les institutions et rétablir la confiance des citoyens.
La satisfaction des besoins fondamentaux, comme l’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux infrastructures de base, constitue un axe stratégique essentiel. L’amélioration de la couverture sanitaire est prévue pour garantir des soins accessibles à tous, en particulier dans les zones rurales, tandis que le système éducatif sera modernisé pour répondre aux enjeux de développement.
Dans un souci d’apaisement, le Président a appelé à des efforts concertés pour améliorer le climat social, notamment par un dialogue inclusif. La diplomatie malienne devra être renforcée pour consolider les partenariats internationaux et redorer l’image du Mali. Enfin, l’organisation d’élections transparentes et crédibles a été soulignée comme une étape importante pour assurer une transition réussie.
Le Chef de l’État a exhorté le gouvernement à agir avec rigueur et efficacité, tout en appelant à l’unité nationale pour relever les défis actuels. Ce Conseil des ministres marque une nouvelle étape dans la gestion de la transition pour les prochains mois.

 

Tension politique: Le Premier ministre et son gouvernement limogés

L’annonce a été faite, ce mercredi 20 novembre suite à un décret présidentiel lu à télévision nationale. Le président de la Transition, le Général Assimi Goïta a mis fin aux fonctions du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et de son gouvernement.

Cette décision intervient après des tensions persistantes au sein de l’exécutif.

On se souvient que lors d’un meeting le 16 novembre 2024, Choguel Maïga avait critiqué sa mise à l’écart des décisions importantes, notamment sur la prolongation de la transition qui devait initialement prendre fin en mars dernier. Le conseil des ministres, prévu ce mercredi 20 novembre, a été reporté sans explications officielles.
Nommé Premier ministre en juin 2021, Choguel Maïga a vu son mandat marqué par des divergences avec les autorités militaires et un remaniement en 2023 ayant affaibli sa position. Aucun successeur n’a encore été annoncé.

Un an après Kidal: Le Premier ministre alerte sur les divisions et défend les acquis de la Transition

Le Centre International de Conférences de Bamako (CICB) a abrité, ce samedi 16 novembre, un meeting organisé par les partisans du Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga, à l’occasion du premier anniversaire de la libération de Kidal.

L’événement a également servi de cadre pour aborder des sujets relatifs à la situation politique du Mali et aux perspectives de la Transition.
Le Premier ministre a ouvert son discours en rappelant la reconquête de Kidal par les Forces Armées Maliennes (FAMa) le 14 novembre 2023. Ce succès militaire, selon lui, marque un tournant décisif dans la restauration de l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale du Mali. Il a salué les efforts des FAMa, évoquant leur montée en puissance grâce à de nouveaux partenariats stratégiques et des réformes militaires adaptées.
Le Premier ministre a profité de ce meeting pour présenter un bilan des réalisations de la Transition. C’est ainsi qu’il a  cité l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution, accompagnées de réformes dans les domaines de la justice, de l’éducation, de la santé et de l’économie. Au titre de ces acquis figure également la sécurisation de plusieurs localités du nord du pays à la faveur de la reconquête de kidal. Il a aussi souligné l’expulsion des troupes étrangères, notamment celles de la MINUSMA, et la fin de l’opération Barkhane en août 2022. De plus, il a ajouté que le Mali a dénoncé le double langage de certaines puissances étrangères se livrant à des ingérences dans les affaires internes du pays.
Clarification de la transition
Le discours a également relevé les défis internes liés à la gestion de la Transition. Le Premier ministre a exprimé son inquiétude quant à l’absence de clarté sur la durée restante de la Transition, initialement fixée à 24 mois à compter de mars 2022, mais prolongée sans concertation officielle.
Il a évoqué un manque de communication entre les différentes institutions, critiquant l’opacité entourant le programme de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE). Cette situation, selon lui, nuit à la cohésion nationale et pourrait compromettre les acquis de la Transition.
Dr. Maïga a exhorté les Maliens à préserver l’unité nationale face aux menaces internes et externes. Il a insisté sur la nécessité de soutenir les Forces Armées Maliennes et de respecter les institutions de la Transition. Il a également mis en garde contre les divisions politiques, qu’il a qualifiées de « risques de graves reculs pour le Mali ».