Revenus : les femmes à la traîne dans le secteur informel

Selon les données de l’indice Gini, qui permet de mesurer l’inégalité des revenus dans un pays, le Mali est le pays le moins inégalitaire en Afrique de l’ouest en termes de revenus entre hommes et femmes. Mais si le secteur formel est relativement épargné de la disparité salariale entre travailleurs de sexes différents,  dans l’informel l’écart se creuse.

Au Mali, le Code du travail garantit des salaires égaux pour un travail de valeur égale, quels que soient l’origine, le sexe, l’âge et le statut des travailleurs. Dans la fonction publique de l’État, cela est appliqué : à diplôme égal, salaire égal, même si certains avantages non discriminatoires, liés à la fonction, peuvent créer un écart entre les salaires masculins et féminins.

Mais dans le secteur informel, qui représente plus de 96% des emplois selon un rapport  de Friedrich Ebert Stiftung publié en 2022, cette égalité de revenus n’est pas toujours respectée. Dans ce domaine où pourtant il y a une forte présence de femmes dans la main d’œuvre, on constate une disparité salariale entre femmes et hommes ou garçons et filles, les emplois masculins étant mieux rémunérés que les emplois féminins.

« De manière globale, il n’y a pas vraiment pas d’inégalités salariales significatives entre les hommes et les femmes au Mali pour l’emploi salarié. Paradoxalement, c’est au niveau de l’emploi non salarié que les inégalités se creusent entre les hommes et les femmes », explique l’économiste Cheick M’Baye.

« Quand on prend par exemple le secteur de l’orpaillage traditionnel, les hommes creusent essentiellement des galeries et font remonter la terre. Quant aux femmes, elles exercent des tâches multiples. Elles assurent le transport de la terre, font la corvée d’eau, tamisent des quantités importantes de terre qu’elles trient à la recherche de pépites d’or. Mais elles sont moins rémunérées que les hommes », ajoute Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré, Consultante Genre en égalité hommes – femmes.

« Au sein des ménages, C’est le même constat. Le chauffeur est mieux rémunéré qu’une aide-ménagère qui assure pourtant des tâches multiples », poursuit-elle.

Réduire l’écart

Selon Cheick M’Baye, l’économie malienne se porterait mieux si l’État arrivait à réduire les inégalités salariales entre hommes et femmes, parce que plus les femmes auront accès à un emploi bien rémunéré plus elles contribueront à la production de richesses.

Pour y parvenir, Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré pense que l’accent doit être mis sur la sensibilisation au niveau des ménages et dans la société. « Dans le secteur informel, il y a lieu de sensibiliser les employeurs, d’attirer leur attention sur les disparités salariales et d’informer les travailleurs eux-mêmes. C’est par la prise de conscience que le changement peut intervenir », recommande la spécialiste.

Nouvelle constitution : des imams s’opposent à la laïcité

La Ligue Malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama) a appelé, mardi, tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de la nouvelle constitution dans sa forme actuelle.

Cette demande a été formellement exprimée lors d’un point de presse à Bamako exigeant, en outre, le retrait pur et simple de la laïcité dans le projet de la nouvelle Constitution du Mali. Le secrétaire général de Limama, Gaoussou Sidiki Minta, appelle les autorités à remplacer la laïcité par un État multiconfessionnel. Selon lui, « la laïcité est une astuce que les gouvernants utilisent à leur guise pour cadenasser la ou les religions », soulignant que « cette pratique a été usitée tant par le pouvoir colonial que par tous les régimes de l’ère d’indépendance qui ont gouverné notre pays ». Mohamed Kimbiri, 1er secrétaire à l’organisation du haut conseil Islamique et président du collectif des associations musulmanes du Mali a de son côté indiqué que « la laïcité selon la mentalité française n’est rien d’autres que le rejet de la religion. La réalité française et la réalité malienne ne sont pas pareilles, donc, comment ça fait-il que nous allons faire de notre Constitution, une copie conforme certifiée du modèle français. C’est ça qui nous a beaucoup choqué ».

Olivier Dubois : 23 mois de captivité

Ce 8 mars, cela fait 23 mois que le journaliste français Olivier Dubois est retenu en otage par le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Enlevé à Gao le 8 avril 2021, le journaliste est apparu dans deux vidéos, deux preuves de vie, en mai 2021 et en mars 2022. Olivier Dubois, père de deux enfants et ancien collaborateur du Journal du Mali est le journaliste français dont la détention est le plus longue depuis 30 ans. Dans une récente interview accordé à un média français, Abou Obeiba Youssef al-Annabi, le chef d’Aqmi a confirmé que son groupe détenait le journaliste et était ouvert à la « discussions ».

Mahamadou Landouré : un génie du basket en devenir ?

Avec son club, le Real Madrid, le jeune basketteur malien de 13 ans fait preuve de performances extraordinaires, qui lui prédisent une carrière sportive prometteuse.

Et si l’un des futurs meilleurs joueurs de basket au monde était Malien ? La question suscite débat depuis le 19 février dernier. Mahamadou Landouré, un jeune prodige malien, a ébloui le monde du basket par sa performance XXL en finale de la Mini Cup Endesa en Espagne. Le basketteur, désigné meilleur joueur du tournoi, a inscrit 56 points, capté 33 rebonds, effectué 5 contres et provoqué 14 fautes en seulement 35 minutes, obtenant une évaluation totale de 82. Devant 8 000 spectateurs au Pavello Olimpic de Badalona, en Catalogne, le natif de Djenné, au centre du Mali, a permis à son club, le Real Madrid de vaincre son rival de toujours, le FC Barcelone, avec un score final de 84 à 74.

Mais si le sportif, qui a fait ses débuts au centre de basket CPFB de Faladié avant de s’envoler vers l’Espagne, suscite autant d’intérêt, ce n’est pas seulement pour ses belles performances. C’est qu’à seulement 13 ans, le basketteur mesure 2m11 et dispose d’un bon physique athlétique. Un grand atout dans le monde du basket, où les grandes équipes misent sur les sportifs de plus de 1,80m avec un fort physique. Des atouts qui font prédire un grand avenir au joueur.

