Appel du 20 février : jusqu’où ?

Ils sont plus d’une dizaine de partis ou regroupements de partis politiques et organisations de la société civile réunis au sein d’une coordination depuis leur Appel du 20 février 2023 pour « sauver le Mali ». Résolument engagée contre l’adoption d’une nouvelle Constitution, dont elle demande l’abandon, la nouvelle plateforme ira-t-elle au bout de son combat ?

Un mois après son appel pour « sauver le Mali », la Coordination des organisations de l’Appel du 20 février ne lâche pas prise. Pour l’atteinte de ses deux principaux objectifs, l’abandon du projet de nouvelle Constitution et le respect du chronogramme de la transition, elle a initié début mars des rencontres avec d’autres partis politiques, des organisations de la société civile ou des personnalités religieuses. Objectif : échanger sur la « crise multidimensionnelle qui secoue le Mali », rapprocher les positions et engager des actions communes.

« Convergence »

Parmi les personnalités et structures visitées, la CNAS Faso-Hèrè , le Parena, le parti Yelema, SADI, la Ligue démocratique pour le changement (LDC) de l’ancien candidat à la présidentielle Moussa Sinko Coulibaly, le Cadre des partis et regroupements politiques pour un retour à l’ordre constitutionnel, le Collectif pour la défense de la République (CDR) de Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, Me Kassoum Tapo du Morema, l’ancien Président de l’Assemblée nationale Pr. Ali Nouhoum Diallo et les guides religieux Chouala Bayaya Haidara et Cheick Soufi Bilal Diallo. Avec tous ces interlocuteurs, la Coordination a indiqué avoir des « convergences de vue » et un « engagement commun ».

« Puisque le cercle de ceux qui sont entièrement d’accord avec ces deux objectifs va amplement au-delà des signataires de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali, il était normal pour nous non pas de démarcher, mais de retrouver tous les groupes sociaux, ils sont les plus importants aujourd’hui, pour agir ensemble », explique Dramane Diarra, Président de l’Alliance des générations démocratiques du Mali (AGDM), membre de la Coordination.

« Actions en vue ? »

Dans son Appel du 20 février, la Coordination, essentiellement formée de figures politiques en déphasage avec la conduite de la Transition, à l’instar d’Issa Kaou Djim ou de Housseini Amion Guindo, assure qu’elle œuvrera par « tous les moyens légaux » à l’aboutissement de ses requêtes et au respect du chronogramme de la Transition.

Si la tenue de manifestations publiques n’est pas exclue dans les semaines à venir, c’est surtout sur le terrain juridique que la nouvelle plateforme compte combattre « l’illégalité » contre laquelle elle s’insurge. « Si le gouvernement de transition persiste dans cette aventure de déstabilisation du pays à travers cette révision constitutionnelle illégale, j’attends le décret qui va décider de l’organisation de ce référendum pour l’attaquer devant le juge administratif », prévient le Coordinateur général Cheick Mohamed Chérif Koné.

« J’irai directement sur le plan pénal. Je vais engager la responsabilité pénale des autorités de la Transition. Elles ne sont pas au-dessus de la loi. Si la justice malienne ne s’assume pas, il y a tellement de moyens de droits pour les contraindre et faire en sorte que personne n’échappe à la justice. Il y a également la justice internationale, il s’agit de la mettre en marche », poursuit l’ancien Premier Avocat général à la Cour suprême du Mali, limogé en septembre 2021 après sa dénonciation de la procédure d’arrestation de l’ancien Premier ministre feu Soumeylou Boubeye Maiga.

Pour la Coordination de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali, qui veut user de « méthodes et stratégies sans force ni fusil mais avec la force des arguments », le Colonel Assimi Goïta n’est pas un Président élu et la Constitution du Mali ne donne qualité qu’au seul Président et aux députés démocratiquement élus de prendre l’initiative de la révision constitutionnelle.

Mais le gouvernement de transition, tourné vers la vulgarisation du projet de Constitution avant la tenue du référendum, ne s’inscrit visiblement pas dans un abandon de l’adoption de la nouvelle Constitution. À l’instar d’An té Abana lors de la tentative de révision constitutionnelle de 2017, la Coordination des organisations de l’Appel du 20 février va-t-elle réussir à l’y contraindre ?

Education : fin de la grève des écoles privées

Après près de 2 semaine de grève, le groupement des associations des promoteurs d’Écoles privées du Mali ont mis fin à leur grève jeudi 23 mars 2022. Les établissements privés de l’Enseignement Secondaire Général, Technique et Professionnel, ainsi que les Medersas ont donc repris le travail ce vendredi 24 mars 2023.  Mais cette reprise coïncide avec les congés de fin de deuxième trimestre. Cependant, la reprise totale des cours ne sera effective qu’à partir du 03 avril prochain, date indiquée pour la fin des congés. Selon le communiqué du groupement, suite aux négociations le Gouvernement s’engage à payer sans exiger les pièces fiscales, le montant de  8 007 095 000 FCFA. Celui-ci représente les frais scolaires et de demi bourses, qui reste payer aux écoles privées du Mali, au titre de l’année 2021-2022.  De son côté, le groupement des associations des promoteurs des écoles privées du Mali s’engage à payer les impôts conformément à la législation fiscale. Les écoles privées avaient le 13 mars dernier enclenché une grève de cinq jours, par la suite reconduite. Selon le département de l’Education, au titre de l’année scolaire 2021-2022, 3042 établissements privés avaient été recensés.

Sport : primes impayées, l’éternel poison

Une énième affaire de primes impayées. Hier, les réseaux sociaux se sont très vites emballés de l’information sur la grève des Aigles. Ces derniers ont refusé de s’entraîner jusqu’à ce que leur situation soit régularisée. Il s’agit de primes impayées pour les matchs amicaux contre la Zambie et l’Algérie ainsi que le reliquat de la prime de qualification en huitième de finale de la CAN au Cameroun en 2021. Bien avant cette grève, ce mercredi, lors d’une conférence de presse Boubacar Kiki Kouyaté, avait évoqué le sujet soulignant je cite ‘’ nous avons des primes impayées mais l’objectif c’est de gagner les deux matchs face à la Gambie.’’

