Lancement du processus budgétaire 2026 : Une étape importante pour la gestion des finances publiques

Le ministère de l’Économie et des Finances du Mali a officiellement lancé les travaux du processus budgétaire pour l’année 2026. Cet événement, présidé par le ministre Alousséni Sanou, s’est déroulé, le 27 février 2025, à l’hôtel GRANADA l’Amitié en présence de plusieurs acteurs institutionnels et partenaires techniques et financiers.

Dans son discours d’ouverture, le ministre a mis en avant la résilience de l’économie malienne malgré les défis sécuritaires et géopolitiques. Le pays affiche des perspectives de croissance encourageantes, avec un PIB estimé à 5,9 % en 2025 et une prévision de 6,1 % en 2026. Cette dynamique positive s’explique notamment par une amélioration de la mobilisation des ressources internes et une gestion budgétaire plus rigoureuse.
Le taux de pression fiscale, qui est un indicateur clé des finances publiques, est passé de 14,8 % à 16,2 %, traduisant une meilleure collecte des recettes fiscales. Parallèlement, la masse salariale en proportion des recettes fiscales a diminué de 51,1 % à 45,4 %, reflétant une gestion plus efficiente des dépenses publiques.
Si l’inflation a connu un pic en 2022, principalement en raison de la hausse des prix des hydrocarbures et des sanctions économiques imposées à l’époque, elle est depuis maîtrisée, respectant le seuil de 3 % fixé par l’UEMOA. Cette stabilisation contribue à renforcer la confiance des investisseurs et à assurer un climat économique plus favorable.
Un cadre stratégique pour 2026
Le Directeur Général du Budget, Ahmadou Tijani Haïdara, a souligné que ce processus budgétaire s’inscrit dans un contexte de réorientation stratégique. Avec la sortie du Mali de la CEDEAO et son alignement sur l’Alliance des États du Sahel (AES), l’accent est mis sur une autonomie renforcée et un rééquilibrage des partenariats économiques.
Les priorités budgétaires pour 2026 prennent en compte les aléas climatiques, la volatilité des matières premières et les fluctuations des taux de change. L’objectif principal demeure la soutenabilité des finances publiques tout en assurant le financement des secteurs clés comme l’éducation, la santé et les infrastructures.
L’événement s’est tenu dans un cadre formel et protocolaire. Tous les participants ont été invités à respecter la ponctualité stricte, l’accès à la salle étant interdit après l’arrivée du ministre. Cette rigueur organisationnelle illustre la volonté du gouvernement de structurer efficacement les échanges et d’assurer une prise de décisions rapide et cohérente.
Le lancement du processus budgétaire 2026 marque une étape importante dans la gestion des finances publiques du Mali. Il traduit l’engagement du gouvernement à renforcer la transparence budgétaire, améliorer la mobilisation des ressources internes et assurer un cadre macroéconomique stable.
Avec des perspectives économiques positives, une croissance en hausse et une meilleure maîtrise des finances publiques, le Mali poursuit sa trajectoire vers une gestion budgétaire plus efficiente et durable.

Émission de titres publics : le Mali cherche 1 255 milliards FCFA en 2025

Le ministère de l’Économie et des Finances a procédé, le 13 février 2025, au lancement du calendrier d’émission des titres publics. Pour l’année 2025, le Trésor public malien envisage de lever 1 255 milliards de FCFA sur le marché des titres de l’UEMOA.

Pour cette même année, l’État du Mali sollicite un montant de 1 255 milliards FCFA, qui sera mobilisé à travers 30 émissions, réparties en bons et obligations du Trésor pour des montants respectifs de 435 milliards FCFA et 820 milliards FCFA, avec deux appels publics à l’épargne. Ce niveau d’endettement est conforme à la stratégie d’endettement du pays et préserve la viabilité de la dette publique, avec un ratio d’encours de la dette prévu à 50,6 % en 2025, contre une norme communautaire de 70 %, estime le Trésor du Mali. Le déficit budgétaire, qui justifie cet endettement, est prévu à 3,5 % du PIB en 2025.
En termes de perspectives, pour atteindre les objectifs de la vision Mali 2063 dans le cadre de la stratégie nationale 2024-2033, plusieurs défis demeurent à relever. Parmi ceux-ci figurent la diversification du secteur minier, le rapprochement des zones de production et de consommation, et surtout, l’exploitation efficiente du potentiel du pays.
Concernant le taux de pression fiscale, il est attendu à 16,2 % en 2025, avec une prévision d’environ 18 % pour 2027.
Contexte difficile
En 2024, le Mali a levé 976 milliards de FCFA sur le marché des titres de l’UEMOA, un résultat obtenu à travers 30 émissions. Bien que ce montant soit en deçà des prévisions initiales de 1 080 milliards FCFA, il est jugé satisfaisant compte tenu du contexte particulier, selon le Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique. Ce contexte est marqué par l’essoufflement des banques, le faible taux de couverture, le renchérissement des coûts d’emprunt, ainsi que le maintien des taux directeurs de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest. Toutefois, ces impacts ont été atténués, assure le Directeur général, grâce à la performance des services de recouvrement, notamment à travers les négociations avec les sociétés minières.
Parmi les 976 milliards FCFA mobilisés, on note une participation de 70 % des banques maliennes.
Un contexte particulièrement difficile a été rappelé par la Directrice de l’UEMOA Titres. Les conséquences de la crise russo-ukrainienne ont affecté la mobilisation des ressources dans la zone. Malgré cela, le marché des titres a montré une résilience, mobilisant au total 8 127 milliards FCFA en 2024, en hausse de 13 % par rapport à 2023. En 2025, les États de la zone envisagent de lever 9 212 milliards FCFA.
Le ministre de l’Économie et des Finances a souligné que la mise en œuvre du nouveau code minier et le processus de digitalisation des moyens de paiement visent à générer davantage de recettes pour les caisses de l’État. Grâce à une gestion prudente, selon les autorités, le déficit budgétaire du Mali est estimé à -2,5 % en 2024, contre une prévision de 4,4 %.