Mais lui préfère encore garder les pieds sur terre. « Je ne suis qu’un débutant. Il y a encore beaucoup de travail qui m’attend pour progresser dans ma jeune carrière. J’aspire à devenir un professionnel à part entière et à évoluer au plus haut niveau. Pour l’avenir, je ne me fixe pas de limites. Je rêve de jouer au plus haut sommet du basketball mondial et pourquoi pas en NBA », a-t-il confié dans une interview accordée à Afrik.com en 2022.

« Garder les pieds sur terre ». L’ancien basketteur du FC Barcelone a raison, car même lorsque l’on fait plus de 2m et qu’inscrire un panier est simple, fouler les parquets de NBA est loin d’être assuré. Pour preuve, l’Américain Bob Wegner, actuel basketteur professionnel le plus grand du monde (2m34), à 24 ans ne joue toujours pas dans la prestigieuse ligue américaine de basketball.

Mali : les médicaments ont-ils la même efficacité qu’ailleurs ?

Les médicaments sont utiles au maintien de notre santé, mais l’efficacité de certains d’entre eux pose question au Mali. S’il existe un mécanisme de suivi pour le circuit licite, beaucoup de médicaments échappent à ce dispositif. En outre, avec les conditions de conservation, difficile de garantir des médicaments efficaces à 100% du fabricant au consommateur.

Pour garantir la qualité et la sécurité des médicaments, il existe un dispositif, un mécanisme, le Schéma directeur d’approvisionnement et de distribution des Médicaments Essentiels et autres produits de Santé (SDADME-PS), axé sur les médicaments du circuit légal pour lesquels des contrôles administratifs et analytiques sont effectués.

Le premier niveau de contrôle est le statut du médicament dans le pays de fabrication, qui permet de savoir s’il y est autorisé ou non, avant d’apprécier les autres critères après un contrôle analytique au Laboratoire national de la santé (LNS). L’accent est ensuite mis sur le contrôle post commercialisation.

Un même médicament peut être fabriqué par plusieurs laboratoires et avoir des dénominations différentes sans que cela ne nuise à son efficacité, qu’il soit vendu ici, en Europe ou en Asie. C’est par exemple le cas des médicaments à base de paracétamol fabriqués par différents laboratoires, appelés différemment et dosés à 500 mg ou à 1g et présentés en comprimé, en sirop ou sous forme injectable (forme galénique). Les différences peuvent donc aussi concerner l’association du produit à d’autres molécules.

Efficacité conditionnée

« L’efficacité des médicaments d’ici est la même qu’ailleurs si les conditions de conservation sont respectées jusqu’au consommateur », explique le Dr Patomo Dominique Arama, Directeur adjoint de la Direction de la pharmacie et du médicament (DPM).

Au Mali, pour le circuit d’approvisionnement, les commandes sont faites sur la base des besoins. L’importateur adresse ses besoins au fournisseur, qui lui donne une facture. Elle est transmise à la Direction de la pharmacie et du médicament (DPM) pour visa, ce qui permet à l’importateur d’obtenir une levée d’intention auprès de la Direction générale du commerce de la concurrence et de la consommation (DGCC) et de récupérer les produits auprès des services de Douane. Les médicaments sont conservés selon les conditions définies par les fabricants, généralement précisées sur les conditionnements.

Ici, les grossistes-répartiteurs qui importent sont la Pharmacie populaire du Mali (PPM) et d’autres distributeurs. À l’extérieur, les fournisseurs sont des laboratoires pharmaceutiques industriels et des sociétés de distribution reconnues dans le secteur pharmaceutique.

Malheureusement, tous les produits ne rentrent pas dans le circuit réglementaire. Difficile donc de garantir l’efficacité et la qualité de certains médicaments douteux, qui sont « destinés à être saisis et détruits », selon le Dr Arama.

Tunisie : après les propos polémiques du Président, les autorités ne comptent pas s’excuser

Après les propos polémiques du Président tunisien sur l’immigration, son ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar a affirmé que la Tunisie prônait l’apaisement mais a exclu de présenter des excuses.

Le Président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé le 21 février dernier un « complot» visant à « changer la démographie du pays » lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale sur l’immigration clandestine en Tunisie. Le chef de l’État tunisien a affirmé que cette immigration était source de « violences et de crimes ». Ces propos polémiques suscitent un tollé depuis mais les autorités ne comptent pour autant pas s’excuser. Le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar l’a assuré au cours d’un entretien accordé à l’AFP le lundi 27 février. « Non, il n’est pas question d’excuses du tout, nous n’avons porté atteinte à personne ». En outre, le chef de la diplomatie tunisienne a expliqué que les propos du Président Kaïs Saïed en rapport avec la modification de la démographie de la Tunisie ne pourraient être considérés comme une incitation à la haine. Il a ajouté que les accusations de xénophobie et d’incitation à la haine sont fallacieuses et sans fondement. Pourtant, plusieurs témoignages font état de violences et d’expulsions visant des Subsahariens en Tunisie, y compris des étudiants. Ce que M. Ammar qualifie d’actes individuels à ne pas confondre avec les actes posées par les autorités. Ce mardi, lors d’une conférence de presse, le leader du Front de salut, un parti d’opposition, Ahmed Nejib Chebbi, s’est insurgé contre ce qu’il a appelé « une incitation à la haine et à la violence contre ces individus. Le régime en place a rendu la relation de la Tunisie tendue avec toutes les parties étrangères et notamment africaines».

Rapatriement

Face à cette situation, les ambassades de plusieurs pays ont fait des communiqués demandant à leurs ressortissants qui le souhaitent de s’inscrire pour un retour volontaire au pays. Le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali ou encore la Côte d’Ivoire ont lancé cette démarche. Le Mali même qualifié mardi « d’inacceptables les scènes de violence physique, d’expulsion de bâtiments ou d’expropriation de biens » dont sont victimes les migrants maliens en Tunisie, lors d’une audience à Bamako entre le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Seydou Coulibaly et le chargé d’affaires de l’ambassade de Tunisie. Selon des chiffres officiels du Forum tunisien pour les droits économiques, le pays compte 21 000 étrangers subsahariens.

Opération de sécurisation du Nord: quel impact dans la zone des 3 frontières ?