Afin de remédier à la situation et faire en sorte que le match Mali – Gambie ne soit pas menacé, c’est le directeur financier du président de la Transition Assimi Goïta qui s’est rendu à l’hôtel de l’équipe hier dans la soirée afin de remettre les primes aux joueurs. Les joueurs concernés par les reliquats de primes de qualification pour les huitièmes de finales de la CAN ont reçu 5 millions de FCFA. Les joueurs sélectionnés pour les deux matchs amicaux ont reçu les 500.000 FCFA de primes de sélection. Aussi, les arriérés de primes de prestations du staff technique ont également été payés à hauteur de 41 millions. En plus de ces primes, la moitié du salaire du sélectionneur Eric Sekou Chelle et de son adjoint Alou Badra Diallo soit un arriéré de 5 mois et demi a aussi été versé. Les questions de primes impayées au Mali sont assez récurrentes dans le domaine du sport. En juillet 2022, au compte de la troisième fenêtre des éliminatoires de la coupe du monde zone Afrique et qualificatives pour l’afro basket 2023, sept joueurs ont décidé de boycotter les matchs pour des primes impayés. Un refus qui a eu pour conséquence la disqualification du Mali. Le Mali est également sous le coup d’une sanction de la FIBA pour cet épisode. Pourtant en août 2022, alors qu’il était l’invité de l’émission 90 minutes pour convaincre, une initiative de l’association des journalistes sportifs du Mali, le ministre des sports et de la jeunesse Mossa Ag Attaher souligné qu’au total 1,2 milliards avait été débloqués par l’Etat pour toutes les primes sportives dont 30 millions pour l’athlétisme, 243 millions pour le basketball,10 millions pour le rugby pour ne citer que ceux-là.

Éliminatoires CAN 2023 : les favoris tiennent leur rang

Journées 3 et 4. Les qualifications pour la prochaine CAN en Côte d’Ivoire (Janvier-février 2024) s’accélèrent. Certaines équipes africaines étaient sur le pont dès mercredi.

Le Mali, jouera le premier de ses deux matchs face à la Gambie ce vendredi au Stade du 26 mars de Bamako. Avec deux victoires lors des deux premières journées, face au Congo et au Soudan du Sud, les Aigles occupent la première place de leur groupe, avec 6 points, suivis par la Gambie, et le Congo et le Soudan du Sud avec chacun 3 points. Une victoire lors de la première rencontre placerait le Mali en position idéale, surtout si elle est bonifiée quatre jours plus tard à Casablanca, match délocalisé à cause de la non homologation des stades gambiens. Après deux matchs, les favoris tiennent leur rang dans les différents groupes. Le Nigeria, le Burkina Faso, le Maroc et le Sénégal ont 6 points. L’Algérie, après sa victoire hier 2-1 face au Niger compte 9 points. Carton plein également pour le Cameroun, qui a remporté le seul match a disputé jusque-là. Les Lions Indomptables sont dans un groupe à trois désormais, le Kenya et le Zimbabwe ayant été exclus des éliminatoires par la CAF après que ces deux nations aient été suspendues par la FIFA pour ingérences gouvernementales. Ghana – Angola, était un des duels les plus intéressants à suivre durant cette journée. Les deux équipes avaient le même nombre de points (4) et cette double confrontation peut déterminer le premier de ce groupe E. Le Ghana a remporté la première manche à domicile sur le score de 1-0. La République centrafricaine et Madagascar, les deux autres équipes, ont 1 point chacune. Le groupe D est le plus indécis. L’Éthiopie, le Malawi, la Guinée et l’Égypte ont le même bilan, une victoire et une défaite. Les deux derniers cités auront à cœur d’assurer leur statut de favoris du groupe face à de vaillantes et joueuses équipes éthiopiennes et malawites. Parmi les équipes en danger, la République démocratique du Congo. Les Léopards affichent un zéro pointé mais peuvent encore y croire, à condition de s’imposer ce vendredi sur leurs terres face à la Mauritanie, leader du groupe I. Les Mourabitounes, en constante progression depuis quelques années, devancent le Gabon, qui a également 4 points, et le Soudan, qui en a 3. Le Togo, la sélection d’un Emmanuel Adebayor qui vient d’annoncer sa retraite du football, est également, avec 1 point, dernier de son groupe.

REMACOTEM : une lutte de longue haleine

Créé le 8 septembre 2008, le Réseau malien des consommateurs de téléphonie mobile (REMACOTEM) est désormais identifié comme celui qui, à travers un combat acharné, a fait condamner les deux plus grands opérateurs de téléphonie du Mali. Fondé par un acteur du domaine, l’association vise, pour la défense des intérêts de ses membres, à initier d’importants projets afin de permettre au pays de bénéficier d’une contribution juste des opérateurs de téléphonie.

Le REMACOTEM, qui a engagé la lutte de longue date, explique l’un de ses premiers combats. La ligne publique 802 27 27 (Orange), attribuée au Consulat de France pour les demandes de visas, était facturée par Orange 300 francs CFA la minute contre 109 francs CFA comme exigé par l’AMRTP. Cette ligne était également accessible uniquement aux clients Orange (Une concurrence déloyale). Le REMACOTEM a gagné ce procès et le tribunal a exigé d’Orange de fixer le prix à 109 francs et de rendre accessible le numéro à tous les opérateurs, explique un document de l’association.

Concernant la facturation du répondeur ayant abouti à la condamnation des deux opérateurs, Bromo Sidibé, un membre de l’organisation, explique que sur recommandation de l’UIT le répondeur jusqu’à l’action utilisateur est gratuit (Durant environ 5 secondes). En France, au Sénégal, comme au Maroc et presque dans tous les pays du monde, ce service est gratuit. Mais les opérateurs le facturent au consommateur malien.

Et un cabinet d’expert étranger (Sénégal) confirme que le service doit être gratuit. Si le REMACOTEM « avait perdu le combat uniquement dans la forme », c’est parce que le tribunal avait jugé que le Président du REMACOTEM n’était pas un abonné de Orange. Or, sur le fond, il ne s’agit pas de lui en personne mais de tous les consommateurs maliens. Finalement, le Réseau estime avoir utilisé les « moyens légaux pour défendre les consommateurs ».

Après plusieurs années de procès, les opérateurs de téléphonie ont donc été condamnés par la justice malienne à payer 176 milliards de francs CFA, « l’argent que ces opérateurs ont soutiré à leurs consommateurs dans la facturation de ce service ». « Autrement dit, Orange et Malitel ont donc facturé 173 milliards alors que c’est gratuit ailleurs (Sénégal, Cote d’Ivoire, France, Maroc…) ».

Si la condamnation infligée aux opérateurs au Mali paraît énorme, elle n’est pas une première, soutient Bromo Sdidibé. Il fustige en outre la grève initiée par les syndicats. Il souligne que cette condamnation est la manifestation d’une justice en faveur d’un État de droit, censé garantir aux citoyens leurs droits essentiels.

