Syrie : l’offensive éclair du HTS renverse Bachar al-Assad

La Syrie a connu, ce 8 décembre, un bouleversement majeur avec la chute du président Bachar al-Assad, renversé par une…

La Syrie a connu, ce 8 décembre, un bouleversement majeur avec la chute du président Bachar al-Assad, renversé par une offensive fulgurante de la coalition islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Ce renversement met fin à 24 ans de règne de Bachar al-Assad, qui avait succédé à son père, Hafez al-Assad, en 2000.

Hafez al-Assad a dirigé la Syrie de 1971 jusqu’à sa mort en 2000, instaurant un régime autoritaire. À sa mort, son fils, Bachar al-Assad, a pris le pouvoir, poursuivant la politique répressive de son père. En 2011, le pays a été secoué par des manifestations pro-démocratiques, réprimées violemment par le régime, déclenchant une guerre civile dévastatrice.
Interventions étrangères
Face à la montée en puissance de l’État islamique (EI) en 2014, la Russie est intervenue militairement en Syrie en septembre 2015 pour soutenir le régime d’Assad. Cette intervention a permis de repousser l’EI et de renforcer le contrôle du régime sur une grande partie du territoire. Parallèlement, la Turquie a joué un rôle complexe, soutenant certaines factions rebelles tout en menant des opérations contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie.
Offensive du HTS et chute du régime
Profitant de la distraction de la Russie, en ce mois de décembre, engagée dans un conflit prolongé en Ukraine depuis 2022, et de l’affaiblissement de l’Iran, principal allié régional de Damas, le HTS a lancé une offensive éclair. Cette attaque a rapidement conduit à la prise de Damas et à la fuite de Bachar al-Assad en Russie.
Craignant que les arsenaux syriens ne tombent entre les mains du HTS, Israël a mené des frappes ciblées pour détruire ces dépôts d’armes et a renforcé sa présence sur le plateau du Golan. La prise de pouvoir par le HTS, composé en partie d’anciens membres de l’État islamique, suscite des inquiétudes quant à une possible expansion de leurs activités terroristes vers d’autres régions, notamment le Sahel, comme cela s’est produit en 2015 après la défaite de l’EI en Syrie. Des questions se posent également sur les bases militaires de la Russie en Syrie qui sont très importantes pour ses opérations extérieures notamment en Afrique. Les mêmes interrogations sont aussi soulevées quant à la guerre que mènent les Americains contre l’Etat islamique dans la région. L’avenir nous en dira certainement davantage.