C’est comme regarder la maquette d’un mégaprojet. Elle donne souvent envie et très vite nous souhaitons la voir sortir de terre, matérialisée. Ces derniers jours, les noms du Mali et de la Russie ont été associés à de nombreux projets et accords. Alors que la coopération sécuritaire est déjà bien établie, les deux alliés ont, selon les autorités de transition, conclu un accord pour développer l’énergie nucléaire civile au Mali. En sus, le projet d’une compagnie aérienne russo-malienne, évoqué lors du déplacement du Colonel Assimi Goïta en juillet dernier, est de nouveau sur la table. La ministre des Transports, Dembélé Madina Sissoko, a assuré cette semaine la volonté des deux pays de mettre en place cette compagnie d’ici un an. Si elle voit le jour, elle assurera une desserte nationale mais également sur sous-régionale, replaçant donc le Mali sur la liste de certains de ses voisins, qui ont déjà leur compagnie aérienne. Il a aussi été annoncé des échanges autour de deux satellites qui doivent améliorer l’accès à Internet, la couverture réseau pour le téléphone, la surveillance du territoire et permettre de parvenir à de meilleurs rendements agricoles. Si toutes ces annonces – promesses venaient à se matérialiser, elles feraient entrer le Mali dans une nouvelle dimension, si tant est que la situation sécuritaire le permette. À y regarder de près, les différents domaines évoqués sont assez bien pensés, cadrant avec plusieurs préoccupations des Maliens. Une centrale nucléaire qui pourrait produire de l’énergie et nous épargner les délestages incessants, des avions estampillés « Air Mali » surtout dans cette contexte de crise qui s’étend à Air France, une meilleure surveillance du territoire pour un pays dont les frontières sont poreuses. Mais l’expérience nous rappelle que les promesses sont faciles à faire et les tenir une autre paire de manches. Les exécuter dans quel délai? Une question presque existentielle maintenant sous nos cieux.