Festival grillade de Bamako : l’événement reporté sine die

Le rendez vous culinaire initialement prévu du 1 au 4 juin 2023 a été repoussé à une date ultérieure. L’annonce a été faite par ses organisateurs ce jeudi 25 mai lors d’un point de presse.

 Les passionnés du Festi grille (Festival grillade de Bamako) devront prendre leur mal en patience. L’événement annoncé pour jeudi prochain a été reporté sine die par ses initiateurs. Pour cause : un contentieux entre les organisateurs du Festival et d’autres promoteurs d’un évènement du même genre. « Nous sommes engagés actuellement dans une procédure judiciaire, cela étant en cours, nous avons décidé de reculer la date de notre festival. Après la décision de la justice, nous annoncerons les nouvelles dates », explique Ousmane Barry promoteur du festival grillade de Bamako.

Le festival culinaire, qui est à sa huitième édition cette année, a vu le jour en 2015. Sous le thème « la cohésion sociale et la paix » lors de sa première édition, « l’évènement avait pour but de réunir les Maliens de tout bord autour d’une table à manger afin de faire la paix », justifie son promoteur. Initié par l’association Afric’art Culture, il a surtout pour objectif principal de créer un cadre de rencontres pour faire la promotion de la cuisine africaine et malienne.

Master Soumy : « Le mal est profond, les parents ont presque démissionné de l’éducation des enfants »

Le Festi Hip Hop s’est tenu du 6 au 13 mars 2023. Même si le chemin reste long, son promoteur se dit satisfait du festival, qui ambitionne d’améliorer les textes et l’image du rap malien. Master Soumy répond à nos questions.

Quel bilan faites-vous de cette 5ème édition ?

Un bilan très satisfaisant, surtout par rapport à la délocalisation du festival de Dialakorodji à Sénou. C’était le défi majeur, qu’on a pu relever, car la mobilisation fut de taille. Nous avons apporté des innovations, notamment un match de foot qui a opposé l’équipe de Festi Hip Hop à la jeunesse de Sénou et une Journée de salubrité avec la mairie et les femmes du quartier. Nous avons enregistré une augmentation des participants venus des différentes régions et de Bamako à l’atelier de formation des rappeurs.

Par rapport à la conscientisation des jeunes rappeurs, quel est le bilan de Festi Hip Hop?

Le festival, s’inscrivant dans un cadre éducatif à travers le volet formation, contribue à rendre professionnels et à mieux organiser plusieurs rappeurs dans la gestion de leurs carrières. L’exercice du live ou du semi live pendant leurs spectacles et l’amélioration de leurs textes dans le traitement des thématiques qui leur sont expliqués régulièrement à chaque édition sont un plus. Grâce à Festi Hip Hop, un jeune a témoigné qu’il avait décidé de troquer son arme désormais contre un micro. Il  était auparavant membre d’un groupe d’autodéfense au nord. Il y a plusieurs autres exemples qui suscitent l’espoir.

Les excès et les dérives sont encore d’actualité dans les textes des rappeurs. Faut-il envisager d’autres mesures ?

Il faut surtout reconnaître que ce n’est pas en quelques éditions qu’on pourra tout changer, surtout avec des moyens très limités. Le mal est profond, car de nos jours les parents ont presque démissionné de l’éducation des enfants, tandis que ces enfants n’écoutent que les rappeurs, qui à leur tour n’ont pas tous forcément bénéficié d’une réelle formation de base en ce qui concerne nos valeurs et nos mœurs. Du coup, la répétition étant pédagogique, nous comptons pérenniser ce festival pour atteindre le maximum de personnes.

Pour cela, nous lançons un cri du cœur à l’endroit de nos plus hautes autorités pour s’impliquer et soutenir les initiatives culturelles éducatives et constructives comme Festi Hip Hop Rapou dôgôkun, car le rap est la musique la plus écoutée au Mali. Il s’adresse à la population juvénile, qui constitue la majorité des Maliens. À notre niveau, nous comptons intensifier cette mission d’éveil des consciences de façon progressive.