Le mardi 25 juin 2024, l’Académie des Oscars a dévoilé sa liste des 487 nouveaux membres qui doivent rejoindre le jury de la prestigieuse cérémonie de récompenses cinématographiques. Parmi eux, le cinéaste Ousmane Samassékou représente le Mali. Une nomination symbolique qui conforte le jeune cinéaste.
Ousmane Samassékou a été véritablement révélé par son œuvre « Le dernier refuge », qui continue d’être vue dans des festivals nationaux et internationaux. D’une durée de 85 minutes, « Le dernier refuge » était nominé à la dernière cérémonie des Oscars dans la catégorie du meilleur long métrage documentaire.
Une véritable consécration pour Ousmane Samassékou, qui figure désormais sur la liste des membres du jury de la section Documentaires des Oscars. Il est le premier Malien à occuper cette place et voit cette nomination comme une opportunité pour mieux inspirer la future génération. « C’est une forme d’accomplissement personnel mais surtout une ouverture afin d’inspirer davantage les jeunes cinéastes », nous confie-t-il.
Trois missions principales
Sa mission au sein de la section Documentaires se décline en trois phases : Ousmane Samassékou sera éligible à regarder et à voter pour les films aspirant à répondre aux critères des Oscars et à amplifier la voix des films africains. « Cette nomination permettra d’aller en convergence pour donner plus de visibilité aux films africains », nous explique M. Samassékou. La troisième phase consistera à mener des plaidoyers pour une meilleure promotion des productions cinématographiques africaines.
Au Mali, les cinéastes ne peuvent pas véritablement se réjouir d’être dans de bonnes conditions de travail. Entre les problèmes d’accompagnement et la faible visibilité locale, beaucoup peinent à poursuivre le voyage. Le jeune cinéaste porte un regard double sur la question.
« Premièrement, j’ai énormément d’admiration par rapport à l’historique, avec le travail que les aînés ont accompli ». Secundo, Ousmane Samassékou regrette la structuration souvent chaotique à laquelle on assiste. « Au Mali, les cinéastes font face à un manque d’aide, parce que nous assistons à un manque d’accompagnement, comme de mettre à disposition des jeunes des opportunités de bourses d’études pour une meilleure formation dans le domaine du cinéma ».
Le cinéaste souligne aussi le manque d’accompagnement financier pour la distribution des films dans le but d’assurer aux réalisateurs une promotion à succès. « Nous devons considérer le cinéma comme une partie prenante de l’économie. Nous devons être capable de raconter nos histoires, de produire nos films avec des aides nationales », plaide Ousmane Samassékou, qui envisage d’autres projets en dehors du monde cinématographique.
Assétou Many Coulibaly