Selon le rapport, la dette publique du Sénégal atteignait 18 558,91 milliards de FCFA, soit 99,67 % du PIB au 31 décembre 2023, bien au-dessus des chiffres officiels annoncés sous Macky Sall. Le déficit budgétaire réel pour 2023 s’élève à 12,3 %, alors que le gouvernement précédent avait déclaré 4,9 %. Ces écarts suggèrent une manipulation des indicateurs économiques pour masquer l’état réel des finances publiques, d’après le rapport.
Des transactions frauduleuses et des décaissements illégaux atteignant 481,42 milliards de FCFA ont été recensés, ainsi qu’un emprunt non autorisé de 130 milliards de FCFA. Parmi les irrégularités relevées, figurent des obligations illégalement émises au profit de la famille Peretz, spécialisée dans la vente d’armes, pour un montant de 121,61 milliards de FCFA, ainsi qu’un paiement de 120,29 milliards de FCFA à l’entreprise Sofico, dirigée par Tahirou Sarr, sans justificatif clair.
La Cour des comptes met également en évidence des virements suspects de 247,33 milliards de FCFA vers un compte bancaire non identifié à la Banque Islamique du Sénégal. Une partie de ces fonds a été dépensée en dehors des procédures comptables, tandis que 141,087 milliards de FCFA, initialement placés en dépôts à terme, ont été détournés. Des paiements opaques à hauteur de 15 milliards de FCFA ont par ailleurs été effectués à des fournisseurs non identifiés.
Ces révélations suscitent une onde de choc dans le pays. L’ampleur des malversations a contribué à l’explosion de la dette publique, qui approche désormais les 100 % du PIB. Face à cette situation critique, le président Bassirou Diomaye Faye a ordonné des mesures d’urgence pour restaurer la transparence et réclamer des comptes aux responsables.
Le Fonds monétaire international a d’ailleurs suspendu son programme d’aide au Sénégal en attendant que les nouvelles autorités clarifient la situation et mettent en place les réformes nécessaires. La pression s’intensifie sur l’ancien régime, alors que la société civile et l’opposition réclament des poursuites judiciaires contre les responsables présumés de ces détournements.