Orange Mali- Moov Africa Malitel : les conséquences d’une condamnation

Le 13 mars 2023, la Cour suprême a condamné les opérateurs de téléphonie mobile Orange Mali et Moov Africa à payer la somme de 176 milliards de francs CFA, au titre de principal et dommages et intérêts. Ils avaient été assignés en justice par le Réseau malien des consommateurs de téléphonie mobile (REMACOTEM). L’association, qui se réjouit de sa victoire, promet qu’aucun emploi n’est menacé suite à cette condamnation et que des projets structurants pourront être réalisés afin de permettre un meilleur épanouissement du secteur, qui doit être plus rentable.

C’est une amende qui pourrait avoir de lourdes conséquences. Dans un arrêt rendu le 13 mars 2023, la Cour suprême a confirmé la condamnation prononcée le 3 novembre 2021 contre Orange Mali et Moov Africa Malitel pour avoir facturé des appels sur répondeur. Une douche froide pour les deux opérateurs, qui espéraient une annulation de la condamnation. Ils doivent s’acquitter d’une amende record de de 176 milliards de francs CFA. Moov Africa doit s’acquitter de 53 milliards de francs CFA et Orange Mali de 123 milliards Le Réseau des consommateurs maliens de téléphonie mobile (REMACOTEM), qui a porté l’affaire devant la justice, se réjouit de ce verdict, qui est l’aboutissement, selon son Président Dr Adama Traoré, d’une lutte de plus d’une décennie. En 2009, il organise un atelier dont l’objectif était d’évoquer les enjeux du secteur en interpellant les autorités sur la question. Devant le peu de réactions, il adresse une demande à l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des Postes (AMRTP) dirigé à l’époque par Choguel Kokalla Maiga, actuel Premier ministre de la transition. L’AMRTP, qui statue en première instance, ne donne pas suite. Il décide donc de porter l’affaire devant les tribunaux. Une plainte est déposée en 2013 au tribunal de la Commune III pour « abus et vol sur les appels vers répondeur ». Pendant plusieurs années, l’affaire stagne et le REMACOTEM n’arrive pas à avoir gain de cause. Notamment parce que l’Autorité de régulation, saisie par la justice, avait conclu à la « légalité de cette facturation », conforme selon elle au « principe de la liberté tarifaire ». Mais l’affaire est ensuite portée devant la Cour d’appel, qui demande l’avis d’un expert indépendant. Ce dernier juge les facturations illégales. Les conseils des deux opérateurs contestent le rapport de l’expert, mais le 3 novembre 2021, la Cour d’Appel condamne tout de même Orange et Moov Africa Malitel.

Une amende record

Cette amende record est l’une des plus importantes infligées à des opérateurs de téléphonie en Afrique depuis ces dernières années. Entre 2014 et 2021, au Niger, au Ghana, au Bénin, au Cameroun ou encore au Sénégal, des opérateurs de téléphonie mobile ont été frappés par des amendes infligées par l’autorité de régulation de leurs pays. Du non-respect de la qualité de service à la violation de la réglementation, ils ont été sanctionnés à payer jusqu’à 20 milliards (pour le Sénégal) pour n’avoir pas honoré leurs devoirs. Ce n’est donc pas une exception, mais l’amende infligée aux opérateurs au Mali n’est à nulle autre pareille. « Ils sont condamnés à payer aux consommateurs ce qui a été grugé », justifie Dr Adama Traoré, Président du REMACOTEM.

Selon une recommandation de l’Union internationale des télécommunications (UIT), « le répondeur jusqu’à l’action utilisateur est gratuit (environ 5 secondes) », explique un acteur. C’est donc la facturation indue de ce service gratuit qui a été sanctionnée. En effet, il est paradoxal qu’un client qui émet un appel et tombe sur la voix de l’opérateur, même s’il n’a pas son correspondant, paye l’annonce de l’opérateur. Or, souvent, par encombrement, on tombe sur le répondeur, donc par la faute même de l’opérateur », ajoute le Dr Traoré.

Recours possible ?

Si la condamnation des deux plus grands opérateurs de téléphonie du Mali a été prononcée par le dernier degré de juridiction, le rabat d’arrêt peut être porté, dans le cas d’espèce, par les sociétés condamnées devant la Chambre civile de la Cour suprême. En dépit de nos nombreuses sollicitations, ni les opérateurs, ni les syndicats qui y sont liés n’ont souhaité s’exprimer. Mais, selon nos informations, leurs conseils ont déjà déposé un recours pour le rabat d’arrêt. Il consiste à demander à la juridiction qui a tranché le litige de revenir sur sa décision à travers des arguments de droit. Encore faut-il être en mesure de prouver des erreurs de procédures, précise Maître Mamadou Camara, juriste. Un recours exceptionnel, potentiellement possible à mettre en œuvre, mais qui ne suspend pas l’exécution de la décision prise, explique-t-il. Si la Cour accueille favorablement la demande, elle peut remettre la décision en cause.

Graves conséquences

Si les opérateurs épuisaient tous leurs recours sans succès, quelles conséquences pourrait avoir cette condamnation? Les commentaires s’enchaînent sur les réseaux sociaux, souvent mêlés à de la désinformation. L’opérateur culturel Abou Guitteye d’Africa Scène, qui a initié Bama-art, y était tombé avec un post alarmiste sur Orange qui a mis fin à son soutien aux activités culturelles. Selon un observateur qui a requis l’anonymat, cela pourrait être l’une des nombreuses conséquences. « Ces opérateurs soutiennent la culture, le sport, et font aussi beaucoup d’activités pour les populations. Tout ceci pourrait être menacé ». Sur le plan économique, c’est encore difficile à évoluer, les sociétés n’ayant pas communiqué récemment sur leurs résultats. Le groupe sénégalais Sonatel, dont Orange Mali est une filiale en partenariat avec Orange (France), se réjouit de sa santé financière. Le 24 février 2023, Sonatel a publié son chiffre d’affaires pour l’année 2022, soit qui est de 1 455 milliards de francs CFA sur cinq pays (Mali, Sénégal, Guinée, Guinée Bissau, Sierra Leone). Le chiffre d’affaires par pays n’a pas été précisé. En 2019, sur un chiffre d’affaires de 1 086 milliards de francs CFA réalisé par Sonatel, la filiale malienne a contribué à hauteur de 321 milliards. Orange Mali revendique aujourd’hui plus de 12 millions d’abonnés. Avec Moov Africa Malitel, filiale à 51% du groupe Maroc Télécom, les deux opérateurs paieraient environ 200 milliards de francs CFA par an aux impôts.

