Ségou : Commémoration de la Journée internationale des migrants 2024

La salle de conférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Ségou a accueilli, le jeudi 19 décembre, le lancement officiel de la Journée Internationale des Migrants, édition 2024.

Pour la circonstance, le présidium était occupé par le Premier Ministre le Général de Division Abdoulaye Maïga, le ministre des Maliens établis à l’Exterieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher.
L’événement a réuni les autorités administratives et communales de Ségou, des représentants des partenaires techniques et financiers, des services techniques, des organisations de la société civile, des notables et d’autres personnalités de la région.
Le thème retenu pour cette édition est : « Migrations, Genre et Changements climatiques : quelle protection pour les personnes en mobilité ? ». Ce thème met l’accent sur la protection des migrants, particulièrement les populations vulnérables, dans un contexte mondial marqué par les changements climatiques.
D’après l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 30 000 migrants ont perdu la vie ou disparu au cours des dix dernières années en tentant de rejoindre l’Europe, avec 8 606 décès enregistrés en 2023 et 6 997 en 2024.
Le Ministère des Maliens Établis à l’Extérieur, en collaboration avec l’OIM, a mis en œuvre des mesures pour réduire les impacts de la migration irrégulière. Ces efforts ont permis le retour volontaire et digne de plus de 44 000 Maliens au cours des dernières années, dont 9 000 en 2024, ainsi que la réinsertion socio-économique de 33 000 personnes.

Agansi Awards: 10 artistes plasticiens primés lors de la 1ère édition

La première édition des Agansi Awards, une cérémonie de récompense en l’honneur des artistes plasticiens, s’est déroulée le 14 décembre 2024 au complexe culturel Blonba de Bamako.

Au total, 25 prix ont été décernés à des artistes plasticiens et à d’autres acteurs de la culture malienne. Parmi ces artistes, 10 proviennent du programme « Les artistes de Agansi ».
Le programme « Les artistes de Agansi », lancé en 2021, consiste à offrir des opportunités de renforcement des capacités et de suivi des artistes plasticiens. À la suite d’un appel à candidatures, ces 10 artistes ont été retenus et ont bénéficié de résidences de création, d’ateliers thématiques, ainsi que d’une campagne digitale pour leur donner de la visibilité.
Cette soirée des Awards, qui clôturait ce programme en cours depuis 3 ans, a également été l’occasion pour la plateforme Agansi de décerner des attestations de reconnaissance à l’ancienne génération d’artistes plasticiens du Mali, ainsi qu’à ses différents partenaires.
« Nous avons constaté que les plasticiens sont de grands travailleurs, mais malheureusement, ils ne sont pas connus. Les initiatives que nous portons à Agansi consistent à mettre en lumière les arts plastiques, à offrir des opportunités de renforcement des capacités et de suivi des artistes plasticiens », a souligné Massira Touré, promotrice de la plateforme Agansi.
Agansi est une plateforme de diffusion pour la production, la commercialisation, la distribution et la conservation des œuvres des créateurs d’arts plastiques. Elle met l’accent sur les artistes d’Afrique en général et du Mali en particulier.
Mohamed Kenouvi

Afrique de l’Ouest et le Sahel: le dernier rapport de l’ONU appelle à une réponse urgente et coordonnée

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a reçu ce vendredi une présentation détaillée du dernier rapport du Secrétaire général sur la situation en Afrique de l’Ouest et au Sahel, couvrant la période du 1ᵉʳ juillet au 30 novembre 2024. Présenté par Leonardo Santos Simão, Représentant spécial et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), ce document souligne les défis importants dans une région marquée par l’instabilité politique, les violences armées et une crise humanitaire sans précédent.

Le rapport souligne les incertitudes entourant les transitions politiques dans plusieurs pays du Sahel. Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, les gouvernements de transition ont consolidé leur Alliance du Sahel tout en confirmant leur retrait irrévocable de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En revanche, la Guinée a choisi de maintenir son adhésion, optant pour une approche différente face aux sanctions de l’organisation régionale.
Des progrès notables sont cependant rapportés dans les réformes institutionnelles, notamment en Gambie et en Sierra Leone, où les processus constitutionnels avancent malgré des contextes socio-politiques complexes. La région reste néanmoins confrontée à des tensions électorales, avec des échéances majeures prévues en Côte d’Ivoire (2025) et des élections législatives reportées en Guinée-Bissau.
L’insécurité demeure un défi majeur. Le rapport révèle que plus de 8 000 décès ont été recensés en raison de violences intercommunautaires et d’attaques terroristes, principalement dans le Sahel central (Burkina Faso, Mali, Niger). Ces actes sont exacerbés par des conflits entre groupes armés non étatiques et des tensions locales.
Malgré les efforts de la Force multinationale mixte pour sécuriser le bassin du lac Tchad, des divergences stratégiques entre les États membres limitent l’efficacité des actions concertées contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Une crise humanitaire alarmante
Les défis sécuritaires s’accompagnent d’une crise humanitaire sans précédent. Plus de 29 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire urgente, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Les inondations généralisées ont aggravé la situation, affectant plus de 2,5 millions de personnes, notamment au Nigeria et au Ghana.
Le rapport indique également le sort de 10 millions de déplacés internes et 1,4 million de réfugiés, contraints de fuir les violences ou les impacts du changement climatique. Les besoins humanitaires restent massifs, avec un financement partiellement couvert à hauteur de 60 %.
Sur le plan économique, la région subit les contrecoups des instabilités politiques et climatiques. La croissance prévue pour 2024 stagne à 3,8 %, loin des performances nécessaires pour relever les millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Les sanctions de la CEDEAO, notamment contre les pays en transition, ont entraîné des contractions économiques significatives, atteignant -1,5 % dans certains cas.
Le rapport du Secrétaire général appelle à une intensification des efforts pour répondre aux crises multidimensionnelles. Parmi les recommandations clés figurent le renforcement de la gouvernance démocratique, à travers un soutien technique et financier aux processus électoraux et aux réformes institutionnelles; une meilleure coordination des efforts sécuritaires, notamment en harmonisant les stratégies régionales contre le terrorisme et en impliquant davantage les populations locales; une réponse humanitaire accrue, avec une mobilisation internationale pour combler les déficits de financement des interventions d’urgence; et l’intégration des défis climatiques, afin de renforcer la résilience des communautés affectées par les chocs environnementaux.
M. Simão a conclu sa présentation en exhortant la communauté internationale à agir rapidement pour éviter une aggravation de la situation. « La stabilité de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel est une condition essentielle pour la paix et le développement mondial. Nous devons travailler ensemble pour transformer les défis actuels en opportunités de reconstruction et de résilience » precise-t-il.

Nicolas Sarkozy : la Cour de cassation confirme sa condamnation pour corruption et trafic d’influence

L’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, a vu son pourvoi rejeté ce mercredi 18 décembre 2024 par la Cour de cassation. Cette décision rend définitive sa condamnation à trois ans de prison, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique.

Les faits remontent à 2014 lorsque Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, utilisaient des téléphones sous un pseudonyme pour échanger des informations confidentielles. Les enquêteurs ont mis en lumière une tentative de corruption envers Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation. En échange de renseignements sur une procédure judiciaire en cours, Sarkozy aurait promis au magistrat un poste de prestige à Monaco.
Ces révélations ont donné naissance à l’« affaire des écoutes », ou « affaire Bismuth », qui a ébranlé la classe politique française. Malgré les arguments de la défense, qui dénonçaient des méthodes contestables lors de l’enquête, les juridictions successives ont confirmé la culpabilité de l’ancien président.
En mars 2021, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont un an ferme. Cette peine avait été confirmée en mai 2023 par la cour d’appel de Paris. La décision de ce 18 décembre 2024 de la Cour de cassation ferme définitivement la voie des recours pour l’ancien président, qui devra exécuter sa peine sous surveillance électronique.
En plus de cette peine, Nicolas Sarkozy est frappé d’une interdiction d’exercer des fonctions publiques pendant trois ans, compromettant tout éventuel retour en politique.
Réactions et perspectives judiciaires
Nicolas Sarkozy a vivement réagi à la décision, affirmant son intention de saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour contester le déroulement de son procès. Cependant, ce recours ne suspend pas l’exécution de sa peine.
L’ancien président fait également face à d’autres procédures, notamment dans le cadre du financement présumé illégal de sa campagne de 2007 par le régime de Mouammar Kadhafi. Un procès est prévu pour janvier 2025, où il encourt des peines supplémentaires.
Cette condamnation est un signal fort envoyé par la justice française, affirmant que nul n’est au-dessus des lois, y compris les plus hauts responsables politiques. Elle soulève néanmoins des interrogations sur l’impact à long terme sur la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques.

Développement du Liptako-Gourma : Bamako accueille le 1er Forum International

Du 10 au 13 décembre 2024, Bamako a abrité le Premier Forum International sur le Développement Territorial du Liptako-Gourma. Cet événement majeur, placé sous le thème : « Relèvement et Stabilisation : Facteurs Clés du Développement Territorial de la Région du Liptako-Gourma », a été lancé le mardi 10 décembre sous la présidence du Général de Corps d’Armée Ismaël Wagué, Ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion Nationale.

Organisé avec l’appui de l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG) et du Projet Communautaire de Relèvement et de Stabilisation du Sahel (PCRSS), ce forum a rassemblé un large éventail d’acteurs : des représentants des gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des experts et membres des comités scientifiques des trois pays.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par des interventions de haut niveau. Le Général Ismaël Wagué a salué la résilience des populations face aux défis régionaux et souligné l’importance d’une approche intégrée et inclusive associant paix, sécurité et développement durable.
Madame Hawa Cissé, Secrétaire Exécutive de l’ALG, a quant à elle présenté ce forum comme un cadre unique pour la stabilisation et le relèvement de la région, permettant d’aborder des problématiques essentielles telles que la gestion durable des ressources naturelles, l’amélioration des infrastructures et la cohésion sociale.
L’activité a également été marquée par la présence effective de plusieurs personnalités dont le Directeur des programmes de développement durable, le représentant du Gouverneur de la région Nord du Burkina Faso, le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur du Niger, les Coordonnateurs des projets communautaires du PCRSS des trois pays…
Cette mobilisation exceptionnelle témoigne de l’importance accordée à la région du Liptako-Gourma, carrefour stratégique reliant les trois nations.
Des recommandations ambitieuses pour la stabilisation et le développement
Les trois jours de travaux intenses ont permis d’élaborer des recommandations concrètes pour répondre aux défis complexes de la région. Parmi celles-ci, nous pouvons citer la mise en place d’une force régionale intégrée pour sécuriser les frontières et garantir une paix durable, le renforcement des programmes de déradicalisation et des initiatives de réinsertion socio-économique des jeunes, dans une perspective de résilience, l’accélération des projets de développement territorial, grâce à une approche concertée et inclusive, la valorisation des pratiques culturelles locales pour renforcer la cohésion sociale et promouvoir l’unité nationale.
Une Déclaration de Bamako pour l’avenir
Les échanges fructueux de ce forum seront consolidés par la Déclaration de Bamako, véritable feuille de route stratégique pour orienter les actions futures dans la région du Liptako-Gourma. Cette déclaration incarne une vision commune, visant à instaurer une stabilité durable et à promouvoir une prospérité partagée pour les populations locales.
Un jalon décisif pour le Sahel
La clôture, présidée avec solennité le 12 décembre par le Général de Corps d’Armée Ismaël Wagué, a dévoilé le caractère historique de cette initiative. En réunissant les acteurs clés autour d’une même table, ce forum marque est une étape majeure dans la coordination des efforts pour la stabilisation et le développement socio-économique du Liptako-Gourma.
En mobilisant les gouvernements, les partenaires techniques et financiers, et les communautés locales, ce premier forum ouvre la voie à des actions coordonnées, concrètes et porteuses d’espoir pour une région longtemps éprouvée. Le Liptako-Gourma s’affirme ainsi comme un terrain d’innovation et de coopération, unissant les trois nations dans un même élan pour la paix et la prospérité.

Ademola Lookman sacré Ballon d’Or Africain 2024

Ademola Lookman a été élu Ballon d’Or Africain 2024, succédant à son compatriote Victor Osimhen. Ce sacre confirme la domination actuelle du Nigeria sur la scène africaine et permet au pays de devenir le plus titré de l’histoire du Ballon d’Or Africain, devançant ainsi la Côte d’Ivoire et le Cameroun.

L’ailier de l’Atalanta Bergame a marqué les esprits grâce à une saison impressionnante, ponctuée d’un triplé mémorable en finale de l’Europa League, offrant à son club un sacre historique. En sélection, Lookman a été un acteur majeur du parcours des Super Eagles jusqu’à la finale de la CAN 2024, ce qui lui a valu une place dans le XI type du tournoi.
Face à lui, la concurrence était particulièrement relevée avec des finalistes comme Serhou Guirassy, auteur d’une saison prolifique avec Stuttgart, Simon Adingra, brillant avec Brighton et la Côte d’Ivoire, Ronwen Williams, le gardien sud-africain impérial avec Mamelodi Sundowns et en sélection, et Achraf Hakimi, le latéral marocain incontournable avec le PSG.
D’autres distinctions marquantes ont accompagné cette édition des CAF Awards. Le Sud-Africain Ronwen Williams a été élu meilleur gardien africain de l’année, tandis que le Malien Yves Bissouma a obtenu sa place dans le XI type africain. L’Ivoirien Emerse Faé a été désigné meilleur entraîneur d’une sélection africaine, une récompense méritée après avoir guidé la Côte d’Ivoire jusqu’à un parcours remarquable. La Côte d’Ivoire, quant à elle, a été couronnée meilleure nation africaine de l’année, confirmant la richesse de son football.
Chez les femmes, la Zambienne Barbra Banda a été sacrée Joueuse Africaine de l’année, symbolisant l’ascension fulgurante du football féminin africain.
Ce sacre d’Ademola Lookman illustre la puissance du football nigérian, qui inscrit une nouvelle page dans son histoire en devenant la nation la plus titrée du Ballon d’Or Africain, tout en témoignant du niveau croissant des talents à travers le continent.

Compétitions africaines: Djoliba AC accroche un nul, le Stade Malien s’incline au Maroc

Le dimanche 15 décembre 2024, les deux clubs phares du Mali, Djoliba AC et Stade Malien de Bamako, ont poursuivi leurs campagnes respectives en Ligue des Champions de la CAF et en Coupe de la Confédération. Si le Djoliba AC a obtenu un match nul à domicile face à Sagrada Esperança d’Angola, le Stade Malien a été défait 1-0 au Maroc par la Renaissance Sportive de Berkane. Ces résultats laissent entrevoir des perspectives contrastées pour la suite des compétitions.

Avec ce nul face à Sagrada Esperança, le Djoliba AC totalise désormais 2 points après trois journées de la phase de groupes de la Ligue des Champions (deux nuls et une défaite). L’équipe occupe provisoirement la troisième place de son groupe, mais reste en course pour une qualification en quarts de finale.
Avec trois rencontres restantes (deux à l’extérieur et une à domicile), le Djoliba devra impérativement obtenir au moins deux victoires pour espérer figurer parmi les deux premiers du groupe.
La prochaine réception de Pyramids FC sera cruciale, tout comme une éventuelle victoire lors du déplacement en Angola contre Sagrada Esperança.
Il s’agira ainsi pour les rouges de Bamako de se fixer comme objectif 8-9 points minimum pour espérer une qualification, en fonction des résultats des autres équipes.
Stade Malien : 3 points en 3 matchs
De son côté, le Stade Malien, engagé en Coupe de la Confédération, connaît une situation légèrement meilleure grâce à sa victoire inaugurale contre Stellenbosch FC. Toutefois, après deux défaites consécutives (face au CD Lunda-Sul et à la RS Berkane), les Maliens restent bloqués à 3 points, occupant la troisième place de leur groupe.
Le Stade Malien devra impérativement faire un résultat lors de son prochain match à domicile contre la RS Berkane pour relancer sa campagne.
Les deux rencontres restantes à Bamako seront déterminantes pour maximiser les points.
Ici aussi, l’objectif est d’atteindre 10 points (deux victoires à domicile et un nul à l’extérieur) pour figurer dans le top 2.
Chances de qualification
Malgré les résultats en demi-teinte, les deux clubs ont encore leur destin en main pour se qualifier dans leurs compétitions respectives.
Les Rouges doivent rapidement convertir leurs efforts en victoires, sous peine de voir leurs chances se réduire à néant. La qualification reste envisageable, mais chaque match sera une finale à jouer.
Pour le Stade malien de Bamako, avec 3 points, leur marge d’erreur est réduite. Les Blancs de Bamako devront tirer profit de leur expérience et de leur soutien à domicile pour surmonter les obstacles restants.
Les trois derniers matchs de cette phase de groupes, aussi bien pour le Djoliba AC que pour le Stade Malien, détermineront leur capacité à rester compétitifs sur la scène continentale.

66e sommet de la CEDEAO : un délai de six mois accordé aux pays membres de l’AES pour finaliser leur retrait

Lors du 66ᵉ sommet ordinaire tenu le 15 décembre 2024 à Abuja, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a approuvé le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), en fixant une période de transition du 29 janvier au 29 juillet 2025.

Cette décision fait suite à l’annonce, en janvier 2024, par les trois pays de leur intention de quitter la CEDEAO, accusant l’organisation de sanctions « inhumaines et irresponsables » et d’inaction face à leurs crises sécuritaires internes.
La période transitoire vise à permettre une évaluation approfondie de la situation des employés de la CEDEAO présents dans ces pays. De plus, il va falloir aussi organiser le transfert des sièges et bureaux de l’organisation situés sur leurs territoires.
La Conférence des chefs d’État a mandaté le Conseil des Ministres pour convoquer une session extraordinaire au deuxième trimestre de 2025 afin d’examiner et adopter les modalités de départ, ainsi qu’un plan d’urgence concernant les relations politiques et économiques avec ces trois nations.
Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger, réunis la veille du sommet, ont réaffirmé le caractère irréversible de leur décision de retrait de la CEDEAO.
Par ailleurs, le Collège des chefs d’État de l’AES a annoncé que les ressortissants de la CEDEAO pourront entrer, résider et exercer des activités au sein de l’espace AES sans nécessiter de visa, témoignant ainsi de leur volonté de maintenir des liens avec les populations de la région.
Le retrait de ces trois pays, confrontés à des défis sécuritaires majeurs liés à des insurrections djihadistes, soulève des préoccupations quant à l’avenir de la coopération régionale en matière de sécurité et d’économie.
La CEDEAO, créée en 1975, a pour mission de promouvoir l’intégration économique et politique en Afrique de l’Ouest.
Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger pourrait fragiliser les acquis de l’organisation, notamment en ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que les efforts conjoints de lutte contre le terrorisme.
Perspectives d’avenir
La période transitoire offre une opportunité aux deux parties de définir les modalités précises du retrait et d’explorer de nouveaux cadres de coopération.

