Baisse du prix du carburant au Mali : Une mesure salutaire  mais sans impact sur les coûts de la vie quotidienne

À compter de ce vendredi 11 octobre, une nouvelle grille tarifaire pour le carburant entre en vigueur au Mali. Le prix du litre d’essence baisse de 850 F CFA à 800 F CFA, et celui du gasoil passe de 800 F CFA à 750 F CFA. Cette réduction, bien que modeste, a été accueillie avec satisfaction par les automobilistes et les transporteurs.

Toutefois, cette baisse n’a, pour l’heure, aucun impact sur les prix des denrées de première nécessité ni sur les tarifs des transports au Mali. Les consommateurs, qui espéraient un ajustement des prix des produits alimentaires et autres services liés au carburant, demeurent donc perplexes face à cette situation.

Cette décision de révision à la baisse du prix du carburant vise à soutenir le pouvoir d’achat des citoyens. Selon des experts, cette baisse s’explique par plusieurs facteurs, tels que les fluctuations du prix du pétrole sur le marché international.

Néanmoins, bien que le carburant joue un rôle important dans le coût des produits de première nécessité et des transports, aucune mesure n’a été annoncée pour adapter les prix de ces biens et services en conséquence. Nombreux sont les consommateurs déçus par le fait que cette baisse n’ait pas de répercussions visibles sur les prix des produits du quotidien.

Cette situation alimente les débats sur la nécessité d’une meilleure régulation des prix et sur l’importance d’une surveillance des marges appliquées par les distributeurs. Pour justifier cette situation, les acteurs du secteur des transports et les distributeurs alimentaires invoquent souvent des coûts fixes et des engagements financiers qui ne permettent pas une réduction immédiate de leurs tarifs.

Bien que la baisse des prix du carburant soit un premier pas important, son influence sur le panier de la ménagère et les coûts de transport demeure incertaine.

Prix du pain : une baisse en vue

Le prix du pain de 300 grammes devrait bientôt revenir à 270 francs CFA, au lieu de 300 FCFA actuellement. Une mesure décidée à l’issue de la signature d’un protocole entre les acteurs de la filière pain et le ministère en charge du Commerce et de l’industrie le 10 janvier 2024. Outre cette baisse, destinée à rendre le pain plus accessible, les acteurs ambitionnent d’offrir un produit répondant aux normes de qualité.

Après plusieurs discussions, les acteurs de la filière pain et les autorités sont parvenus à un accord. La décision, qui doit entrer en vigueur d’ici le 1er février 2024, devra permettre au consommateur d’acheter le pain à un prix plus abordable. En effet, la « petite » baguette de 150 francs CFA sera désormais cédée à 135 francs et le « gros pain » coûtera 300 francs CFA.

Ce compromis autour du prix du pain vise à garantir un approvisionnement serein sur l’ensemble du territoire pour cet aliment très consommé. Les autorités ont aussi en ligne de mire le mois de Ramadan, un mois de grande consommation, prévu cette année en mars.

Garantir la qualité

L’objectif du protocole est aussi de maintenir la longueur du pain à 60 centimètres. « Parce que c’est là où réside le grand problème. Les boutiquiers qui revendent préfèrent le pain à 80 ou 90 centimètres. Ce qui leur permet de gagner plus », se plaint Mamadou Lamine Haïdara, Président de la filière pain.

Ce pain, qui « est vide », n’est pas de qualité et ne répond pas aux normes sanitaires. Car le combat de M. Haïdara est la fin des intermédiaires entre les fabricants et les consommateurs. En effet, le transport et les conditions de conservation du pain par les boutiquiers laissent à désirer. Il s’agira donc progressivement d’éliminer « les mauvaises boulangeries », qui gagnent à fabriquer un pain de moindre qualité acheté massivement par divers revendeurs. Il est donc important de veiller à l’applicabilité de cette mesure, à laquelle les acteurs tiennent depuis près de 3 ans.

Pour ce faire, ils comptent sur la diligence du ministère et de la Direction générale du Commerce et de la concurrence (DGCC). Pour sensibiliser davantage les acteurs, les responsables de la filière pain envisagent de réunir cette semaine leurs membres afin de les préparer au respect de la décision. Dans cette chaîne, les meuniers, qui ont un rôle capital, sont aussi invités à jouer leur partition.

Chiffres

Sac de farine de 50 kg : 23 000 francs CFA

Pain de 300 g : 270 francs CFA

Pain de 125 g : 135 francs CFA