L’ancien membre du Conseil National de Transition (CNT), Kaou Djim, a de nouveau été placé sous mandat de dépôt ce mercredi 13 octobre. Cette décision a été prise après sa comparution devant le procureur en charge de la cybercriminalité, suite à sa participation à l’émission Rendez-vous des idées diffusée sur Joliba TV.
Lors de cette émission, M. Kaou Djim a exprimé des doutes concernant la tentative récente de déstabilisation au Burkina Faso. C’est d’ailleurs suite à une plainte déposée par le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso auprès de la Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali que cette interpellation a été déclenchée, en raison des propos jugés offensants pour les autorités et le peuple burkinabè. Actuellement en détention provisoire, Kaou Djim devrait y rester jusqu’à son procès, prévu pour février prochain.
Ce n’est pas la première fois qu’Issa Kaou Djim se retrouve en conflit avec les autorités de transition qu’il avait initialement soutenues. En octobre 2021, il avait déjà été emprisonné pour ses critiques publiques envers le gouvernement de transition. À l’époque, en tant que vice-président du CNT, il jouissait d’une influence politique importante, mais ses propos jugés provocants avaient conduit les autorités à le placer en détention pour « trouble à l’ordre public. » Cette première incarcération avait marqué une rupture notable entre Kaou Djim et les dirigeants de la transition.
Dans cette nouvelle affaire, le dossier de Joliba TV ne s’arrête pas avec l’arrestation de Kaou Djim. En effet, le directeur de la chaîne ainsi que le directeur de l’information, également animateur de l’émission en question, ont été convoqués par la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour s’expliquer sur les conditions de diffusion de l’émission. Cette convocation, prévue pour ce jeudi 14 novembre, vise à clarifier le rôle de la chaîne dans la diffusion des propos de M. Kaou Djim.
Historique des relations entre la HAC et Joliba TV
La relation entre la HAC et Joliba TV est marquée par des antécédents de tensions. En 2022, la chaîne avait déjà été sanctionnée par une suspension de deux mois, après des propos jugés « diffamatoires » envers les autorités de la transition. Cette décision avait nécessité une convocation des responsables de la chaîne pour justifier le contenu diffusé.