Depuis Anéfis, au sud de Kidal, les groupes armés du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement  (CSP-PSD) ont lancé le 20 février une vaste opération de sécurisation des régions du Nord, deux semaines après la fusion en une seule entité militaire et politique des mouvements de la CMA. Objectif : contrer la récurrence d’attaques de groupes armés terroristes et de bandits armés dans les zones sous leur contrôle. Cette opération pourra-t-elle stabiliser la Zone des 3 frontières, en proie à l’insécurité depuis plusieurs années ?

C’est une grande première : près de 2 500 hommes et plus de 300 véhicules mobilisés. Les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015 issu du processus d’Alger ont déjà mené des patrouilles communes dans certaines régions du Nord, mais jamais ils n’avaient mobilisé autant d’hommes et de moyens. Tous les mouvements de la CMA, de la Plateforme du 14 juin d’Alger et de certains Mouvements de l’inclusivité y prennent part et ont fourni chacun du matériel roulant et des hommes armés. Avec pour centres de gravité Anéfis dans la région de Kidal et Ber dans celle de Tombouctou, l’opération couvrira particulièrement les endroits où les mouvements évoluent et les différentes localités sous leur contrôle.

« C’est pour faire face à toute menace ou inquiétude, que ce soit lié au banditisme ou aux groupes terroristes. Obligatoirement, l’opération  va aller dans les zones où il y a un peu plus de populations, qui font face à des menaces, laissées à leur propre sort », précise  Mohamed el Maouloud Ramadane, porte-parole du CSP-PSD. Quant à la durée des patrouilles, cela va s’étaler sur plusieurs mois, assure-t-il.

« Vues l’étendue territoriale et la distance qui sépare les bases des mouvements, l’opération va prendre du temps, d’abord pour les regroupements et puis pour les départs à partir des points de regroupements », dit-il, n’écartant pas la possibilité qu’elle soit prolongée pour atteindre ses objectifs si le temps qui lui a été accordé n’était pas suffisant.

Freiner l’avancée terroriste

L’opération de sécurisation a été lancée pour freiner l’avancée de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), qui mène une offensive dans la Zone des 3 frontières, notamment dans la région de Ménaka, où plusieurs civils ont été tués depuis bientôt un an. Elle vient suppléer la riposte que tentaient de mener les combattants du MSA et qui avait occasionné à plusieurs reprises des affrontements avec les terroristes de l’EIGS, sans l’implication de l’armée malienne.

Le CSP-PSD espère contribuer à l’amélioration de la situation sécuritaire dans les régions concernées pour créer un climat de tranquillité au sein des communautés de ces différentes zones. Mais « le danger reste un affrontement armé qui pourrait coûter des vies humaines de plus. Nous avons déjà perdu beaucoup de vies humaines dans ce conflit », craint Abdoul Sogogodo, Vice-doyen de la Faculté des Sciences administratives et politiques de Bamako.

En effet, de son côté, le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) se prépare à des combats dans la région de Tombouctou. Dans une récente lettre adressée au chef du village d’Acharene (30 km à l’ouest de Tombouctou), l’émirat de la région appelle les habitants de la zone à s’éloigner de 10 km des bases militaires et à ne coopérer en aucune façon avec l’armée ou d’autres groupes armés « ennemis ».

Selon Abdoul Sogogodo, malgré les bonnes volontés affichées de certains groupes armés, le CSP-PSD ne dispose pas des ressources humaines et économiques nécessaires pour engager une lutte à long terme contre les groupes terroristes. « Il faut que l’État malien et ses partenaires s’appuient sur les groupes engagés dans la lutte pour le retour de l’État, mais ces groupes armés n’ont pas pour vocation de se substituer éternellement aux forces maliennes de défense et de sécurité », tranche cet analyste.

Selon lui, les actions récentes des groupes armés signataires de 2015, y compris le lancement de l’opération de sécurisation, sonnent comme un appel à la négociation pour la mise en œuvre de l’Accord.

ONU : le Mali récuse le statut de porte plume de la France

Dans une lettre adressée le 1er mars à Pedro Comissario Afonso, président en exercice du Conseil de sécurité, le gouvernement de transition récuse le statut de porte-plume de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali. Les portes plumes sont chargées de rédiger les projets de résolution et de déclaration auprès du conseil de sécurité. D’après le document, la France a porté la plume sur tous les sujets concernant le Mali au Conseil de sécurité depuis décembre 2012. Au sein du conseil de sécurité, ce rôle est généralement dévolu à la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. En août 2022, le Mali a porté plainte auprès du Conseil de sécurité pour actes d’agression, de subversion, de déstabilisation et de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs des forces armées françaises.

Réorganisation territoriale : une reforme qui ne fait pas l’unanimité

Initié depuis 2012, la Loi N°2012-017du 02 mars 2012 n’a jamais autant été proche d’être totalement appliquée au Mali. Malgré des contestations, elle a été adoptée par le Conseil National de Transition et est en phase d’être promulguée par le Président de la Transition.

C’est une ambition de plus de 10 ans de l’État du Mali qui est en passe d’être réalisée. Convoqués par le Président de la transition en session extraordinaire, le 20 février 2023, les membres du Conseil National de Transition (CNT) ont adopté avec des amendements six projets de loi portant réorganisation administrative du Mali. Ouvrant ainsi la voie à la mise en œuvre d’une réforme territoriale datant de 2012.

Les raisons de la réforme

Selon le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, initiateur du projet de loi, la Loi N°2012-017du 02 mars 2012 portant création de Circonscriptions administratives en République de Mali a opéré une grande réforme administrative en créant 19 régions et le District de Bamako, mais n’a pas créé les circonscriptions administratives de région que sont les cercles et les arrondissements.

Ainsi les nouvelles régions de Nioro, Kita, Dioïla, Nara, Bougouni, Koutiala, San, Douentza et Bandiagara n’ont pas été dotées de cercles et d’arrondissements alors qu’à leur tête ont été nommés des gouverneurs et les membres de leurs cabinets, ce qui posait le problème de leurs ressorts administratifs.

« Dès lors, il devient nécessaire de déterminer les circonscriptions administratives et les collectivités territoriales des 19 régions. L’objectif est ainsi d’opérationnaliser et d’assurer le fonctionnement régulier de chaque région en déterminant ses circonscriptions administratives (cercles et arrondissements) et ses collectivités territoriales (régions et communes) dans un cadre spatial dynamique permettant de promouvoir le développement économique, social et culturel des différents terroirs », se justifie le département de l’Administration territoriale dans son projet de loi, lequel, indique-t-il, permettra d’assurer le maillage du territoire dans le respect des équilibres territoriaux et socioculturels en tenant compte des questions sécuritaires et garantira la présence de l’administration et des services sociaux de base sur toute l’étendue du territoire national.

