Lors de son intervention, le ministre a déclaré : » Notre objectif est clair : faire du DDR-I un modèle de réussite en matière de stabilisation et de réconciliation nationale. C’est pourquoi nous devons œuvrer ensemble, dans un esprit de dialogue et de confiance mutuelle, pour garantir le succès de ce processus « . Il a insisté sur la nécessité d’un cadre structuré garantissant une réintégration efficace et durable des ex-combattants dans la société.
Toutefois, cette relance du DDR-I intervient alors que le précédent programme, sous l’Accord d’Alger et la MINUSMA, prévoyait lui aussi 3 000 bénéficiaires mais n’avait pas atteint les 2 000 intégrations effectives. Plusieurs obstacles avaient compromis son exécution, notamment un financement incertain, un manque de critères clairs pour la sélection des bénéficiaires et un suivi insuffisant des ex-combattants intégrés ou réinsérés.
Si le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) est censé veiller à l’application rigoureuse des critères d’éligibilité, des doutes subsistent quant à la transparence et l’efficacité du processus. L’intégration des 2 000 recrues dans l’armée pose également des questions : quelles seront leurs perspectives de carrière et leur niveau de formation ? De même, les 1 000 ex-combattants destinés à la réinsertion socio-économique auront-ils accès à des opportunités viables ou seront-ils livrés à eux-mêmes après quelques aides ponctuelles ?
Le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Assimi Goïta, a affirmé que ce programme constitue une priorité stratégique pour la sécurisation du pays, comme il l’a rappelé lors de son allocution du 31 décembre 2024. Pourtant, sans un financement garanti, une gestion rigoureuse et un encadrement efficace, le DDR-I risque de répéter les erreurs du passé. Cette relance tiendra-t-elle ses promesses, ou s’ajoutera-t-elle à la liste des engagements non tenus ? Seuls les mois à venir permettront de trancher.