Mieux surveiller

« Il y a beaucoup à faire concernant les multinationales, qu’il s’agisse du domaine minier ou de celui des opérateurs de téléphonie », afin que les États qui les accueillent aient une vue complète sur leurs activités, explique Maître Camara. La préoccupation est pour les investissements futurs. Ceux-ci pourraient craindre une insécurité juridique ou judiciaire, même si les condamnations peuvent paraître équitables au regard de ce qui est souvent dissimulé, comme le reproche le Réseau des consommateurs. Il est donc judicieux de mieux contrôler pour sauvegarder les intérêts du public.

Mais, dans le cas présent, « il faut souhaiter que cela se termine pour le bien de tous », estime maître Camara. Sans commenter la décision de justice, on ne peut nier son impact social et économique. « La négociation étant toujours possible, il faut espérer que les parties n’iront pas à l’exécution forcée et que la raison prévaudra », espère-t-il.

Mais le débat n’est pas qu’une question d’argent, c’est un problème de fait, relève le Dr Traoré. Par jour, un client peut payer jusqu’à 1 000 francs CFA pour le répondeur. Les opérateurs revendiquant chacun plusieurs millions d’abonnés, cela représente une somme colossale. Le combat est donc « d’arrêter cette hémorragie ». « Nous nous sommes engagés dans des projets structurants. Nous avons mis en place SOS création d’emplois. L’argent reviendra aux Maliens ».

Estimant que les sommes perdues vis-à-vis des opérateurs sont colossales, le REMACOTEM a confié au Centre scientifique des chercheurs du Mali la responsabilité de rédiger un document afin d’avoir un regard plus vigilant sur l’argent généré par les opérateurs de téléphonie. Des opérateurs « liquides » qui doivent rétribuer davantage.

Au final, le combat du Réseau est pour les travailleurs des sociétés concernées. « Les travailleurs sont lésés ici au Mali par rapport aux travailleurs » de la compagnie mère. Le combat est pour le syndicat et personne n’ira au chômage », assure le Président du Réseau.

FC Barcelone : l’UEFA ouvre une enquête sur les scandales liés à l’arbitrage

Ce jeudi, l’UEFA a décidé d’ouvrir une enquête contre le FC Barcelone autour de l’affaire Negreira. D’après les informations récoltées par le quotidien espagnol AS, le club catalan risque une sanction. Déjà dans le viseur de la justice et de la ligue espagnole, le club catalan fait aujourd’hui l’objet d’une enquête ouverte par l’UEFA ce jeudi. La commission d’éthique et de discipline de l’instance européenne aurait, d’après Marca, assez d’informations pour mener l’investigation concernant une éventuelle violation du cadre juridique par le Barça, conformément à l’article 31-4 de son règlement.  Certains anciens joueurs du club, Andres Iniesta notamment se sont exprimés sur l’affaire pour défendre le Barca. «Lors de ma période au Barça (2002-2018 ndlr), je n’ai jamais rien vu ni rien entendu d’étrange, a assuré l’ancien international espagnol. Je suis convaincu que le Barça n’a jamais acheté le moindre arbitre.» AS relayé par l’Equipe informe de son côté que le club espagnol risque une sanction, qui pourrait être l’empêchement de disputer des compétitions européennes dans les prochaines années.

Can U23 : le Mali très mal embarqué

L’équipe U23 du Sénégal a pris une option hier mercredi 22 mars pour la qualification à la prochaine coupe d’Afrique des nations de la catégorie. Les Lionceaux ont battu le Mali 3-1. Le sélectionneur des Aiglons Alou Badra Diallo qui mesure l’ampleur du défi assure tout de même que l’équipe va tout faire pour se qualifier lors du match retour programmé pour ce mardi 28 mars à Bamako.  « Là, on a une semaine pour se préparer. Avant on n’avait pas le temps de se préparer, on a fait qu’une séance et certains joueurs ne se connaissaient pas. Nous allons travailler sur ça et préparer le match retour face à une grosse équipe sénégalaise. Les rencontres entre le Mali et le Sénégal sont toujours compliquées. Ça reste un derby d’Afrique de l’ouest avec de bons joueurs et de bonnes équipes ». A noter, que les équipes U-23 qui sont également des sélections olympiques auront aussi l’occasion de composter leur ticket pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

 

 

Master Soumy : « Le mal est profond, les parents ont presque démissionné de l’éducation des enfants »

Le Festi Hip Hop s’est tenu du 6 au 13 mars 2023. Même si le chemin reste long, son promoteur se dit satisfait du festival, qui ambitionne d’améliorer les textes et l’image du rap malien. Master Soumy répond à nos questions.

Quel bilan faites-vous de cette 5ème édition ?

Un bilan très satisfaisant, surtout par rapport à la délocalisation du festival de Dialakorodji à Sénou. C’était le défi majeur, qu’on a pu relever, car la mobilisation fut de taille. Nous avons apporté des innovations, notamment un match de foot qui a opposé l’équipe de Festi Hip Hop à la jeunesse de Sénou et une Journée de salubrité avec la mairie et les femmes du quartier. Nous avons enregistré une augmentation des participants venus des différentes régions et de Bamako à l’atelier de formation des rappeurs.

Par rapport à la conscientisation des jeunes rappeurs, quel est le bilan de Festi Hip Hop?

Le festival, s’inscrivant dans un cadre éducatif à travers le volet formation, contribue à rendre professionnels et à mieux organiser plusieurs rappeurs dans la gestion de leurs carrières. L’exercice du live ou du semi live pendant leurs spectacles et l’amélioration de leurs textes dans le traitement des thématiques qui leur sont expliqués régulièrement à chaque édition sont un plus. Grâce à Festi Hip Hop, un jeune a témoigné qu’il avait décidé de troquer son arme désormais contre un micro. Il  était auparavant membre d’un groupe d’autodéfense au nord. Il y a plusieurs autres exemples qui suscitent l’espoir.

Les excès et les dérives sont encore d’actualité dans les textes des rappeurs. Faut-il envisager d’autres mesures ?

Il faut surtout reconnaître que ce n’est pas en quelques éditions qu’on pourra tout changer, surtout avec des moyens très limités. Le mal est profond, car de nos jours les parents ont presque démissionné de l’éducation des enfants, tandis que ces enfants n’écoutent que les rappeurs, qui à leur tour n’ont pas tous forcément bénéficié d’une réelle formation de base en ce qui concerne nos valeurs et nos mœurs. Du coup, la répétition étant pédagogique, nous comptons pérenniser ce festival pour atteindre le maximum de personnes.

Pour cela, nous lançons un cri du cœur à l’endroit de nos plus hautes autorités pour s’impliquer et soutenir les initiatives culturelles éducatives et constructives comme Festi Hip Hop Rapou dôgôkun, car le rap est la musique la plus écoutée au Mali. Il s’adresse à la population juvénile, qui constitue la majorité des Maliens. À notre niveau, nous comptons intensifier cette mission d’éveil des consciences de façon progressive.