D’autres enjeux majeurs de la réforme sont de doter chaque région des moyens humains, matériels et financiers nécessaires à son fonctionnement et de permettre aux citoyens de jouir pleinement de leurs droits à travers l’exercice de leurs compétences territoriales et leur participation aux compétitions électorales, gage de bonne gouvernance locale.

Il s’agit également pour le gouvernement de « rapprocher les populations de l’administration, facilitant leur accès aux services sociaux de base », ainsi que de renforcer la sécurisation des populations par la présence effective de l’administration à travers un maillage raisonné d’occupation de l’espace.

La nouvelle réorganisation territoriale devra aussi garantir « une meilleure représentation des populations à l’exercice de la démocratie locale », à travers leur présence dans les instances de décision des collectivités territoriales.

Sur un autre plan, le vote des projets de loi était aussi attendu pour rendre opérationnelle l’Autorité indépendante des gestions des élections (AIGE) sur l’ensemble du territoire national. « Sans ces textes, il était très difficile d’opérationnaliser l’AIGE, parce qu’elle n’arrivait pas à mettre en place ses démembrements dans les différentes régions. Ces projets de loi se rapportaient au Code des collectivités territoriales. Les régions ne connaissaient pas leurs limites, surtout les nouvelles. L’AIGE ne pouvait donc pas connaître le nombre de régions et de circonscriptions électorales nouvellement créées pour déployer ses démembrements », explique Youssouf Z. Coulibaly, Président de la Commission de l’Administration territoriale, de la décentralisation, du culte et de la réconciliation nationale du CNT.

Les changements

La carte administrative du Mali se retrouve entièrement chamboulée avec la création de nouvelles circonscriptions administratives et collectivités territoriales. Outre le nombre de régions qui augmente de 9, celui des cercles passera de 58 à 159, les communes de 748 à 825 et les arrondissements de 330 à 475. Cela aura comme conséquence  l’accroissement du nombre d’élus, actuellement de 147 pour les députés et de 703 pour les maires.

Autre innovation majeure, les 6 communes de Bamako seront remplacées par 7 arrondissements. « Au CNT, nous avons jugé nécessaire d’ajouter un septième arrondissement à Bamako : l’arrondissement de Kalaban-Coro. Il y avait des localités qui étaient à Bamako mais rattachées à Kati et relevant de la région de Koulikoro. Les populations avaient des difficultés à aller auprès des administrations. On a donc pensé qu’il fallait rapprocher l’administration des populations. C’est ainsi qu’on a rattaché à Kalaban-Coro les quartiers qui sont dans sa périphérique. Et tous les autres quartiers relevant de lui et situés ailleurs dans Bamako ont été rattachés aux arrondissements les plus proches », justifie le membre du Conseil national de transition.

Un quartier comme Sirakoro Méguetana, par exemple, qui relevait de Kati et est situé entre les quartiers de Sénou et Yirimadio en Commune VI du District de Bamako, a été ainsi raccordé au 6ème arrondissement de la ville. Aussi et surtout, la capitale est devenue une collectivité unique, avec un seul Maire. Les arrondissements seront dirigés par des sous-préfets, avec des Maires délégués désignés par le Maire principal. « Bamako érigé en District avec un Maire résout énormément de problèmes, parce que dans les textes actuels qui régissent la décentralisation il n’y a pas de hiérarchie entre les collectivités territoriales. Cette disposition a fait que dans la ville, il n’y a pas de hiérarchie entre le Maire du District et les Maires des 6 Communes. Nous avons constaté durant des années des problèmes à cause de cela », atteste Yacouba Traoré, le Président de l’Association des municipalités du Mali (AMM). Ce dernier se réjouit aussi de l’augmentation du nombre de communes, car, rappelle-t-il, malgré leur nombre croissant, l’État du Mali est resté sous-administré.

« Si aujourd’hui, en tenant compte de ces difficultés, nous allons au nombre de 825 communes, je trouve la réforme salvatrice. Elle va permettre non seulement de répondre à la sous-administration mais également de responsabiliser davantage les communautés et les citoyens autour des objectifs de développement », affirme-t-il.

La matérialisation

Si promulguées par le Président de la Transition, les lois relatives à la nouvelle réorganisation seront effectives au Mali, mais leur matérialisation suscite toutefois des inquiétudes. Tant à cause de la situation sécuritaire du pays qu’à cause des ressources financières qu’il faudra mobiliser pour rendre opérationnelles les nouvelles circonscriptions administratives et collectivités territoriales. Des difficultés qui ont nui à cette réforme, engagée et adoptée sous l’ancien Président de la République Amadou Toumani Touré, qui prévoyait alors le passage de 8 régions à 19. Depuis, même les régions de Taoudénit et de Ménaka, qui ont été créées en 2012 et leurs gouverneurs nommés en 2016, ne sont pas réellement opérationnelles. Pour preuve, les autorités administratives de la Région de Taoudénit sont toujours installées et travaillent depuis Tombouctou.

Pour la réussite du processus, sur le plan financier, le ministère en charge de l’Administration territoriale a annoncé d’ores et déjà qu’une enveloppe financière de 263 milliards est prévue pour l’opérationnalisation de la nouvelle réorganisation territoriale « de façon séquentielle, selon les moyens de l’État ». Elle servira dans un premier , sur une période trois ans, d’entre autres, à construire des bureaux et logements, à acquérir  des équipements pour ces bureaux et du matériel roulant et à prendre en charge le  personnel.

Des remous

Alors que la réforme est considérée indispensable par certains, son effectivité crée cependant des remous dans certaines localités, qui estiment être « lésées » dans le découpage. Comme à Niafunké, où la population a battu le pavé ce mardi pour protester contre « un découpage qui affaiblit la localité ». Cercle depuis 1905, la collectivité de 8 communes qui sollicitait d’être érigée en région, voit son territoire réduit à 2 arrondissements (Niafunké et Soumpi).