Économie : L’État prevoit de mobiliser 200 milliards de FCFA pour réduire la dette intérieure

Le 18 octobre dernier, lors du journal télévisé du soir, le ministre de l’Économie et des Finances du Mali, Alhousseini Sanou a annoncé que le gouvernement prévoyait de mobiliser près de 200 milliards de FCFA d’ici la fin de l’année. Cet effort vise à réduire de manière significative la dette intérieure du pays. 

« Nous comptons engager presque 200 milliards de FCFA afin de réduire de manière très significative et exceptionnelle le niveau de la dette intérieure », a déclaré le ministre.
La dette intérieure du Mali concerne principalement les dettes dues aux entreprises locales pour les services et les travaux effectués pour le compte de l’État. Cette situation a affecté plusieurs secteurs de l’économie, notamment les infrastructures, l’agriculture et les services. Le ministre a souligné que cette mobilisation financière exceptionnelle répond à l’urgence de restaurer la confiance entre l’État et les opérateurs économiques locaux, souvent confrontés à des retards de paiement importants.
Il convient de noter que cette mesure intervient dans un contexte économique marqué par des défis sécuritaires et financiers pour le Mali, où les retards dans le paiement des dettes intérieures ont un impact direct sur le fonctionnement des entreprises locales. La mobilisation annoncée fait partie des efforts du gouvernement pour alléger ces contraintes et relancer l’activité économique nationale.
Toutefois, des observateurs estiment que ces 200 milliards ne représentent qu’une infime partie de la dette intérieure totale, dont les estimations varient. Les montants exacts de la dette intérieure accumulée par l’État malien ne sont pas publiquement disponibles de manière exhaustive, mais des chiffres non officiels évoquent des sommes bien plus élevées.
Le ministre n’a pas précisé comment le gouvernement financerait cet effort pour réduire la dette, mais des sources n’excluent pas la possibilité pour l’Etat de lever des fonds supplémentaires auprès d’institutions financières régionales.

Clôture de la session extraordinaire du CNT : trois nouveaux projets de lois adoptés

Lors de sa session extraordinaire ouverte ce 7 août 2023, le Conseil National de Transition (CNT), a adopté une dizaine de projets de loi. Les trois derniers adoptés ce 17 août sont relatifs à la loi de Finances rectificative du Budget 2023, le code des impôts et la loi portant Livre des procédures fiscales.

C’est à un exercice habituel que se sont livrés les membres du CNT et le ministre des Finances, porteur des trois textes présentés, qui a expliqué qu’en cours d’exercice   les évènements peuvent amener le ministre à faire des propositions pour modification. Lesdits textes ont tous été adoptés, respectivement à 131, 134 et 134 voix pour, contre 0 voix et 0 abstention.

L’exécution budgétaire a révélé en gros une augmentation des recettes de 105 milliards FCFA et compte tenu de l’évolution de l’environnement économique et sécuritaire des transferts budgétaires ont eu lieu et avec cette augmentation des recettes qui passent de 2 199 milliards FCFA à 2 304 milliards FCFA, a expliqué le ministre de l’Economie et des finances, Alousséni Sanou. Les dépenses ont donc été orientées. Il y a ainsi eu un renforcement d’appui au secteur de la défense de 118 milliards FCFA, un renforcement au secteur énergie de 15 milliards FCFA, au niveau des bourses scolaires, 6 milliards FCFA, un impact d’environ 15 milliards FCFA suite aux modifications de la grille et 19 milliards FCFA prévus pour faire face aux défis humanitaires liés entre autres au départ de la MINUSMA.

Ce qui permet une réduction du déficit budgétaire de 5% à 4,9%, soit une baisse de 6 milliards FCFA. Le ministre a également souligné le respect des critères de convergence.

Blanchiment et lutte contre le financement du terrorisme

Concernant les 2 autres textes relatifs au code des impôts et le Livre des procédures fiscales, 2 aspects sont à retenir. L’un est relatif à l’introduction dans les textes nationaux de la directive n°1 -2020 CM UEMOA.  En 2006, l’organisation avait adopté une directive qui instruisait que toutes les provisions pour risques dans les livres des banques au profit des clients en impayés sont déductibles des impôts. Une directive reprise en 2020 et dont la transposition dans les textes nationaux vient d’être faite.

Avec ce texte, plus besoin de justifier de l’irrécouvrabilité d’un impayé, pour que cela soit déductible des impôts. Cela permet aux banques de renforcer leurs fonds propres à partir du résultat, ce qui permettra d’avoir plus de possibilité de financement de l’économie.

Le deuxième texte concerne l’introduction des bénéficiaires effectifs dans l’arsenal juridique. Avec la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, il est nécessaire de savoir qui sont les bénéficiaires effectifs de ces financements. Et pouvoir ainsi lutter contre le blanchiment de capitaux, l’évasion fiscale.

La fin de la session a enregistré une communication relative à la nomination de 4 nouveaux membres du CNT et aux adieux émus de l’artiste international Salif Keïta, désormais conseiller spécial du Président de la Transition, à ses collègues du CNT.