Initialement prévue pour le 1er octobre 2024, la rentrée scolaire a été reportée au 4 novembre en raison de la situation catastrophique provoquée par de fortes pluies, qui ont inondé ou endommagé de nombreuses écoles. Ce report, annoncé par le ministère de l’Éducation, vise à permettre la délocalisation des établissements touchés et la libération des écoles occupées par des sinistrés. Toutefois, cette décision n’a pas apaisé les tensions qui existent depuis plusieurs années entre les syndicats d’enseignants et l’Etat.
Les syndicats de l’éducation, signataires du protocole d’accord du 15 octobre 2016, ont récemment tenu une conférence de presse pour dénoncer la situation. Ils rappellent qu’ils ont toujours privilégié le dialogue depuis la signature du procès-verbal du 13 décembre 2022 et du Pacte de stabilité et de croissance. Cependant, selon eux, ils n’ont pas bénéficié de l’écoute nécessaire de la part du gouvernement.
Parmi les points de discorde, les syndicats soulignent que plusieurs accords signés en 2019 et 2022 n’ont toujours pas été exécutés. Par exemple, quatre des neuf points de l’accord de 2019 restent en suspens, dont la régularisation des situations administratives et financières des sortants de l’École Normale Supérieure (ENSup) et l’accès des enseignants des collectivités aux services centraux du ministère. De plus, la question des primes spéciales pour les enseignants, promise en décembre 2022, n’a toujours pas été réglée.
La gestion des heures supplémentaires et des frais d’encadrement figure également parmi les principaux litiges. Depuis 2017, de nombreux enseignants attendent encore d’être payés pour ces services. Selon les syndicats, l’absence de transparence et le manque d’information sur cette question aggravent la frustration au sein de la profession.
La gestion des détenteurs de licence pose également problème. Les syndicats dénoncent une violation des textes depuis 2021, une situation que le ministère de l’Éducation aurait aggravée en 2024 en émettant une lettre sans concertation préalable avec les syndicats. D’autres conflits concernent l’absence d’autorisations de participation à divers concours pour les enseignants, une situation que les syndicats imputent directement à l’administration, ce qui pénalise les enseignants qui souhaitent progresser dans leur carrière.
Un autre point de tension majeur est la gestion des mutations nationales des enseignants des collectivités. Les syndicats dénoncent le fait que, pour la première fois, cette session de mutations a été organisée sans leur participation et qu’aucune de leurs préoccupations n’a été prise en compte. De plus, le projet de Système de gestion intégrée des agents de l’État, bien qu’accueilli favorablement par les enseignants, pose problème dans sa mise en œuvre. Selon les syndicats, des milliers d’enseignants n’ont pas été enrôlés dans le système, malgré leurs démarches répétées.
Face à ce constat, les syndicats n’excluent pas de recourir à des actions plus radicales. Lors de leur conférence de presse, ils ont annoncé leur intention de déposer un préavis de grève et d’organiser une assemblée générale commune dès la rentrée de novembre. Tout en restant ouverts au dialogue, ils maintiennent une position ferme sur la nécessité de satisfaire les points en suspens.
Ces syndicats, bien qu’engagés dans le dialogue, n’hésitent plus à envisager des actions concrètes pour se faire entendre. Le dépôt d’un préavis de grève et la convocation d’assemblées générales laissent présager des tensions supplémentaires dans les semaines à venir, à moins qu’un terrain d’entente ne soit trouvé rapidement.
Le ministère de l’Éducation à la recherche de solutions
Dans une récente note adressée aux autorités locales, le ministère de l’Éducation a demandé que des rencontres soient organisées pour permettre la libération des écoles d’ici au 18 octobre 2024. Ces discussions visent à impliquer les élus locaux et à identifier des solutions de délocalisation pour les écoles fortement touchées par les inondations. Le ministère a également souligné la nécessité de rendre compte des mesures prises pour garantir que la rentrée puisse effectivement avoir lieu le 4 novembre.
Avec cette situation, nombreux sont ceux qui craignent que de nouveaux soubresauts tels que des grèves et des manifestations, ne viennent perturber davantage une rentrée déjà difficile.