« La pilule est d’autant plus difficile à avaler qu’avant notre cercle, à l’époque rattaché à la région de Mopti, comptait 15 communes. Après, rattaché à Tombouctou en 1977, on s’est retrouvé à 8 communes. Maintenant, à 2 arrondissements avec ce nouveau découpage. Niafunké se retrouve affaibli et fortement réduit », estime Hamadoun Cissé, le Président de la jeunesse communale de la localité.

Plusieurs localités de la région de Gao (Haoussa Foulane, Taboye, Tacharane etc.) s’indignent également contre la réforme. Une centaine de personnes ont manifesté aussi dans la ville de Gao le 28 février pour contester le projet.

Autre localité, autre revendication. À Mahou, dans la région de Sikasso, les habitants ont barricadé les entrées du village pour exiger leur rattachement au Cercle de Koury, à 27 km d’eux, plutôt qu’à Yorosso, situé à 57 km.

Des manifestations attendues par les autorités de la Transition ? Lors de l’adoption du projet au CNT, le ministre de l’Administration territoriale, le Colonel Abdoulaye Maiga, a indiqué « qu’il s’agissait d’un dossier explosif, car touchant quelque part à l’identité de nos populations », et prôné « il est important de dire qu’il n’y a pas de gagnant ou de perdant. Je pense que c’est le Mali qui gagne ».

Accord d’Alger : le gouvernement dénonce des violations des groupes armés

Dans une lettre du 24 février dernier adressée au ministre algérien des Affaires étrangères, chef de file de la médiation internationale pour la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, le gouvernement du Mali accuse les groupés armés signataires d’avoir violé plusieurs fois l’Accord pour la paix et la réconciliation. Cela sans que la médiation internationale ne les condamne, indique-t-on dans la correspondance signée le ministre de la Réconciliation, le Colonel Major Ismaël Wague.

Le gouvernement dit recenser au moins 11 violations du traité de la part des mouvements. Il s’agit, entre autres, de l’installation d’Etats-Majors par certains mouvements armés dans le Gourmah en 2020-2021 ; la réouverture des postes de sécurité dans les zones de Kidal, Gao, Ménaka et Tombouctou ; des actions entravant le fonctionnement optimal des Bataillons des forces Armées Reconstituées (BATFAR) ou encore la conduite de patrouille TARTIT par des entités non reconnues (CSP-PSD) sans concertation, ni accord du gouvernement dans les localités du Nord précédemment citées. En outre, et surtout, le ministre Wagué s’attriste de l’opérationnalisation d’un tribunal islamique à Kidal qui a déjà délibéré sur le cas de deux éléments du BATFAR de Kidal et une collusion de plus en plus manifeste avec les groupes terroristes, en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

« Ces cas flagrants de violation de l’Accord sont d’autant plus préoccupants qu’ils n’ont donné lieu à aucune condamnation de la Médiation internationale et leurs auteurs n’ont jamais été rappelés à l’ordre », déplore le Colonel Wagué.

Pour ce dernier, par « son manque de réaction », la médiation se discrédite et ses structures que sont la MINUSMA, l’Observatoire indépendant et le Groupe d’experts international « ne comblent pas les attentes ». Mettant même en doute leur pertinence.

Aussi, dors et déjà, le gouvernement notifie que « tout en restant attaché à la mise en œuvre intelligente de l’accord », qu’il rejettera d’office toute accusation qui serait de nature à le tenir responsable des éventuelles conséquences de la violation de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

Elections : la loi électorale modifiée

Le Conseil national de transition (CNT), a adopté mardi 28 février un projet de loi portant modification de la loi N2022-019 du 24 juin 2022 portant loi électorale. C’était à l’issue de la deuxième et dernière séance plénière de la session extraordinaire de février 2023.

Adopté à l’unanimité, (129 voix pour, 0 contre, 0 abstention), le projet de loi apporte plusieurs modifications à la loi initiale de juin 2022 telles que l’élargissement des lieux d’implantation des bureaux de vote dans les garnisons militaires, l’institution du vote par anticipation des membres des Forces armées et de sécurité et le remplacement de la carte d’électeur biométrique par la carte nationale d’identité biométrique sécurisée comme unique document autorisé dans le bureau de vote.

L’une des innovations majeures est le raccourcissement du délai d’installation des coordinations de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) qui passe de 6 à 3 mois au plus avant la tenue des scrutins.

« C’est à la pratique qu’on s’est rendu compte qu’effectivement, il va falloir intervenir sur la loi électorale pour apporter des modifications qui permettront de faire en sorte que le chronogramme qui est adossé à cette même loi électorale puisse permettre une application efficiente au bénéfice du processus électoral. C’est à la suite de cela que les innovations ont été entreprises », a expliqué devant les membres de l’organe législatif de la Transition,  Mme Fatoumata Sékou Dicko, ministre déléguée chargée des Réformes politiques et institutionnelles.

Toutes ces modifications apportées ont pour objectif de faire en sorte que le processus électoral se déroule de manière transparente, crédible et sécurisée, a-t-elle soutenu.

Le projet de loi initié par la ministre déléguée  chargée des réformes politiques et institutionnelles avait été adopté en Conseil des ministres le 15 février 2023.

Au cours de cette session extraordinaire convoquée par le Président de la Transition, le CNT a également adopté un projet de loi portant création des circonscriptions administratives en République du Mali, consacrant le nouveau découpage territorial qui retardait la mise en place des coordinations de l’AIGE.

 

 

Droits de l’Homme : Abdoulaye Diop à Genève pour porter la voix du Mali

Le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, prend part du 27 février au 03 mars 2023 à Genève, au segment de haut niveau de la 52ème session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme.

Selon le département, la participation du ministre Diop qui est à la tête d’une délégation malienne permettra de promouvoir et protéger les droits de l’Homme au Mali, de mettre en exergue les efforts importants déployés, ou en cours par le pays pour la sécurisation et la protection des populations et de leurs biens.

Ce conseil de haut niveau sera aussi l’occasion d’après le ministère des Affaires étrangères de porter le message du Gouvernement en vue de déconstruire les allégations non fondées sur la question des droits de l’homme au Mali. Le 7 février dernier, lors de la visite au Mali du ministre des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov, Abdoulaye Diop avait assuré qu’il était nécessaire de dépolitiser les droits de l’homme. Le 27 janvier dernier lors de l’examen d’un rapport sur la situation au Mali, le ministre des Affaires étrangères avait regretté « une instrumentalisation de la société civile ». Cette indignation faisait suite à l’intervention d’Aminata Cheick Dicko, vice-présidente de l’organisation Kisal sur des exactions présumées des partenaires russes de l’armée malienne. Plusieurs rapports pointent du doigt des exactions commises par Wagner au Mali. Le gouvernement dément la présence des paramilitaires russes sur le sol malien et conteste les accusations portées à l’encontre de leurs partenaires et des FAMa.

