L’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, a vu son pourvoi rejeté ce mercredi 18 décembre 2024 par la Cour de cassation. Cette décision rend définitive sa condamnation à trois ans de prison, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique.
Les faits remontent à 2014 lorsque Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, utilisaient des téléphones sous un pseudonyme pour échanger des informations confidentielles. Les enquêteurs ont mis en lumière une tentative de corruption envers Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation. En échange de renseignements sur une procédure judiciaire en cours, Sarkozy aurait promis au magistrat un poste de prestige à Monaco.
Ces révélations ont donné naissance à l’« affaire des écoutes », ou « affaire Bismuth », qui a ébranlé la classe politique française. Malgré les arguments de la défense, qui dénonçaient des méthodes contestables lors de l’enquête, les juridictions successives ont confirmé la culpabilité de l’ancien président.
En mars 2021, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont un an ferme. Cette peine avait été confirmée en mai 2023 par la cour d’appel de Paris. La décision de ce 18 décembre 2024 de la Cour de cassation ferme définitivement la voie des recours pour l’ancien président, qui devra exécuter sa peine sous surveillance électronique.
En plus de cette peine, Nicolas Sarkozy est frappé d’une interdiction d’exercer des fonctions publiques pendant trois ans, compromettant tout éventuel retour en politique.
Réactions et perspectives judiciaires
Nicolas Sarkozy a vivement réagi à la décision, affirmant son intention de saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour contester le déroulement de son procès. Cependant, ce recours ne suspend pas l’exécution de sa peine.
L’ancien président fait également face à d’autres procédures, notamment dans le cadre du financement présumé illégal de sa campagne de 2007 par le régime de Mouammar Kadhafi. Un procès est prévu pour janvier 2025, où il encourt des peines supplémentaires.
Cette condamnation est un signal fort envoyé par la justice française, affirmant que nul n’est au-dessus des lois, y compris les plus hauts responsables politiques. Elle soulève néanmoins des interrogations sur l’impact à long terme sur la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques.