Festival Ali Farka Touré : Célébrer l’homme au-delà du musicien

La 8ème édition du Festival Ali Farka Touré se tiendra du 7 au 9 mars 2025 à Bamako. En plus de célébrer et de préserver l’héritage musical d’Ali Farka Touré, cette édition, qui coïncide avec le mois du Ramadan, met l’accent sur les valeurs de solidarité et de partage chères à l’illustre musicien.

Le festival, qui honore la mémoire du triple lauréat des Grammy Awards, disparu en 2006, se déroule chaque année à son domicile dans le quartier de Lafiabougou et dans divers lieux emblématiques de Bamako.

Placée sous le thème « Racines, Solidarité et Vivre ensemble », cette 8ème édition, qui se déroulera en plein mois de Ramadan, souhaite allier spiritualité, solidarité, culture, sport et protection de l’environnement. Le festival sera marqué par plusieurs activités telles que des ruptures collectives de jeûne, des dons, des tournois sportifs et d’autres moments de communion.

« Cette année, nous avons choisi de célébrer l’homme au-delà du musicien qu’était Ali Farka Touré. L’homme de partage, humain, qui recevait tout le monde, rassemblait et partageait ses repas et ses biens », explique Levy Togo, Coordinateur général du festival. « Nous aurons également un espace où les gens pourront venir se reposer pendant les deux jours du festival jusqu’à la rupture, pour partager des moments forts ensemble. Il y aura aussi un espace pour les enfants », ajoute-t-il.

Selon Ibrahim Traoré, membre de la Délégation spéciale de la Commune IV du District de Bamako, ce festival est plus qu’un simple rassemblement culturel. Il est le reflet de « notre identité, de notre histoire et de notre engagement envers la préservation de nos valeurs ».

« Ali Farka Touré, ce virtuose du blues malien, a su transcender les frontières avec sa musique, portant haut les couleurs de notre patrimoine culturel sur la scène internationale. Son héritage nous rappelle l’importance de la culture comme vecteur d’unité, de paix et de développement », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse le 28 février. « En célébrant sa mémoire, nous honorons non seulement l’artiste, mais aussi l’homme engagé qui a œuvré pour le bien-être de sa communauté », a-t-il poursuivi.

L’ouverture du festival le 7 mars 2025 sera couplée avec l’inauguration du bureau de la Fondation Ali Farka Touré et de l’association Action malienne pour l’humanitaire, la réconciliation et la culture au Sahel (AMAHREC-Sahel), fondée par l’illustre musicien, à Lafiabougou.

Par ailleurs, une exposition suivie d’une conférence-débat sur l’héritage musical d’Ali Farka Touré est prévue au Musée national du Mali après le mois de Ramadan.

Mohamed Kenouvi

Ali Farka Touré : la renaissance d’un phénix

Une légende ne meurt jamais dit-on. La preuve avec la sortie d’un nouvel album posthume d’Ali Farka Touré ce vendredi 10 mars 2023. L’initiative, prise par le label bri- tannique World Circuit de son ami et producteur Nick Gold, et mise en œuvre en collaboration avec son fils, Vieux Farka Touré, vise à perpétuer l’œuvre du chanteur, disparu le 7 mars 2006. Dans Safari, un titre dévoilé́ du nouveau disque « Voyageur », on redécouvre la beauté́ de la musique du guitariste virtuose malien, qui a illuminé la planète avec son savoir-faire.

17 ans qu’Aly Farka Touré est mort, son art continue d’émerveiller le monde. Son ami et producteur Nick Gold et son fils Vieux Farka Touré lancent ce vendredi un nouvel album posthume de l’artiste. « Cela va bientôt faire près de 20 ans qu’il n’est plus. Etant le Président de la Fondation Ali Farka Touré, j’essaie de faire de mon mieux pour préserver son nom. Il le mérite pour tout ce qu’il a fait pour le Mali. Toutes nos actions [un festival sera également organisé du 17 au 19 mars Ndlr], qui se répètent d’année en année, visent à perpétuer son art », explique Vieux Farka. L’album posthume, intitulé « Voyageur », est une collection de huit titres qu’Ali Farka Touré avait enregistré pour d’autres albums de son vivant. « Avant son décès, il avait des projets et des enregistrements de côté. Chaque fois qu’un artiste enregistre un album, il produit plusieurs morceaux. Mais il y a toujours deux ou trois titres qu’on laisse de côté à la sortie du disque. Son producteur, Nick Gold, a donc voulu prendre quelques morceaux qu’il avait laissés de gauche à droite pour en faire un album posthume », explique le fils du défunt musicien, qui confie avoir passé « les deux ans de Coronavirus » à travailler sur la musique de son père.

Dans l’album, qui fait renaître la richesse de la musique du « Roi malien de la guitare », on le retrouvera en featuring sur trois titres avec la diva du Wassoulou Oumou Sangaré et aussi avec le musicien Cheick Tidiani Seck. L’association de musique malienne traditionnelle et de blues utilisée dans les morceaux du disque rappelle l’immense grandeur de la musique d’Ali Farka Touré, classé respectivement par les magazines musicaux américains Rolling Stone et Spin 71ème et 37ème dans leurs listes des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps. Ainsi que l’immortalité́ de l’artiste aux trois Grammy Awards, dont un posthume.