Lors de son séjour, plusieurs activités importantes sont inscrites dans l’agenda du Ministre DIOP, notamment, sa rencontre avec le Haut-commissaire aux droits de l’Homme, ses échanges avec le groupe des Ambassadeurs africains à Genève et son intervention au segment de haut niveau du Conseil des droits de l’Homme.

Pour rappel, le Conseil des droits de l’Homme est un organe du système des Nations unies dont la mission est d’assurer la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le monde. Les sessions du Conseil servent de cadre pour faire le suivi de la mise en œuvre des obligations des Etats membres en matière de droits de l’Homme, avec la participation de l’ensemble des acteurs concernés.

Constitution : le document final remis au président de la transition

Un mois jour pour jour après la publication du décret portant nomination des membres de la commission chargée de la finalisation du projet de nouvelle constitution du Mali, le document a été remis ce lundi au président de la transition. Selon Fousseyni Samaké, le président de la commission de finalisation, certaines dispositions ont été reformulées et des rajouts ont été faits. Grâce à ces amendements, le projet remis comporte 191 articles contre 195 pour l’avant-projet.  » Le document final que je viens de recevoir aujourd’hui, cristallisera, à n’en pas douter, l’espoir de la nation toute entière quant à l’instauration d’une véritable démocratie » s’est félicité le président de la transition, le Colonel Assimi Goita. L’avant-projet de constitution a été vivement critiqué par plusieurs entités notamment politiques qui avaient demandé son abandon. Les Maliens doivent en principe selon le chronogramme s’exprimer sur cette constitution lors d’un référendum programmé le 19 mars prochain.

CHU Gabriel Touré : une grève illimitée aux graves conséquences

 Le Centre hospitalier et universitaire Gabriel Touré tourne au ralenti. Pour cause, une grève illimitée des médecins, pour non satisfaction de leurs doléances. Les patients, premières victimes de cet arrêt de travail crient leur désarroi.

La grève illimitée au CHU Gabriel Touré a débuté ce lundi 27 février. Sur place, les malades et accompagnants ne cachent pas leur frustration.  Les consultations normales ne sont plus possibles. Seuls les cas d’urgence sont pris en charge. Le bureau des entrées de l’hôpital Gabriel Touré, habituellement plein, est presque vide. A 10 heures ce lundi, il n y avait pas de contrôle. En effet, depuis le début de la grève, les malades paient le prix fort si l’on se fie aux différents témoignages même s’il est difficile d’établir des chiffres. Au cœur du bras de fer entre les médecins rangés derrière leur syndicat et le gouvernement, les usagers ne savent plus à quel saint se vouer. Beaucoup ont confié leur désarroi et implorer pour une solution rapide afin de mettre fin à la grêve.

Les comités syndicaux de l’hôpital reprochent au directeur général de l’hôpital Gabriel Touré d’avoir un mépris à leur égard.  Puisque, celui-ci selon les responsables syndicaux, par ses agissements répétitifs entrave la liberté syndicale. Aussi, ils estiment qu’il y a un non respect des engagements pris par le Gouvernement par rapport aux protocoles signés avec les comités syndicaux du CHU Gabriel Touré.  Dans la foulée, une réunion du bureau du comité syndical s’est tenue cet après-midi, avant une conférence de presse de demain qui aura lieu à la bourse du travail.

Coton durable : accroître le potentiel

La culture du coton offre aussi un potentiel en termes d’atténuation des effets du changement climatique, selon un rapport de l’Institut international pour le développement  durable (IISD).

Le coton est plus bénéfique à la lutte contre le changement climatique que la plupart des fibres synthétiques utilisées dans le secteur textile, émettant un tiers de GES (Gaz à effet de serre) de moins par kilogramme de fibres produites. En 2019, quelque 2,5 millions d’agriculteurs ont produit au total entre 6,24 Mt et 6,46 Mt de coton fibre conforme NVD, d’une valeur à la plantation autour de 3 à 5 milliards de dollars, soit une hausse de 0,44 million de tonnes à 0,49 million de tonnes par rapport à l’année précédente.

Avec une croissance  importante, le coton conforme NVD représente maintenant 25 à 26% de la production mondiale totale. Selon l’IISD, en 2019, environ 92% du coton conforme NVD provenait d’Asie – Inde, Chine et Turquie –, l’Inde arrivant en tête avec une production de 349 786 tonnes. L’Afrique représente environ 4% de la production  (Tanzanie, Ouganda et Bénin). L’étude montre aussi que l’Inde, la Chine, les États Unis, l’Ouzbékistan et le Brésil offrent des NVD qui présentent le plus de potentiel d’expansion compte tenu de la taille de leur production cotonnière de type conventionnel.

Le Burkina Faso, le Mali, le Soudan, le Tchad, et l’Éthiopie peuvent, selon l’étude, favoriser le développement durable grâce aux exigences sur les producteurs pour adopter des pratiques de culture plus durables, eu égard à leur part dans la production mondiale de coton, l’application encore limitée de NVD et leur place dans l’Indice de développement humain.

Accord pour la paix : le président algérien reçoit les représentants des groupes armés signataires

Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune, a reçu dimanche à Alger les chefs et les représentants des groupes armés signataires de l’accord pour la Paix dont l’Algérie est garante et qui patine depuis plusieurs années.

L’audience s’est déroulée au siège de la Présidence de la République en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra et du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, M. Abdelaziz Khellaf. Se félicitant du rôle que joue l’Algérie dans « la résolution des problèmes au Mali », le porte-parole de la délégation a indiqué que la rencontre avait permis de souligner l’engagement ferme de l’Algérie en faveur d’une « nouvelle dynamique de paix dans la région ». La CMA dans un communiqué a dit avoir évoqué ses attentes et ses priorités, et élaboré «des pistes de solutions pouvant aider à sortir de l’impasse et du statu quo actuel». Fin décembre 2022, les groupes armés signataires ont suspendu leurs participation au processus de mise en œuvre et de suivi de l’accord. Ils réclament entre autres la tenue d’une réunion en terrain neutre pour statuer sur l’avenir de l’accord. Les autorités de la transition rejettent l’idée d’une réunion hors du Mali.