Abdoulaye Guindo : « si on veut faire les élections avec le nouveau découpage, il va falloir attendre encore 5 ans »

La Mission d’observation des élections au Mali (MODELE Mali) a présenté le 18 mars son rapport sur les réformes politiques et institutionnelles en cours suite au report du référendum. Abdoulaye Guindo, Président de Doniblog et membre de la Mission, répond à nos questions.

Que peut-on retenir de ce rapport ?

Le rapport fait l’analyse de l’avant-projet de constitution sur les aspects électoraux. À ce niveau, nous avons noté des avancées, dont la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. Entre les deux tours, les candidats auront désormais trois semaines pour faire campagne, contrairement à l’ancienne Constitution, où les résultats définitifs tombaient souvent à deux jours de la clôture de la campagne du 2ème tour. Nous avons également noté que le Mali clarifie le rôle de l’armée, qui n’est pas de gérer le pouvoir politique mais de sécuriser les populations et de se mettre au service des politiques. Nous pensons qu’avec cette disposition on pourra peut-être éviter les coups d’État.

Vous vous interrogez sur la disponibilité en ressources humaines, matérielles et financières pour l’opérationnalisation de toutes les nouvelles entités administratives avant les prochaines élections…

Avec 19 régions et plus de 150 cercles, même si les ressources humaines sont disponibles, le temps de les nommer et qu’elles se mettent en place peut prendre plus de 5 ans. Nous disons donc que le nouveau découpage peut attendre. Nous pouvons continuer à mettre en place les préfets, sous-préfets et gouverneurs et laisser le soin à un nouveau Président élu, pendant son premier mandat, de rendre opérationnels les nouvelles régions et les nouveaux cercles.

Cela revient-il à aller aux élections avec l’ancien découpage ?

Oui, c’est ce que nous avons proposé dans nos recommandations : faire les élections sur la base de l’ancien découpage administratif, les 49 cercles. Le Président Amadou Toumani Touré avait créé 11 nouveaux cercles, mais sous IBK les élections n’ont pas pu s’y tenir. Nous pensons que si on veut faire les élections avec le nouveau découpage il va falloir attendre encore 5 ans. Alors que le gouvernement a pris des engagements et réitéré sa volonté de respecter le chronogramme de 24 mois.

La Mission dénonce également le vote par anticipation des forces armées et de sécurité. Pourquoi ?

Nous estimons que cette disposition pourrait être un élément majeur de fraudes. Nous pensons que même si on déploie des observateurs, voire les délégués des candidats, dans un camp, ils n’auront pas le courage de dénoncer les éventuelles irrégularités. Pour nous, il faut faire voter les militaires le même jour que le reste de la population. Par ailleurs, il n’y a pas de fichier électoral distinct entre militaires et civils.

Faculté des Lettres : un système de fraude à l’inscription détecté

À la Faculté des Lettres, des langues et des sciences du langage, sur un total de 12 655 étudiants enregistrés au titre de l’année universitaire 2020 – 2021, environ 5 128 ont été consignés sur les listes d’inscription sans dossier. Selon les responsables de cette faculté, ces étudiants ont utilisé un système de fraude leur permettant d’obtenir un faux bulletin de paiement s frais d’inscription.

Suite à de nombreuses anomalies constatées sur les listes des étudiants de la Faculté des Lettres, des langues et des sciences du langage au titre de l’année 2020 – 2021, le Rectorat de cette université a mis en place une Commission ad hoc de vérification et de contrôle, sous la supervision du Décanat de ladite faculté. Après une première phase d’audit, la commission a découvert un système de fraude grâce auquel de nombreux étudiants se sont présentés avec un faux bulletin de paiement des frais d’inscription.

« On s’est rendu compte que sur plus de 12 000 étudiants enregistrés, il n’y en avait qu’environ 7 000 qui avaient des dossiers physiques au niveau de la scolarité. Et il y avait 300 dossiers qui n’étaient pas pris en compte », explique le Doyen de la Faculté, le Pr Mohamed Minkailou.

La commission a aussi décelé, selon lui, de nombreux étudiants professionnels qui se sont inscrits en payant 5 000 francs au lieu des 50 000 francs CFA exigés par les textes. Il ajoute que les premiers éléments de l’enquête interne laissent penser à une collusion entre certains membres de l’AEEM et du service de scolarité.

« Des étudiants nous ont expliqué que des éléments de l’AEEM sont impliqués dans ces inscriptions frauduleuses et qu’il y a quelqu’un sur la colline qui semble être le cerveau. Il est certainement de connivence avec des agents de la scolarité », estime le Pr Minkailou.

Face à cette situation, un Conseil des professeurs de la faculté s’est tenu le 16 février dernier pour dégager des pistes de solutions. Il a été décidé de transférer un agent de la scolarité pour le placer ailleurs et un autre, après avoir été suspendu une première fois, a été renvoyé. Concernant les 5 000 étudiants non inscrits, le Conseil, « après examen minutieux de la situation, a décidé de ne pas les jeter à la rue et de leur donner une chance de régulariser leur situation », confie le Doyen.

800 d’entre eux ont pu être diligemment pris en charge, dans le cadre d’une opération d’inscription exclusivement initiée à cet effet et qui se poursuit jusqu’au vendredi 17 mars 2023.

ASMA-CFP : la vie sans Soumeylou Boubeye Maïga

L’An I du décès de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga rappelle l’immensité de l’homme et les défis que son parti doit relever pour continuer d’exister après lui.

Cela fait un an que le « Tigre de Badala » ne rugit plus. En prison depuis août 2021, accusé entre autres de « faux et usage de faux et d’atteinte aux biens publics dans l’affaire de l’acquisition de l’avion présidentiel et des achats d’équipements militaires », l’état de santé de Soumeylou Boubeye Maiga s’était sévèrement dégradé durant sa détention. Il est décédé le 21 mars 2022 à Bamako dans la clinique où il était hospitalisé depuis décembre 2021, sans jamais avoir été jugé. Le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, invité à prendre la parole lors de la 3ème Conférence nationale du parti, le 11 mars dernier, a affirmé que Soumeylou Boubeye Maïga avait été « assassiné ». Convoqué le 13 mars par la police, il a par la suite été placé sous mandat de dépôt par le Parquet de la Commune IV pour « simulation d’infraction ».

Les militants de l’ASMA-CFP, qui évitent de s’exprimer sur cette dernière affaire, indiquent « rester unis, debout et plus que jamais déterminés » à œuvrer pour que le parti continue de « peser » sur l’échiquier politique malien. Une volonté qui, selon des analystes, ne sera pas simple à matérialiser.

« Il y a la culture de la personnification des partis politiques au Mali. Et l’ASMA ne fait pas exception à cela. La disparition de l’ancien Premier Ministre fait que le parti se retrouve dans une situation un peu délicate, dans la mesure où toute la question qui se pose c’est la pérennité du parti. Il n’est pas évident qu’il puisse trouver en son sein quelqu’un de charismatique et qui dispose des moyens financiers et intellectuels nécessaires pour faire face au vide qu’il a laissé », craint l’analyste politique Ballan Diakité. Outre l’absence de figure charismatique, le spécialiste met aussi l’accent sur la non représentativité du parti sur tout le territoire du Mali.

Une dissension interne risque également d’obscurcir l’horizon de l’ASMA. Le 2 mars dernier, le 3ème Vice-président, Aboubacar Ba, et le Secrétaire général adjoint, Boubacar Traoré, ont été suspendus « pour leurs initiatives et attitudes qui sont de nature à compromettre le parti et à porter atteinte à son image », a justifié l’ASMA dans un communiqué.

Pour le Secrétaire général du parti, Issa Diarra, « au-delà de tout ce qui s’est passé », le parti a su prendre un nouveau départ, avec de nouvelles ambitions. « Contrairement à ce que beaucoup de gens auraient pensé, la disparition de notre Président a requinqué beaucoup de militants et nous a donné beaucoup plus de courage pour ne pas baisser les bras. Nous sommes dans cette optique », assure-t-il.

Unité

Même après le décès de son Président, le parti essaye de jouer des coudes pour rester présent sur la scène politique. Avec le Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel, dont il est l’un des principaux initiateurs, l’ASMA-CFP a participé aux différents ateliers et forums sur les réformes politiques et constitutionnelles organisés par les autorités de la Transition. Mais le manque de vigueur dans ses prises de positions ne réjouit pas tout le monde au sein de cette entité.

« Dès les premières heures de la Transition le parti s’est engagé dans une dynamique de soutien en vue de relever les défis sécuritaires et d’aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel normal, à travers l’organisation d’élections justes, transparentes, crédibles dans un esprit de consensus et d’inclusivité », rappelle Amadou Baba Cissé.

L’ASMA se projette déjà pour les prochaines élections, si les dates sont tenues. Lors de sa première participation aux élections communales, en 2016, sur 185 partis qui s’étaient présentés, il était sorti 7ème, avec 300 conseillers et 14 maires. « Nous avons eu également 4 députés élus lors des législatives qui ont suivi. Mais nous ne nous satisfaisons pas trop de cela. Nous comptons travailler pour tirer ce parti encore plus vers le haut », indique le Secrétaire général Issa Diarra. Mais autre temps, autre contexte, puisque Soumeylou Boubeye Maiga vivait encore à ces dates et que son influence, renforcée après son passage à la Primature, lui avait permis de propulser haut le parti.

Olivier Dubois : le journaliste libéré après près de deux années de captivité

Le journaliste français Olivier Dubois, ancien collaborateur du Journal du Mali a été libéré ce 20 mars après 711 jours de captivité. Il avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao par le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans d’Iyad Ag Ghlay. Nous n’avons encore que peu d’informations sur sa libération, mais Olivier Dubois a été libéré en même temps qu’un Américain Jeffery Woodke qui avait été enlevé au Niger en 2016. Sur des photos qui circulent sur les réseaux sociaux, on aperçoit les deux ex-otages à l’aéroport de Niamey. Pour sa première prise de parole, Olivier Dubois a remercié le Niger, la France ainsi qu’RFI qui lui a permis de garder contact avec les siens durant sa captivité. Le Niger aurait joué un grand rôle dans les libérations. Le Français et l’Américain ont été remis aux autorités nigériennes qui les a ensuite remis aux autorités francaises et américaines. L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté a remercié les autorités nigériennes pour avoir « activement contribué à ce dénouement heureux ». Olivier Dubois devrait arriver en France demain mardi.

Kayes : un collectif décide de bloquer les axes routiers

La dégradation des routes à Kayes est toujours une préoccupation pour les habitants de la région et ce problème persiste depuis plusieurs années. Le regroupement des organisations de la société civile de la région de Kayes, le mouvement « Je suis les routes de Kayes », a décidé de bloquer toutes les routes pendant 24 heures à partir du 20 mars 2023.

« Je suis les routes de Kayes » et ses alliés se mobiliseront pour bloquer tous les axes routiers du lundi à 00h00mn au mardi 00h00mn, sur toute l’étendue de la région de Kayes, si leurs différentes préoccupations ne sont pas prises en compte concernant les axes indexés à savoir Kayes – Sandaré – Diéma, Kayes – Yélimané, Sadiola – Kénieba, Kayes – Bafoulabé, Kayes – Diboli, Keniéba – Kita – Kati et Baboroto – Oualia – Toukoto – Kita.

Créé en octobre 2021, le mouvement a pour vocation d’attirer l’attention des autorités administratives et politiques sur le plan régional et national sur l’état de dégradation avancée de certaines routes de la région. Depuis 2019, la région de Kayes est  confrontée à d’énormes problèmes liés aux routes et causant d’énormes dégâts matériels et des pertes en vies humaines, surtout pendant l’hivernage.

Le mouvement avait déjà, par ailleurs, prévu dès 2022 de mener des manifestations dans tous les cercles de la région de Kayes, après plusieurs démarches administratives qui n’ont toujours pas abouti à des résultats satisfaisants, si toutefois ses doléances n’étaient pas suivies d’effets.

Transport aérien : Sky Mali affiche ses ambitions

Sky Mali veut étendre son réseau afin de répondre au mieux à une demande sans cesse croissante. La compagnie vient de poser un nouveau pas vers son ambition d’assurer le maillage du territoire national. La compagnie aérienne a, dans cette optique, annoncée l’ouverture prochaine de nouvelles dessertes. Elle prévoit notamment d’ajouter Mopti à ses destinations. Une ligne Bamako-Mopti-Tombouctou. La compagnie a annoncé également qu’après cela, la prochaine étape sera des destinations à proximité de Kayes. En sus, Pour étendre ses ailes sur le continent, Sky Mali annonce pour bientôt la réception de nouveaux appareils pour agrandir sa flotte. Et afin de pérenniser ses activités et d’élargir ses horizons, Sky Mali veut sceller un partenariat gagnant-gagnant avec d’autres compagnies de la sous-région. Selon le Directeur général Tahir Ndiaye, une réflexion est engagée sur un partage de codes avec d’autres compagnies telles Air Sénégal.

Pour rappel, c’est le 29 septembre 2020 que la compagnie Sky Mali a assuré son premier vol inaugural par un vol aller-retour Bamako-Kayes.

 

3 questions : Pr Abdoul Sogodogo, Vice-Doyen de la Faculté des sciences administratives et politiques de Bamako (FSAP)

Avec le report du référendum, doit-on craindre un glissement dans le reste du chronogramme ?

Le gouvernement a donné un chronogramme pour l’ensemble des scrutins. Mais peu à peu, il apparaît que ledit chronogramme rencontre d’énormes difficultés liées au retard dans l’opérationnalisation de l’Autorité indépendante pour la gestion des élections (AIGE) et la finalisation du projet de constitution. Ce retard s’explique, en partie, par un souci de trouver un large consensus autour du processus politique. En essayant de se donner un peu de temps pour les derniers réglages, cela n’aura pas substantiellement un impact sur le reste du calendrier. D’autant que c’est le même organisme, une fois opérationnalisé, qui s’occupera du reste des scrutins.

Le porte-parole du gouvernement a assuré que le président de la transition tenait au respect de l’échéance 2024. Selon vous, ce délai est-il toujours tenable ?

Le calendrier paraît difficilement tenable pour deux raisons majeures. D’abord, la lenteur dans l’opérationnalisation de l’AIGE dont les démembrements n’ont toujours pas été installés alors que nous sommes déjà à mi-mars.

La nouvelle loi sur l’organisation territoriale n’est pas encore promulguée, or l’AIGE doit être déployée sur la base de cette nouvelle configuration territoriale, qui crée de nouvelles circonscriptions administratives. Vu l’ampleur et l’enjeu des travaux, ce travail préalable à l’organisation de toute élection au Mali prendra encore plus de temps. Et cela aurait un impact significatif sur le chronogramme. Le second défi majeur est lié au problème de financement. Est-ce que le Mali a le budget nécessaire pour financer toutes ces élections ? Surtout que le pays est sur une nouvelle dynamique caractérisée par un changement d’alliance géopolitique. Or, ce sont les partenaires « traditionnels » qui financent ou appuient considérablement nos pays dans l’organisation des élections.

Faudrait-il un réaménagement du chronogramme pour rester dans le délai imparti ?

Le remaniement du chronogramme risque d’être mal perçu par les différents acteurs nationaux et internationaux. En plus, ce n’est pas évident qu’ils y adhérent. Mais la réalité aussi laisse entrevoir qu’il va être difficile de pouvoir respecter le délai initial pour les raisons précédemment évoquées.

De ce point de vue, les autorités sont prises entre le marteau et l’enclume : si elles revoient le calendrier, cela pourrait davantage accentuer les clivages. Pour le moment, nous ne pouvons pas leur prêter une mauvaise intention. Le mieux est d’attendre et d’observer avant de tirer toute conclusion.

Aigles : Eric Sékou Chelle dévoile sa liste pour les matchs face à la Gambie

On prend les mêmes et on recommence ou presque. Hormis quelques joueurs absents sur blessure tels le gardien Bosso Mounkoro ou encore Yves Bissouma, le sélectionneur national Eric Sékou Chelle s’est appuyé sur une ossature qu’il connait déjà pour la liste des 26 joueurs qui prendront part à la double confrontation face à la Gambie. Une liste composée de trois gardiens de buts, 8 défenseurs, 8 milieux de terrain et 7 attaquants. Le capitaine Hamari Traoré, tout juste remis de blessure va tenir sa place au sein de l’équipe. Une arrière garde qui sera composée par des habitués dont Boubacar Kiki Kouyaté, Falaye Sacko ou Massadio Haidara. Toutefois, un nouveau venu viendra côtoyer les expérimentés susmentionnés. Issiar Dramé, défenseur évoluant à Bastia en France va honorer sa première sélection.  Ismael Coulibaly qui joue à Shieffield United en Angleterre va également faire ses premiers pas dans le nid des Aigles. Au sein d’un milieu de terrain très dense, le néo international devra prendre son mal en patience avec les présences de Mohamed Camara, Diadié Samassekou, Amadou Haidara et Cheick Doucouré notamment. La surprise en attaque est la présence de Fousseini Diabaté. Le feu follet passé par Leicester a longtemps été courtisé par le Mali. Sékou Koita, Nene Dorgeles, Adama Traoré « Malouda », Moussa Djenepo, Moussa Doumbia et un nouveau Boubacar Traoré, qui évolue en Tunisie complètent le secteur offensif. Le regroupement débutera le lundi 20 mars. Le match aller est programmé pour le vendredi 24 mars à Bamako et le retour quatre jours plus tard à Casablanca au Maroc. La Gambie n’ayant pas de stade homologué.

 

Emanuela Del Re : « l’Union européenne veut rester un partenaire important pour le Mali »

La Représentante  spéciale de l’Union Européenne au Sahel était en visite au Mali du 12 au 15 mars 2023. À la fin de son séjour, durant lequel elle a rencontré plusieurs acteurs (Gouvernement, politiques, groupes armés signataires de l’Accord pour la paix, médiation internationale…), elle s’est confiée  à Journal du Mali dans cet entretien exclusif.

Vous venez de terminer votre visite au Mali. Quel en était l’objectif ?

Ce n’est pas ma première visite au Mali. J’ai été ici plusieurs fois avant et j’ai rencontré plusieurs fois, pas seulement les autorités, mais aussi la société civile, les représentants des partis politiques et des mouvements du Nord. Cette fois, c’est particulièrement important parce que, comme vous le savez, l’Union Européenne, qui reste toujours à côté de la population malienne, veut reconfirmer son intention de rester un partenaire important pour le Mali. Je suis heureuse de dire que cela a été reconfirmé aussi par le ministre, que j’ai rencontré, ainsi que notre collaboration essentielle, surtout sur les questions pas seulement nationales mais aussi régionales.

Vous vous êtes imprégnée de la situation au Mali avec les différents acteurs sur le terrain. Quelles sont vos impressions finales sur cette situation globale?

Je peux dire que je connais déjà très bien la situation au Mali. Et je peux dire qu’à chaque fois j’ai l’opportunité, et c’est pour cela d’ailleurs que j’aime beaucoup être ici, directement dans le pays, d’apprendre un peu mieux ce qui se passe, parce que la situation ne change pas. Sur le plan sécurité, bien sûr, la situation est très grave, on le sait. On sait que les terroristes s’organisent au Nord et qu’il y a d’énormes problèmes de criminalité. C’est vraiment une situation qui a un très grave impact sur la population. C’est pour cela que l’Union Européenne est à côté de la population avec des projets qui peuvent garantir pas seulement la survie mais aussi le développement. Nous avons  à peu près 900 millions d’euros de projets pour le pays .Cela veut dire que nous sommes vraiment présents et notre activité a un impact énorme sur la situation économique, sociale, sécuritaire et surtout humanitaire. Je dois dire que nous sommes conscients de tous les problèmes et que nous comprenons très bien ce que traverse la population. Nous avons la volonté de rester partenaires du Mali. Je suis fière de dire que notre action a un résultat important.