CEDEAO : Préserver l’unité régionale face au défi du retrait des membres de l’AES

À deux jours du sommet du 15 décembre 2024, la CEDEAO fait face à un défi historique. Lequel consiste à gérer le retrait annoncé du Mali, du Burkina Faso et du Niger, prévu pour janvier 2025.

Si la situation met en péril la cohésion régionale, elle offre aussi une opportunité d’explorer des solutions diplomatiques pour maintenir l’intégrité de l’organisation et éviter une désintégration aux conséquences multiples et incertaines.
Le Parlement de la CEDEAO a lancé un signal fort lors de sa réunion du 11 décembre 2024. Tout en adoptant un avis favorable au budget communautaire, il a demandé une mesure extraordinaire à savoir la prorogation du délai de retrait des trois pays. Prévu pour le 29 janvier 2025, ce retrait pourrait entraîner une fragmentation majeure de l’organisation régionale.
Les parlementaires souhaitent ainsi offrir une nouvelle chance à des négociations constructives. L’objectif est de préserver l’unité de la CEDEAO et éviter un affaiblissement de son rôle dans la résolution des défis transnationaux, tels que la sécurité, la migration et le développement économique.
Le président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, a mis en avant une approche diplomatique et pragmatique pour gérer cette crise. Lors de sa récente rencontre avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier, il a réaffirmé que le bien-être des populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger reste une priorité absolue.
Cependant, il a aussi souligné les défis rencontrés. Pour lui, les autorités de ces trois pays ont jusqu’à présent refusé de soumettre des calendriers précis pour leurs transitions politiques. Cette situation limite les marges de manœuvre de la CEDEAO et nécessite une réévaluation constante des stratégies à adopter.
Pour la CEDEAO, plusieurs enjeux majeurs se dessinent face à cette nouvelle donne. Le retrait des trois pays pourrait affaiblir la CEDEAO et remettre en question sa capacité à promouvoir l’intégration régionale. Une telle désintégration risquerait d’accentuer les divergences entre États membres. Aussi, ces trois pays jouent un rôle important dans la lutte contre les groupes armés au Sahel. Leur retrait compromettrait la coordination régionale dans la lutte contre le terrorisme, un problème qui dépasse leurs frontières nationales. Par ailleurs, ce retrait conjugué au contexte pourrait aggraver les disparités économiques dans la région, impactant à la fois leurs populations et leurs voisins. Cette crise constitue ainsi un véritable test pour la CEDEAO dans la mesure où elle est appelée à réussir à réintégrer ces pays sans compromettre ses principes démocratiques renforcerait sa crédibilité internationale.
Un sommet sous haute tension
Le sommet du 15 décembre 2024 sera un moment décisif. Les chefs d’État devront s’accorder sur une stratégie commune pour gérer cette crise sans précédent. Parmi les options sur la table figure la prorogation du délai de retrait, qui offrirait un cadre temporel pour des négociations approfondies. Toutefois, cette mesure ne sera utile que si elle est accompagnée d’un engagement clair des trois pays concernés à définir des plans de transition politique crédibles et assortis d’échéances.

France : François Bayrou nommé Premier ministre

L’information est tombée, ce vendredi 13 décembre 2024, le président Emmanuel Macron a nommé François Bayrou, leader du Mouvement Démocrate (MoDem), au poste de Premier ministre, succédant à Michel Barnier, dont le gouvernement a été renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale le 4 décembre. 

La chute du gouvernement Barnier est survenue après l’adoption d’une motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire (NFP) et soutenue par le Rassemblement National (RN), totalisant 331 voix, soit bien au-delà des 288 requises. Cette situation a plongé la France dans une crise politique inédite depuis 1962, nécessitant la formation rapide d’un nouveau gouvernement pour assurer la stabilité du pays.
À 73 ans, François Bayrou est une figure centrale de la politique française. Ancien ministre de l’Éducation nationale et candidat à plusieurs reprises à l’élection présidentielle, il est reconnu pour son expérience et sa capacité à bâtir des consensus. Proche allié de longue date d’Emmanuel Macron, sa nomination vise à renforcer l’axe centriste du gouvernement et à faciliter le dialogue entre les différentes forces politiques.
La principale mission de François Bayrou sera de former un gouvernement capable de naviguer dans un paysage parlementaire fragmenté, où aucune majorité claire ne se dégage. Le Parlement est divisé en trois blocs principaux : le NFP à gauche, le RN à l’extrême droite, et les partisans de Macron au centre. Cette configuration complique l’adoption de réformes majeures et nécessite une approche de coalition et de compromis.
Perspectives d’avenir
La capacité de François Bayrou à mener à bien les réformes dépendra de sa faculté à rassembler une majorité parlementaire autour de ses propositions. Sa réputation de modéré et son expérience politique seront des atouts majeurs pour naviguer dans cette période de turbulences. Toutefois, la fragilité de l’exécutif face à un Parlement potentiellement hostile demeure un défi de taille. La formation d’alliances stratégiques et la recherche de compromis seront essentielles pour assurer la stabilité et l’efficacité du gouvernement dans les mois à venir.

Marché financier régional : Le Mali mobilise 33 milliards de FCFA

La Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique du Mali a réussi, mardi dernier, à mobiliser 33 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) à travers une émission simultanée de Bons Assimilables du Trésor (BAT) à 364 jours et d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 3 et 5 ans. Cette opération a enregistré un taux de couverture de 134,02 %, avec des soumissions globales atteignant 40,2 milliards de FCFA.

La répartition des fonds retenus s’est effectuée comme suit : 5,5 milliards de FCFA pour les BAT à 364 jours, 9,92 milliards de FCFA pour les OAT à 3 ans, et 17,57 milliards de FCFA pour les OAT à 5 ans. Pour attirer les investisseurs, le Mali a ajusté les rendements offerts, avec un rendement moyen pondéré de 9,45 % pour les BAT à 364 jours, supérieur aux 8,53 % lors de l’émission précédente du 14 novembre. En revanche, les rendements des OAT à 3 et 5 ans ont diminué, s’établissant respectivement à 8,91 % et 7,92 %, contre 9,58 % et 8,61 % précédemment.
Cette performance intervient dans un contexte où le Mali rencontre des difficultés à mobiliser des fonds sur le marché financier régional, principalement en raison d’un manque de confiance des investisseurs internationaux. Cette défiance est attribuée à l’instabilité politique et aux défis sécuritaires persistants dans le pays. En conséquence, le Mali dépend largement de ses investisseurs locaux pour ses levées de fonds. Lors de cette émission, les investisseurs maliens ont contribué à hauteur de 23,64 milliards de FCFA, représentant 71,6 % de l’enveloppe retenue. Les contributions restantes provenaient du Burkina Faso (8,39 milliards de FCFA), de la Côte d’Ivoire (6 milliards de FCFA), et du Sénégal et du Togo (613 millions de FCFA chacun).
Cette forte participation des banques maliennes, déjà sous pression, soulève des préoccupations quant à leur capacité à soutenir continuellement les besoins de financement de l’État sans compromettre leur propre stabilité financière. La concentration des investissements domestiques dans les titres publics peut limiter la disponibilité des crédits pour le secteur privé, freinant ainsi la croissance économique.
Pour diversifier ses sources de financement et réduire la pression sur les institutions financières locales, le Mali doit restaurer la confiance des investisseurs internationaux. Cela passe par l’amélioration de la stabilité politique, le renforcement de la sécurité, et la mise en œuvre de réformes économiques visant à assainir les finances publiques et à promouvoir la transparence. Une telle démarche pourrait élargir la base des investisseurs et assurer un financement plus durable pour le développement du pays.

Burkina Faso : Le gouvernement Ouédraogo prend forme

Le Burkina Faso a officiellement un nouveau gouvernement suite à la nomination de Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo comme Premier ministre. Composé de 24 membres, ce nouveau cabinet se distingue par l’entrée de nouveaux visages et des réaffectations stratégiques.

Le 6 décembre 2024, le Président de la Transition, Ibrahim Traoré, a mis fin aux fonctions de Guillaume Kyélem de Tambèla, ancien Premier ministre. Cette décision a surpris certains observateurs, bien que des tensions internes aient été évoquées depuis plusieurs semaines. En remplaçant M. Kyélem, le choix présidentiel s’est porté sur Emmanuel Ouédraogo, qui occupait jusqu’alors les fonctions de porte-parole du gouvernement et de ministre de la Communication.
La nomination d’Emmanuel Ouédraogo s’inscrit dans une volonté de donner un nouvel élan à l’exécutif. C’est un homme du sérail, réputé très proche du président burkinabè depuis sa prise de pouvoir en 2022.
Le gouvernement Ouédraogo compte 24 ministres, dont trois sortants et deux nouveaux entrants. Parmi les changements majeurs, on note le départ de Bassolma Bazié, ministre d’État à la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, remplacé par Mathias Traoré. Le Général Kassoum Coulibaly, ancien ministre de la Défense, cède sa place au Général Célestin Simporé.
Certains ministres conservent leur poste, tandis que d’autres voient leurs responsabilités modifiées. C’est le cas de Roland Somda, qui, précédemment ministre des Transports, devient ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi. Dr. Émile Zerbo prend les rênes de l’Administration territoriale et de la Mobilité. Ces ajustements traduisent une volonté de rééquilibrer les portefeuilles ministériels en fonction des priorités stratégiques, notamment face aux défis sécuritaires.
Rappelons que le Burkina Faso fait face à une situation sécuritaire alarmante, marquée par des attaques récurrentes de groupes jihadistes. La nomination du Général Célestin Simporé à la Défense est perçue comme un signal fort de l’exécutif pour renforcer les capacités militaires du pays. De même, le portefeuille de la Fonction publique, confié à Mathias Traoré, vise à apaiser les tensions sociales et à redynamiser l’administration publique. Ce gouvernement sera jugé sur sa capacité à faire face aux nombreux défis, avec pour principal objectif d’avancer la transition en vue de préparer le retour à un régime démocratique.

Djoliba AC : Match nul encourageant en Ligue des champions

Le Djoliba AC a tenu en échec Pyramids FC, lors de sa deuxième rencontre en Ligue des champions de la CAF, disputée au Stade du 26 Mars à Bamako, le dimanche 8 décembre. Le match s’est soldé par un score vierge de 0-0, illustrant une rencontre équilibrée où les Égyptiens ont légèrement dominé la première période.

Cette performance suit une défaite cuisante pour le Djoliba, qui avait perdu 0-4 contre l’Espérance de Tunis lors de son premier match le 26 novembre 2024. Ce revers initial a placé le club malien dans une position délicate au sein du Groupe D, où il fait face à des adversaires redoutables, notamment l’Espérance de Tunis et GD Sagrada Esperança d’Angola.
Pour le Djoliba AC, cette participation à la phase de groupes de la Ligue des champions de la CAF est un moment marquant. Après six tentatives infructueuses, le club malien a enfin réussi à franchir cette étape, une réalisation qui témoigne de ses efforts soutenus et de sa détermination à se faire un nom sur la scène continentale.
Le Djoliba AC est maintenant confronté à un défi important à savoir celui de faire un bon resultat lors de son prochain match contre GD Sagrada Esperança, prévu pour le 14 décembre 2024. Pour espérer une qualification, le club devra non seulement obtenir une victoire, mais également compter sur des résultats favorables dans les autres matchs du groupe. Les chances semblent limitées, mais il reste encore une lueur d’espoir.
Le match nul contre Pyramids FC montre que le Djoliba AC a la capacité de rivaliser avec des équipes de haut niveau. Les joueurs et le staff doivent maintenant se concentrer sur les prochaines rencontres pour transformer ces performances en résultats positifs et, espérons-le, poursuivre leur aventure en Ligue des champions.

Accident mortel sur l’axe Ségou-Bamako : Le Gouverneur de Ségou et son fils parmi les victimes

Un grave accident de la route est survenu ce dimanche 8 décembre 2024 aux environs de 10h sur l’axe Ségou-Bamako, coûtant la vie à deux personnes, dont le gouverneur de la région de Ségou, le Contrôleur général de police Alassane Traoré et son fils.

L’accident s’est produit suite à l’éclatement du pneu arrière droit du véhicule officiel transportant le gouverneur et sa famille. Ce dysfonctionnement mécanique a provoqué un renversement brutal du véhicule, qui a effectué plusieurs tonneaux sur une distance estimée à 15 mètres avant de s’immobiliser.
Les premiers témoins sur place ont décrit une scène dramatique, avec des débris éparpillés le long de la route. L’équipe de la Brigade Territoriale (BT) de Ségou s’est rapidement rendue sur les lieux pour procéder aux constats d’usage et organiser les secours.
Le bilan humain fait état de deux morts dont Alassane Traoré, gouverneur de la région de Ségou et son fils dont l’identité n’a pas été dévoilée.
Par ailleurs, trois autres occupants du véhicule ont été blessés, dont l’épouse du gouverneur, qui a subi des blessures graves mais dont les jours ne sont pas en danger selon les premières informations, le garde du corps du gouverneur et le chauffeur, également hospitalisé pour des blessures sérieuses.
Les blessés ont été évacués d’urgence vers un centre de santé de référence à Ségou pour recevoir des soins appropriés.
Ce drame relance le débat sur l’état des infrastructures routières au Mali, particulièrement sur l’axe stratégique Ségou-Bamako, où les accidents sont fréquents. L’éclatement du pneu à l’origine de cet accident met également en lumière la nécessité de renforcer les contrôles techniques et la maintenance des véhicules officiels.
L’équipe de la Brigade Territoriale de Ségou poursuit son enquête pour établir les circonstances exactes de l’accident. Les premiers éléments confirment une défaillance mécanique, mais des investigations complémentaires sont en cours pour écarter toute autre hypothèse.

Syrie : l’offensive éclair du HTS renverse Bachar al-Assad

La Syrie a connu, ce 8 décembre, un bouleversement majeur avec la chute du président Bachar al-Assad, renversé par une offensive fulgurante de la coalition islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Ce renversement met fin à 24 ans de règne de Bachar al-Assad, qui avait succédé à son père, Hafez al-Assad, en 2000.

Hafez al-Assad a dirigé la Syrie de 1971 jusqu’à sa mort en 2000, instaurant un régime autoritaire. À sa mort, son fils, Bachar al-Assad, a pris le pouvoir, poursuivant la politique répressive de son père. En 2011, le pays a été secoué par des manifestations pro-démocratiques, réprimées violemment par le régime, déclenchant une guerre civile dévastatrice.
Interventions étrangères
Face à la montée en puissance de l’État islamique (EI) en 2014, la Russie est intervenue militairement en Syrie en septembre 2015 pour soutenir le régime d’Assad. Cette intervention a permis de repousser l’EI et de renforcer le contrôle du régime sur une grande partie du territoire. Parallèlement, la Turquie a joué un rôle complexe, soutenant certaines factions rebelles tout en menant des opérations contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie.
Offensive du HTS et chute du régime
Profitant de la distraction de la Russie, en ce mois de décembre, engagée dans un conflit prolongé en Ukraine depuis 2022, et de l’affaiblissement de l’Iran, principal allié régional de Damas, le HTS a lancé une offensive éclair. Cette attaque a rapidement conduit à la prise de Damas et à la fuite de Bachar al-Assad en Russie.
Craignant que les arsenaux syriens ne tombent entre les mains du HTS, Israël a mené des frappes ciblées pour détruire ces dépôts d’armes et a renforcé sa présence sur le plateau du Golan. La prise de pouvoir par le HTS, composé en partie d’anciens membres de l’État islamique, suscite des inquiétudes quant à une possible expansion de leurs activités terroristes vers d’autres régions, notamment le Sahel, comme cela s’est produit en 2015 après la défaite de l’EI en Syrie. Des questions se posent également sur les bases militaires de la Russie en Syrie qui sont très importantes pour ses opérations extérieures notamment en Afrique. Les mêmes interrogations sont aussi soulevées quant à la guerre que mènent les Americains contre l’Etat islamique dans la région. L’avenir nous en dira certainement davantage.

Ghana: Le retour historique de John Dramani Mahama à la présidence

Le Ghana a récemment vécu un tournant politique majeur avec le retour au pouvoir de John Dramani Mahama, près de huit ans après sa défaite face à Nana Akufo-Addo.

Cette élection, tenue le 7 décembre 2024, a été marquée par la reconnaissance rapide de la défaite par son principal adversaire, le vice-président sortant Mahamudu Bawumia, avant même l’annonce officielle des résultats.
Le président sortant, Nana Akufo-Addo, ayant atteint la limite constitutionnelle de deux mandats, ne pouvait se représenter. Le Nouveau Parti Patriotique (NPP) a donc désigné Mahamudu Bawumia, alors vice-président, comme son candidat. Face à lui, le Congrès National Démocratique (NDC) a présenté John Dramani Mahama, ancien président de 2012 à 2016, cherchant à reconquérir la présidence.
Selon les résultats provisoires, Mahama a obtenu environ 53 % des voix, contre 45,16 % pour Bawumia. Ce dernier a rapidement reconnu sa défaite, déclarant : « J’ai, ce matin, reçu un appel de félicitations de mon frère Dr. Bawumia, suite à ma victoire emphatique lors de l’élection de samedi. Merci, Ghana ». Cette attitude a contribué à apaiser les tensions et à préserver la paix dans le pays.
La victoire de Mahama a été saluée par des célébrations dans la capitale, Accra et à travers le pays. Le NDC a également remporté la majorité au Parlement, renforçant sa position pour mettre en œuvre son programme politique. Cette alternance pacifique du pouvoir confirme la maturité démocratique du Ghana, souvent cité en exemple en Afrique de l’Ouest.
Défis économiques
Le Ghana fait face à des défis économiques significatifs, notamment une crise économique majeure qui a conduit à un accord de 3 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international après un défaut de paiement sur la plupart de sa dette internationale. Mahama a critiqué les politiques économiques de l’administration précédente et s’est engagé à redresser l’économie. Ses priorités incluent la renégociation du programme avec le FMI et la réduction des taxes pour stimuler les affaires.

Burkina Faso : Jean Emmanuel Ouédraogo nommé Premier ministre

Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a nommé Jean Emmanuel Ouedraogo Premier ministre et chef du gouvernement, selon un décret lu à la télévision nationale ce 7 décembre 2024 par le secrétaire général du gouvernement.

Ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement sous la même transition, Jean Emmanuel Ouedraogo succède à Me Apollinaire Joachim Kyelem de Tambèla à la primature. Journaliste de profession, il a débuté sa carrière à la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) avant d’occuper des fonctions dans l’administration publique et la diplomatie, où il s’est spécialisé dans la gestion des affaires publiques et les réformes économiques.
Cette nomination intervient dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et économiques importants. Jean Emmanuel Ouedraogo sera chargé de conduire la transition politique, renforcer la sécurité et relancer l’économie du pays.
Par ailleurs, ce changement à la tête du gouvernement burkinabè intervient peu après une décision similaire au Mali, autres pays membre de l’AES, où le général de division Abdoulaye Maïga a été nommé Premier ministre, remplaçant Choguel Maïga. Ces deux nominations, dans des pays confrontés à des enjeux similaires de stabilisation et de relance, traduisent une volonté commune de renforcer la gouvernance dans une région en proie à des crises complexes.

Libération des 11 leaders politique: Une étape vers une détente politique ?

Après des mois de détention marqués par des controverses et des pressions, onze figures politiques, dont d’anciens ministres comme Moustapha Dicko, Yaya Sangaré et Me Mohamed Aly Bathily, ont été libérées ce jeudi 5 décembre 2024.

Cette annonce, perçue comme une mesure de décrispation, s’inscrit dans une conjoncture où les autorités cherchent à renouer avec le dialogue politique et à apaiser les tensions. La coïncidence avec la reprise du Cadre de concertation, un espace pour les échanges entre le gouvernement de transition et les partis politiques, renforce la portée symbolique de cet événement.
Ces personnalités avaient été arrêtées en juin dernier alors qu’elles participaient à une réunion privée à Bamako. Les accusations portées contre elles évoquaient des atteintes présumées à la sûreté de l’État et des troubles à l’ordre public. Cette intervention avait suscité une vague d’indignation, dans la mesure où nombreuses sont les voix qui montent au créneau pour réclamer leur libération.
La mobilisation en faveur de leur libération avait pris une ampleur significative, réunissant partis politiques, acteurs de la société civile et leaders religieux. Malgré les efforts répétés du Haut Conseil Islamique et d’autres médiateurs, les négociations pour leur remise en liberté s’étaient jusqu’alors heurtées à des obstacles. Une annonce initiale de leur libération, finalement annulée sans explication, avait renforcé la méfiance et exacerbé les tensions.
Le choix de libérer ces responsables à ce moment précis s’inscrit dans une volonté apparente de redonner un souffle à la transition politique. Cette décision coïncide avec la relance des travaux du Cadre de concertation, interrompus pendant plusieurs mois. Ce forum, qui vise à instaurer un dialogue constructif entre le gouvernement et la classe politique, est considéré comme un outil central pour éviter une crise institutionnelle.
Peu après leur libération, les responsables politiques se sont rendus au Centre International de Conférences de Bamako (CICB) pour saluer l’implication d’Ousmane Issoufi Maïga, ancien Premier ministre et président de la Commission de suivi de la Charte pour la paix et la réconciliation.
Beaucoup perçoivent cette libération comme une étape importante vers l’apaisement. Toutefois, les défis auxquels le Mali fait face restent nombreux. La fracture entre le gouvernement de transition et certains acteurs politiques reste profonde. La méfiance qui s’est installée ne pourra être dissipée que par des actions concrètes et un dialogue transparent.
Sur le plan institutionnel, les autorités doivent encore relever le défi d’organiser des élections inclusives et crédibles, tout en répondant aux attentes de la population sur les questions de sécurité et de développement. Le Cadre de concertation, bien que réactivé, devra démontrer son efficacité pour regagner la confiance des acteurs clés.
Un test pour la transition politique
Même si cette initiative pourrait marquer un tournant, elle n’est qu’une première étape. La véritable réconciliation exige un engagement sincère et des compromis de la part de toutes les parties. Pour de nombreux observateurs, cette libération doit être suivie de mesures concrètes, notamment sur l’instauration d’un climat électoral serein.
Si cette décision donne un signal positif, elle s’accompagne d’attentes élevées. Le gouvernement, en posant ce geste symbolique, ouvre une porte vers un dialogue plus inclusif. Toutefois, le succès de cette démarche dépendra de la capacité de l’ensemble des acteurs à faire preuve de maturité politique pour construire un avenir stable et consensuel.

Mine: Mandats d’arrêt contre le PDG de Barrick Gold et le directeur de Loulo-Gounkoto

Le bras de fer opposant les autorités et des entreprises minières opérant dans le pays se poursuit. Le Pôle économique et financier de Bamako a émis des mandats d’arrêt internationaux contre Mark Bristow, PDG de la société canadienne Barrick Gold et Cheick Abass Coulibaly, directeur général du complexe minier Loulo-Gounkoto, pour des accusations de blanchiment de capitaux et de violations des réglementations financières.

Ces accusations concernent des faits présumés survenus entre 2019 et 2023, liés à un différend sur le non-respect d’un accord financier entre Barrick Gold et le gouvernement malien, notamment en matière de paiement des taxes et impôts. En octobre 2024, Barrick Gold avait pourtant annoncé avoir trouvé un accord avec les autorités maliennes, acceptant de verser 50 milliards de FCFA (environ 80 millions d’euros) dans le cadre de négociations pour résoudre ces différends. Cependant, le gouvernement malien a ultérieurement accusé la société de ne pas avoir respecté certains engagements liés à cet accord, notamment en matière de responsabilité sociétale et environnementale, alimentant ainsi les tensions.
Cette action judiciaire s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre le Mali et les compagnies minières internationales, exacerbées par des allégations de détournement de fonds et des litiges sur la répartition des bénéfices. Fin novembre 2024, quatre autres employés maliens de Barrick Gold avaient déjà été inculpés et placés en détention en attendant leur procès. Ces arrestations reflètent la volonté des autorités maliennes de renforcer le contrôle sur les opérations minières et les revenus générés par l’exploitation des ressources naturelles.
Parallèlement, la société minière australienne Resolute Mining a également été confrontée à des actions similaires. Le 8 novembre 2024, le PDG Terence Holohan et deux autres employés ont été arrêtés à Bamako lors de discussions avec les autorités maliennes concernant des différends financiers. Pour obtenir leur libération, Resolute Mining a accepté de verser 160 millions de dollars au gouvernement malien, soulignant ainsi la détermination de l’État à percevoir des revenus supplémentaires du secteur minier.
Ces événements s’inscrivent dans le cadre du nouveau code minier malien de 2023, qui vise à augmenter la participation de l’État dans les entreprises minières et à maximiser les bénéfices tirés des ressources naturelles du pays. Lors du Conseil des ministres du mercredi 4 décembre 2024, le gouvernement malien a décidé de prendre des parts dans plusieurs mines du pays, affirmant sa volonté de renforcer la souveraineté économique nationale.
Cette série d’actions judiciaires, combinée aux réformes législatives, reflète une stratégie plus large du Mali pour rééquilibrer les relations avec les multinationales minières et assurer une distribution plus équitable des richesses générées par l’exploitation de ses ressources naturelles. Toutefois, ces mesures suscitent des inquiétudes quant à l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers et pourraient avoir des implications significatives pour l’avenir du secteur minier malien.

Transition : Entre souverainisme affirmé et défis persistants

Un rapport publié récemment par l’International Crisis Group, intitulé « Le tournant souverainiste au Mali : ajuster la trajectoire », explore les transformations politiques et stratégiques opérées par les autorités maliennes depuis les coups d’État d’août 2020 et mai 2021.

 

Selon ce rapport, ces évolutions, portées par un discours qualifié de « souverainiste », visent à renforcer l’autonomie du pays, tout en rompant avec des partenariats jugés « traditionnels » et en adoptant de nouvelles alliances.

Les dirigeants de la transition auraient érigé le souverainisme en « pilier central » de leur politique. Ce positionnement serait présenté comme une réponse aux « échecs des élites politiques traditionnelles », accusées de « corruption » et de « soumission à des intérêts étrangers », notamment occidentaux. Le rapport note que cette rhétorique, articulant « nationalisme » et « panafricanisme », chercherait à redonner « fierté et espoir » à une population en quête de changement.
Portée par l’idée d’un « Mali Kura » (littéralement un « Nouveau Mali »), cette vision ambitionne de « rompre avec les modèles hérités de l’époque coloniale ». Elle se traduit, selon l’analyse, par une volonté de réappropriation des « prérogatives sécuritaires », une « reconfiguration des alliances internationales » et une tentative de « réorienter les ressources vers les besoins nationaux ».
Les réseaux sociaux comme caisse de résonance
Le rapport souligne également le rôle des réseaux sociaux dans la « popularisation » des idées souverainistes. Plusieurs influenceurs locaux, souvent appelés « vidéomans », produisent des contenus en bamanakan. Ces contenus, largement diffusés, atteignent des « millions d’utilisateurs ». Des figures comme « Gandhi Malien » ou « Kati 24 » sont citées comme des relais influents des décisions officielles, tout en critiquant les « forces néocoloniales ».
Par ailleurs, des groupes de la société civile, tels que Yerewolo, soutiennent cette dynamique en organisant des « manifestations régulières » pour appuyer certaines initiatives des autorités, notamment contre la « présence militaire étrangère ».
Une rupture diplomatique et sécuritaire
Depuis 2021, le Mali a entrepris de « démanteler l’architecture internationale de stabilisation » mise en place à partir de 2013 sous la direction de la France. Cela s’est traduit par la fin des opérations « Barkhane » et « Takuba », le retrait du G5 Sahel et l’exigence de départ de la mission onusienne (Minusma). En parallèle, le Mali s’est « rapproché de la Russie », obtenant des « équipements militaires » et un « appui opérationnel direct » à en croire le rapport.
Ce document met en avant la « reprise de Kidal » en novembre 2023 comme l’une des réalisations symboliques majeures de cette politique. Cette ville, longtemps perçue comme un « bastion séparatiste », a été reconquise par les forces maliennes. Cependant, cet événement aurait aussi « ravivé les tensions » avec les groupes signataires de l’accord de paix de 2015, exacerbant les « violences dans le nord du pays ».
Malgré ces succès affichés, l’International Crisis Group évoque les « limites » de cette trajectoire. Sur le plan économique, le retrait des « aides occidentales » aurait contraint le gouvernement à prioriser les dépenses militaires, laissant peu de moyens pour des secteurs essentiels comme « la santé » ou « l’éducation ». Cette situation exacerberait les « inégalités sociales » et alimenterait des « frustrations » au sein de la population.
Sur le plan politique, l’absence d’élections depuis 2021, combinée à des « arrestations ciblées », suscite des interrogations sur la « viabilité de ce modèle ». Si les attentes de la population restent « élevées », les « tensions économiques » et « sécuritaires » pourraient éroder le soutien populaire, alerte l’organisation.
Pour l’International Crisis Group, un « ajustement stratégique » serait nécessaire. Pour ce faire, le rapport recommande notamment : Un « réinvestissement » dans les secteurs sociaux pour répondre aux « besoins fondamentaux » des populations ; Une « ouverture diplomatique » pour apaiser les relations avec les partenaires traditionnels et mobiliser des « ressources financières indispensables » ainsi que la promotion d’un « dialogue inclusif » avec les groupes armés afin de renforcer la « cohésion nationale ».
Le rapport insiste également sur la nécessité pour les partenaires internationaux de « reconnaître les aspirations légitimes du Mali à une souveraineté renforcée », tout en encourageant des « réformes démocratiques et inclusives ».