Impact Day : échanges autour des défis de l’entrepreneuriat jeune

 

 

La cérémonie officielle du lancement de la deuxième édition d’impact Day s’est déroulée ce vendredi 24 février à Bamako en présence de plusieurs personnalités d’ici et d’ailleurs. Cette initiative d’Impact Hub a pour objectif d’aider les jeunes qui souhaitent se lancer dans le domaine de l’entreprenariat, d’échanger sur des thématiques cruciales, comme le financement des entreprises, la réforme du climat des affaires, etc.

« Nous avons des masters class sur le leadership féminin, l’utilisation de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies pour booster les entreprises, créer des emplois et de la valeur pour le pays », énumère Doumbiya Ramata Ndiaye, la directrice des programmes et des partenariats à Impact Hub Bamako.

L’idée est de permettre aux différents acteurs qui ont du mal souvent à se rencontrer pour échanger et trouver des pistes de solutions aux différentes problématiques que rencontrent les jeunes entrepreneurs.

Cette plateforme est une opportunité pour tous ceux qui veulent entreprendre, de bénéficier d’offres d’accompagnement financier, non financier et la formation.

Elargir son marché

 » Sortir de nos territoires, pour pouvoir offrir un plus grand marché à nos entrepreneurs et faire rayonner nos écosystèmes à l’international, s’inspirer des meilleures pratiques mais aussi développer nos propres pratiques qui pourront inspirer d’autres « , c’est aussi l’un des objectifs de cet espace qui cherche à développer chez des jeunes, un esprit d’entrepreneur, explique Carine Vavasseur, l’une des panelistes.

Essentiel, parce que « les entreprises ont besoin des ressources humaines de qualité et aussi une génération d’entrepreneur qui doit être outillée à pouvoir créer l’emploi, de la valeur, et apporter des solutions impactantees face aux défis à relever », ajoute Carine Vavasseur.

L’accent est mis sur les profils, pour renforcer le dispositif qui va permettre d’accompagner les jeunes. Le rôle des organisateurs étant d’être des catalyseurs, afin de mettre en place le cadre pour fédérer les acteurs et répondre au mieux à leurs besoins. En termes, de compétences, de ressources, de partenariat technique et financier.

Saluant cette initiative, qui permet de réunir les jeunes qui veulent se lancer et les anciens, le président du patronat malien, Mossadeck Bally, s’est dit engagé à soutenir cet échange d’idées et d’expériences pour l’épanouissement dans « parcours qui n’est pas évident et facile ».

 

 

 

Coupe  CAF : Le Réal peut-il encore y croire ?

Avec seulement un point en deux journées, l’AS Réal de Bamako débute timidement sa campagne continentale. Une défaite inaugurale en déplacement à Lubumbashi et un match nul à domicile le weekend-dernier compromettent déjà les chances de qualification des Scorpions pour le tour suivant.

La réception ce dimanche 26 février à Bamako des Tanzaniens des Young Africans apparait déjà comme le match qu’il ne faut pas perdre pour Nouhoum Diané et ses poulains. Non seulement, elle marquera la moitié du parcours de la phase de groupes, mais ce sera aussi l’avant-dernier rendez-vous des Scorpions devant le public bamakois.

Face aux Tunisiens de l’US Monastir, les Scorpions avaient pourtant clairement dominé les débats avant de se faire rejoindre au score à un peu moins d’un quart d’heure de la fin de la rencontre et d’être contraints au partage des points (1-1).

Dernier de son groupe, l’AS Réal doit s’imposer devant les Young Africans, actuel leader du championnat tanzanien après 23 journées, emmenés par un certain Djigui Diarra dans les buts. Les Tanzaniens s’étaient relancés en venant à bout du TP Mazembe (3-1) après leur revers lors de la première journée face à l’US Monastir et espèrent poursuivre sur cette lancée en venant perturber les plans de l’AS Réal à Bamako.

Même si un éventuel nouveau faux pas n’éliminerait pas l’AS Réal, actuel 2ème du championnat national Ligue 1 et seul club malien encore lice à l’échelle continentale, il sait qu’il n’a plus droit à l’erreur s’il veut franchir la phase de groupes. D’autant plus que dans l’autre rencontre, prévue le même jour, l’US Monastir, leader avant cette 3ème journée (4 points) pourrait creuser un peu plus l’écart s’il battait le TP Mazembe.

« Encore une chance »

Nouhoum Diané garde espoir pour la suite. « Je pense que ce n’est pas fini. Avec le match que nous avons fait contre Monastir, cela donne un peu d’espoir. Le plus important, c’est de tout mettre en œuvre pour gagner le prochain match. Tout va se jouer sur cette rencontre et si nous parvenons à gagner je pense que cela va nous donner encore plus de chances », confie le coach des Scorpions, qui reconnait n’avoir pas de « tueurs » devant pour transformer les nombreuses occasions que l’équipe arrive à se créer.

Calendrier d’émission de titres publics pour 2023 : le Mali sollicite 1.409 milliards de francs CFA

 

Le lancement du calendrier d’émission de titres publics pour l’année 2023 a eu lieu ce jeudi 23 février à Bamako. Présidée par le ministre de l’Economie et des finances, Alousséni Sanou, cette cérémonie est un appel à l’endroit de tous les partenaires et investisseurs du Mali, en particulier, les banques, les établissements financiers, les compagnies d’assurance et les Organismes de sécurité sociale, en vue d’une participation massive aux émissions des titres publics du Mali en 2023.

 

 

Au titre de l’année 2023, le montant à mobiliser sur le marché financier régional s’élève à 1 409 milliards FCFA et le service de la dette de marché s’élève à 759 milliards FCFA dont 605,5 milliards FCFA de remboursements en capital.

Les orientations budgétaires pour l’année 2023 concernent les allocations de ressources aux priorités du Gouvernement retenues dans le Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD) 2019-2023 dans le but notamment de créer les conditions d’une transformation structurelle de l’Economie, la mise en œuvre du Plan d’Actions Prioritaires du Gouvernement de Transition (PAPGT) 2022-2024, du Cadre Stratégique de la Refondation de l’Etat, la poursuite des investissements publics afin de pallier le déficit en infrastructures notamment le désenclavement intérieur et extérieur du pays et l’amélioration de la mobilisation des ressources fiscales.

 

Le Trésor du Mali intervient depuis 2003 sur le marché financier régional avec une croissance régulière, en liaison avec les exigences de la mise en œuvre des politiques de développement et de réduction de la pauvreté. Pour la réussite de ces émissions de titres, le Trésor Public travaille en étroite collaboration avec l’UMOA – Titres et la BCEAO pour les adjudications de bons et obligations du Trésor, les Sociétés de Gestion et d’Intermédiation et autres intermédiaires pour les Appels Publics à l’Epargne (APE).

 

Contexte difficile

 

Ainsi, en 2022, le Mali a mobilisé 785,7 milliards FCFA sur le marché financier régional dont 454,9 milliards en adjudication et 330,8 milliards par Appel Public à l’Epargne.

« Il convient de rappeler que ce résultat, en deçà des objectifs fixés pour l’exercice 2022, est plus que satisfaisant au regard du contexte particulier dans lequel il a été atteint » selon le directeur national du Trésor et de la comptabilité publique.

 

« En effet, le calendrier initial d’émission de titres publics pour 2022, se chiffrait à 1098 milliards FCFA. Toutefois, à cause des sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO, le Trésor Public n’a pas pu réaliser des émissions de titres publics durant les sept (07) premiers mois de l’année 2022. Ainsi, le montant des émissions prévues dans le calendrier initial et non réalisées du fait des dites sanctions s’est établi à 705 milliards FCFA.

Le Mali est malgré cette situation, revenu sur le marché des titres en réalisant d’importantes levées de fonds, grâce, « à l’accompagnement des investisseurs », a relevé le directeur du Trésor. Il a tout de même relevé « la participation très timide de certaines banques de la place », aussi bien en 2022 qu’en 2023.

 

Indicateurs positifs

 

Rappelant le contexte difficile de l’année 2022  et ses impacts négatifs, ainsi que les effets de la covid19  et de la crise entre l’Ukraine et la Russie ayant entraîné une inflation importante, l’économie malienne a fait preuve de résilience. Avec une évolution favorable des principaux indicateurs économiques et financiers : un taux de croissance de 3,7% contre 3,1% et -1,2% en 2021 et 2020, un taux d’inflation dans la moyenne de la sous-région ressorti à 6%, un taux de chômage parmi les meilleurs de la sous-région à 6,5%, un taux de déficit budgétaire de 4,7% contre 4,7% et 5,5% en 2021 et 2020, selon le ministre Sanou.

 

De même, le Trésor a mobilisé sur le marché financier régional près de 786 milliards FCFA nécessaires à la couverture des besoins de trésorerie et au financement des investissements structurants indispensables à la croissance et au développement économiques du Mali.

« Malgré la crise multidimensionnelle, les fondements de l’économie malienne restent solides » a dit le ministre.

Les meilleurs investisseurs pour l’année 2022 ont également été primés.

La BDM-sa, la BMS-sa, et la BNDA constituent le trio de tête.

 

 

 

 

Mali : des passeports diplomatiques de plusieurs personnalités annulés

 

Le gouvernement de transition a annoncé mercredi 22 février l’annulation de passeports diplomatiques en cours de validité pour des personnalités parmi lesquelles d’anciens ministres et leurs proches.

La décision, notifiée par le ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale aux Missions diplomatiques et postes consulaires accrédités au Mali, concerne 15 personnalités. Parmi elles, les anciens ministres du gouvernement de transition avant la rectification en Mai 2021, Kadiatou Konaré, ex-ministre de la Culture, Doulaye Konaté, ex-ministre de l’Education nationale, Mohamed Salia Touré, ex-ministre de la Formation professionnelle et de la Construction citoyenne, Mohamed Sidda Dicko, ancien ministre de la Justice, actuel Directeur de cabinet du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, Makan Fily Dabo, ancien ministre des Transports et des Infrastructures.

L’ancien 4ème vice-président du CNT, Issa Kaou Djim et l’ancien ministre sous IBK, Housseini Amion Guindo, tous deux opposés à la conduite actuelle de la Transition notamment sur le projet de Nouvelle Constitution et demandant le respect des engagements prises pour le respect du délai de la Transition, sont également parmi les personnes visées par l’annulation.

Le 20 février dernier, les mouvements politiques qu’ils dirigent,  l’ACRT Faso Ka Wele et la Plateforme Alliance Nouvelle -Jigiya Kura, aux côtés d’autres organisations politiques et de la société civile ont lancé un « appel pour sauver le Mali », remettant en cause la gestion du gouvernement de Transition.

« Rien de politique »

Selon  nos informations, la décision d’annulation des passeports n’aurait  « rien de politique ». L’Article 13 du décret N2020-0338/P-RM du 6 août 2020, stipule que les « détenteurs de passeport diplomatique ou de passeport de service ayant cessé la fonction pour laquelle ils ont bénéficié de ce document doivent le restituer à l’autorité de délivrance, soit directement, soit par l’intermédiaire de l’autorité administrative, diplomatique ou consulaire la plus proche ».  Sauf que les 15 personnes concernées n’étant plus en fonction, ne l’ont pas restitué malgré la demande à plusieurs reprises du gouvernement.

« Le gouvernement avait émis au moins deux communiqués pour demander à ces anciens bénéficiaires de passeports diplomatiques de le restituer. Mais les concernés ne l’ont pas fait », explique une source proche du dossier.  « Par la suite, ils ont été appelés, mais toujours sans suite. Généralement l’Etat donne un temps d’observation pour d’éventuels contraintes qui  empêcheraient les concernés de rendre les passeports  mais au bout d’un moment, il prend ses responsabilités et  procède purement à l’annulation des passeports dans le système. C’est ce qui a été fait », poursuit-elle.

Des annulations de passeports ont déjà eu lieu par le passé, de façon inaperçue. A en croire notre source,  une ambassade aurait, pour cette fois, fait fuiter la décision sur les réseaux sociaux, donnant lieu à plusieurs interprétations de la décision dans un contexte politique délétère.