L’UE dénonce la présence du groupe Wagner depuis près de deux ans au Mali, alors que le gouvernement la conteste. Est-ce que cela impacte sa coopération avec pays sur le plan sécuritaire et, dans d’autres domaines, où s’étend cette coopération ?

Nous avons dit à plusieurs reprises que pour nous, le choix d’appeler Wagner n’était pas un choix acceptable. En même temps, nous avons la volonté de rester à côté des populations maliennes. Cela veut dire que, pour nous, c’est important de continuer notre action, de surtout accompagner le Mali dans un processus d’appropriation. Notre rêve est de voir les FAMa, que nous avons aidées pendant beaucoup d’années, car nous avons entrainé plus de 18 000 soldats des FAMa à travers l’EUTM, combattre les terroristes et obtenir des résultats forts sur le plan sécuritaire.

L’EUTM va-t-elle poursuivre sa mission dans le pays ?

Pour le moment, comme vous le savez, cette mission a été réduite et il y aura d’autres changements. Pour toute autre décision concernant cette mission sur le territoire malien, nous attendons la fin de la Transition et les élections pour voir ce qui se passera avec le gouvernement élu, avec l’opportunité de discuter et de réviser notre présence ici et de voir s’il est possible de continuer certaines activités ou non.

Le référendum prévu pour le 19 mars a été reporté le 10 mars dernier. Avez-vous des craintes quant à un retour à l’ordre constitutionnel comme prévu en février 2024?

Nous espérons que le chronogramme va être respecté. Nous avons aussi  la volonté d’y contribuer, avec un appui financier au processus électoral, pour garantir que les institutions nécessaires soient mises en place et qu’il y a la possibilité de faire des élections libres dans une atmosphère constructive. Bien sûr, les décisions de report sont toujours un petit problème. S’il y a encore une prolongation de l’attente de la part des populations, c’est toujours quelque chose qui peut créer d’autres problèmes. Les autorités maintiennent leur attachement à rester dans le délai imparti, mais nous ne savons pas encore si cela sera vraiment traduit en réalité. Mais, pour nous, c’est important de montrer qu’il y a une volonté de retourner à l’ordre constitutionnel.

La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation bloque depuis quelques mois. Vous venez de rencontrer les différents acteurs (groupes armés signataires et partie gouvernementale). Comment la médiation internationale compte-t-elle relancer le processus ?

Le 13 mars, pour vous dire que les choses avancent, nous avons eu une réunion de la médiation internationale au siège de la MINUSMA, à laquelle ont participé tous les acteurs, l’Union européenne, la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Algérie, etc.  Cette réunion était très importante parce que nous avons eu l’opportunité de nous exprimer librement. J’ai parlé de la nécessité d’avoir plus de femmes dans le processus et de celle de faire marcher les commissions. Il y a la volonté de voir le processus avancer. Il y a eu la proposition de faire une autre réunion ministérielle. J’ai discuté avec les représentants des groupes armés signataires et ils m’ont dit qu’ils ont la volonté d’avancer. La volonté est là et la médiation internationale a l’intention de faire ce qu’elle doit faire : faciliter le processus, parce que nous ne pouvons pas imposer.

Doit-on s’attendre à la tenue prochaine d’une réunion du CSA ?

Nous avons évoqué cela. Je pense qu’ils vont décider de cela bientôt et j’espère qu’il y aura une grande participation. Comme je le dis, les propositions sont là, ainsi que l’énergie et la volonté. Les différents acteurs doivent trouver des compromis et des formules pour avancer dans le processus. Je crois que tous les ingrédients sont réunis et nous, en tant que médiation internationale, nous espérons pouvoir faciliter les choses.

Ousmane Sonko : après une journée de tension, son procès renvoyé une nouvelle fois

Après deux renvois, le procès pour diffamation faux et injures publique, qui oppose Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko devait se tenir aujourd’hui. Cependant, le tribunal correctionnel de Dakar a prononcé, aux environs de 15h, le renvoi du procès au 30 mars prochain, au terme d’une courte audience. C’est dans une ambiance explosive qu’Ousmane Sonko s’est présenté devant les juges, ce jeudi au matin. Le déjà candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle a quitté son domicile de Keur Gorgui avant 9 heures, escorté par ses partisans. Son convoi a été bloqué un moment au niveau du rond-point Stèle Mermoz. Il y a eu un désaccord sur l’itinéraire à prendre. La tension est montée avec des jets de pierres de manifestants et des tirs de gaz lacrymogène des forces de l’ordre. Ousmane Sonko a été extrait de force de son véhicule par les forces de l’ordre et placé dans un véhicule de la police pour le tribunal.
La veille, il avait été empêché de quitter son quartier, les forces de l’ordre ayant quadrillé l’accès à son domicile alors qu’une manifestation de soutien organisée le jour même avait été interdite par le préfet de Dakar. Pour le moment, l’audience est à sa 4e fois suspension, depuis l’appel de l’affaire à la barre. Des pneus sont brûlés sur certaines artères de la capitale. Trois bus de la société publique de transport Dakar Dem Dikk ont été incendiés et un manifestant s’est également blessé à la cheville. Pour mémoire, Ousmane Sonko avait déclaré au cours d’une conférence de presse que l’ex-ministre de la Jeunesse et de l’emploi Mame Mbaye Niang a été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (l’IGE) pour détournement de fonds dans l’affaire dites des 29 milliards de Francs CFA du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC). Un rapport dont M. Niang, devenu entre-temps ministre du tourisme, conteste l’existence et à donc décidé de le poursuivre.

Mopti : le Premier ministre Choguel Maiga en visite de trois jours

Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maiga est arrivé cet après-midi à Mopti pour une visite de 72h. Le chef du gouvernement arrive dans une région qui souffre d’un manque d’eau et d’électricité depuis plusieurs jours. Selon des locaux, ce problème a paralysé les activités économiques et scolaires de la ville.  Ces problèmes viennent s’ajouter aux problèmes sécuritaires de la région. Deux jours avant la visite, le 14 mars, le Premier ministre a reçu une délégation des forces vives de la région de Mopti. La délégation lui a fait un rapport de la situation difficile dans la région.