La Journée mondiale du coton a été célébrée le lundi 7 octobre 2024 dans un contexte toujours marqué par une faible capacité de transformation en Afrique et des productions vulnérables aux effets du changement climatique. Les acteurs, réunis pendant deux jours, doivent donc envisager des solutions pour améliorer la rentabilité et inscrire dans la durabilité la production, menacée par d’autres spéculations.
L’apparition des jassides lors de la campagne agricole 2022 – 2023 dans la plupart des pays producteurs de coton, en Afrique de l’Ouest notamment, a entraîné une baisse drastique de la production. Cette contrainte s’est ajoutée au coût élevé des intrants et à l’appauvrissement des sols. Ces difficultés ont favorisé l’émergence de cultures concurrentes au coton, comme le maïs, l’arachide ou encore le sésame.
Le cadre de réflexion que constitue cette rencontre annuelle doit donc permettre de trouver des solutions aux défis liés à la transformation et à la commercialisation de ce produit d’exportation.
Booster la transformation
« Aujourd’hui, seulement 10% du coton est transformé en Afrique. Le défi, c’est que d’ici 2035 50% de la production de coton de l’Afrique soit transformée sur le continent », a indiqué le ministre béninois du Commerce et de l’Industrie.
À l’instar des autres pays producteurs, le Mali transforme également une faible partie de sa production, estimée à environ 2%. Après plusieurs années d’arrêt, la Compagnie malienne des textiles (COMATEX), la principale unité industrielle dans le domaine, est en phase de relance.
Le Mali, après les pertes subies suite à l’invasion des jassides en 2022, a regagné sa première place en Afrique, avec une production de 690 000 tonnes. Pour la campagne 2024 – 2025, le pays prévoit une production de 765 000 tonnes de coton graine, soit une hausse de 11% par rapport à la campagne précédente. Les autorités ont également annoncé une augmentation du prix au producteur à 300 francs CFA le kilogramme, contre 295 francs lors de la dernière campagne. Parmi les mesures incitatives également annoncées, le maintien des subventions sur les intrants, ramenant le prix d’un sac de 50 kg d’engrais minéral à 14 000 francs CFA contre 19 000 francs antérieurement. Ces mesures n’occultent cependant pas les difficultés de la filière, dont les acteurs continuent de souffrir. Le retard observé dans le paiement de la production, ainsi que la faible disponibilité de l’engrais, ont entravé le démarrage de la saison pour beaucoup de producteurs. Reste à savoir si la campagne, tardive mais marquée par des pluies abondantes, aura un impact positif sur la filière.
Fatoumata Maguiraga