FEPAC : Assurer la durabilité agricole face au changement climatique

Le Festival panafricain de la cotonnade (FEPAC) tient sa 8ème édition dans la ville de Fana, à une centaine de kilomètres…

Le Festival panafricain de la cotonnade (FEPAC) tient sa 8ème édition dans la ville de Fana, à une centaine de kilomètres de Bamako. Du 8 au 13 avril 2025, experts et acteurs du secteur du coton plancheront sur les enjeux du changement climatique pour cette culture vitale à l’économie malienne.

Le changement climatique et la préservation de l’environnement sont les nouveaux défis majeurs pour la durabilité de la filière coton. L’Afrique fournit environ 10% de la production mondiale de coton, estimée à 25 millions de tonnes par an. La culture du coton fait vivre des millions de paysans et contribue à réduire l’insécurité alimentaire. Mais de nombreux défis subsistent pour améliorer la rentabilité économique de la filière, tout en réduisant ses impacts environnementaux et en contribuant au bien-être de ses acteurs.

Adapter les pratiques culturales

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Pour atténuer les effets du changement climatique et s’y adapter, les chercheurs recommandent des pratiques agricoles durables : conservation de l’eau et des sols, restauration de la fertilité, gestion des bioagresseurs, recyclage de la biomasse végétale, usage de biopesticides et sélection de variétés plus résilientes. Toutefois, l’adoption de ces techniques nécessite des campagnes de formation, ainsi qu’un meilleur accès aux connaissances et aux innovations agricoles.

Le rendement moyen mondial du coton est estimé à 775 kg par hectare, mais les disparités sont importantes. Tandis qu’en Amérique, il dépasse 1 000 kg/ha, la moyenne en Afrique se situe autour de 500 kg/ha. En comparaison, le Burkina Faso affiche un rendement moyen de 827 kg/ha, la Côte d’Ivoire atteint 886 kg/ha et le Togo environ 840 kg/ha pour la campagne 2024 – 2025, selon les données régionales. Ces performances montrent qu’un renforcement des techniques agricoles peut porter fruits.

Il est donc essentiel de maintenir l’attractivité du secteur par une augmentation des rendements, notamment via des variétés performantes adaptées et des systèmes de production résilients face aux aléas climatiques.

Environ 95% des exploitations cotonnières en Afrique sont pluviales, ce qui rend les petits exploitants particulièrement vulnérables aux perturbations climatiques. Renforcer leur résilience est donc crucial pour sécuriser leurs revenus et pérenniser la filière.

En 2024, le Mali a enregistré une baisse de 17% de sa production cotonnière, atteignant 569 300 tonnes, ce qui le place au deuxième rang des producteurs africains, derrière le Bénin avec 669 000 tonnes. Cette baisse est en grande partie due aux importantes inondations de la saison passée, qui ont provoqué des pertes de cultures sur une superficie de 367 294 hectares, soit 4,56% des surfaces emblavées. Ces inondations ont aussi causé des pourritures de capsules basales, accentuant les pertes dans plusieurs pays ouest-africains. Les pertes totales de production, tous produits confondus (riz, maïs, mil, sorgho, niébé, arachide, sésame), sont estimées à 647 529 tonnes.

Les superficies emblavées en coton au Mali ont également baissé de 11%, s’établissant à 623 042 hectares en 2024 – 2025. À titre comparatif, la Côte d’Ivoire a cultivé 357 267 hectares en coton cette saison, pour une production attendue de 367 000 tonnes, tandis que le Togo projette 66 617 tonnes.

Pour la campagne agricole 2025 – 2026, le Mali ambitionne de produire 11 691 721 tonnes de céréales et 682 000 tonnes de coton graine. Cette ambition s’inscrit dans une vision de relance durable et productive du secteur agricole dans un contexte de changement climatique de plus en plus marqué.

Fatoumata Maguiraga